La recherche ici entreprise dans le sillage de «Homo sacer» ne porte pas sur les circonstances historiques dans lesquelles s'est accomplie la destruction des juifs d'Europe, mais sur la structure et la signification du témoignage. Il s'agit de prendre au sérieux le paradoxe de Primo Levi, selon lequel tout témoignage contient nécessairement une lacune, le témoin intégral étant celui qui ne peut témoigner.
Il s'agit de ceux qui « ont touché le fond », des déportés dont la mort « avait commencé avant la mort corporelle » ? bref, de tous ceux que, dans le jargon d'Auschwitz, l'on appelait les « musulmans ». On a essayé ici de regarder cet invisible, de tenir compte des « témoins intégraux » pour l'interprétation d'Auschwitz. On propose, par là, une réfutation radicale du révisionnisme. Dans cette perspective, en effet, Auschwitz ne se présente pas seulement comme le camp de la mort, mais aussi comme le lieu d'une expérience encore plus atroce, où les frontières entre l'humain et l'inhumain, la vie et la mort s'estompent ; et, mise à l'épreuve d'Auschwitz, toute la réflexion de notre temps montre son insuffisance pour laisser apparaître parmi ses ruines le profil incertain d'une nouvelle terre éthique : celle du témoignage.
En marquer le sujet en tant que reste, tel est le but de ce livre.
Premier témoignage littéraire sur la Grande Guerre, Vie des martyrs est un livre exceptionnel. En quatre ans, près de cinq millions de blessés déferlent sur les services de santé, à l'arrière-front. Georges Duhamel, qui était médecin, vit avec eux "l'envers de l'enfer". Porté par une éthique et une empathie admirables, il décide d'oeuvrer à la mémoire de ces hommes confrontés à la douleur, à la terreur de l'amputation, à l'agonie, mais aussi à des moments de grâce. Livre des passages, Vie des martyrs rappelle aussi, à chaque page, la force consolatrice de la parole littéraire. Un chef-d'oeuvre !
Comment la transmission de l'information, déterminante dès que Rome se lança dans sa politique de conquête, pouvait-elle se faire dans le monde d'avant l'imprimerie, d'avant le papier, un monde où la moindre missive devait voyager des semaines parfois avant de toucher son destinataire ? Guy Achard étudie toutes les techniques de la communication, le rôle de la parole et celui de l'image, celui enfin de l'écrit, décrit dans toute sa spécificité.
Un livre original qui brosse un panorama complet de la question et présente ainsi un aspect méconnu de la civilisation antique ; à travers les problèmes de la communication, c'est toute la Rome antique, avec ses voyages, ses rêves, ses peurs et ses fantasmes, qui revit.
« Je ne me suis déterminée à prendre la plume et à entrer dans les explications des faits qu'on trouvera ici, que dans l'intention de repousser les calomnies dont on a cherché à noircir la mémoire et la conduite de l'infortunée Marie-Antoinette. J'en prendrai l'occasion de rappeler plusieurs détails de l'intérieur de la cour de Louis XVI, qui feront connaître les vertus de ce prince et celles de son auguste épouse. » Des mémoires indissociables du destin de la souveraine, que Rose défendit toujours contre les accusations de fausseté portées par ses ennemis. Détestée par la Cour qui enviait la faveur dont elle jouissait, cette jeune femme, « ministre des modes » de Marie-Antoinette, fut, aussi, la raison de bien des dépenses qui pavèrent le chemin de la reine vers la guillotine. Fastueuse et légère, excentrique et géniale, Mademoiselle Bertin parvint à imposer ses idées et ses goûts aux princes d'Europe et de Russie.