Ce livre essaie de rendre le contenu du Coran non seulement accessible au lecteur un tant soit peu curieux mais aussi de l'aider à pénétrer un univers complexe, celui de la réforme progressive de l'Islam, tant à l'intérieur de son cadre référentiel qu'à l'extérieur. Cet impératif de la pensée critique nous pousse donc à lire le Coran comme un grand Discours sur Dieu (Allah) et sur la Foi (Al-imân), en y puisant les ressources nécessaires pour l'appréhender au regard de notre modernité et en sachant que le texte sacré du Coran lui-même, enseigné dès les classes maternelles, accompagne les croyants tout au long de leur vie.
Il est le vade-mecum du pèlerin dans son voyage sacré à La Mecque, il est dans toutes les mosquées et dans les foyers les plus modestes. Outre la prière quotidienne qui fait tant appel aux versets coraniques, la lecture du Texte sacré des Musulmans répond à leurs moments de désespérance, chasse leur inquiétude et défait les noeuds qui les bloquent face à l'immensité divine. Non pas un livre thaumaturge, mais un livre de foi et de paix, un livre de plénitude pour le croyant au sens où celle-ci est aussi une totalité de vie.
Pratiqués par des retraitants appartenant aux classes dirigeantes catholiques des sociétés européennes dont les jésuites éduquaient les enfants dans leurs collèges, ces Exercices spirituels ont été un élément essentiel de la formation des élites politiques et économiques de l'Europe.
Francois Dupuigrenet Desroussilles, professeur d'histoire du christianisme, montre dans sa préface que les exercices constituent une étape essentielle dans la tradition occidentale des rapports entre la pensée et la vie qui recherche avant tout une transformation du moi, depuis les philosophes de l'Antiquité jusqu'à Kierkegaard et Bergson.
C'est par ce livre passionnant, issu de conférences données au Jewish Theological Seminary de New York, publié aux États-Unis en 1941 et traduit pour la première fois en français chez Payot en 1950, que Gershom Scholem acquiert une renommée mondiale. Le judaïsme a développé dès ses débuts un courant mystique puissant et original dont l'influence sera considérable tout au long de l'histoire. Ses notions fondamentales sont complexes, ses courants sont divers : Sephiroth, merkaba, gnose, kabbalisme, hassidisme, zohar, mais aussi Abraham Abulafia, Isaac Luria, Sabatai Zevi - autant d'idées multiples, autant de personnalités marquantes qui constituent un univers sans cesse en mouvement, dont Scholem propose ici une analyse claire et complète dans laquelle il fait la synthèse de son savoir.
Que signifie aborder le troisième millénaire pour un croyant ou un non-croyant ? oú se situe le seuil de la vie humaine ? quel sera le rôle des femmes dans l'eglise de demain ? peut-on ne pas avoir la foi et agir au nom d'une morale absolue ? autant de questions auxquelles umberto eco et carlo maria martini, évêque de milan, répondent sans détour.
Un magistral échange épistolaire dont le fil rouge est le rapport que l'homme entretient avec dieu.
Des quatre textes qu'a recueillis la tradition sous le nom d'evangiles, trois forment un bloc - les synoptiques - tandis que le quatrième s'en distingue nettement, tant par la teneur de ses récits que par sa hauteur spéculative : c'est l'evangile de jean, un texte admirable, d'un christianisme tout imprégné de gnostique.
On s'accorde aujourd'hui à penser que cet evangile n'est pas de la main de l'apôtre jean et que son auteur ne fut pas même témoin de la vie et de la mort de jésus de nazareth ; mais on ne sait à peu près rien de cet auteur, sinon une localisation approximative (probablement vivait-il en syrie) et une datation imprécise (entre 80 et 120). si bien que l'immense travail dont ce texte fut et demeure l'objet nous le laisse, finalement, mystérieux.
Conseils spirituels est le premier livre de maître eckhart, rédigé du temps oú il était vicaire de thuringe et prieur d'erfurt, son couvent d'origine (1294-3298).
