Ce livre collectif est consacré à l'analyse des folies meurtrières dans différents domaines littéraires et artistiques, et selon la clinique psychanalytique. La création éclaire les multiples facettes du thème, offrant une série de points de vue sur l'énigme du réel qui le sous-tend. L'apport de la psychanalyse est alors décisif pour saisir ce que ces folies meurtrières, au sein desquelles le sujet disparaît souvent, parfois pour en renaître transformé, mettent en jeu.
La première partie de l'ouvrage explore la manière dont l'imaginaire collectif façonne des types de personnages incarnant souvent à la fois l'angoisse des auteurs et celle du public (monstres, tueurs traumatisés et tueurs psychopathes).
La deuxième partie, qui propose une focale sur la logique du passage à l'acte, rassemble aussi bien des études de cas (Charles Manson, Marcel Redureau) que des analyses d'¿uvres inspirées par des cas célèbres (Roberto Zucco, les soeurs Papin).
La dernière partie aborde la manière dont la création artistique rend compte des mécanismes inconscients à l'oeuvre dans les folies meurtrières. Cette approche traverse le genre du roman gothique (Patrick MacGrath), l'opéra avec Alban Berg, ainsi que le cinéma de Gus Van Sant (Elephant et Paranoïd Park) et de Bong Joon-ho (Parasite).
L'influence de la pensée de Claude Lévi-Strauss sur l'oeuvre de Jacques Lacan n'est plus à démontrer. Quelques auteurs se sont déjà penchés sur la question, en mettant en rapport tantôt les sources directes qui ont inspiré Lacan dans sa définition formelle de l'inconscient freudien - qui doit tout à la notion de structure -, tantôt des indices plus hypothétiques, présents de manière éparse dans l'oeuvre du psychanalyste. Il y a ainsi une dette que Lacan reconnaît lui-même à plusieurs reprises, mais il y aurait aussi des références plus cachées à dévoiler. Ainsi, on pourrait supposer un art d'écrire chez le psychanalyste où la dette à l'égard de Lévi-Strauss serait à peine avouée, voire intentionnellement dissimulée.
Cet ouvrage suit une autre voie qui ne cultive aucune ambiguïté : Lacan a une dette envers Lévi-Strauss et elle passe par un exercice de formalisation très puissant, qui va parfois bien au-delà des attentes (voire des souhaits) du même Lévi-Strauss. Cela produit le paradoxe suivant : à maintes reprises, le psychanalyste expliquerait et appliquerait mieux que l'ethnologue certaines de ses prémisses formelles.
Ce travail de recherche mené depuis vingt ans est issu de l'examen minutieux des manuscrits du fonds Lévi-Strauss de la Bibliothèque nationale de France et s'appuie sur une correspondance, brève mais précieuse, que l'auteur a entretenue avec l'ethnologue entre 2000 et 2007. Un riche entretien avec Monique Lévi-Strauss à propos de ces deux grands auteurs français du XXe siècle complète l'ensemble.
L'oeuvre de Foucault, des années 1970 jusqu'à sa disparition en 1984, fut marquée par la critique d'un concept freudien central : le "complexe d'Oedipe". Contre le prétendu universalisme intemporel de ce concept, le philosophe se donne une double tâche : situer historiquement l'émergence de la prohibition de l'inceste et celle du concept freudien.
La critique foucaldienne se veut radicale, néanmoins elle soulève une difficulté de principe que cet ouvrage explore : comment lutter si vigoureusement contre le "complexe d'Oedipe" sans citer celui qui formula ce concept ? La radicalité de la critique de Foucault aurait impliqué, d'une part, un certain éloignement des psychanalystes de ses travaux et, d'autre part, que ses lecteurs prennent une certaine distance quant à la théorie freudienne.
Afin de dégager les modalités et les formes de cette opération de lecture qu'on peut qualifier d'"effacée", on abordera la logique négative des principales références foucaldiennes au "complexe d'OEdipe". Ainsi, plutôt que de se demander comment son écriture s'articule avec celle de Freud, on se demandera comment elles ne s'articulent pas, et ce qu'il en est de leur rapport intertextuel négatif.
Produis ! Consomme ! Profite ! Sois heureux ! - ainsi tonnent les sommations contemporaines alors que s'achève le déclin du patriarcat. Contrairement aux espoirs du XXe siècle, l'allégement de la morale traditionnelle n'a pas libéré l'humanité du poids des injonctions, aussi intransigeantes et insensées soient-elles.
