Ces trois petits chefs-d'oeuvre présentent l'essentiel des méthodes taoïstes pour apaiser son esprit. La contemplation intérieure y est un thème majeur. Elle s'exerce sur l'esprit, sur le corps et sur les choses extérieures ou les désirs des choses. Calme et pureté sont les principales forces agissantes de cette contemplation. Écrits entre le VIIe et le XIIIe siècle, ces poèmes évoquent des méthodes de respiration entraînant des changements psychophysiologiques, des visualisations de divinités internes au corps, et la traversée de contrées lumineuses qui viennent compléter la pure contemplation de l'esprit. Grâce à la contemplation, trouver le Dao, la Voie, c'est-à-dire cet état d'indistinction originelle appelé chaos, mène à la fusion du corps et de l'esprit, et à l'accomplissement du Réel.
Ce livre essaie de rendre le contenu du Coran non seulement accessible au lecteur un tant soit peu curieux mais aussi de l'aider à pénétrer un univers complexe, celui de la réforme progressive de l'Islam, tant à l'intérieur de son cadre référentiel qu'à l'extérieur. Cet impératif de la pensée critique nous pousse donc à lire le Coran comme un grand Discours sur Dieu (Allah) et sur la Foi (Al-imân), en y puisant les ressources nécessaires pour l'appréhender au regard de notre modernité et en sachant que le texte sacré du Coran lui-même, enseigné dès les classes maternelles, accompagne les croyants tout au long de leur vie.
Il est le vade-mecum du pèlerin dans son voyage sacré à La Mecque, il est dans toutes les mosquées et dans les foyers les plus modestes. Outre la prière quotidienne qui fait tant appel aux versets coraniques, la lecture du Texte sacré des Musulmans répond à leurs moments de désespérance, chasse leur inquiétude et défait les noeuds qui les bloquent face à l'immensité divine. Non pas un livre thaumaturge, mais un livre de foi et de paix, un livre de plénitude pour le croyant au sens où celle-ci est aussi une totalité de vie.
Élaboré dès 1522, Ignace de Loyola, père fondateur des jésuites, travailla inlassablement jusqu'à sa mort à ce recueil de méditations. Conçues pour être à l'âme ce que les exercices physiques sont au corps, les «Exercices spirituels» puisent leurs origines lointaines dans la philosophie antique. Ils sont la porte d'accès pour se connaître soi-même, entrer dans le mystère de Dieu, et orienter sa vie. La force de ce modèle spirituel a été telle qu'au-delà du domaine proprement religieux il a contribué, spécialement en France, à imposer l'idée que la culture est avant tout culture de soi, et, de Montaigne à Georges Bataille, que la littérature ne vaut que comme expérience intérieure.
C'est par ce livre passionnant, issu de conférences données au Jewish Theological Seminary de New York, publié aux États-Unis en 1941 et traduit pour la première fois en français chez Payot en 1950, que Gershom Scholem acquiert une renommée mondiale. Le judaïsme a développé dès ses débuts un courant mystique puissant et original dont l'influence sera considérable tout au long de l'histoire. Ses notions fondamentales sont complexes, ses courants sont divers : Sephiroth, merkaba, gnose, kabbalisme, hassidisme, zohar, mais aussi Abraham Abulafia, Isaac Luria, Sabatai Zevi - autant d'idées multiples, autant de personnalités marquantes qui constituent un univers sans cesse en mouvement, dont Scholem propose ici une analyse claire et complète dans laquelle il fait la synthèse de son savoir.
Que signifie aborder le troisième millénaire pour un croyant ou un non-croyant ? oú se situe le seuil de la vie humaine ? quel sera le rôle des femmes dans l'eglise de demain ? peut-on ne pas avoir la foi et agir au nom d'une morale absolue ? autant de questions auxquelles umberto eco et carlo maria martini, évêque de milan, répondent sans détour.
Un magistral échange épistolaire dont le fil rouge est le rapport que l'homme entretient avec dieu.
Le taoïsme est une des grandes religions de l'humanité.
