Verdissement de façade, récupération d'un discours environnementaliste vidé de sa substance, déploiement d'innovations aux effets « écologiques » douteux : le greenwashing biaise le débat public et empêche des choix démocratiques éclairés.
Fort de ses vingt-quatre entrées, ce manuel d'autodéfense intellectuelle appréhende le greenwashing dans toute son ampleur. Trente-cinq scientifiques et spécialistes de ces questions révèlent les fausses promesses, les illusions rassurantes et les formes d'enfumage qui nous enferment dans des trajectoires insoutenables. Un outil essentiel pour ouvrir la voie aux bifurcations nécessaires.
Reprendre la terre aux machines.
Le temps joue pour nous : les AMAP, la Bio et les circuits courts apparaissent de plus en plus dans les médias comme dans nos assiettes - l'opinion publique est acquise.
L'appel à la responsabilité individuelle, ce « chacun doit faire sa part », est une fable et ne mettra jamais fin au modèle alimentaire industriel et marchand. Celui-ci est une machine à produire artificiellement au moindre coût, une machine à confisquer les savoirs et savoir-faire, à enrichir les industries technologiques, à déshumaniser.
Il est temps d'échapper à notre enfermement dans les niches d'un marché alimentaire réservé aux classes aisées et de reprendre entièrement la terre aux machines. Ce manifeste propose de sérieuses pistes de rupture.
Pétrole. Le déclin est proche.
Le « pic pétrolier » est de retour. Dans les années 2000, l'idée que la production de pétrole plafonnerait bientôt avant de décroître agitait le monde de l'énergie. Le boum du pétrole de schiste aux États-Unis a semblé invalider cette prévision, offrant un sursis à un monde toujours accro à l'or noir. Faute de réserves suffisantes, la production mondiale risque d'entrer en déclin au cours des années qui viennent. À partir de données géologiques et industrielles inédites, les auteurs lancent l'alerte : l'ère de l'abondance touche à sa fin. Si l'économie n'anticipe pas ce sevrage, les conséquences promettent d'être sévères, provoquant en particulier des bouleversements géopolitiques majeurs. Une solution existe : prendre au sérieux nos engagements climatiques, et sortir enfin de la dépendance au pétrole. Ce livre sonne comme un réveil urgent.
1979. À peu près tout ce que nous comprenons à l'heure actuelle du réchauffement climatique était compris. Et même mieux compris, sans doute. Les principaux aspects du problème étaient tranchés, sans débat possible, et les spécialistes, loin de se disputer sur l'établissement des faits, travaillaient à en affiner les conséquences. Il y a trente ans, nous aurions pu sauver la Terre. Pourtant nous n'avons rien fait. Après des années d'enquête et plus de cent interviews réalisées avec le soutien de la Fondation Pulitzer, Nathaniel Rich retrace comment la planète a raté son rendez-vous avec le climat, comment malgré les efforts de plusieurs lanceurs d'alerte, d'intérêts parfois concordants, souvent contradictoires, y compris de l'industrie pétrolière, rien n'a été fait pour stopper le changement climatique. Implacable et passionnant, Perdre la Terre est un document pour l'histoire. Notre histoire.
Face aux signaux alarmants de la crise environnementale globale - changement climatique, effondrement de la biodiversité, dégradation des sols, pollution généralisée, tensions sur l'énergie et les matières premières -, nous fondons nos espoirs sur les technologies « vertes » et le numérique.
Plus consommatrices de ressources rares, plus difficiles à recycler, trop complexes, ces nouvelles technologies nous conduisent pourtant, à terme, dans l'impasse. Ce livre démonte les mirages des innovations high tech, et propose de questionner la course en avant technologique en développant les low tech, les « basses technologies », plus sobres et plus résilientes. Il ne s'agit pas de revenir à la bougie, mais d'explorer les voies possibles vers un système économique et industriel compatible avec les limites planétaires.
« Si les outils ne sont pas dès maintenant soumis à un contrôle politique, la coopération des bureaucrates du bien-être et des bureaucrates de l'idéologie nous fera crever de «bonheur». La liberté et la dignité de l'être humain continueront à se dégrader, ainsi s'établira un asservissement sans précédent de l'homme à son outil. » Dénonçant la servitude née du productivisme, le gigantisme des outils, le culte de la croissance et de la réussite matérielle, Ivan Illich oppose à la « menace d'une apocalypse technocratique » la « vision d'une société conviviale ». Ce n'est que par la redécouverte de l'espace du bien-vivre et de la sobriété qu'Illich appelait la convivialité, que les sociétés s'humaniseront.