Ce traité est une bonne introduction à l'auteur, prestigieuse figure mystique de l'occident chrétien, qui a connu en son temps l'oppobre d'un procès en hérésie, parce qu'" il a voulu en savoir plus qu'il ne convenait ".
Propre à eckhart est l'audace de conduire la théologie vers le vertige du rien, avec un geste radical qui rappelle certains textes bouddhistes.
le bouddhisme a imprégné toute la culture asiatique en intégrant de nombreux courants et influences.
aujourd'hui, de plus en plus d'occidentaux sont attirés par cette doctrine ouverte. pour la plupart d'entre eux, il ne s'agit pas d'adhérer à une religion autre, mais, dans un monde de plus en plus implacable, de chercher des réponses à des problèmes existentiels à travers différentes pratiques, écoles de yoga, méditation zen, qui impliquent une expérience individuelle et un travail sur soi-même, sans oublier les valeurs essentielles du bouddhisme : bonté, compassion, non-violence, tolérance, dans une démarche oú s'entremêlent idéalisme et sagesse pratique.
c'est ce que démontre jane hope en décrivant la vie du bouddha et la richesse de ses enseignements dans un livre éclairé par les illustrations exceptionnelles de borin van loon.
Les Anges sont inlassables : leurs voies sont "ascendentes et descendentes" : « ils descendent de Dieu aux hommes, ils remontent des hommes à Dieu ». De Saint Bernard à Bossuet le « commerce » angélique est infatigable. Ils abandonnent « le centre même du repos qu'ils possèdent par la claire vue » de Dieu pour venir au secours des pauvres travailleurs dans cette
« vallée de larmes ». Ils puisent aux « entrailles de miséricorde » du Seigneur pour nous remplir de leurs « charmes, agréments, douceur ».
On a souvent dit que le monde de la Contre-réforme est l'univers des tourments de conscience, de l'inquisition, d'un Dieu terrible et lointain. C'est aussi un monde qui croit à la « naturalité du surnaturel » (Eugenio d'Ors), qui remplit les voûtes des Eglises et les crèches de corps de gloire et de bergers, d'apothéoses de saints et d'anges, qui comble par la présence d'une foule de
médiateurs célestes le vide sans médiation que la Réforme avait créé par la prédestination. Les anges réparent ce vide ; les anges gardiens sont notre ombre quotidienne, nos serviteurs et ministres, chaque jour et pour l'éternité : « parce que chaque homme eut, a, et aura son gardien distinct, il s'ensuit que - son ministère achevé - celui-ci n'a été, n'est, ni ne sera employé à en
garder un autre », comme l'affirmait Andrea Vittorelli dans son traité sur les anges gardiens (1610). Tuteurs du jour humain, puissances éternelles réduites à ce si bref instant de notre vie mortelle, les anges gardiens deviennent l'exemple le plus éloquent de l'immense gratuité du divin et de la largesse fulgurante que déploie l'âge baroque, âge mouvant de la "floraison du possible" : « ils recueillent jusqu'à nos désirs », souligne Bossuet.
Du Caravage à Poussin les anges occupent l'espace qui était autrefois destiné aux « lontani », aux profondeurs de la nature présentée en perspective dans sa variété de formes : fleuves, arbres, rochers, nuages. Les anges s'inscrivent maintenant au premier plan, et la divina conversatio d'autrefois cède la place à la conversation humaine qui monte jusqu'au ciel : « ils [les Anges gardiens] racontent à leurs saints compagnons les heureux succès de leurs soins » (Bossuet). Coeli enarrant gloriam Dei, tandis que les anges remplissent les chemins étoilés des échos de la parole humaine : rachat et ultime ascension de nos « caractères » de poussière qui nous « rendent
semblables à un Dieu souffrant ».
