Julian a volontairement troqué son job lucratif à la City contre une librairie dans une petite station balnéaire de la côte est anglaise. Mais à peine est-il installé qu'un visiteur surgi de nulle part vient bouleverser sa nouvelle vie : Edward, immigré polonais habitant la vaste demeure en bordure de la ville, semble en savoir beaucoup sur sa famille, et porter trop d'intérêt à la bonne marche de son entreprise.
Lorsqu'une lettre parvient entre les mains d'un haut gradé des Services, l'avertissant qu'une taupe organiserait la fuite d'informations confidentielles, son enquête le conduit jusqu'à cette paisible localité du Norfolk.
Dans L'Espion qui aimait les livres, John le Carré révèle les affres et les doutes des agents secrets, dans l'exercice de leur fonction comme derrière les portes closes de leur foyer. Par-dessus tout, il dénonce comme jamais auparavant les faiblesses du Renseignement britannique. Un roman passionnant, point d'orgue d'une oeuvre grandiose.
À quarante-sept ans, Nat, vétéran des services de renseignement britanniques, est de retour à Londres auprès de Prue, son épouse et alliée inconditionnelle. Il pressent que ses jours comme agent de terrain sont comptés. Mais avec la menace grandissante venue de Moscou, le Service lui offre une dernière mission : diriger le Refuge, une sous-station du département Russie où végète une clique d'espions décatis. À l'exception de Florence, jeune et brillante recrue, qui surveille de près les agissements suspects d'un oligarque ukrainien.
Nat n'est pas seulement un agent secret. C'est aussi un joueur de badminton passionné. Tous les lundis soir dans son club il affronte un certain Ed, grand gaillard déconcertant et impétueux, qui a la moitié de son âge. Ed déteste le Brexit, déteste Trump et déteste son travail obscur. Et c'est Ed, le plus inattendu de tous, qui mû par la colère et l'urgence va déclencher un mécanisme irréversible et entraîner avec lui Prue, Florence et Nat dans un piège infernal.
Avec Retour de service, John le Carré, en éminent chroniqueur de notre époque, livre un portrait du monde que nous habitons, glaçant, délicatement satirique et porté de bout en bout par une tension constante.
1961. L'espion britannique Alec Leamas et son amie Liz Gold trouvent la mort au pied du mur de Berlin.
2017. Peter Guillam, fidèle collègue et disciple de George Smiley dans les services de renseignement autrefois surnommés « le Cirque », est tiré de sa retraite en Bretagne par une lettre de son ancien employeur, qui le convoque à Londres. Pourquoi ? Ses activités d'agent secret pendant la guerre froide le rattrapent. Des opérations qui firent la gloire du Londres secret vont être minutieusement décortiquées par une nouvelle génération qui n'a que faire des luttes menées jadis par les Occidentaux contre le bloc communiste. Quelqu'un doit payer pour le sang des innocents sacrifiés sur l'autel de l'intérêt général.
Entremêlant le passé et le présent pour laisser chacun raconter son histoire, L'Héritage des espions est un roman éblouissant de virtuosité. Ultime hommage au héros indestructible George Smiley, il marque la consécration d'un écrivain prodigieux.
Plus qu'un roman historique, La Marche de Radetsky est avant tout celui d'une famille. Chroniqueur du quotidien par excellence, Roth s'attache à illustrer l'inéluctable désagrégation de l'Autriche-Hongrie à travers la destinée de trois générations de von Trotta, trois hommes distants et pourtant attachants. Le premier, héros de la bataille de Solferino où il sauva la vie du jeune empereur François-Joseph (ce qui lui valut l'anoblissement de sa lignée d'humble origine slovène et qui lia à jamais le destin de sa famille à celui de la Maison Habsbourg), son fils devenu préfet de l'Empire, et son petit-fils, officier de l'armée impériale qui vivra les derniers soubresauts du règne et les premiers jours de la Première Guerre mondiale.
La lente décomposition de la société autrichienne et de l'ordre de cet empire cosmopolite qu'évoque avec mélancolie Joseph Roth, s'accompagne de la disparition d'un univers pluriculturel étonnant où mondes slave et germanique, judaïsme et catholicisme coexistaient. Ainsi, le leitmotiv musical du roman, la Marche de Radetsky, marche militaire aux accents joyeux composée par Johann Strauss père en l'honneur du maréchal Radetsky von Radetz entré triomphalement dans Milan en mars 1848 après l'écrasement de l'insurrection italienne en Lombardie-Vénétie, devient sous la plume de l'auteur autrichien une marche funèbre qui scande l'inexorable déclin de la monarchie austro-hongroise.
