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Prix
Presse Universitaire de Rennes
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Le procès des Templiers
Malcolm Barber
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 30 Avril 2002
- 9782868476791
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Ceux de Manouchian : Une histoire des communistes arméniens en France, 1920-1990
Astrig Atamian
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 29 Mai 2025
- 9791041302895
Ceux de Manouchian : la formule évoque les résistants communistes de l'Affiche rouge qui ont symboliquement suivi leur chef au Panthéon le 21 février 2024. Si le nom de Missak Manouchian renvoie au sacrifice des FTP-MOI et au poème d'Aragon chanté par Ferré, il incarne aussi un mouvement méconnu, celui des « rouges » de la diaspora arménienne. Née au lendemain de la Première Guerre mondiale, formée de rescapés du génocide orchestré dans l'Empire ottoman par le gouvernement jeune-turc, cette diaspora se fracture politiquement dès sa construction. De l'Arménie historique ne subsiste qu'un résidu en Transcaucasie. Or, ce territoire autrefois intégré à l'Empire russe est devenu soviétique après avoir connu une éphémère indépendance entre 1918 et 1920. « Mieux vaut les Russes que les Turcs », se rassurent les uns. « Vive l'Arménie libre et indépendante ! », clament les autres. À cette configuration qui cristallise les divisions dans l'exil, s'ajoute un autre élément : soucieux d'organiser les travailleurs immigrés recrutés en masse dans les industries, le Parti communiste français crée les groupes de langue de la Main-d'oeuvre étrangère (MOE puis MOI pour Main-d'oeuvre immigrée). C'est ainsi que des Arméniens adhèrent au tout jeune PCF au mitan des années 1920. D'autres les rejoignent durant le Front populaire à l'instar de Missak Manouchian. La lutte clandestine contre l'occupant draine une nouvelle vague de militants. Certains font le choix de s'installer en Arménie soviétique une fois la paix revenue. Ceux qui restent en France animent la Commission nationale arménienne du PCF qui disparaît à la chute de l'URSS, tournant la page d'un mouvement à l'intersection des mondes arménien, soviétique et français. De cette histoire qui s'est déroulée en marge de la guerre froide, perdure un lien ténu entre le PCF et la communauté arménienne qui repose sur la mémoire de Manouchian.
Publié avec le soutien de la Fondation Calouste Gulbenkian -
Les chemins de la peste : le rat, la puce et l'homme
Frédérique Audoin-Rouzeau
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 27 Novembre 2002
- 9782868477552
La peste, ce fléau majeur de l'histoire des hommes qui ravagea l'Orient et l'Occident du XIVe au XVIIIe siècle, est pour beaucoup une maladie historique, dépassée, dont l'énigme de la propagation semble depuis longtemps résolue.
Il n'en est rien. La dernière pandémie s'étendit au mondé entier entre 1894 et 1945, dévasta l'Inde, atteignit des terres nouvelles, débarqua dans tous les ports d'Europe - déterminant à Paris la fameuse Peste des Chiffonniers de 1920. Depuis, la maladie fait chaque année des victimes. L'absence de vaccin réellement efficace, l'apparition d'une souche résistante et l'impossibilité d'éradiquer le bacille font considérer ce mal comme une menace non négligeable.
Dans la lutte séculaire que l'homme mène contre la peste, la connaissance précise des modes de sa dispersion forment un élément-clé, permettant la mise en place de mesures préventives essentielles. Ainsi l'identification des puces responsables de l'épidémisation, qui fait depuis longtemps l'objet d'une sérieuse controverse, constitue-t-elle un enjeu de première importance. En faisant appel aux données de la médecine comme de l'histoire, de l'entomologie comme de l'archéologie, l'ouvrage de Frédérique Audouin-Rouzeau propose une possible issue à ce débat centenaire... -
Les Jeux olympiques de 1892 à 2024 : Une aventure mondiale
Patrick Clastres
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 20 Mars 2025
- 9782753596450
Depuis leur réinvention à Paris et à Athènes à la fin du XIXe siècle, les Jeux olympiques semblent refléter la marche du monde. En fait, ils progressent à leur propre rythme, quadriennal, et ils ne sont jamais qu'un interlude posé dans les interstices des États, des sociétés et des économies. Faire l'histoire de leur aventure mondiale nécessite un préalable : mettre à distance le roman olympique conçu par le CIO.
