L'Art de la guerre de Sunzi (Ve siècle avant J.-C.) est le premier traité de stratégie connu au monde. Stratège militaire du début de l'époque des Royaumes combattants (475-221 av. J.-C.), l'auteur favorise la stratégie indirecte. Classique du genre, sa compréhension dépasse le domaine militaire et peut être étendue à la plupart des domaines de l'activité humaine.
L'Occident en prit tardivement connaissance à partir du XVIIIe siècle.
Quant à L'Art de la guerre de Sun Bin (milieu du IVe siècle avant J.-C.), on croyait ce texte perdu depuis plus d'un millénaire, au point de douter de l'existence de son auteur et de le confondre avec son ancêtre Sunzi. Jusqu'à la découverte, en avril 1972, de lamelles de bambou, dans un tombeau des Han de l'Ouest à Yinqueshan, dans le district de Linyi, province du Shandong. Elles portaient non seulement le texte de L'Art de la guerre de Sunzi mais aussi celui de L'Art de la guerre de Sun Bin. Elles permirent de distinguer les deux auteurs, leur originalité, et de prendre enfin connaissance de l'oeuvre disparue.
Pour la première fois en France ces deux textes sont publiés ensemble dans la traduction de Tang Jialong.
avec le discours de la méthode, descartes écrit le livre fondateur de la philosophie moderne et de la raison occidentale.
le texte, rédigé dans une langue sobre et d'une apparente simplicité, emploie le vocabulaire du français courant. les erreurs d'interprétation en sont d'autant plus faciles, ce dont descartes était bien conscient. il n'a donc cessé de commenter lui-même le discours, dans ses autres traités, mais aussi dans son abondante correspondance. le texte est présenté ici accompagné de ce matériau exceptionnel qu'est le propre commentaire de l'auteur.
cette édition permet donc une compréhension approfondie de l'oeuvre, fondée sur les analyses de l'homme de lettres, et propose une remarquable initiation à l'ensemble de sa philosophie. elle comprend : une introduction générale, suivie d'une analyse du discours partie par partie ; un appareil de notes commentant précisément le texte ; un dossier, proposant des textes contemporains de descartes, et liés au discours, ainsi que de nombreuses analyses.
Notre siècle a totalement transformé le statut de l'homme ; celui-ci est désormais un membre d'un ensemble qui le dépasse, et dont il ne peut s'échapper. il vit dans un monde où la technique prend de plus en plus d'importance, et où le politique s'impose sans possibilité d'écart ou de fuite. Ce monde est également celui des pires violences, de la barbarie généralisée. Hannah Arendt commence ici sa réflexion sur l'originalité radicale de notre époque. Elle pose les bases d'une réflexion qui permettra, peut-être, de se donner les moyens d'éviter les dérapages vers la violence aveugle, en comprenant en profondeur la dimension de "l'homme moderne". Un nouvel humanisme ?
Le philosophe allemand Victor Klemperer s'attacha dès 1933 à l'étude de la langue et des mots employés par les nazis. En puisant à une multitude de sources (discours radiodiffusés d'Adolf Hitler ou de Joseph Paul Goebbels, faire-part de naissance et de décès, journaux, livres et brochures, conversations, etc.), il a pu examiner la destruction de l'esprit et de la culture allemands par la novlangue nazie. En tenant ainsi son journal, il accomplissait aussi un acte de résistance et de survie.
En 1947, il tirera de son travail ce livre : LTI, Lingua Tertii Imperii, la langue du IIIe Reich, devenu la référence de toute réflexion sur le langage totalitaire. Sa lecture, à près de soixante-dix ans de distance, montre combien le monde contemporain a du mal à se guérir de cette langue contaminée, et qu'aucune langue n'est à l'abri de nouvelles manipulations.
Partie de la philosophie pour entrer en religion, née dans une famille d'origine juive pour se rapprocher du christianisme, Simone Weil a suivi un parcours étonnant, qui la mènera d'un statut de jeune fille de la bourgeoisie aux confins de la plus atroce misère matérielle. Animée d'une soif d'absolu qui la fait vivre - comme d'autres vivent de pain -, elle rend compte, dans ses écrits, de cette aventure exceptionnelle. La Pesanteur et la Grâce, recueil de ses pensées, de ses réflexions les plus intimes, témoigne de cette exigence et de ce destin. Conçu comme une succession de réflexions sur des thèmes variés, mais dont la cohérence est frappante, ce livre constitue une remarquable initation à son oeuvre.
