La nouvelle invasion russe de l'Ukraine en février 2022 a remis les cartes à la une de l'information. Elles nous rappellent la position centrale de l'Ukraine, carrefour entre deux mondes, celui de l'Union européenne et celui de Vladimir Poutine : nous voici entraînés dans une guerre de territoires et de valeurs.
De la pandémie de Covid-19 au retour de la guerre au coeur de l'Europe, nous mesurons comme jamais nos interdépendances : climat, santé, énergies, alimentation, défense... Dans les années 2020, nul ne peut ignorer le reste du monde. La géopolitique est l'affaire de tous.
Dans un format entièrement renouvelé, mêlant cartes, infographies et photographies, regards universitaires et journalistiques, le Dessous des cartes décrypte les grandes évolutions de notre époque. Il vous emmène, continent par continent, dans 28 destinations qui racontent les bouleversements géopolitiques en cours.
Une guerre à laquelle nous n'étions pas préparés se déroule sous nos yeux, pour l'essentiel sans que nous en soyons conscients, et constitue pour nos démocraties une menace mortelle.
Depuis la fin de la guerre froide et l'essor d'Internet et de médias planétaires, la militarisation de l'information par les États bouleverse l'ordre géopolitique. La guerre de l'information, qui oppose les États autoritaires aux régimes démocratiques, démultiplie les champs de bataille et fait de chaque citoyen un potentiel soldat. Plus que jamais, la puissance des États -qu'il s'agisse de leur hard power, leur soft power ou leur sharp power- dépend de leur capacité à mettre leurs moyens de communi cation au service de leur influence, en recourant à la cyberguerre, à la désinformation ou à l'instrumentalisation de théories du complot. À l'ère de l'intelligence artificielle et de la guerre cognitive, les médias sociaux sont le théâtre d'une « guerre du Net » sans merci, sans fin, dont nos esprits sont l'enjeu.
Dans cet ouvrage, David Colon, spécialiste de l'histoire de la propagande et de la manipulation de masse, décrit les mécanismes de cette guerre longtemps restée secrète en dévoilant les stratégies de ses commanditaires et en décrivant les tactiques et le parcours de ses acteurs, qu'ils soient agents secrets, diplomates, journalistes ou hackers.
Jeanne du Barry (1745-1793) est une énigme. On l'a enfermée dans une légende noire. On en a fait la dernière maîtresse, surgie des bas-fonds, d'un vieux roi jouisseur et décrié. Une honte et un scandale. Il faut aller aux sources pour s'apercevoir de la place capitale qu'elle a occupée à une époque de quasi-perfection des arts, en pleine crise de l'absolutisme monarchique, dans les dernières années du règne de Louis XV. On l'a réinventée pour mieux discréditer le roi, elle s'est réinventée pour oublier les incertitudes de sa naissance. Son existence tient tout à la fois du jeu de piste et de l'enquête policière. Avec elle, on corne les pages de certaines questions essentielles d'un siècle qui est aussi celui de la Révolution: l'identité et l'illégitimité, les sentiments et l'ambition, le libertinage et la morale, l'argent et le pouvoir, la place des enfants et l'invention de l'intimité, la puissance de la presse et la formation de l'opinion, la transparence et le secret, le rôle des femmes et la revanche des hommes.
La vie de Jeanne du Barry - son ascension foudroyante, sa fin tragique sur l'échafaud - est un roman. En chercheur d'archives inspiré, en historien accompli, en écrivain talentueux, Emmanuel de Waresquiel ne se contente pas d'en découvrir la part cachée, il en restitue toute l'intelligence et l'émotion. Ce livre est un magnifique portrait de femme. Il se lit comme un thriller.
« Comment se joue le choix d'une vie ? Les uns croient à la prédestination, les autres au hasard. Pour moi, l'inspiration vint d'un de mes profs qui enseignait l'histoire et la géographie. Il me mit un jour dans les mains une brochure de présentation de l'École nationale d'administration. Je n'en avais jamais entendu parler. Le document ne donnait pas vraiment envie, mais les mots tournaient déjà dans ma tête, avec ceux de pouvoir, carrière, politique, prestige... ».
Il ne se destinait pas à la vie politique, pourtant sa carrière sera exceptionnelle. C'est en faisant ses débuts à Matignon en 1976, aux côtés de Jacques Chirac, qu'Alain Juppé attrape un virus qui ne le lâchera plus. Dans ses Mémoires passionnants, l'homme raconte près de cinquante ans de vie publique - plusieurs fois ministre, Premier ministre et maire de Bordeaux - et la chance d'une vie si intense. Il se livre sans fard sur son enfance à Mont-de-Marsan, ses racines catholiques, son amour des livres, son attachement à sa famille, à sa terre landaise, sa timidité raide. « Si l'on me trouve parfois sec, c'est mon mimétisme avec le pin des Landes. » Il revient sur ses succès, ses blessures, ses échecs, ses convictions et son éternel optimisme. Avec sincérité et gratitude, voici Une histoire française, celle d'un engagement sans faille pour notre pays.