C'est un mot interdit, un mot tabou, un mot qui fait peur même à ceux qui s'y reconnaissent : « anarchisme » ! Et pourtant, cette vision du monde, bien loin des images de violence que les dominants répandent pour la discréditer, promeut la coopération, l'émancipation, le respect des êtres et du vivant. C'est ce que vous racontera ce livre, qui n'est pas un essai, mais une histoire : celle d'une femme « normale », qui n'aurait jamais pensé qu'elle était anarchiste, mais qui, au fur à mesure de son parcours intellectuel et politique, a découvert cette doctrine libératrice. Par son refus de l'autoritarisme et son souci de l'écologie, l'anarchisme se répand discrètement à travers la société et s'articule de plus en plus souvent, dans les idées et sur le terrain, avec l'écologie. Il était temps que l'on puisse de nouveau afficher sereinement ce mot. Et si, vous aussi, vous étiez anarchiste sans le savoir ?
Le bonheur était pour demain.
Pendant des siècles, les chantres du progrès par la technique et la science appliquée ont promis à l'humanité le bonheur pour demain. L'emballement numérique et la perspective de technologies « révolutionnaires » ou « disruptives » ont redonné un nouveau souffle aux promesses d'un monde technologique meilleur, d'abondance et de bonheur pour tous.
Non content de tailler en pièces ce « technosolutionnisme » béat, ignorant les contraintes du monde physique et de ses ressources limitées, l'auteur questionne aussi les espoirs de changement par de nouveaux modèles économiques plus « circulaires » ou le pouvoir des petits gestes et des « consomm'acteurs », face aux forces en présence et à l'inertie du système.
Une fois balayées les promesses mystificatrices ou simplement naïves, nous pouvons mettre en oeuvre, dès maintenant et à toutes les échelles, une foule de mesures salutaires.
Philippe Bihouix.
Ce livre est une enquête documentée sur l'industrialisation des forêts françaises et les nouvelles menaces que font peser la « croissance verte » et la transition énergétique sur ces territoires. Il analyse notamment les logiques à l'oeuvre dans l'extractivisme forestier à outrance : surmécanisation, dégradation des sols, monoculture résineuse, destruction des savoir-faire, perte de sens du métier, financiarisation... Sous couvert de lutte contre le réchauffement climatique et de production d'énergie verte, des industriels veulent « mettre au carré » la forêt, la rendre productive et rentable. En parcourant la France à la rencontre des acteurs de terrains, Gaspard d'Allens s'est demandé comment nous pourrions collectivement nous réapproprier la forêt, son devenir, et inventer une autre voie que celle de l'industrialisation.
Gaspard d'Allens
Depuis près de trente ans, où sont passés les myriades d'insectes qui, sur la route des vacances, venaient s'écraser sur les pare-brise des voitures ? Au début des années 2000, les géants de l'agrochimie ont installé l'idée que la disparition des insectes serait une énigme, due à de multiples facteurs (destruction des habitats, maladies, espèces invasives, mauvaises pratiques apicoles, changement climatique...).
Mais des travaux toujours plus nombreux indiquent que la cause dominante de ce désastre est l'usage massif des pesticides néonicotinoïdes. Depuis leur introduction dans les années 1990, les trois quarts de la quantité d'insectes volants ont disparu des campagnes d'Europe occidentale. Ce livre montre comment les firmes agrochimiques ont truqué le débat public par l'instrumentalisation de la science, de la réglementation et de l'expertise. Voici le récit minutieux de l'enchaînement de ces manipulations, les raisons de ce scandale.
La grande affaire du xxie siècle sera l'écologie : comment, face à une dégradation de la biosphère jamais observée dans l'histoire, allons-nous empêcher le désastre et refaire une société juste et pacifiée ? Ceux qui tiennent aujourd'hui les manettes de la société n'ont pas la réponse à cette question cruciale. Mais une nouvelle génération arrive aux commandes et donne le ton de ce que seront les décennies à venir.
Ces femmes et ces hommes ont tous moins de 45 ans. Nous leur avons demandé comment elles et ils étaient arrivés à l'écologie, quelle était leur vision du monde et comment, au quotidien, changer la vie. Ensemble, ils dessinent un nouveau monde, où la nature, la justice sociale, le bien commun, la sobriété, la technique retrouvent leur juste place.