Tout est parti de l'idée messianique imaginée en 1892 par Pierre de Coubertin : contribuer à la paix des nations par la compétition sportive. Pour défendre son idéal contre les ingérences politiques et commerciales, ce jeune aristocrate parisien a théorisé la neutralité de l'« olympisme ». Une contre-société d'échelle mondiale est apparue avec sa capitale et son gouvernement, sa géographie et sa diplomatie, son administration et sa législation. Depuis 130 ans, le CIO bataille contre les fédérations internationales pour imposer son hégémonie. Pour appréhender la diffusion des JO d'Athènes en 1896 jusqu'à Paris en 2024, et décrypter l'olympisation des sociétés voulue par le CIO, une même trame est proposée au lecteur : l'imbrication des enjeux politiques et sportifs, la concurrence des jeux alternatifs, la compétition entre villes candidates, les portraits des présidents successifs du CIO, les cérémonies d'ouverture comme romans nationaux, le programme olympique au prisme des cultures corporelles, le dopage et la corruption, les oppositions à l'organisation des Jeux, la hiérarchie sportive des États, les trajectoires de vie des champions et championnes, les freins et avancées des droits humains dans le sport.
Avec le soutien de l'université de Lausanne et du Comité olympique et sportif de Paris -
Saint Louis après Jacques Le Goff : Nouveaux regards sur le roi et son gouvernement
Collectif, Marie Dejoux
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 17 Avril 2025
- 9782753596764
En 1996 paraissait l'impressionnant Saint Louis de Jacques Le Goff : un tournant pour les études sur le monarque capétien et pour le genre de la biographie historique lui-même. Mais que se passa-t-il ensuite ? Quoi de neuf sur Saint Louis après Le Goff ? En rassemblant des chercheurs d'horizons variés, ayant, depuis, offert une contribution décisive à l'histoire du règne, cet ouvrage entend offrir un instantané de la recherche scientifique récente sur Louis IX et sur son gouvernement. Mais il souhaite aussi mesurer l'impact de la célèbre biographie. Est-ce parce que cette somme de mille pages les a durablement découragés de se lancer à nouveau dans l'écriture d'une biographie du roi saint, que plusieurs historiens se sont consacrés à celle de membres de son entourage ? Est-ce parce que Le Goff avait si savamment déconstruit les vies hagiographiques de saint Louis et les sources narratives du règne que ses successeurs privilégièrent les arides documents laissés par son administration ? Est-ce parce qu'il avait tant souhaité redonner vie à l'individu Saint Louis que le chef de file de la Nouvelle Histoire en a oublié le culte dédié au saint après sa mort ? Un quart de siècle après la traversée en solitaire de la vie du monarque par Jacques Le Goff, ce livre est à la fois un bilan historiographique et un nouveau Saint Louis, polyphonique et collectif.
Publié avec le soutien de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, du Laboratoire de Médiévistique occidentale de Paris et de l'Institut universitaire de France -
L'anticommunisme en France et en Europe : 1917-1991
Collectif, Olivier Dard, Noëlline Castagnez, Maxime Launay, Jean Vigreux
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 19 Juin 2025
- 9782753598522
Contrairement à l'histoire du communisme, l'anticommunisme est un parent pauvre de l'historiographie. Enrichi de nouvelles approches et de nouveaux fonds d'archives, ce livre a pour ambition de caractériser cet objet polymorphe et polysémique qui n'a cessé d'évoluer au fil des mutations politiques, géopolitiques, sociales et culturelles de l'Europe du XXe siècle. Centré sur l'histoire du communisme soviétique de 1917 à 1991, il s'articule autour de plusieurs séquences clés : l'entre-deux-guerres, la guerre froide, mais aussi les premiers temps de la chute du communisme. Attentif à l'histoire des idées et des représentations, il s'intéresse également aux pratiques de groupements et aux appareils étatiques. Enfin, il analyse la sociologie des anticommunistes, qu'ils soient conservateurs, nationalistes, libéraux, radicaux, démocrates-chrétiens, socialistes, libertaires ou encore gauchistes, auxquels il faut ajouter les dissidents et les transfuges. Outre le terrain français, la matrice européenne, voire transatlantique, s'observe non seulement par les cas allemand, espagnol et italien, mais également par la mise en évidence du caractère transnational des réseaux anticommunistes. Il s'agit au fond de mesurer l'importance, la variété et la persistance de l'anticommunisme tout au long du XXe siècle en Europe, questionnant en retour la force comme la permanence de la menace communiste.
