Dans cette chronique saisissante d'une ville fantôme de Patagonie frappée par une épidémie de suicides de jeunes gens, Leila Guerriero, figure majeure du journalisme narratif en Amérique latine, mène l'enquête avec une empathie profonde pour trouver une explication à ce geste ultime et toujours incompréhensible. Est-ce une secte, l'ennui, l'alcool, la violence, la solitude, la religion, le climat ? Parcourant les rues désertes de ce bout du monde arasé par le vent et le froid, sorte de Far west moderne où viennent échouer les pionniers misérables du pétrole, elle pose en réalité la question de ce qui nous tient en vie. Sa réponse se situe du côté de la solidarité, du lien aux autres, à la communauté.
Élaboré dès 1522, Ignace de Loyola, père fondateur des jésuites, travailla inlassablement jusqu'à sa mort à ce recueil de méditations. Conçues pour être à l'âme ce que les exercices physiques sont au corps, les «Exercices spirituels» puisent leurs origines lointaines dans la philosophie antique. Ils sont la porte d'accès pour se connaître soi-même, entrer dans le mystère de Dieu, et orienter sa vie. La force de ce modèle spirituel a été telle qu'au-delà du domaine proprement religieux il a contribué, spécialement en France, à imposer l'idée que la culture est avant tout culture de soi, et, de Montaigne à Georges Bataille, que la littérature ne vaut que comme expérience intérieure.
Que signifie aborder le troisième millénaire pour un croyant ou un non-croyant ? oú se situe le seuil de la vie humaine ? quel sera le rôle des femmes dans l'eglise de demain ? peut-on ne pas avoir la foi et agir au nom d'une morale absolue ? autant de questions auxquelles umberto eco et carlo maria martini, évêque de milan, répondent sans détour.
Un magistral échange épistolaire dont le fil rouge est le rapport que l'homme entretient avec dieu.
Qu'a fait Jésus entre sa naissance et le début de sa prédication ? Et surtout, qu'a été son enfance, avant que Marie et Joseph ne le retrouvent, à douze ans, au Temple, parmi les docteurs ? Les évangiles canoniques, même ceux de Luc et de Matthieu, nous en disent très peu de choses. Pour répondre au désir de savoir ce qu'a été la vie de Jésus enfant, les auteurs chrétiens des premiers siècles ont multiplié des textes que nous avons pris l'habitude d'appeler " apocryphes ", et qui n'ont cessé de circuler sous forme orale, manuscrite et imprimée, parallèlement aux évangiles canoniques, pour nourrir nos mythes et servir d'inspiration aux artistes. On présente ici les trois plus importants récits de l'enfance de Jésus, un Jésus tout à fait inattendu, magicien et démiurge, dans la traduction de Voltaire, publiée pour la première fois en 1769 : le Protévangile de Jacques, l'Évangile de l'enfance de Thomas et l'Évangile de l'enfance. Capricieux, faiseur de bons et de mauvais miracles, Jésus y apparaît comme un héros antique, un Dieu-enfant qui n'est pas encore le Sauveur.
Nulle part dans la Bible hébraïque ou dans les trois premiers évangiles, on ne trouve l'idée que Dieu a pu se faire homme. Seul le quatrième évangile, celui de Jean, lance, dès son Prologue, le principe qui veut que "le Verbe" se soit fait chair. Depuis lors, Jésus est considéré comme le Verbe incarné - Dieu lui-même. Comment et pourquoi a-t-on fait de Jésus, successivement, un rabbi miraculeux, le Fils de Dieu, le Messie annonciateur du Royaume, et finalement Dieu incarné ? Jésus est-il Dieu ?
Une brillante réflexion sur la nature et les enjeux du dogme majeur des chrétiens par l'un des penseurs les plus appréciés et les plus stimulants en matière de dialogue entre les religions.
Depuis plusieurs mois une vague de terreur frappe les chrétiens du Proche-Orient. La conséquence de ces tueries est une accélération brutale de l'exode continu des populations chrétiennes depuis ces terres où le christianisme est né vers l'Europe, le Canada et les Etats-Unis. Pour l'ensemble de l'Irak, la population chrétienne n'est plus que de 650.000 fidèles, soit 3% de la population contre 20% à l'époque de la monarchie. En Egypte, même s'il est très difficile d'obtenir des chiffres précis, on estime à près d'un million l'exode des Coptes vers l'Amérique du Nord depuis trois ans.
En Occident, et en France en particulier, le silence a longtemps plané sur ce drame. L'atmosphère a aujourd'hui changé. Depuis le carnage de la Toussaint en Irak les médias leur consacrent des "unes" et des couvertures. Et les politiques y voient une cause digne de leur soutien. Mais ces réponses, comme celles des autorités religieuses occidentales, en premier lieu de la papauté, sont encore si modestes qu'elles font craindre que le sort des chrétiens d'Orient ne retombe une nouvelle fois dans l'oubli.
L'essai de François Dupuigrenet Desroussilles montre que cette nouvelle " question d'Orient " est pour l'Europe, et spécialement pour la France un enjeu de civilisation. Défendre les chrétiens d'Irak, d'Egypte et plus largement de tout le Proche-Orient, c'est augmenter les chances de faire contrepoids à la montée de l'extrémisme islamiste dans la région en sortant d'un jeu international opposant Occident et islam. La présence des chrétiens au Proche-Orient est un facteur d'équilibre. On ne peut se résigner à leur disparition. Accepter leur exode, c'est laisser le champ libre aux forces d'intolérance et de mort.
Le Sefer Yesirah ou Livre de la Création est un essai théorétique sur les problèmes de cosmologie et de cosmogonie.
Écrit probablement entre le IIIe et le VIe siècle, il fait partie des textes spéculatifs les plus anciens qui existent en hébreu. La méditation mystique semble avoir été une des sources à laquelle l'auteur a puisé son inspiration. Son sujet principal, ce sont les éléments du monde qui se trouvent dans les dix nombres élémentaires et premiers, les Sephiroth, comme le livre les appelle, et les vingt-deux lettres de l'alphabet hébreu.
Ceux-ci représentent ensemble les forces mystérieuses dont la convergence a produit les diverses combinaisons que l'on peut observer à travers toute la création ; ce sont les " trente-deux sentiers mystérieux de la sagesse ", avec lesquels Dieu a créé tout ce qui existe. Gershom Scholem, Les Grands Courants de la mystique juive.