Depuis deux mille ans il donne sens et forme aux manifestations les plus diverses de la civilisation chinoise, depuis l'art de gouverner jusqu'à la médecine et aux cérémonies qui rythment la vie quotidienne. pour comprendre la chine, il faut connaître le taoïsme. mais le taoïsme, c'est aussi un ensemble de textes spirituels parmi les plus hauts qu'ait produits l'humanité. les questions qu'ils posent, avec une force et un humour auxquels nul ne peut rester insensible nous taraudent toujours : l'homme et l'univers ne font-ils qu'un ? l'homme juste peut-il participer au gouvernement ? lao-tseu ou tchouang-tseu, et leurs innombrables commentateurs, ne sont que les plus célèbres d'un ensemble foisonnant d'auteurs que le sinologue anglais martin palmer nous invite à découvrir dans un livre très informé et facile d'accès.
Des quatre textes qu'a recueillis la tradition sous le nom d'evangiles, trois forment un bloc - les synoptiques - tandis que le quatrième s'en distingue nettement, tant par la teneur de ses récits que par sa hauteur spéculative : c'est l'evangile de jean, un texte admirable, d'un christianisme tout imprégné de gnostique.
On s'accorde aujourd'hui à penser que cet evangile n'est pas de la main de l'apôtre jean et que son auteur ne fut pas même témoin de la vie et de la mort de jésus de nazareth ; mais on ne sait à peu près rien de cet auteur, sinon une localisation approximative (probablement vivait-il en syrie) et une datation imprécise (entre 80 et 120). si bien que l'immense travail dont ce texte fut et demeure l'objet nous le laisse, finalement, mystérieux.
Conseils spirituels est le premier livre de maître eckhart, rédigé du temps oú il était vicaire de thuringe et prieur d'erfurt, son couvent d'origine (1294-3298).
Ce traité est une bonne introduction à l'auteur, prestigieuse figure mystique de l'occident chrétien, qui a connu en son temps l'oppobre d'un procès en hérésie, parce qu'" il a voulu en savoir plus qu'il ne convenait ".
Propre à eckhart est l'audace de conduire la théologie vers le vertige du rien, avec un geste radical qui rappelle certains textes bouddhistes.
le bouddhisme a imprégné toute la culture asiatique en intégrant de nombreux courants et influences.
aujourd'hui, de plus en plus d'occidentaux sont attirés par cette doctrine ouverte. pour la plupart d'entre eux, il ne s'agit pas d'adhérer à une religion autre, mais, dans un monde de plus en plus implacable, de chercher des réponses à des problèmes existentiels à travers différentes pratiques, écoles de yoga, méditation zen, qui impliquent une expérience individuelle et un travail sur soi-même, sans oublier les valeurs essentielles du bouddhisme : bonté, compassion, non-violence, tolérance, dans une démarche oú s'entremêlent idéalisme et sagesse pratique.
c'est ce que démontre jane hope en décrivant la vie du bouddha et la richesse de ses enseignements dans un livre éclairé par les illustrations exceptionnelles de borin van loon.
Qu'est-ce que la méditation ? Comment atteindre la sérénité intérieure ? Quelles règles suivre ? Comment pratiquer la méditation bouddhiste ?Manuel pratique de méditation et introduction à la spiritualité bouddhiste, ce traité expose avec clarté et précision les principes, les rites et les enseignements fondamentaux d'une grande doctrine religieuse, qui est aussi source de sagesse et philosophie de vie.« La méditation met à nu toutes les illusions, les projections et la confusion que nous entretenons sur les autres mais aussi sur nous-même. Cela nous permet de discerner avec clairvoyance ce qu'il y a d'erroné dans nos conceptions, nous libère de la souffrance et ouvre la voie à la compassion et à la sagesse. »
Les Anges sont inlassables : leurs voies sont "ascendentes et descendentes" : « ils descendent de Dieu aux hommes, ils remontent des hommes à Dieu ». De Saint Bernard à Bossuet le « commerce » angélique est infatigable. Ils abandonnent « le centre même du repos qu'ils possèdent par la claire vue » de Dieu pour venir au secours des pauvres travailleurs dans cette
« vallée de larmes ». Ils puisent aux « entrailles de miséricorde » du Seigneur pour nous remplir de leurs « charmes, agréments, douceur ».