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Les hommes en noir du football : Histoire d'une profession de 1919 à nos jours
Alexandre Joly
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 24 Avril 2025
- 9782753597372
Faire l'histoire d'un acteur trop méconnu du football et étudier le processus de professionnalisation des arbitres d'élite de 1919 jusqu'à nos jours, tel est l'objet de ce livre. Tout en prenant en compte le contexte français et l'espace social du football, cette professionnalisation est pensée à travers la structuration des instances de l'arbitrage, les carrières et les pratiques des hommes en noir de l'élite. De 1919 à 1970, l'arbitrage français se caractérise par son amateurisme intégral, avec des prémices de mutations des carrières et des pratiques des arbitres d'élite. Les années 1970 marquent une politique volontariste des instances occasionnant une structuration et une uniformisation de l'arbitrage hexagonal. De 1980 à 1995, les arbitres français apparaissent dans l'antichambre du semi-professionnalisme, notamment sous l'influence des directives de la FIFA. Enfin, de 1995 à nos jours, dans un contexte où l'erreur de l'arbitre a toujours plus de conséquences économiques et médiatiques, les arbitres français deviennent statutairement des professionnels. L'étude de l'arbitrage de quatre finales de Coupe de France permet d'analyser cette professionnalisation à travers le temps du match de football.
Publié avec le soutien du Centre de recherche et d'études « Histoire et Sociétés » (CREHS) de l'université d'Artois -
La noblesse protestante sous l'édit de Nantes : 1598-1685
Céline Borello, Laurent Bourquin, Collectif
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 12 Juin 2025
- 9782753598638
Pour la noblesse protestante française, comme pour tous les huguenots, le XVIIe siècle demeure une période contrastée : légitimée par l'édit de Nantes en 1598, leur communauté reste soumise à des tensions engendrées par la reprise des guerres civiles dans les années 1620 et par l'intolérance que le pouvoir royal et l'Église catholique réactivent à maintes reprises jusqu'à la révocation de 1685. Comment les nobles huguenots ont-ils vécu ces décennies de légitimation puis de perte progressive de leurs libertés religieuses, militaires et civiles ? Jusqu'à quel point ont-ils pu s'adapter, soit pour continuer à faire carrière, soit pour vivre tout simplement en paix ? Pourquoi certains ont-ils décidé de résister à l'administration, voire de se révolter alors que d'autres ont préféré suivre leur roi ? L'ouvrage interroge l'identité religieuse des nobles et leur politisation. Il offre un panorama pluriel des noblesses protestantes, structuré par trois thématiques : le service du roi, la défense de la foi et le déclin du « parti huguenot ».
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Sortir des guerres de Religion : Henri IV, les nobles et la cour
Fanny Giraudier
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 23 Janvier 2025
- 9782753596634
Le début du règne d'Henri IV est marqué par une politique de pacification religieuse qui passe par des conquêtes militaires, des négociations, des traités de paix et un édit garantissant la liberté de culte dans le royaume, dont les ressorts sont déjà bien connus. Dans ce contexte particulier, le rétablissement de la cour reste un impensé de l'action politique du premier Bourbon. La formation de cette société curiale après des années de guerres et de contestation de la légitimité d'Henri IV n'est pourtant pas évidente et mérite une attention particulière. Le roi n'en est pas le seul ordonnateur car il doit composer avec une noblesse qui réintègre progressivement cet espace de pouvoir, non sans quelques prétentions. Les relations entre le souverain et la noblesse sont donc au coeur de cet ouvrage : qu'il s'agisse du premier entourage du roi lors de son accession au trône, de la composition des domesticités royales ou de la troupe de fidèles qui partagent les plaisirs de la cour. Celle-ci devient un instrument aux mains du souverain qui orchestre son quotidien et impose sa propre conception du cérémonial, mais elle est également le lieu où se forment les conflits et où se fomentent parfois des complots qui traduisent les fragilités de l'édifice monarchique et les contestations dont le pouvoir bourbonien peut faire l'objet.
En coédition avec le Centre de recherche du château de Versailles. -
Algériens au travail, une histoire (post)coloniale : Enquête sur les travailleurs immigrés de l'industrie automobile dans la France des « Trente Glorieuses »
Laure Pitti
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 27 Mars 2025
- 9782753596849
À travers le cas des travailleurs immigrés venus d'Algérie, il s'agit ici de retracer l'histoire, à ce jour peu documentée, de la condition (post)coloniale en terrain usinier dans la France des « Trente Glorieuses ».
S'appuyant sur une enquête menée sur l'emblématique usine Renault de Billancourt, ce livre montre comment ces migrants coloniaux en viennent alors à incarner la figure du travailleur immigré et de l'ouvrier subalterne, destiné à le rester. Il révèle comment le recours à une main-d'oeuvre coloniale est la condition nécessaire à une expansion industrielle à moindre coût dans les entreprises nationalisées. Par la mise en regard des politiques de main-d'oeuvre et des carrières de ces subalternes, l'enquête éclaire les logiques imbriquées de l'exploitation capitaliste et de la domination raciale et dévoile leurs effets sur les trajectoires de cette fraction du groupe ouvrier.