C'est ce champ-là - celui des exigences, du jugement moral, de la culpabilité - que la psychanalyse aborde avec le concept freudien de surmoi. Mais, qu'est-ce le surmoi ? Où s'enracine-t-il ? Situé au joint de la pulsion et des impératifs de la civilisation, ce concept dévoile un fait de structure à la fois incontournable, civilisateur et féroce. Suivant de près les apports de Sigmund Freud et de Jacques Lacan, cet ouvrage s'attaque à son élucidation sans faire fi de sa complexité et de ses paradoxes.
Etant indissociable de son époque, le surmoi constitue une clé majeure pour interpréter celle-ci. Depuis sa création par Freud en 1923, on constate son incontestable puissance explicative. Sans son appui, il n'existe aucune chance d'éclairer des phénomènes apparemment incompréhensibles voire irrationnels, tels la dépression généralisée et le triomphe du fait religieux - que Lacan anticipait. A sa lumière, les trois grands monothéismes se révèlent sous un angle inédit comme autant de machines à cerner le vécu de la faute et à le traiter. Le terrorisme djihadiste, l'une des formes les plus aberrantes de la croyance aux temps des incroyants, se trouve aussi clarifié...
"Oublié" ou édulcoré par certains courants de la psychanalyse, ignoré pour mieux l'incarner par les thérapies psycho-éducatives, le surmoi est un concept incommode, subversif, dérangeant. Cet ouvrage constitue ainsi une pièce à conviction éveillant le lecteur à l'action de la voix du surmoi véhiculée par les berceuses et les chants de sirène de la civilisation. Le risque de le méconnaitre serait celui de relayer à notre insu son pousse-au-pire.
Avec le soutien de l'Université Paris 8 (École doctorale Pratiques et théories du sens et laboratoire Section clinique).
Comment penser les rapports entre travail et subjectivité ? Pour répondre à cette question, ce livre collectif réunit les contributions de philosophes et psychanalystes qui examinent les apports de la psychanalyse - notamment de la psychodynamique du travail - et leurs usages par les théories critiques, en particulier la théorie critique de l'école de Francfort. Afin de penser les incidences subjectives et politiques du travail, l'ouvrage dresse un bilan de la recherche à l'articulation des champs philosophiques et psychodynamiques. À travers l'analyse d'auteurs de référence, aussi bien classiques (Adorno, Arendt, Freud, Green, Horkheimer, Reich, Winnicott) que contemporains (Dejours, Fraser, Habermas, Honneth), les études ici réunies tentent de contribuer à l'élaboration d'une conception critique du travail et de la subjectivité héritière de Marx et de Freud et orientée vers la saisie des transformations contemporaines du travail. Des questions d'actualité, comme par exemple la souffrance au travail ou la gestation pour autrui, sont précisément abordées.
Ce livre se présente comme le journal de bord d'une odyssée au sein de l'univers du rire. Lors de ce voyage utopique et atopique, le lecteur-rironaute visite le Pays joyeux de Cocagne et les Enfers sardoniques, dialogue avec l'ironique Socrate et les braves dandys qui rendent la mort même dérisoire. Il entendra également le tonnerre homérique du rire des dieux antiques et verra le sourire d'un ange qui passe, apprendra pourquoi le Christ est étranger aux rigolades, goûtera l'amertume qui se niche au sein de la gaieté la plus franche et participera à bien d'autres aventures...
Dans ce périple, on navigue grâce à la boussole théorique à trois pôles (l'imaginaire, le Symbolique et le Réel) léguée par Jacques Lacan. Celle-ci permet de conjuguer le rire avec la subjectivité et de dessiner une cartographie clinique du rire.
La topologie est une branche des mathématiques née au XIXe siècle d'un questionnement partant de la problématique de l'infini. Celle-ci traverse les champs épistémologiques jusqu'à Freud, qui essaie d'en tirer les conséquences au niveau de l'appareil psychique et de ses multiples inscriptions. L'enjeu de la topologie au coeur de la clinique psychanalytique se précise avec Lacan dès les marges de son enseignement débutant jusqu'à se situer au centre même de la théorie dans les figures topologiques, puis avec les noeuds borroméens qui tissent la fin de son oeuvre. Les coordonnées logiques se trouveront modifiées, dévoilant l'erreur et le ratage comme boussole et précisant la fonction de nomination charriant un nouveau vocabulaire : du symptôme au sinthome, du sujet au parlêtre, de l'inconscient symbolique à l'inconscient réel. Le point crucial de cette traversée est de dévoiler l'impact que ce mouvement porte à la pratique qui suppose des corps pris entre signifiant et jouissance. Son articulation clinique se fera au travers d'un cas d'un sujet autiste, véritable topologue, mais aussi d'artistes : Lucio Fontana, Jean-Michel Basquiat, le Facteur Cheval, Henry Moore, Samuel Beckett et James Joyce.
