L'idée même a quelque chose de chic : Balzac, rédacteur à La Mode, accepte d'écrire une sorte d'étude sur les manières et les vêtements. Il est déjà le grand génie que son destin l'appelle à être, mais il a encore les manières, le piquant, l'ironie du journaliste parisien, capable d'asséner de fausses vérités et de se moquer de lui-même. Son texte d'observation s'adresse aussi bien à la jeune recrue qui fait ses premiers pas dans la promenade sociale, qu'aux tenants confirmés du bon goût qui y reconnaîtront leur expérience.
Avec la Théorie de la démarche, l'analyse gagne les terains du geste et du mouvement - car l'élégance ne connaît pas les étroites limites de la matière. Passant du dandysme le plus maîtrisé aux considérations de toilette les plus quotidiennes, le romancier scanne avec humour les manières de faire briller de tous ses feux la noble apparence humaine - jusqu'à ce qu'elle flambe, délicieusement consumée par sa propre image.
Notre capacité à relever le défi climatique et à promouvoir plus de justice envers les autres, y compris envers les animaux, suppose un remaniement profond de nos représentations sur la place de l'humain dans la nature. Dès que nous prenons au sérieux notre vulnérabilité et notre dépendance à l'égard des écosystèmes, nous comprenons que notre habitation de la Terre est toujours une cohabitation avec les autres. Ainsi, l'écologie, la cause animale et le respect dû aux personnes vulnérables ne peuvent être séparés. De plus, la conscience du lien qui nous unit aux autres vivants fait naître en nous le désir de réparer le monde et de transmettre une planète habitable. C'est à cette éthique qui n'a rien à voir avec des injonctions moralisatrices et culpabilisantes que ce recueil ouvre la voie. Deux textes inédits
Une voix se lève, au début de la Monarchie de Juillet, pour dénoncer la destruction du patrimoine architectural et artistique français : celle de Victor Hugo. Dans « Guerre aux démolisseurs », paru en mars 1832, le jeune poète regrette le « vieux souvenir de la France » qui « s'en va avec la pierre sur laquelle il était écrit ». Il déplore le vandalisme, moderne et bourgeois, qui se répand et ravage le vieux Paris.
Comment penser la marge lorsque le centre a disparu ? Dans les textes réunis ici, Pierre Sansot interroge notre modernité obsédée par la lumière et la vitesse. Sous la pression grandissante d'un univers technique toujours plus intrusif, les foules se dispersent, les espaces de liberté sont relégués aux marges. La société se périurbanise. La marginalité urbaine devient alors une nécessité de se mettre à l'ombre, d'inventer des clairières, à défaut des boulevards qui attiraient autrefois les corps vers le centre(-ville), lieu de tous les mélanges.
Ce recueil de textes inédits de Pierre Sansot rappelle l'importance de l'oeuvre de cet écrivain du sensible et arpenteur des territoires de l'Hexagone.
Y avait-il quelque affinité entre l'opiniâtre fidélité de Pénélope, la décision infanticide de Médée, l'exubérance criminelle de Clytemnestre ? Si l'on met à part la moralité, si l'on cherche l'origine, la force originelle de ces femmes qui ne cèdent jamais, ne peut-on pas percevoir quelque chose qui désigne chez les femmes un vouloir fondamental, venu des origines, d'avant même la décision ?
Ce que l'historien et philologue Jackie Pigeaud (grand spécialiste de l'Antiquité) en revenant sur toutes les femmes de la poésie grecque qu'il a tant fréquentées - les bonnes comme Pénélope ou Alceste, les terribles comme Médée ou Clytemnestre - entend par "vouloir" n'est pas les caprices, non pas seulement la décision, mais la force de décider et la capacité de réaliser, d'aller jusqu'au bout. Le terme vouloir couvre quelque chose qui est de l'ordre de la force.
Et surtout la femme aime aimer ; il y a en elle comme une gravité sourde, admirable et redoutable. Elle veut aller jusqu'au bout pour le pire, pour le meilleur.