On a souvent dit que le monde de la Contre-réforme est l'univers des tourments de conscience, de l'inquisition, d'un Dieu terrible et lointain. C'est aussi un monde qui croit à la « naturalité du surnaturel » (Eugenio d'Ors), qui remplit les voûtes des Eglises et les crèches de corps de gloire et de bergers, d'apothéoses de saints et d'anges, qui comble par la présence d'une foule de
médiateurs célestes le vide sans médiation que la Réforme avait créé par la prédestination. Les anges réparent ce vide ; les anges gardiens sont notre ombre quotidienne, nos serviteurs et ministres, chaque jour et pour l'éternité : « parce que chaque homme eut, a, et aura son gardien distinct, il s'ensuit que - son ministère achevé - celui-ci n'a été, n'est, ni ne sera employé à en
garder un autre », comme l'affirmait Andrea Vittorelli dans son traité sur les anges gardiens (1610). Tuteurs du jour humain, puissances éternelles réduites à ce si bref instant de notre vie mortelle, les anges gardiens deviennent l'exemple le plus éloquent de l'immense gratuité du divin et de la largesse fulgurante que déploie l'âge baroque, âge mouvant de la "floraison du possible" : « ils recueillent jusqu'à nos désirs », souligne Bossuet.
Du Caravage à Poussin les anges occupent l'espace qui était autrefois destiné aux « lontani », aux profondeurs de la nature présentée en perspective dans sa variété de formes : fleuves, arbres, rochers, nuages. Les anges s'inscrivent maintenant au premier plan, et la divina conversatio d'autrefois cède la place à la conversation humaine qui monte jusqu'au ciel : « ils [les Anges gardiens] racontent à leurs saints compagnons les heureux succès de leurs soins » (Bossuet). Coeli enarrant gloriam Dei, tandis que les anges remplissent les chemins étoilés des échos de la parole humaine : rachat et ultime ascension de nos « caractères » de poussière qui nous « rendent
semblables à un Dieu souffrant ».
Qu'a fait Jésus entre sa naissance et le début de sa prédication ? Et surtout, qu'a été son enfance, avant que Marie et Joseph ne le retrouvent, à douze ans, au Temple, parmi les docteurs ? Les évangiles canoniques, même ceux de Luc et de Matthieu, nous en disent très peu de choses. Pour répondre au désir de savoir ce qu'a été la vie de Jésus enfant, les auteurs chrétiens des premiers siècles ont multiplié des textes que nous avons pris l'habitude d'appeler " apocryphes ", et qui n'ont cessé de circuler sous forme orale, manuscrite et imprimée, parallèlement aux évangiles canoniques, pour nourrir nos mythes et servir d'inspiration aux artistes. On présente ici les trois plus importants récits de l'enfance de Jésus, un Jésus tout à fait inattendu, magicien et démiurge, dans la traduction de Voltaire, publiée pour la première fois en 1769 : le Protévangile de Jacques, l'Évangile de l'enfance de Thomas et l'Évangile de l'enfance. Capricieux, faiseur de bons et de mauvais miracles, Jésus y apparaît comme un héros antique, un Dieu-enfant qui n'est pas encore le Sauveur.
Nulle part dans la Bible hébraïque ou dans les trois premiers évangiles, on ne trouve l'idée que Dieu a pu se faire homme. Seul le quatrième évangile, celui de Jean, lance, dès son Prologue, le principe qui veut que "le Verbe" se soit fait chair. Depuis lors, Jésus est considéré comme le Verbe incarné - Dieu lui-même. Comment et pourquoi a-t-on fait de Jésus, successivement, un rabbi miraculeux, le Fils de Dieu, le Messie annonciateur du Royaume, et finalement Dieu incarné ? Jésus est-il Dieu ?