Préface de Sidi Askofaré.
En 1974, à l'occasion de la mise en scène au festival d'Automne par Brigitte Jaques- Wajeman de la pièce de théâtre de Frank Wedekind, EÉveil du printemps, traduite par François Régnault, Jacques Lacan écrivit une préface dont la dansité est à la mesure du chantier qu'il poursuivit pour remettre la psychanalyse sur ses pieds. Revenir aujourd'hui à ce texte de Lacan, à ses surprises et à ses énigmes, est l'occasion de souligner son abord nouveau de l'adolescence, et ce que celui-ci nous enseigne pour la pratique et l'éthique de la psychanalyse. Parmi les différentes contributions de cet ouvrage, nous trouverons notamment les témoignages et commentaires inédits de Brigitte Jaques-Wajeman et François Régnault. Car c'est aussi une rencontre qui aura décidé de l'écriture de cette préface : "Il n'est rien que je ne fasse pour Brigitte", confia Lacan.
Préface de Marie-Jean Sauret En 1858, un avoué périgourdin du nom d'Antoine de Tounens, âgé de 33 ans, s'embarque à Southampton sur un paquebot anglais en partance pour le Chili. Plusieurs mois s'écoulent, certainement en recherche de soutiens et en préparatifs secrets. À l'automne 1860, le voici qui franchit le Bio-Bio, pénètre en territoire mapuche et, après une tournée de quelques semaines des tribus locales parvient à se faire élire roi. Capturé par les Chiliens lors de ses pérégrinations, il sera emprisonné, expertisé puis expulsé. De retour en France, De Tounens, loin de se résigner face à un destin contraire, va revendiquer haut et fort ses droits de suzerain et ne renoncera jamais à régner sur les terres indiennes les plus extrêmes de l'Amérique du Sud. Il y reviendra à trois reprises dans des expéditions de plus en plus rocambolesques. S'appuyant sur une masse de documents d'époque, sur les écrits du personnage comme des historiens et des écrivains qui se sont penchés sur son extraordinaire destin, Jean-Luc Gaspard reconstitue minutieusement la logique et l'essai de rigueur que constitue la saga d'Antoine de Tounens. Fauteur retrace sa biographie à la lumière de la psychanalyse et décrit le laborieux développement de ce que l'on pourrait considérer comme une "psychose en actes". Nourrie des idéaux de son temps, la passion nobiliaire de notre personnage aura eu pour mérite de défendre la cause de peuples indiens voués à la lente dépossession de leurs terres. Cet ouvrage historique et clinique permet de poser le problème délicat du rapport entre revendication, déraison et lien social.
Peut-être l'interprétation psychanalytique se rapproche-t-elle de la parrhesia, au sens où cette opération comporte, si délicate soit-elle, une brutalité structurale. Il n'est pas possible, dit Jacques-Alain Miller, de psychanalyser des rois ou des barons, car l'interprétation doit nécessairement pouvoir être insolente. Son efficacité en dépend, puisqu'elle opère en subvertissant le codage social qui régit le fonctionnement civilisé du sujet. Tel le dire de la parrhesia, l'interprétation qui touche sa cible vient déstabiliser la configuration discursive à laquelle le sujet se trouve aliéné, en générant des effets de transformation qu'aucun contrat ne saurait fixer à l'avance. Mais si elle dispense le protocole de permission, au sens où la vérité qu'elle détermine n'a pas de garantie externe à son dire, d'où retire-t-elle la nécessité qui s'impose en urgence à celui qui l'énonce ? Comment penser cette vérité qui s'énonce dans la parrhesia comme pur effet du langage, tout en reconnaissant le devoir éthique de son imposition ? Faudrait-il accepter l'idée qu'un discours puisse s'obliger à la condition qu'il a, lui-même, créée ?