À partir de ce cas exemplaire, l'ouvrage constitue une contribution originale à une sociohistoire du capitalisme industriel d'État, au prisme des subalternes et des résistances que ces derniers lui opposent. En étudiant comment ces subalternes politisent leur condition, depuis les mobilisations anticoloniales des années 1950 et la guerre d'indépendance algérienne, jusqu'aux grèves d'OS des années 1968, il met au jour une généalogie de la condition de subalterne et des mobilisations antidiscriminatoires dans la société française d'aujourd'hui. -
Les religions et l'Europe : Panorama et perspectives contemporaines
Grace Davie, Lucian Leustean, Collectif
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 6 Mars 2025
- 9782753599109
Cet ouvrage est la traduction des sections du Oxford Handbook on Religion and Europe consacrées à la religion dans l'Europe contemporaine. Les Handbooks sont des ouvrages de référence hautement appréciés dans le monde anglophone. Celui-ci offre un état des lieux unique en son genre des religions en Europe, analysant l'évolution du rapport à la puissance étatique et à l'idée-même d'Europe. Il éclaire les enjeux contemporains liés au religieux, notamment l'évolution des croyances et des pratiques, en procédant par synthèses par religions ou par approches nationales. Rédigé par des experts et dirigé par deux spécialistes de renommée internationale, cette somme couvre de façon exhaustive un territoire important et une grande diversité religieuse. Il n'existait pas d'équivalent en langue française. Il était donc essentiel de pouvoir offrir à tous, et particulièrement aux chercheurs, étudiants et journalistes, un outil aussi précieux.
Avec le soutien de l'Unité de recherche UMR 7354 DRES « Droit, religion, entreprise et société » de l'université de Strasbourg -
Les passeurs de révolte : Étudiants et intellectuels étrangers et postcoloniaux en France dans les années 1968
Guillaume Tronchet, Collectif, Françoise Blum
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 13 Mars 2025
- 9782753598348
Les passeurs de révolte dont il est question dans ce livre sont les étudiants et intellectuels étrangers et postcoloniaux en France dans les années 1968. Ces étudiants et intellectuels constituent des voix singulières et déploient des discours et des répertoires d'action qui leur sont propres dans les contestations des années 1968. Certes, leur grammaire protestataire peut se fondre dans celle de l'ensemble des révoltés (tractage, affichage, pétitions, manifestations, occupations de locaux, etc.) mais certaines revendications leur sont spécifiques. C'est le cas des discours profitant de la tribune offerte par les mobilisations pour informer, alerter et mobiliser autour des luttes sociales et politiques des pays dont ces étudiants sont originaires (Maroc, Tunisie, Argentine, etc.). C'est aussi le cas des discours revendiquant un statut égal à celui des étudiants nationaux, que l'on retrouve au coeur des demandes de la Tricontinentale. Ce livre s'inscrit dans une historiographie des années 1968, profondément renouvelée depuis une dizaine d'années à l'aune de la question globale. L'histoire des mobilisations sociales et politiques des années 1968 invite en effet désormais à interroger concrètement « les lieux et les moments de «passage», les «passeurs» et bien sûr «ce qui passe», textes idées, modèles, répertoires d'action » (Boris Gobille). C'est de cela qu'il est question ici : du rôle et de la place des étudiants et intellectuels étrangers dans les processus d'internationalisation des révoltes.