Et si, comme les femmes, les hommes étaient depuis toujours victimes du mythe de la virilité ? De la préhistoire à l'époque contemporaine, une passionnante histoire du féminin et du masculin qui réinterprète de façon originale le thème de la guerre des sexes.
Et si, comme les femmes, les hommes étaient depuis toujours victimes du mythe de la virilité ? Pour asseoir sa domination sur le sexe féminin, l'homme a, dès les origines de la civilisation, théorisé la hiérarchie des sexes en faisant de la supériorité mâle le fondement de l'ordre social, religieux et sexuel. Un discours fondateur qui n'a pas seulement postulé l'infériorité essentielle de la femme, mais aussi celle de l'autre homme (l'étranger, le sous-homme , le pédéraste , l'impuissant ...). Historiquement, ce mythe de la virilité a ainsi légitimé la minoration de la femme et l'oppression de l'homme par l'homme.
Depuis un siècle, ce modèle de la toute-puissance guerrière, politique et sexuelle est en pleine déconstruction, au point que certains esprits nostalgiques déplorent une crise de la virilité .
Cependant, si la virilité est aujourd'hui un mythe crépusculaire, il ne faut pas s'en alarmer, mais s'en réjouir. Car la réinvention actuelle des masculinités n'est pas seulement un progrès pour la cause des hommes, elle est l'avenir du féminisme.
Une thèse aussi originale que saisissante.
Le Monde Un essai passionnant.
Télérama
La pensée sauvage et non la pensée des sauvages . Car ce livre s'écarte de l'ethnologie traditionnelle en prenant pour thème un attribut universel de l'esprit humain : la pensée à l'état sauvage qui est présente dans tout homme - contemporain ou ancien, proche ou lointain - tant qu'elle n'a pas été cultivée et domestiquée à des fins de rendement.
Lévi-Strauss aborde donc les mythes, les rites, les croyances et les autres faits de culture comme autant d'êtres sauvages comparables à tous ceux que la nature engendre sous d'innombrables formes, animales, végétales et minérales.
Publiée au milieu des années cinquante, La Pensée sauvage est aujourd'hui considérée comme l'un des classiques de l'ethnologie contemporaine dont l'influence fut décisive sur l'ensemble des disciplines qui forment le domaine des sciences sociales.
La pièce Antigone commence au moment où les deux filles d'oedipe, Antigone et Ismène, apprennent que Créon, roi de Thèbes, vient d'interdire l'enterrement de Polynice, leur frère, pour le punir d'avoir combattu contre sa patrie. Mais Antigone transgresse ce décret. Créon et Antigone incarnent deux idées de la communauté, deux conceptions de la loi, deux versions du sacré. Au coeur du conflit tragique, la vérité humaine et politique de la communauté est liée au sens que les vivants donnent à la mort. Apparue autour du VIIe siècle avant J.-C., la figure d'Antigone a traversé les siècles et les langues jusqu'à nos jours. Avec cette nouvelle traduction, Jean Lauxerois nous propose une plongée dans l'éternelle vérité de la Grèce antique.
« Beauté crépusculaire et torturée, la Sorcière de Michelet ne ressemble pas au portrait que dressent les études modernes des procès en sorcellerie : une paysanne paniquée, dénoncée par ses voisins, ne comprenant pas le juge qui la questionne. Au fil des pages, la femme qui se dresse avec fierté affirme sa toute-puissance magique, porte sa malédiction comme un sacerdoce, passe de la marginalité à la majesté, à l'instar de Médée, mère infanticide porteuse d'une noire lumière. » La stimulante préface et la riche édition inédite qu'en propose ici Delphine Mercuzot éclaire d'un nouveau jour ce texte majeur et permet de mieux comprendre pourquoi « plus d'un l'a trouvée belle, plus d'un vendrait sa part du paradis pour oser approcher... »
Max Weber décrit le grand bouleversement des Temps modernes, la transformation dans les mentalités du rapport à l'argent et à la fortune.
Aux consciences médiévales marquées par la parole évangélique selon laquelle il est plus aisé pour un chameau de passer par le chas d'une aiguille que pour un riche d'entrer dans le royaume de Dieu (Marc, X, 25), le protestantisme affirme que l'homme est sur terre pour se livrer à des oeuvres terrestres, et que le succès de ses entreprises est le signe de la grâce divine. L'essor du capitalisme se fonde sur cette révolution des esprits, engendrée par la tourmente luthérienne.