Collectif de l'équipe de Reporterre présenté par Hervé Kempf. Avec les contributions de Matthieu Amiech, Angélique Huguin, Jade Lindgaard, Corinne Morel Darleux, Claire Nouvian, Fatima Ouassak, Jon Palais, Alessandro Pignocchi, Pierre Rigaux, Juliette Rousseau, François Ruffin et Pablo Servigne.
Un nouveau paysage géopolitique et stratégique émerge, marqué par la combinaison du changement climatique et de ses effets systémiques, telles les migrations de masse, la compétition mondiale pour les ressources et la crise des régimes contemporains.
Où les politiques de Trump, de Poutine et de la Chine mènent-elles la planète ? Comment l'épuisement des océans alimente-t-il la piraterie maritime ? Comment le réchauffement de l'Arctique est-il exploité par certains intérêts tandis qu'il constitue une immense catastrophe pour des milliards d'humains ? Quelles régions ont les meilleurs atouts pour traverser le XXIe siècle ? L'auteur, spécialiste de géopolitique, nous fait comprendre les liaisons dangereuses entre puissance économique, guerre et environnement. Le moment du choix collectif entre la « guerre de tous contre tous » sur une planète effondrée ou une alliance stratégique mondiale pour répondre aux nouveaux défis planétaires approche à grands pas.
Jean-Michel Valantin
Étonnamment méconnue en France, l'écosophie d'Arne Næss, philosophe majeur du XXe siècle, est ici présentée à travers dix textes accessibles et sensibles. On y apprend ce qu'est véritablement l'écologie profonde (deep ecology) par opposition à l'écologie superficielle : née d'une relation intime avec la montagne, cette pensée restitue à tous les êtres vivants et à la nature une valeur intrinsèque, indépendamment de leur utilité pour les êtres humains. Prolongeant la pensée de Spinoza, Næss montre que l'affection pour tout ce qui est vivant ou « écosophie » - et non le rapport objectivant, gestionnaire ou dominateur sur la nature - est au coeur du développement personnel, de la formation de l'identité sociale... et d'une société plus juste.
Plus de quarante ans après la parution de ce livre événement (1973), on peut mesurer à quel point le signal d'alarme et les analyses de René Dumont quant à la sauvegarde de la planète sont d'une redoutable pertinence. À partir de faits concrets (épuisement des ressources naturelles, pollution, gaspillage, insuffisance de la production alimentaire, surpopulation, etc.), il déconstruit le mythe de la « révolution verte » productiviste censée nourrir toute la planète.Face au risque d'un effondrement total de notre civilisation au cours du XXIe siècle, il met au jour le lien entre la croissance exponentielle de la production pour satisfaire la société de consommation et la croissance de la misère perpétuelle dans les pays les plus démunis. Dumont propose alors de réhabiliter des utopies pour garantir l'avenir de notre planète grâce à une société de sobriété, à la préservation des ressources, à la justice sociale et à la redistribution équitable des richesses.
Pauvreté et malnutrition généralisées, crise migratoire, creusement des inégalités tant économiques que sociales, polarisation du monde : 1% de la population de la planète a conduit la Terre - et ses 7 milliards d'habitants - à la catastrophe sociale et écologique.
Vandana Shiva dénonce l'impact destructeur du modèle de développement économique infini poursuivi par les multinationales et le club des multimilliardaires. Car leur quête insatiable du profit a instauré de manière antidémocratique l'uniformité et les monocultures, la division et l'accaparement des ressources, les monopoles et la domination des uns par les autres.
Ce manifeste est un appel à une réappropriation collective de notre humanité, afin que chacun puisse revendiquer le droit à vivre, penser, respirer et manger librement.
Pour la première fois dans notre histoire, le dynamisme de l'espèce humaine se heurte aux limites de la biosphère. Nous devons relever le défi, magnifique mais redoutable, d'orienter différemment l'énergie humaine.
Or une classe dirigeante cupide fait obstacle à ce changement de cap.
Elle n'est animée d'aucun idéal, ne délivre aucune parole mobilisatrice et prétend que la seule voie possible est celle qui accroît toujours plus la richesse.
Cette représentation du monde est aveugle. Elle sous-estime la gravité de l'empoisonnement de la biosphère et consent à dilapider les chances de survie des générations futures. Pour l'auteur de ces pages incisives, on ne résoudra pas la crise écologique sans s'attaquer à la crise sociale. Elles sont intimement liées. Ce sont aujourd'hui les riches qui menacent la planète.