Comment le tout-petit s'engage-t-il sur le chemin de la vie ? Quelle pratique clinique est possible pour les professionnels accueillant les tout-petits en institution et dans des lieux d'accueil ? Cet ouvrage donne la parole aux tout-petits, à celles et ceux qui s'orientent des petits pas du sujet. Cet accueil singulier nécessite d'en passer par une clinique du détail, non pas tant pour s'occuper du sens, que de repérer l'impact qu'a le réel sur le sujet en ce temps de la petite enfance.
Avec le soutien de l'équipe d'accueil 4050 de l'université Rennes 2.
Cet ouvrage consiste à interroger l'application du modèle évolutionniste dans le champ de la psychanalyse. Ce paradigme occupe une place centrale dans tout un pan de la psychanalyse et de ses applications psychothérapeutiques. Alfredo Zenoni introduit ainsi le lecteur aux fondements mêmes de la psychanalyse, et plus largement de toute pratique clinique orientée par la psychanalyse.
"L'illimité !", "No limit!", nous clament les voix publicitaires d'aujourd'hui, comme autant de promesses d'une grande libération où l'être parlant parachèverait ce rêve d'être enfin comblé. Toutefois, les publicités ne sont pas seulement promesses mais aussi "réclames" poussant chacune et chacun à exiger "Toujours plus !" Paradoxe pour qui devait être comblé. Cet ouvrage propose, à partir de la psychanalyse, une relecture de ces paradoxes de la limite dans notre monde contemporain, notamment dans cet espace sans bornes que serait ledit monde numérique. Ces paradoxes seront situés en logique à partir de la clinique de la sexuation, avant que d'être questionnés dans leurs effets de symptômes sur un plan subjectif, autant que dans le lien social. Car c'est bien à vouloir transgresser le réel d'une certaine limite, démontre Jacques Lacan, que s'en suivront en retour des effets d'angoisse, autant que de ségrégations, multiples. 11 faudra dire laquelle.
Déterminer une position subjective en tant que névrose, psychose ou perversion relève de la doctrine des structures cliniques. Mais loin de faire l'unanimité, cette conception est hantée par les idées reçues les plus disparates - d'où la nécessité d'interroger son bien-fondé et son avenir.
Cet ouvrage se propose dans un premier temps de parcourir la trace de la représentation structurale chez Freud en métapsychologie et psychopathologie. Ensuite, il espère rendre compte des élaborations de Lacan sur la névrose, la psychose et la perversion tout au long de sa production intellectuelle. Enfin, il tente de restituer les avatars de la doctrine en cause dans le Champ freudien, ainsi que son devenir dans la psychopathologie de notre époque - notamment face à la psychosomatique, les états borderline, les nosographies opérationnalisées (CIM, DSM, PDM), la querelle de l'autisme et l'intérêt par les formes infra-cliniques des psychoses.
Dessinés de manière précise, les contours auparavant flous des structures cliniques retrouveront alors chez le lecteur leur diamant de subversion - tant cette cartographie de la subjectivité désirante s'oppose à la défaillance contemporaine dans l'appréhension du réel clinique.
Ni linéaire ni prédictible, la création s'appuie sur l'unique savoir de l'artiste. Elle met en jeu ses pensées, aux ressorts inconscients, mais aussi son corps en tant que traversé par la pulsion. Cette dernière n'est pas sans rapport au trou dans le langage, tout ne peut être dit. De ce pas-tout, l'artiste en fait la démonstration par son travail toujours à recommencer. Pas de lecture générale de la création donc.
Chaque auteur de cet ouvrage collectif vise à serrer au plus près de quelle(s) manière(s) le corps vient à se nouer à l'oeuvre, aussi bien dans les champs de la science, de la mise en scène théâtrale, du cinéma, de la musique et de ce que nous situons comme la féminité. Les auteurs cherchent également à cerner comment cette création vient résonner avec la subjectivité de notre époque et son malaise où la sublimation ne vise plus la beauté apollinienne, mais l'envers du corps.
Les auteurs de cet ouvrage collectif proviennent de disciplines différentes, mais ils trouvent dans l'approche psychanalytique un point de convergence qui participe à son originalité.
Le concept de lettre a une place fondamentale dans l'enseignement de Lacan. Avec ce concept, Lacan définit l'expérience analytique comme un travail de lecture.