Avec le soutien de l'ANR GlobalYouth, ANR-17-CE28-0005-01, de l'Institut d'histoire moderne et contemporaine et de l'École normale supérieure -
Citoyennes ou rebelles : Des Bretonnes dans la Révolution française
Solenn Mabo
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 10 Avril 2025
- 9782753597419
Loin des projecteurs de la capitale, loin des foyers révolutionnaires les plus actifs, massivement paysannes, les Bretonnes mobilisées dans la Révolution française laissent peu de traces dans les archives. Citoyenne, rebelle, ni l'une ni l'autre ou les deux à la fois, elles interviennent pourtant sur tous les fronts. Qui sont les rebelles ? Question d'échelle et de regard, aux yeux des révolutionnaires, ce sont les « fanatiques » vent debout contre les réformes religieuses et les « chouannes » en rupture de ban avec la République. Parce qu'elles contestent le nouvel ordre, ce sont elles les plus visibles. Elles le sont d'autant plus qu'elles correspondent aux stéréotypes renvoyant les femmes du côté de l'aveuglement ou de l'obscurantisme, justifiant qu'elles soient tenues à l'écart des affaires politiques. Mais, dans une région comme la Bretagne, les insoumises peuvent être les citoyennes qui osent les mots et les gestes de la Révolution. Révolutionnaires, le sont-elles alors comme les hommes de leurs milieux ? À l'image d'autres Françaises, cherchent-elles aussi à s'extraire de leur position subordonnée ? Que dire encore de toutes les autres, qui traversent les événements à pas discrets ou en dehors des sentiers politiques les plus balisés ? Chacune expérimente un temps de crise où s'invente la citoyenneté, tandis que les horizons de la fidélité et les rapports à l'autorité se recomposent, au sein de la famille, de la paroisse, de la vie politique et de la société. Leurs mobilisations ouvrent ainsi une pluralité d'entrées dans le phénomène révolutionnaire, que les protagonistes déclinent à travers leurs options, leurs attitudes et leurs pratiques. Tout à la fois décloisonnée et arrimée au terrain breton, cette histoire explore, par le bas et par le genre, ce que signifie « faire la Révolution ou la Contre- Révolution » en dehors des arènes les plus visibles. À travers les expériences des Bretonnes se dessine un récit de la Révolution française tissé de marges et de possibles, qui bousculent à leur manière les lignes du politique.
Publié avec le soutien de la Commission de la recherche et de l'UR Tempora de l'université Rennes 2 -
« Varreurs, flibustiers, mariniers... » : Les marins des Petites Antilles françaises dans les premiers temps de la colonisation, 1650-1713
Nicolas Ribeiro
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 22 Mai 2025
- 9782753598270
En 1625, des marins français font la conquête de l'île de Saint-Christophe. Vingt-cinq ans plus tard, ces colons sont installés dans neuf îles des Petites Antilles. Une fois le temps des conquêtes achevé, il faut administrer, défendre et assurer la subsistance de tous les résidents de ces colonies. Or, dans cet espace insulaire, tout passe nécessairement par l'usage de la navigation. Grâce à l'étude d'une forte documentation, le livre cherche à reconstituer ce que fut la place des marins au sein de la société coloniale des Petites Antilles françaises. Il observe comment se pratiquait la navigation aux Antilles, quels usages étaient faits de la mer et comment les membres de cette société se comportaient face à cet élément nouveau dont ils dépendaient. Il tente de comprendre l'attitude des acteurs de la société coloniale face à l'élément maritime qui les entourait, et leur perception de ceux qui en faisaient un usage quotidien. Il étudie la façon dont les hommes de la mer se sont organisés pour pouvoir développer leurs activités et trouver une place au sein de la société coloniale en construction.
Publié avec le soutien de Nantes Université -
La famille Rohan, 1550-1715 : Statut, pouvoir et identité dans la France du début de l'époque moderne
Jonathan Dewald
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 13 Février 2025
- 9782753595910
Les Rohan étaient riches, puissants et respectés, mais leur position apparemment assurée au sommet de la société française présentait aussi des faiblesses. Les finances familiales étaient instables et les intérêts divergents des membres de la famille généraient des conflits et des scandales : les ambitions politiques entraînaient d'autres problèmes, en partie parce que les aristocrates comme les Rohan valorisaient intensément les réussites individuelles, même si elles se faisaient au détriment des besoins de la famille. Le pouvoir aristocratique, sous l'Ancien Régime, reflétait des processus continus de négociation et de remodelage dans lesquels hommes et femmes jouaient des rôles importants. Il en allait de même pour les personnalités extérieures à la famille - fonctionnaires, intellectuels et hommes d'affaires de la bourgeoisie et bien d'autres encore. L'ouvrage montre comment la classe dirigeante de l'Ancien Régime sut conserver son pouvoir et les obstacles qu'elle rencontra pour y parvenir. En étudiant de près l'une de ses familles les plus en vue, c'est toute la société aristocratique européenne de l'époque moderne qu'explore Jonathan Dewald.