Max Weber est le premier à donner une explication spécifique de l'essor du capitalisme. À travers cette magistrale leçon de sociologie, il éclaire d'un jour nouveau notre civilisation.
Comment se tenait-on à table au Moyen Âge ? Comment se mouchait-on à la Renaissance ? De quelle époque datent les pudeurs associées au comportement sexuel ? Norbert Elias analyse les moeurs de la civilisation occidentale et étudie leur transformation de la fin du Moyen Âge à l'époque contemporaine.
Des exemples amusants et inattendus, des textes peu connus et pleins de surprises émaillent ce livre savoureux. D'une chanson coquine à un manuel de savoir-vivre, d'une tirade de moraliste à un recueil de proverbes, à chaque fois brillamment commentés, Norbert Elias donne au mot civilisation un sens nouveau et original, basé sur l'étude concrête des moeurs. Ce livre d'un précurseur est devenu un classique de la réflexion sociologique.
Répondant à notre perte de sens, de repères et de projet, les penseurs de la Renaissance, qui revivent ici sous la plume brillante de Karine Safa, nous ouvrent un chemin, celui de l'imagination comme valeur cardinale.
Répondant à notre actuelle perte de sens et à notre déficit d'avenir, les penseurs de la Renaissance nous ouvrent le chemin de l'imagination comme valeur cardinale. La Renaissance dialogue ici avec notre propre modernité. Cette époque est sans doute celle qui ressemble le plus à la nôtre : période de transition, de crises économiques, sociales et spirituelles, pandémies. Pourtant elle est devenue le berceau de l'innovation en Europe. Quel est donc le secret des hommes de ce temps ? Que peuvent-ils nous inspirer pour aborder le XXIe siècle et ses incertitudes ?
Leur imagination hors norme leur a permis de repousser les frontières du possible. Par elle, ils nous laissent de précieuses leçons de créativité et nous insufflent leur foi dans l'homme et dans le progrès, nous donnant la conviction que notre propre Renaissance est toujours à venir.
Karine Safa, dans cet ouvrage lumineux et combatif, fait le pari d'une renaissance toujours possible et nous offre une mine d'idées pour participer au grand récit du monde de demain.
Ce livre a reçu le Prix des savoirs ex aequo en 2022.
Comment faire en sorte que ce qui paraît destiné à nous emporter ne nous emporte pas ? Qu'est-ce qui pourrait résister de nous dans le naufrage auquel nous livrent parfois les turbulences de la vie ? Le "Manuel" d'épictète peut vous aider, comme il l'a fait pour des générations d'hommes et de femmes, leur permettant de trouver un peu de paix au milieu des difficultés de la vie.épictète tente de faire de nous des « "athlètes" » dont rien ne viendrait à bout parce que nous considérerions que ce qui nous échoit n'est en soi ni « bon » ni « mauvais », mais toujours une occasion de découvrir en nous la vertu apte à y répondre : courage, patience, force, intrépidité, etc.Une sagesse concrète à la portée de tous. TEXTE INTéGRAL
La prolifération des images dans notre société vue à travers le prisme du christianisme.
La prolifération des images a pris des proportions si extravagantes que le monde est devenu, pour ainsi dire, un mur d'images qui capte notre regard et l'obnubile. Ce règne des images, qui a pour corollaire le désintérêt à l'égard du monde tel qu'il nous est donné, est aux antipodes de l'enseignement biblique. Le déluge d'images qui s'abat aujourd'hui sur nous n'a plus rien de chrétien. Pourtant, pareil déluge n'aurait pu advenir sans le statut accordé par le christianisme à l'image. Conjoncture étrange, dont seule une enquête généalogique est à même de révéler les tenants et les aboutissants. Le propos de cet ouvrage est, en mettant au jour certains fils enterrés, de comprendre comment a pu s'effectuer - de la Sainte Face aux selfies - le passage entre l'image chrétienne et le raz-de-marée imagier contemporain.
Un itinéraire passionnant.
La Croix
La Métaphysique est cet ouvrage qu'Aristote n'a jamais écrit, ou plutôt cet ensemble de leçons, rassemblées tardivement par un copiste-bibliothécaire, au sujet du savoir suprême. Dans ces textes, Aristote s'efforce de situer, en regard de la physique, ce haut savoir qu'il désigne à plusieurs reprises comme philosophie première .
Cette traduction singulière de Bernard Sichère redonne sa tonalité à la langue d'Aristote tout en la confrontant à la lecture novatrice qu'en a fait Heidegger.
Elle est publiée pour la première fois en un seul volume.