Dans un premier temps, cette expérience s'appuie sur le déchiffrage de l'inconscient par l'usage représentatif de la lettre. À ce moment-là, la lettre et le signifiant ne sont pas distingués. Il s'agit ici d'une pratique fondée sur les effets de sens du signifiant. Cet usage de la lettre donne lieu à une pratique du bien-dire. Dans un second temps, Lacan présente une nouvelle modalité de lecture qui dénude l'usage de jouissance de la lettre, et non pas son usage représentatif. Cette fois-ci, l'accent est mis sur la production d'une jouissance hors sens, ce qui permet de distinguer la lettre et le signifiant. Cet usage de la lettre donne lieu à une pratique du savoir-lire. Bien-dire et savoir-lire désignent alors deux modes distincts d'usage de la lettre en psychanalyse.
Le psychanalyste refuse tout usage normatif du langage pour soutenir l'invention singulière du sujet face au réel du non-rapport sexuel. À l'ère de la prolifération des semblants et de la culture de l'évaluation, le psychanalyste propose un traitement du réel par la voie de l'unique et de l'incomparable, ce qui suppose un savoir-faire avec la lettre.
Les psychologues cliniciens qui exercent en institution voient leurs pratiques et leurs références théoriques mises en question par les exigences de l'époque soit la gestion, l'évaluation et la marchandisation des prestations, qu'elles soient sociales, sanitaires, éducatives, thérapeutiques ou psychologiques. Cette confrontation n'est pas sans effets sur le quotidien d'une pratique clinique, particulièrement lorsqu'elle s'oriente à partir de la psychanalyse. Celle-ci, depuis Freud, nous invite, non sans raisons probantes, à renoncer à vouloir soigner à tout prix et à tracer la voie d'une éthique nouvelle qui permet d'envisager le symptôme non plus comme un trouble à éradiquer mais comme une source d'enseignements salutaires voire salvateurs pour le sujet souffrant, quel que soit son âge.
Aussi cette confrontation au discours contemporain vient-elle interroger, sur le plan déontologique, l'aptitude du clinicien à ne pas s'y soumettre totalement; sur le plan éthique, elle renvoie à une certaine conception du Sujet, de ses rapports à l'autre et à l'objet, des conditions de possibilité de sa formation et, si nécessaire, de sa restauration ; et d'un point de vue épistémologique cette confrontation questionne la place et la validité de la psychanalyse en tant que théorie de référence dans les pratiques cliniques actuelles des psychologues en institution et dans leur formation.
En 1918, Freud affirma la nécessité de créer des centres psychanalytiques pour traiter gratuitement les plus démunis. Ce discours orienta l'action des psychanalystes européens pendant la République de Weimar avec la création de la première policlinique psychanalytique à Berlin en 1920, bientôt suivie par la mise à disposition d'un institut destiné aux analystes en formation. Centre mondial de la psychanalyse, es principaux standards de la cure-type et de la formation des analystes y furent progressivement mis au point. En 1933, Freud s'opposa à la fermeture de l'Institut de Berlin.
La théorie freudienne qui postule le rôle étiologique de la sexualité dans les névroses a rencontré, par le passé, les plus vives objections.
On pourrait penser à un phénomène d'époque, mais il n'en est rien. Et aujourd'hui pas moins qu'il y a un siècle, la pratique analytique est souvent considérée comme obsolète en raison, précisément, de l'importance accordée à la sexualité inconsciente. À l'époque où l'on choisit ses organes sexuels grâce à la chirurgie, il paraîtrait naïf d'interpréter une phobie infantile par les liens inconscients avec la mère.
Pourtant, si l'on prétend démontrer la cause génétique des maladies mentales, on rencontrera plus de difficultés à faire de même quant au destin sexuel : rien ne semble moins programmé, et donc plus ouvert à la contingence, que la sexualité. Pour la simple raison que le seul organe sexuel qui vaille est la libido, à savoir tout sauf un organe de la reproduction. Les exemples sont à portée de main. La sexualité serait déterminée à être indéterminée.
Et source du plus profond malentendu. Le malentendu des sexes est surtout un malentendu du sexe comme tel : si Lacan a pu stipuler qu'il n'y a pas de rapport sexuel, c'est aussi et surtout parce que tout rapport est sexuel, parce que chez l'humain c'est le sexuel qui pousse à ce qu'il y ait rapport (social, économique ou autre). En parcourant l'idée de sexualité chez Freud jusqu'aux élaborations les plus tardives de Lacan, ce livre retrace les points essentiels de la théorie psychanalytique et nous livre en outre des thèses originales sur les deux maîtres de la psychanalyse.