Avec le soutien de l'université de Bretagne occidentale et de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne/Fédération des sociétés historiques de Bretagne -
Militer en minorité ? Le « secteur juif » du Parti communiste français après la Libération
Zoé Grumberg
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 12 Juin 2025
- 9791041300051
Que sont devenus les résistantes et résistants étrangers de la Main-d'oeuvre immigrée (MOI) du Parti communiste français (PCF) après la guerre ? Comment leur engagement s'est-il poursuivi et dans quel cadre ? C'est à ces questions que répond ce livre, à travers le cas des Juifs communistes yiddishophones, des immigrés originaires d'Europe orientale et arrivés en France dans les années 1920-1930. L'ouvrage interroge la recomposition des relations entre les immigrés, les minorités et le PCF dans le contexte patriotique de la sortie de guerre. Il étudie aussi le rôle des Juifs communistes dans la reconstruction de la vie juive après la Shoah et leur place dans un monde juif bouleversé et remodelé par les années de guerre. En articulant les échelles collective et individuelle, il questionne enfin les identités complexes des Juifs communistes et leur capacité à concilier des allégeances et appartenances - à la France, au monde juif et au PCF - qui entrent parfois en contradiction, en particulier dans le contexte de la guerre froide. À travers un groupe spécifique et une époque particulière, il aspire ainsi à participer de manière nuancée à des réflexions très actuelles, et souvent caricaturales, sur la place des minorités et des immigrés en France et sur leur rapport au politique.
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Madame Infante à la cour de Parme : Pouvoir féminin, relations familiales et ambitions dynastiques (1748-1760)
Morgan Peyrat
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 13 Mars 2025
- 9782753597778
Fille aînée de Louis XV, Louise-Élisabeth (1727-1759), dite Madame Infante après son mariage avec Don Philippe, fils cadet de Philippe V d'Espagne, est sans doute l'une des princesses européennes les plus mystérieuses et les moins connues du XVIIIe siècle. Cette femme de tête connaît une destinée particulière en devenant, à l'issue de la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748), duchesse de Parme, Plaisance et Guastalla. Cependant, Madame Infante ne voit dans ces États qu'un séjour de transition dans l'attente d'un établissement plus digne de sa naissance. Aussi n'a-t-elle qu'un seul souci, les échanger ou les agrandir. Jamais elle ne se résigne au rang modeste que lui assigne le traité d'Aix-la-Chapelle. Pour autant, elle ne se désintéresse pas des duchés et s'efforce d'y vivre en tentant de recréer la splendeur de la cour de Versailles, tout en cherchant à s'émanciper de la tutelle espagnole pour mieux défendre ses intérêts. Pour mener à bien sa politique de grandeur, elle cultive sans relâche son réseau de correspondants (ministres, diplomates, maîtresse royale) dont elle espère tirer les plus grands bienfaits. Éprise d'un amour filial, elle conserve aussi des relations très étroites avec sa famille et n'hésite pas à revenir à plusieurs reprises à Versailles pour plaider sa cause. Situé à la charnière de l'histoire des femmes de pouvoir et des relations internationales, l'ouvrage a pour ambition de dresser le portrait d'une souveraine en action, omniprésente tant dans la politique parmesane qu'européenne.
En coédition avec le Centre de recherche du château de Versailles. -
Les ports maritimes de la France atlantique (XIe-XVe siècles) Tome 2 : Territoires de fortune
Mathias Tranchant
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 24 Avril 2025
- 9782753598072
À partir du Tableau géohistorique préalablement publié, ce second volume propose une étude en profondeur des ports de la France atlantique durant la seconde moitié du Moyen Âge. S'ils étaient des Territoires de fortune, c'est en raison, tout à la fois, des opportunités qu'ils procuraient et des incertitudes auxquelles ils se trouvaient exposés. Les aléas de l'environnement littoral instable, ses contraintes et ses transformations, favorisaient ou handicapaient les installations avec plus ou moins de gravité. Les havres étaient tributaires des mutations du marché du fret et de la technologie navale de l'époque : variation du flux des échanges et des quantités de denrées à transporter, modification des routes commerciales, croissance du tonnage des navires, dépôts de lest, etc. Leur existence était enfin suspendue à la volonté de leurs différentes autorités de tutelle, elles-mêmes traversées par de fortes évolutions. Aussi devaient-ils être régulièrement adaptés à ces changements combinés. Dans le cas d'une simple zone de relâche ou de transbordement, destinée à un trafic faible ou occasionnel, éloignée d'une agglomération dynamique, il n'était pas question d'engager des travaux coûteux et son obsolescence invitait à reporter ailleurs les activités qu'elle abritait. Au contraire, un site vers lequel se concentraient et se fixaient durablement des enjeux importants donnait lieu à des investissements lourds et prolongés. Au final, considéré pour ce qu'il est, c'est-à-dire un territoire à part entière, le port révèle l'ampleur de son rôle dans la vie des populations maritaines. Il possède, par ses paysages, par sa lexicographie, par ses fonctions, par l'interface qu'il constitue entre l'environnement et la société, une place originale parmi les autres territoires du médiéviste. Son histoire participe d'une histoire maritime totale qui englobe l'ensemble des événements liés à la mer.
