Il est le symbole de nos rêves oubliés, l'ennemi acharné de nos compromis, le chantre de nos espoirs déçus. Comment ne pas l'aimer ? Peter Pan, héros-enfant dont le panache a tous les attraits de la féerie, n'est pas fait pour la nostalgie. Il est l'invincible sursaut de la vie contre la mort, de la fantaisie contre l'esprit de sérieux, du rire cristallin contre l'obstination et le silence. À la routine du quotidien, il oppose ses incessantes improvisations - souvent plus sombres que Disney ne les a peintes, mais aussi plus spectaculaires, plus audacieuses, plus incroyables.
Shakespeare raconté aux enfants : tel fut, au début du XIXe siècle, le projet de Charles Lamb et de sa soeur Mary avec ces versions en prose des principales pièces du grand dramaturge. Plutôt que de dispenser de la lecture de Shakespeare, il s'agit d'en donner un avant-goût, de préparer des oreilles encore tendres à un théâtre souvent violent et déstabilisant. Le résultat est remarquablement limpide, et s'apparente aux contes de Perrault.