Qu'a fait Jésus entre sa naissance et le début de sa prédication ? Et surtout, qu'a été son enfance, avant que Marie et Joseph ne le retrouvent, à douze ans, au Temple, parmi les docteurs ? Les évangiles canoniques, même ceux de Luc et de Matthieu, nous en disent très peu de choses. Pour répondre au désir de savoir ce qu'a été la vie de Jésus enfant, les auteurs chrétiens des premiers siècles ont multiplié des textes que nous avons pris l'habitude d'appeler " apocryphes ", et qui n'ont cessé de circuler sous forme orale, manuscrite et imprimée, parallèlement aux évangiles canoniques, pour nourrir nos mythes et servir d'inspiration aux artistes. On présente ici les trois plus importants récits de l'enfance de Jésus, un Jésus tout à fait inattendu, magicien et démiurge, dans la traduction de Voltaire, publiée pour la première fois en 1769 : le Protévangile de Jacques, l'Évangile de l'enfance de Thomas et l'Évangile de l'enfance. Capricieux, faiseur de bons et de mauvais miracles, Jésus y apparaît comme un héros antique, un Dieu-enfant qui n'est pas encore le Sauveur.
Nulle part dans la Bible hébraïque ou dans les trois premiers évangiles, on ne trouve l'idée que Dieu a pu se faire homme. Seul le quatrième évangile, celui de Jean, lance, dès son Prologue, le principe qui veut que "le Verbe" se soit fait chair. Depuis lors, Jésus est considéré comme le Verbe incarné - Dieu lui-même. Comment et pourquoi a-t-on fait de Jésus, successivement, un rabbi miraculeux, le Fils de Dieu, le Messie annonciateur du Royaume, et finalement Dieu incarné ? Jésus est-il Dieu ?
Une brillante réflexion sur la nature et les enjeux du dogme majeur des chrétiens par l'un des penseurs les plus appréciés et les plus stimulants en matière de dialogue entre les religions.
Depuis plusieurs mois une vague de terreur frappe les chrétiens du Proche-Orient. La conséquence de ces tueries est une accélération brutale de l'exode continu des populations chrétiennes depuis ces terres où le christianisme est né vers l'Europe, le Canada et les Etats-Unis. Pour l'ensemble de l'Irak, la population chrétienne n'est plus que de 650.000 fidèles, soit 3% de la population contre 20% à l'époque de la monarchie. En Egypte, même s'il est très difficile d'obtenir des chiffres précis, on estime à près d'un million l'exode des Coptes vers l'Amérique du Nord depuis trois ans.
En Occident, et en France en particulier, le silence a longtemps plané sur ce drame. L'atmosphère a aujourd'hui changé. Depuis le carnage de la Toussaint en Irak les médias leur consacrent des "unes" et des couvertures. Et les politiques y voient une cause digne de leur soutien. Mais ces réponses, comme celles des autorités religieuses occidentales, en premier lieu de la papauté, sont encore si modestes qu'elles font craindre que le sort des chrétiens d'Orient ne retombe une nouvelle fois dans l'oubli.
L'essai de François Dupuigrenet Desroussilles montre que cette nouvelle " question d'Orient " est pour l'Europe, et spécialement pour la France un enjeu de civilisation. Défendre les chrétiens d'Irak, d'Egypte et plus largement de tout le Proche-Orient, c'est augmenter les chances de faire contrepoids à la montée de l'extrémisme islamiste dans la région en sortant d'un jeu international opposant Occident et islam. La présence des chrétiens au Proche-Orient est un facteur d'équilibre. On ne peut se résigner à leur disparition. Accepter leur exode, c'est laisser le champ libre aux forces d'intolérance et de mort.
Maître Eckhart (1260-1327 env.) est sans doute un des plus grands penseurs de l'Occident. Son influence, qui n'a pas cessé au cours des siècles et que reconnaît encore un Heidegger au terme d'une longue tradition s'étend aujourd'hui jusqu'au Japon où les bouddhistes Zen décèlent, dans la voie eckhartienne de la « renonciation infinie », une profonde parenté. C'est dire son importance à une époque où les cultures confrontées tendent de plus en plus à une approche unique. Reiner Schurmann interroge ici, dans une perspective nouvelle, d'inspiration heideggerienne, plusieurs Sermons allemands du Maître, dont certains sont encore inédits dans notre langue. Son commentaire dégage des lignes d'une spiritualité de l'errance et de l'identité de l'homme dans l'errance, bien faite pour répondre à l'attente des esprits de ce temps.