Publié avec le soutien de La Rochelle Université et du laboratoire Littoral environnement et sociétés (LIENSs) - UMR 7266 -
Derrière l'affiche : Militants, militantes et militantisme au Parti Socialiste Unifié (1960-1989)
Octave Pernot
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 13 Février 2025
- 9782753596689
Né de l'opposition à la guerre d'Algérie, le Parti Socialiste Unifié fut, de 1960 à 1989, de tous les grands combats de la gauche française. Connu pour avoir été un laboratoire d'idées nouvelles, pour son idéal autogestionnaire et pour son rôle lors du mouvement de mai 1968, le PSU est aussi parfois présenté comme ayant été le parti du futur premier ministre Michel Rocard. L'histoire du PSU ne peut cependant se résumer à une approche en termes d'idéologie politique, ni même à une approche se concentrant sur les grands personnages l'ayant incarné. Le PSU est en effet également le lieu de l'engagement politique de femmes et d'hommes, et c'est à leur militantisme que ce livre souhaite s'intéresser.
Qui sont les militantes et les militants du PSU ? Pourquoi ont-ils rejoint un petit parti dont les chances d'accéder au pouvoir paraissaient infimes ? Comment concrètement ont-ils milité ? De quelle manière ont-ils vécu leur engagement au sein du parti ? Autant de questions qui montrent qu'une histoire par le bas du PSU permet, non seulement d'apporter un éclairage nouveau sur ce que fut l'expérience PSU, mais aussi de mieux comprendre quels sont les ressorts de l'engagement militant au sein d'un petit parti.
Avec le soutien de la Fondation Jean-Jaurès, de l'Institut Édouard Depreux et de l'Institut Tribune socialiste -
La nature sous contrat : Concession, histoire et environnement (XVIe-XXIe siècle)
Thomas Le Roux, Raphaël Morera, Collectif
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 3 Avril 2025
- 9782753598140
Dans un monde toujours plus habité et exploité, dans lequel l'environnement se dégrade sous la pression anthropique et où la concurrence pour l'accès aux sources de la vie s'accroît, la question de l'appropriation des ressources est brûlante. À différentes échelles et sur des espaces variés, la « concession » a été de longue date un outil d'exploitation largement utilisé par les pouvoirs pour compenser leur manque de moyens en s'associant à des acteurs privés. La démarche transversale de cet ouvrage autour d'un thème inédit en histoire ouvre des perspectives insoupçonnées. Depuis le Moyen Âge, la concession n'a cessé de redéfinir les modalités de la propriété, entre communs et propriété pure. Conçue en tant que créatrice de légitimités nécessaires à l'exploitation des ressources, elle s'est avérée être un instrument de stabilité efficace. Outil juridique, comme l'assurance peut l'être pour l'État social, la concession participe d'un objectif politique : ancrée dans un univers social, elle est mise au service de stratégies comme l'occupation territoriale ou l'affirmation de la souveraineté. Ce faisant, elle est une forme spécifique d'expression du pouvoir. Ce volume explore les multiples facettes d'une forme d'exploitation de l'environnement dont les logiques font écho aux temps présents.
Publié avec le soutien du Réseau universitaire de chercheurs et chercheuses en histoire environnementale (RUCHE) et du Centre de recherches historiques, UMR 8558, EHESS/CNRS -
Polices et révolutions en Europe occidentale : Des années 1780 à la fin du XXe siècle
Félix Brêteau, Anne de Mathan, Thomas Hippler, Vincent Milliot, Corentin Sire, Collectif
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 19 Juin 2025
- 9782753598805
Les polices européennes vouées à « l'art de gouverner les hommes » sous l'Ancien Régime, deviennent à la fin du XVIIIe siècle des institutions sécuritaires. Leur domaine d'intervention se resserre autour de la préservation de l'ordre public. Elles détiennent le monopole de l'exercice de la violence légitime. Mais lorsque les épisodes révolutionnaires enflamment le corps social, quel que soit le périmètre de la police, la légitimité des pouvoirs et des forces censées défendre l'ordre public est brutalement remise en question. Les polices ont alors à affronter la concurrence des projets politiques et sont ébranlées par des situations de double pouvoir qui multiplient les instances d'un ordre nouveau en devenir. Comment résistent elles et défendent-elles l'ordre établi dont elles sont garantes ? Comment parviennent-elles, au contraire, à s'adapter ou à se révolutionner dans une nouvelle configuration politique qu'il importe de protéger et policer à son tour ? Situé au carrefour de deux chantiers historiographiques profondément renouvelés - l'histoire des révolutions, l'histoire des polices -, l'ouvrage explore de manière comparatiste, par-delà les frontières et la multiplicité des relations entre polices et mouvements révolutionnaires, les révolutions atlantiques des années 1780 jusqu'à la fin du XXe siècle.