Une brillante réflexion sur la nature et les enjeux du dogme majeur des chrétiens par l'un des penseurs les plus appréciés et les plus stimulants en matière de dialogue entre les religions.
Depuis plusieurs mois une vague de terreur frappe les chrétiens du Proche-Orient. La conséquence de ces tueries est une accélération brutale de l'exode continu des populations chrétiennes depuis ces terres où le christianisme est né vers l'Europe, le Canada et les Etats-Unis. Pour l'ensemble de l'Irak, la population chrétienne n'est plus que de 650.000 fidèles, soit 3% de la population contre 20% à l'époque de la monarchie. En Egypte, même s'il est très difficile d'obtenir des chiffres précis, on estime à près d'un million l'exode des Coptes vers l'Amérique du Nord depuis trois ans.
En Occident, et en France en particulier, le silence a longtemps plané sur ce drame. L'atmosphère a aujourd'hui changé. Depuis le carnage de la Toussaint en Irak les médias leur consacrent des "unes" et des couvertures. Et les politiques y voient une cause digne de leur soutien. Mais ces réponses, comme celles des autorités religieuses occidentales, en premier lieu de la papauté, sont encore si modestes qu'elles font craindre que le sort des chrétiens d'Orient ne retombe une nouvelle fois dans l'oubli.
L'essai de François Dupuigrenet Desroussilles montre que cette nouvelle " question d'Orient " est pour l'Europe, et spécialement pour la France un enjeu de civilisation. Défendre les chrétiens d'Irak, d'Egypte et plus largement de tout le Proche-Orient, c'est augmenter les chances de faire contrepoids à la montée de l'extrémisme islamiste dans la région en sortant d'un jeu international opposant Occident et islam. La présence des chrétiens au Proche-Orient est un facteur d'équilibre. On ne peut se résigner à leur disparition. Accepter leur exode, c'est laisser le champ libre aux forces d'intolérance et de mort.
Après une première expérience dans un monastère zen du Japon, Janwillen Van de Wetering conte ici son retour aux sources du zen - cette fois en Occident, dans une communauté religieuse où l'on retrouve curieusement mêlés les exigences de la vie monastique et les parfums de la contre-culture occidentale.
Il va partager, avec des condisciples très divers, les fatigues et les joies d'une recherche intérieure toujours empreinte de compassion et d'humour.
Maître Eckhart (1260-1327 env.) est sans doute un des plus grands penseurs de l'Occident. Son influence, qui n'a pas cessé au cours des siècles et que reconnaît encore un Heidegger au terme d'une longue tradition s'étend aujourd'hui jusqu'au Japon où les bouddhistes Zen décèlent, dans la voie eckhartienne de la « renonciation infinie », une profonde parenté. C'est dire son importance à une époque où les cultures confrontées tendent de plus en plus à une approche unique. Reiner Schurmann interroge ici, dans une perspective nouvelle, d'inspiration heideggerienne, plusieurs Sermons allemands du Maître, dont certains sont encore inédits dans notre langue. Son commentaire dégage des lignes d'une spiritualité de l'errance et de l'identité de l'homme dans l'errance, bien faite pour répondre à l'attente des esprits de ce temps.
Le Sefer Yesirah ou Livre de la Création est un essai théorétique sur les problèmes de cosmologie et de cosmogonie.
Écrit probablement entre le IIIe et le VIe siècle, il fait partie des textes spéculatifs les plus anciens qui existent en hébreu. La méditation mystique semble avoir été une des sources à laquelle l'auteur a puisé son inspiration. Son sujet principal, ce sont les éléments du monde qui se trouvent dans les dix nombres élémentaires et premiers, les Sephiroth, comme le livre les appelle, et les vingt-deux lettres de l'alphabet hébreu.
Ceux-ci représentent ensemble les forces mystérieuses dont la convergence a produit les diverses combinaisons que l'on peut observer à travers toute la création ; ce sont les " trente-deux sentiers mystérieux de la sagesse ", avec lesquels Dieu a créé tout ce qui existe. Gershom Scholem, Les Grands Courants de la mystique juive.