Hiver 1964. En pleine guerre froide, aux confins de la Finlande, la dernière mission de l'agent Taylor chargé de récupérer une mystérieuse pellicule tourne au désastre. Son successeur échoue également. Le «Service», organe obscur des renseignements britanniques, décide d'en avoir le coeur net sur ce qui se trame en Allemagne de l'Est: l'installation d'une rampe de missiles soviétiques à portée de l'Ouest et le risque d'une nouvelle crise internationale? Ce sera l'opération Mayfly, où l'on croisera Control et Smiley, bien connus des lecteurs de le Carré, mais aussi Avery, véritable gentleman britannique, et Leiser, vétéran polonais de la Seconde Guerre mondiale qui prend son rôle au sérieux et aura peut-être à le regretter.
Ce roman palpitant et burlesque, qui nous livre parallèlement une chronique sans complaisance de la société anglaise des années soixante, nous entraîne de la Scandinavie à l'improbable Kalkstadt, en Allemagne de l'Est. Ces hommes qui se battent pour leur patrie seraient-ils les dupes d'un miroir aux alouettes qui ferait de l'Angleterre une pièce maîtresse du grand jeu de l'espionnage?
À la fin du XVIIIe siècle, deux membres de l'Académie royale d'Espagne sont mandatés par leurs collègues pour se rendre à Paris et en rapporter les 28 tomes de l'Encyclopédie, alors interdite dans leur pays. Le bibliothécaire don Hermógenes Molina et l'amiral don Pedro Zárate, hommes de bien intègres et courageux, entreprennent alors de Madrid à Paris un long voyage semé de difficultés et de dangers. Par des routes infestées de brigands, faisant halte dans des auberges inconfortables, les deux académiciens arrivent à Paris, où ils découvrent avec étonnement les rues de la capitale française, ses salons, ses cafés, ses librairies, ses moeurs libertines et ses agitations politiques. Mais très vite, leur quête de l'Encyclopédie se révèle d'autant plus difficile que l'édition originale est épuisée et qu'une partie de l'Académie espagnole, opposée à l'esprit des Lumières, a lancé à leurs trousses un espion chargé de faire échouer l'entreprise.
Nourri de réalité et de fiction, habité par des personnages ayant existé ou nés de l'imagination de l'auteur, Deux hommes de bien est un merveilleux roman d'aventures et un éloge de ce qui fut la plus grande entreprise intellectuelle du XVIIIe siècle. Mais c'est aussi, dans la reconstitution minutieuse et passionnante d'un Paris prérévolutionnaire plus vivant que jamais, un hymne à l'amitié et un bel hommage à Don Quichotte d'un écrivain profondément épris de la France.
«Etre inhumain lorsqu'il s'agit de défendre notre sens de l'humanité, impitoyable dans notre défense de la compassion, inébranlable pour défendre nos inégalités.» George Smiley.
George Smiley est un petit monsieur bedonnant et myope, que sa femme, Ann, trompe parfois et même souvent. Ce personnage un peu effacé, qui se perd facilement dans l'anonymat de la foule londonienne, est aussi le chef des services secrets britanniques, que dans les romans de le Carré on appelle le Cirque. Ayant démasqué le traître, «la taupe», qui s'était infiltré au plus haut niveau dans cette organisation, Smiley a pour mission de «nettoyer les écuries».
Dès le premier jour de son entrée en fonction, George Smiley passe à l'attaque. Son adversaire, c'est Karla, nom de code de l'officier traitant soviétique, qui a conçu le plan aboutissant à la ruine du Cirque. Et pour soldat, Smiley va choisir Gerald Westerby, vieux routier de l'Asie où l'ont entraîné ses reportages, rescapé de plusieurs journaux et de quelques mariages, et demeuré malgré tout cela un éternel collégien.