Publié avec le soutien de l'unité de recherche 7455 HisTeMé (Histoire-Territoires-Mémoires) de l'université de Caen-Normandie, et de l'unité mixte de recherche 8533 IDHE.S (Institutions et dynamiques historiques de l'économie et de la société) de l'université Paris 8. -
L'art du XVIIe siècle
Olivier Bonfait
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoires Des Arts - La Petite Bibliotheque
- 27 Avril 2023
- 9782753592650
Ce livre invite ses lecteurs - étudiants, enseignants, amateurs ou autres - à revisiter tout l'art du XVIIe siècle, fait de contrastes et même de contradictions. C'est en montrant l'envers du Siècle d'or espagnol que Velazquez le glorifie ; Bernin caricature le cardinal Borghèse pour lequel il a pourtant sculpté des chefs-d'oeuvre ; la gravure diffuse tout autant qu'elle concurrence le grand genre de la peinture ; les artistes de Mexico métissent formes européennes et habitus visuels autochtones pour produire une créolisation des images...
C'est à la complexité d'une période artistique à nulle autre pareille que ce livre prétend introduire. Il synthétise les connaissances actuelles, ouvre des perspectives et souhaite pousser le lecteur à ses propres réflexions sur le siècle. De plus, les commentaires d'une cinquantaine d'oeuvres d'art, de Caravage à Wren, permettent de stimuler le regard sur les créations de ce XVIIe siècle européen, d'en éprouver comme d'en partager l'émerveillement.
Avec le soutien de la Région Bretagne. -
Femmes de sciences : Le mouvement des university women dans l'entre-deux-guerres
Anna Cabanel
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 30 Janvier 2025
- 9782753594555
Femme et science : les deux termes ont longtemps été perçus comme antinomiques, si bien que dans l'imaginaire des sociétés occidentales la figure du scientifique demeure encore largement masculine. Transformer cette image afin que les femmes puissent être pleinement acceptées et reconnues dans les mondes scientifique et universitaire est le défi qu'a voulu relever l'International Federation of University Women (Fédération Internationale des Femmes Diplômées des Universités ou FIFDU). Fondée en 1919 par des femmes scientifiques de renom international, la FIFDU est la première organisation scientifique exclusivement féminine ; elle parvient à s'imposer, au cours de l'entre-deux-guerres, sur la scène internationale.
À la croisée des champs de l'histoire des sciences et de l'histoire du genre, l'ouvrage s'intéresse aux processus d'élaboration et de promotion d'une figure scientifique déclinée au féminin : celle des University women. Il analyse les efforts menés par la FIFDU, spécialement la mise en place d'un programme international de bourses de recherche dédié aux chercheuses, pour déconstruire les conventions sociales et les représentations culturelles qui ralentissent la participation et la reconnaissance des femmes en science.
Avec le soutien de la Fondation universitaire de Belgique et de KU Leuven -
Justice et société coloniale : L'exemple de la Nouvelle-Calédonie (années 1850 - années 1940)
Gwénaël Murphy
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 19 Juin 2025
- 9782753596856
À partir de 1853, la France entreprend la colonisation de l'archipel océanien de la Nouvelle-Calédonie. En quelques décennies, ces îles deviennent une colonie pénale, de peuplement, agricole et industrielle, la plus européanisée de l'Empire colonial français tout en étant la plus éloignée de la métropole, mais aussi un territoire de « haute surveillance ». En effet, vers 1900, ce sont 85 % de la population, Kanak, forçats, libérés ou travailleurs engagés, qui sont soumis à des régimes d'exception. Cet ouvrage propose d'entrer au coeur de l'un des outils de la domination coloniale, la Justice. Comment rendre la Justice aux confins de l'Empire, lorsque les coutumes autochtones sont niées et que l'on prétend imposer un véritable calque de la métropole ? Par la lecture de milliers de procédures « ordinaires », civiles et pénales, des correspondances des gouverneurs et des procureurs ou de la presse locale, la réalité du terrain apparaît, entre rigidités, adaptations, bricolages et appropriations. Au-delà de l'institution, ce sont surtout les visages, les voix et les parcours de celles et ceux qui formèrent le « peuple des tribunaux coloniaux » de la Nouvelle-Calédonie qui resurgissent à travers cette étude.