Stockés dans des décharges, éparpillés à la surface des océans ou dispersés en particules invisibles dans l'atmosphère, les déchets sont désormais des traces indélébiles de notre présence sur terre autant que des symptômes de la crise protéiforme du monde contemporain.
Après les avoir enfouis, il est devenu impératif de les réduire, de les réutiliser, de les recycler. À l'heure de l'économie circulaire, l'idéal d'un monde sans restes tend à faire consensus. Cette promesse rappelle un mensonge de la tribu Chagga, évoqué par l'anthropologue Mary Douglas, où les mâles adultes affirment ne jamais déféquer, contrairement aux femmes et aux enfants, demeurant esclaves de leur corps.
Ce livre montre que la quête de pureté, qui organise l'histoire du déchet dans nos sociétés industrielles, fabrique un aveuglement collectif. Il raconte comment homo detritus, face cachée d'homo oeconomicus, croit sauver la planète en « bien jetant ».
Alors que le monde agricole se débat dans la crise et que des milliers d'agriculteurs abandonnent chaque année leur métier, des gens venus de la ville, sans ancrage familial dans la paysannerie, choisissent de travailler la terre et s'installent aux quatre coins de la France, en maraîchage, élevage, culture. Succès, échecs, difficultés, bonheurs : peu à peu, ils renouvellent l'activité et apparaissent comme le ferment d'une agriculture en mouvement, écologique et pleine d'espoir.
Sillonnant le pays pendant un an à la découverte des néo-paysans, Gaspard d'Allens et Lucile Leclair rapportent de leur enquête une série de portraits vifs et denses. Ils analysent ce mouvement souterrain et puissant qui témoigne d'un changement majeur dans le regard que la société du XXIe siècle porte sur la terre et l'activité de production alimentaire.
Peuples et sociétés sont dépossédés de leurs moyens d'existence à travers le monde par la destruction de leur environnement. Face à cet écocide, comment repenser les droits de l'homme ?
L'écocide (fait de détruire la « maison Terre ») est désormais le crime premier, celui qui ruine les conditions mêmes d'habitabilité de la Terre. D'ores et déjà, les dérèglements en cours attisent injustices et tensions géopolitiques tandis que les saccageurs de la planète restent impunis.
Aussi est-il urgent de revendiquer de nouvelles formes de responsabilité et de solidarité. Urgent de redéfinir un nouveau sens et de nouveaux cadres à l'action humaine au sein des limites planétaires. Le droit international doit se métamorphoser et s'universaliser autour d'une nouvelle valeur pivot, l'écosystème Terre, en reconnaissant un cinquième crime international, le « crime d'écocide ».
Et si l'on rompait le sortilège qui prétend qu'« il n'y a pas d'alternative » ? C'est possible et même indispensable, alors que la catastrophe écologique s'aggrave jour après jour à cause du capitalisme. Celui-ci prétend l'enrayer par la technologie. Une prétention illusoire, selon ce livre décapant, qui démontre l'incompatibilité entre un système parvenu à la fin de son histoire et une biosphère dont la bonne santé est la condition d'une humanité pacifiée. L'auteur montre aussi que le capitalisme n'est pas seulement un système économique, mais une vision du monde qui a profondément altéré notre psychologie collective et dont il faut se libérer. Pour sauver la planète, il faut reconstruire une société où l'économie n'est pas reine mais outil, où la coopération l'emporte sur la compétition, où le bien commun prévaut sur le profit. En un mot : moins de biens, plus de liens !
Base traditionnelle et fondamentale de l'alimentation française, le pain a une image de produit naturel et authentique qui dissimule pourtant des filières diverses et mal connues. Depuis une vingtaine d'années se développe une industrialisation accélérée, sous la double pression des moulins et de la grande distribution, dans un contexte d'agro-industrie standardisée, où propreté et éthique passent après rapidité et rentabilité.
Alors que les boulangers occupent une place de choix dans le quotidien des français et que les artisans tentent de remettre la qualité au centre du métier, l'écart entre bons et mauvais pains se creuse. Cette enquête au long cours invite à s'interroger sur un produit courant aux vices insoupçonnés et offre un panorama inattendu sur les techniques d'élaboration industrielles, les manipulations des farines et des levures, la question du gluten, mais aussi sur les modes de productions alternatifs.