Pourquoi suivre à la trace le concept de réveil chez Freud et Lacan ? Le réveil n'a pas souvent fait l'objet d'une étude systématisée et pourtant, il permet de poser un regard neuf sur certains concepts majeurs de la pratique psychanalytique : l'interprétation, l'identification, l'avènement du sujet de l'inconscient, le trauma, voire même, la fin de l'analyse. Le réveil en psychanalyse est lié, paradoxalement, au maintien d'une certaine zone d'opacité. Que la psychanalyse puisse « maintenir le règne de ce à quoi elle réveille » dépendra du pari fait par chaque analyste pour maintenir cet espace de l'ininterprétable.
Dans ce livre nous traitons du transfert, concept fondamental de la psychanalyse, en explicitant ses lignes de forces qui commencent chez Freud et trouvent ses formes les plus achevées chez Lacan. Pour Freud. le transfert est essentiellement une résistance à la cure analytique. Dans ses différentes analyses, Freud pourra constater l'apparition de phénomènes qui façonnent les cures, depuis le " cas Dora " jusqu'au cas connu comme " l'homme aux rats ". Freud fera rapidement équivaloir le transfert à l'OEdipe et, par là même, à la répétition. Nous sommes là dans l'aire freudienne. Depuis lors, en psychanalyse, le transfert est lié à la répétition et la cure réduite à la résolution du conflit oedipien. moyennant quoi, il faudra naturellement " interpréter le transfert ". Quant à Lacan, il aborde le transfert relativement tard dans son enseignement. Mais il sépare le transfert de la répétition en même temps qu'il introduit une tension avec l'usage de l'interprétation. C'est dans son séminaire sur le transfert qu'il avance que l'antécédent historique du psychanalyste est Socrate. Notre livre dégage l'essentiel de cet axe qui va de l'un à l'autre maîtres de la psychanalyse, mais aussi, il apporte des exemples cliniques depuis la psychanalyse pure à la " psychanalyse appliquée ", en prenant comme matériel clinique le travail dans les institutions que dans la pratique privée. Ce livre, issue d'une thèse à l'université Rennes 2 sur le transfert, constitue aussi bien une recherche approfondie sur ce thème clinique qu'une belle introduction à Freud et à Lacan.
Cet ouvrage veut penser le champ de l'art et celui de la psychanalyse comme susceptibles de s'enrichir mutuellement à travers des rencontres, avec tout ce que cela comporte en terme de diversité, d'ouverture et d'imprévu, dans un esprit non seulement pluridisciplinaire, mais véritablement transdisciplinaire.
Avec le soutien des équipes d'accueil 4050 et 3208 de l'université Rennes 2.
Les récentes recherches développées dans cet ouvrage ouvrent d'une part une perspective majeure quant à la considération de la spécificité du fonctionnement autistique et, d'autre part définissent et développent les principes et la logique de « l'affinité élective de l'autistic mind », dans la perspective d'avancées quant aux prises en charge institutionnelles des autistes. Les auteurs - parents, autistes, professionnels et chercheurs - proposent de manière très serrée ce qu'il en est d'un appui sur les intérêts spécifiques, les passions, les obsessions.
Résultant de journées d'études, intitulées " Actualité de l'autisme ", ce volume propose en particulier de préciser la place spécifique de l'autisme au regard de la psychose, afin d'en construire une clinique différentielle. L'autisme constitue-t-il une quatrième structure clinique ? Qu'est-ce qui la distingue en ce cas de la psychose ? Telles sont les questions posées au travers des articles qui composent l'ouvrage, questions renouvelées par les travaux récents au sein du " champ freudien " et dont la pertinence clinique mérite d'être soutenue au regard du développement des théories rééducatives et adaptatives. Celles-ci s'avèrent en effet trop souvent privilégiées en dépit de leur faible solidité théorique et du désarroi des praticiens en quête d'une orientation plus précise. La diffusion récente de récits à caractère autobiographique de sujets autistes dits " de haut niveau " a permis d'affirmer une approche non déficitaire de l'autisme et d'explorer la singularité des modalités de défense empruntées par le sujet autiste, face à l'insupportable qu'il rencontre dans son lien à l'Autre. C'est à la compréhension de cet insupportable et des réponses que le sujet autiste lui apporte que se consacre le volume. Il y défend une éthique du sujet contre la logique du handicap par trop dominante.