Traduction depuis le grec ancien en français moderne par Bernard Sichère
Luce : « vagabonde » ; Adèle : « voleuse » ; Émilienne : « vicieuse ». Trois mots, qui valent rappel à l'ordre, réquisitoire, sanction. Ou comment le langage, le système éducatif, la psychiatrie et l'institution judiciaire construisent le féminin, en lui opposant des contre-modèles. Dans les années 1950 et 1960, une adolescente a tôt fait de virer « mauvaise fille » : un flirt, une sortie au bal ou au café, voire une simple fugue de quelques heures peuvent suffire à enclencher l'engrenage judiciaire, qui la conduit devant le juge des enfants. Beaucoup seront ensuite placées en internat, hospitalisées, ou emprisonnées. Un mécanisme que Véronique Blanchard dévoile à travers l'analyse de centaines de documents exhumés des archives du tribunal pour enfants de la Seine. Les voix des jeunes filles qui en surgissent racontent autant de trajectoires brisées, de rêves réprimés - et de révoltes indomptées. Elles nous plongent dans les coulisses de la fabrique du genre et des inégalités. Car si les lois ont évolué, si les regards portés sur le genre ont changé, si les adolescentes d'aujourd'hui ne portent plus les mêmes prénoms, certains mécanismes, eux, perdurent : ces voix n'ont aujourd'hui rien perdu de leur force subversive.
Pour Elias, les individus sont liés les uns aux autres par des liens de dépendance réciproques qui constituent la société même. C'est sous l'effet de cette imbrication que les comportements se sont modifiés au fil des siècles. L'idée moderne de l'individu - cet idéal du moi qui veut exister par lui-même - n'est apparue en Occident qu'au terme d'un long processus, qui est indissociable de la domination des forces de la nature par les hommes et de la différenciation progressive des fonctions sociales.
L'individu et la société ne sont donc pas deux entités distinctes, et la dépendance croissante des États les uns à l'égard des autres place les hommes dans un processus d'intégration au niveau planétaire. La création des Nations unies et de la Banque mondiale en a été l'une des premières expressions. Le développement d'une nouvelle éthique universelle et, surtout, les progrès d'une conscience d'appartenance à l'humanité tout entière en sont des signes évidents.
Un recueil de trois articles clés dans l'oeuvre d'Elias, trois étapes majeures de sa réflexion sur le rapport civilisation, individu et sociétés.
Dans ce livre, claude lévi-strauss expose et met en oeuvre la méthode structurale aux progrès de laquelle son nom est attaché.
Toutes les grandes questions de l'anthropologie sociale y sont évoquées, comme sont discutés les problèmes de méthode , l'on verra définie et illustrée son ambition d'entreprendre une véritable analyse scientifique des phénomènes humains sans les trahir, c'est-à-dire sans rien laisser perdre de leur richesse concrète et des plus subtiles nuances que traduit leur diversité.
l'accès à aristote a toujours été rendu obscur par des strates d'interprétation qui ont déformé l'originalité extrême du texte.
on a lu son oeuvre au travers de la pensée latine, puis par le biais du christianisme et de ses théologies si éloignées de la philosophie grecque. il était enfin temps de retraverser toute la sédimentation de la translation latine et scolastique du texte aristotélicien pour redécouvrir, à partir de son grec premier, sa verdeur et son inventivité. en plus de retrouver le texte original, cela permet de constater le nombre de contresens, de crispations et le dogmatisme que ces versions ont véhiculés.
cette nouvelle traduction de la rhétorique nous montre un aristote qui, loin d'être un rationaliste logicien, est une sorte de phénoménologue avant la lettre, un homme soucieux de faire apparaître les diverses modalités de ce qui est.
ici, il faut repenser entièrement les textes d'aristote, en se mettant à l'écoute du grec. une révolution herméneutique.
Norbert Elias analyse l'évolution de la civilisation occidentale en mettant en parallèle la logique des pulsions individuelles de chacun, et celle de la formation d'un pouvoir étatique et centralisé. Il y voit la clé du développement politique de notre société, qu'il analyse, dans une première partie historique (du Moyen Âge à nos jours), avant de proposer la théorie de ce mouvement, qui conduit les acteurs sociaux à se montrer de plus en plus rationnels au fur et à mesure d'une évolution qui fait de la violence un monopole de l'État.
Conclusion de la réflexion engagée dans La Civilisation des moeurs, ce texte fondamental donne la pleine mesure du talent de Norbert Elias.