Récit autobiographique qui dérape, qui désespère mais en même temps qui fait beaucoup rire et qui donne l'espoir. Depuis sa plus tendre enfance, Augusten déteste l'école et exècre le désordre. Par contre, il voue une passion quasi-obsessionnelle à tout ce qui brille, adore tout ce qui est star, paillettes et feuilleton. Et ça fait longtemps qu'il se rend compte qu'il est gay. Du haut de ses douze ans, en attendant le divorce qui mettra fin aux disputes entre son père prof alcoolique et Diedre, sa mère poétesse psychotique -, Augusten se prépare à un autre avenir : animateur de télé, médecin dans Urgences...
Arrive, sous ses faux airs débonnaires de père Noël, le Dr Finch, un psy
aux méthodes très peu orthodoxes : famille d'adoption, famille
d'horreur... Ce recueil étonnant, vrai à en être déconcertant, ne peut
laisser indifférent le lecteur.
Après Courir avec des ciseaux, récit autobiographique de son adolescence pour le moins surprenante, l'auteur récidive avec Déboires et nous livre le témoignage drôle et poignant de son combat contre l'alcoolisme. Augusten, la vingtaine bien tapée, autodidacte ambitieux, se trouve propulsé comme créatif dans l'univers impitoyable de la publicité à New York. Toujours hanté par les démons de son passé, il va trouver refuge dans l'alcool, au point de mettre en danger sa carrière professionnelle. Un appartement devenu dépotoir de bouteilles vides, des beuveries en compagnie de son ami des pompes funèbres, l'ombre du Sida, un centre de désintoxication aussi gay qu'invraisemblable, un amant qui le quitte pour le crack. Burroughs nous surprend une nouvelle fois par la lucidité de son regard sur la société américaine et sur lui-même.
Suite à Crime Unlimited et Crime Song, voici le dernier volet de la trilogie " Crime " de Jake Arnott - roman à part entière - qui poursuit l'exploration littéraire du milieu des gangsters londoniens des années 60 à nos jours.
L'Angleterre des années 90 : l'Extasy, les rave-parties, l'homophobie, l'héritage de Mme Thatcher... La scène est ainsi dressée pour le déroulement - déconcertant, parfois violent - de ce récit à trois voix.
Vingt ans après un grave fait divers qui a marqué leurs vies à tout jamais, le gangster esthète Harry Starks revient hanter nos trois protagonistes : Julie, jolie fille devenue actrice pour fuir le passé de son père, abattu par la pègre dans un règlement de comptes ; Tony, journaliste de la presse à scandale au lourd passé de psychopathe, amené à servir de " nègre " à un Harry ressorti de l'anonymat pour revendiquer sa part d'un butin volatilisé ; et Gaz, petit voyou manipulé qui effectue une surprenante sortie par le haut, grâce à la fascination exercée par la violence sur notre société.
En prise avec son époque, Jake Arnott brosse un portrait de la Grande-Bretagne qui couvre trois décennies, des Swinging Sixties aux grises années Blair. En invoquant le monde du crime et celui du spectacle, il fait défiler sous nos yeux tous les grands moments de la scène culturelle anglaise : le mouvement punk, l'esthétique gay qui envahit la mode, un certain cinéma qui surfe sur la vague initiée par Tarentino... Dans un récit d'une efficacité impeccable, l'auteur nous décrit un monde où gangsters et actrices de second ordre sont élevés au rang d'icônes pour être livrés en pâture à un public fasciné par la violence, et où la perte des repères pousse à la surenchère un spectacle permanent.
Avec ce livre, achevé à l'aube de la grande guerre, on assiste à la naissance d'un grand poète-artiste.
Comme jean cocteau le déclarera lui-même plus tard : " mon oeuvre commence avec le potomak ; c'est une sorte de préface. " ce montage d'écrits et de dessins méconnus peut surprendre, voire désorienter le lecteur, mais ne saurait le laisser indifférent, car il y découvrira les cruels " eugènes ", les affligeants " mortimer ", ainsi, bien sûr, que le " potomak ", monstrueux pensionnaire d'un aquarium situé sous l'église de la madeleine.
Basé sur l'édition " définitive ", établie par l'auteur en 1924, cet ouvrage inclassable, à la fois étrange et divertissant, était depuis longtemps introuvable. une centaine d'étonnantes illustrations (dont les très rares " eugènes de la guerre ") accompagne un texte émaillé d'épigrammes éblouissantes, tel le célèbre : " ce que le public te reproche, cultive-le, c'est toi ", dont cocteau aurait pu faire sa devise.
Ce roman irlandais, très poétique et très surprenant, est au fond l'histoire d'une amitié d'un amour même entre deux jeunes garçons avec, en toile de fond, le contexte social de l'Irlande du début du 20e siècle et les événements historiques de l'insurrection de 1916 contre le régime britannique : les Pâques sanglantes. Jim, naïf, fils du commerçant M. Mack, croise le chemin de Doyler, fils de l'ancien camarade d'armes de son père. Doyler a la tête remplie d'idées socialistes, voire révolutionnaires, tandis que Jim se consacre à ses
études. 1915 : au fil des jours, les rencontres entre les deux adolescents
au bord de la mer, à l'abri des rochers, sont plus fréquentes. Ils se promettent une chose : Doyler apprendra à Jim à nager. Un an plus tard c'est-à-dire, au moment de Pâques 1916, ils devront nager ensemble pour atteindre l'île en face, afin d'y planter le drapeau nationaliste.
Philippe Mezescaze, lauréat des Missions Stendhal du Ministère des Affaires Etrangères pour son dernier roman paru aux éditions du Seuil, a séjourné trois mois au Caire. Et plutôt que de rapporter un récit de voyage dans la tradition de Flaubert ou de Gérard de Nerval, il a lié dans un même livre deux projets :
"Je voulais convoquer mes morts, accueillir mes morts intimes dans mon séjour au Caire ; le premier amour d'adolescence à la Rochelle, Hervé Guibert, plus tard l'amitié de Roland Barthes, celle encore d'amis disparus, mes parents, ma grand-mère... Poussière d'or, parce que Le Caire est un enfer de poussière, de bruit et de miel. La poussière des morts, la poussière de la mémoire... une poussière d'or." Son ami, le photographe Denis Dailleux, agrémente chaque chapitre par son regard sur la vie quotidienne d'un pays qu'il affectionne tant.