Comme un collégien, deuxième volet de la «trilogie des Smiley», est un des romans les plus riches que le Carré nous ait donnés. Echappant à l'espace confiné des bureaux où les services secrets livrent leur obscur combat, il nous entraîne à travers l'Extrême-Orient. Il brosse un tableau impitoyable de toute cette faune qui peuple les beaux immeubles de Hong Kong, les boîtes de Bangkok ou les baraquements climatisés des bases américaines. Et tout cela avec cet humour corrosif qui ne sert sans doute qu'à masquer la secrète blessure d'une tendresse déçue.
En 1928, Max, gigolo, chasseur de femmes fortunées, fait route vers Buenos Aires à bord du Cap Polonio où il travaille comme danseur mondain, quand il aperçoit une pièce de choix : Mecha Inzunza, épouse richissime d'un célèbre compositeur, qui danse merveilleusement le tango. La passion de Max est immédiate et à Buenos Aires, où il guide le couple dans les cabarets des faubourgs, il noue avec elle une liaison qui tourne mal. Le hasard les réunira deux fois : en 1937 à Nice, où ont été volées des lettres compromettantes sur le financement du coup d'État de Franco, et en 1966, dans un grand hôtel de Sorrente, où le fils de Mecha dispute un tournoi d'échecs sous l'oeil vigilant du KGB chargé de veiller sur les carnets secrets de Sokolov, le champion soviétique.
Le tango, l'espionnage, le jeu relient les trois moments de ce roman d'amour et d'aventures, semé d'intrigues et de trahisons. Après avoir traversé un siècle flamboyant et tragique, Max et Mecha, tour à tour proie et chasseur, tireront lentement leur révérence dans la lumière crépusculaire d'une époque qui s'éteint.
Un avocat d'affaires travaillant pour la maison londonienne Single & Single exécuté par un gang mafieux sur une colline turque après avoir été accusé de crimes dont il ignore tout, un magicien pour enfants convoqué nuitamment à sa banque dans le Devon pour expliquer l'arrivée sur le compte de sa fille d'une somme d'argent colossale, un cargo russe arraisonné dans la mer Noire, un baron de la finance qui disparaît dans la nature, un officier des douanes britanniques sur la piste de la corruption et du meurtre... Autant de personnages pittoresques et d'événements en apparence isolés qui s'entrecroisent dans une intrigue dont les fils se nouent progressivement pour tisser une formidable tapisserie romanesque avec pour thèmes centraux l'amour, la trahison, la famille et l'humanisme triomphant.
Ce roman d'un John le Carré au mieux de sa forme nous entraîne dans un voyage mouvementé au coeur des milieux de la haute finance et de l'internationale du crime, dont les ramifications s'étendent de la vénérable City aux calmes rives du Devon, de la Russie post-communiste déliquescente au mystérieux Bosphore en passant par les hauteurs paradisiaques du Caucase.
James A. Michener brosse ici le portrait de la Pologne, pays au passé héroïque et tragique, où s'est forgé une identité nationale forte. A travers sept siècle d'histoire, des invasions mongoles à la barbarie de l'occupation nazie, les nobles Lubonski, les petits propriétaire représentés par les Bukowski, et les Buk, paysans pauvres inféodés à leurs maîtres, prennent part aux destinés de la Pologne. Ces trois familles vont être de toutes les guerres et de tous les bouleversements politiques et aucune d'entre elle n'en sortira indemne.
Une fresque au souffle épique, ample et passionnante, où les destinées individuelles se fondent avec les évènements historiques.
La Sagesse des fous inaugure une saga familiale, celle du clan Killian.
Récit plein de vigueur, d'ironie et d'humour où se déploie toute une galerie de personnages hauts en couleur pris dans cette pagaille tragi-comique qu'on appelle la vie.
Ainsi nous découvrons le couple des anciens, Solveig et Sigfus, puis leur nombreuse descendance.
A travers cette chronique familiale, reconstituée par fragments et qui s'étend sur trois générations, est évoquée l'histoire de l'Islande, du début du siècle à nos jours, avec en toile de fond le lent processus d'autonomie politique, puis, après la Seconde Guerre mondiale, le rapide essor économique.
Parallèlement aux mouvements de l'histoire nationale, la famille Killian incarne cette fantastique évolution de la société islandaise caractérisée par un incroyable esprit d'entreprise, un bouillonnement d'idées et d'énergie, une activité fébrile : une atmosphère qui imprègne d'un bout à l'autre ce témoignage sur la réalisation du " rêve islandais ".