« Dans l'avion, au moment du décollage, j'observe les passagers. Certains pleurent. Les visages sont tristes, fatigués. Très vite, un grand silence s'installe. L'inquiétude, la violence de la situation écrasent tout désir de conversation. Plus personne n'ose parler. Puis, derrière les hublots, la nuit apparaît. Si soudainement que nous n'avons pu voir la terre algérienne s'éloigner. Cette terre déjà absente. Ainsi, je n'ai pas conservé dans ma mémoire la «dernière image» d'un pays disparu. Il fait nuit, encore, lorsque nous arrivons à Orly. Mon oncle Robert nous y attend. En guise d'accueil, une hôtesse de la Croix-Rouge offre à chacun de nous un bonbon. Nous étions en France et, à défaut de Ville Lumière, installé sur la banquette arrière, à travers la vitre de la voiture, je contemplais la noirceur du périphérique jusqu'à notre destination, Montreuil, en banlieue parisienne... ».
En une dizaine d'années, le jeune Benjamin Stora passe de l'enfance à l'âge adulte, de Constantine en guerre au Paris de Mai 68. Il raconte sa propre histoire, celle d'un exil et de l'apprentissage d'un homme qui va embrasser une nouvelle vie.
Depuis cent cinquante ans, la Commune de Paris de 1871 n'a cessé de susciter débats, enjeux de mémoire et relectures ultérieures, y compris parmi ceux qui s'en sont réclamés. Cet événement continue de faire l'objet de nombreux mythes et fantasmes.
Mais que fut, en réalité, la Commune ? Quels enjeux a-t-elle soulevés, et quelles controverses en entourent la mémoire ? Quels lieux emblématiques de la capitale a-t-elle marqués de son empreinte ? Enfin, qui étaient celles et ceux qui y ont pris part ?
Dans ce volume, un collectif de chercheurs et spécialistes présentent l'ensemble des connaissances sur cet événement, et proposent une entrée sans équivalent dans cette page à vif, souvent méconnue de l'histoire sociale française et internationale.
Réalisé par des milliers d'experts de toutes nationalités et adopté par les gouvernements à l'ONU, le rapport du Giec fait consensus. Sylvestre Huet, journaliste spécialiste des questions climatiques, le synthétise et le décrypte afin que chacun puisse y avoir accès.
Canicules à répétitions, incendies incontrôlables, hausse du niveau des océans, ravages dans la biodiversité, sécheresses, inondations et cyclones dévastateurs... Le climat évolue depuis près d'un siècle et ses effets sont autant perceptibles qu'inquiétants. Les preuves scientifiques sont sans équivoque : ce changement est le résultat de nos émissions de gaz à effet de serre. Il est une menace pour le bien-être humain, la sécurité alimentaire et bouleverse la géographie avec des risques de migrations massives et leurs conséquences imprévisibles.
Pourtant, il est encore possible d'atténuer le bouleversement climatique, à condition de mettre en oeuvre de toute urgence une politique collective adéquate. À l'aide d'extraits commentés des derniers rapports du Giec de 2021 et 2022, d'une quarantaine d'infographies et de cartes, cet ouvrage incontournable nous donne les clés pour comprendre et agir dès maintenant.
« La rafle du Vel d'Hiv, qui fit près de 13 000 victimes, dont 4 000 enfants, les 16 et 17 juillet 1942, est l'un des épisodes les plus terribles de la collaboration de Vichy avec l'occupant nazi. En 1967, à l'occasion de la sortie du livre de Claude Lévy et Paul Tillard, La Grande Rafle du Vel d'Hiv, Cabu, jeune dessinateur de presse, met tout son talent pour illustrer cette tragédie. Ces dessins restituent de manière poignante cette page sombre de notre histoire. Cabu est mort le 7 janvier 2015 sous les balles de l'islamisme, dans les locaux de Charlie Hebdo à Paris. Il a dessiné le pire du XXe siècle et a été lui-même la victime du pire du XXIe siècle. Ce destin confère à ses dessins une charge émotionnelle particulière, et pour tout dire vertigineuse. »
« Les commencements de la Révolution sont ceux d'une extraordinaire accélération de l'histoire. Les événements s'y bousculent dans un luxe d'acteurs, d'envolées, de confusion et de coups de théâtre. Ce qui s'est passé à ce moment-là n'est intelligible que si l'on restitue les faits dans une séquence fondatrice. ».
Le 17 juin 1789, les députés du tiers état forment l'Assemblée nationale. Le 23 juin, ils refusent de quitter la salle du Jeu de paume où ils ont juré de donner une constitution à la France.
Ce texte d'Emmanuel de Waresquiel, enrichi d'abondantes sources inédites, change radicalement notre lecture de la Révolution. L'auteur raconte « ses» sept jours tambour battant, en un récit alerte qui se lit comme un roman à suspense.
Aimer passionnément le Moyen Âge, c'est embrasser mille ans d'histoire. C'est, dans ce temps long, traquer les images stéréotypées: chaos, violence débridée, rudesse des moeurs... Si les élites, nobles ou prélats, échappent parfoisà ce sombre tableau, les petites gens en constituent la cible privilégiée.
Ce livre rassemble une vingtaine de textes écrits par l'une des plus éminentes spécialistes du Moyen Âge pour déconstruire pas à pas cette image qui alimente nos propres fantasmes. La réalité est autre. Les archives, en particulier judiciaires, permettent de décrire une société forte du respect de la tradition, ancrée dans un temps rituel, où hommes et femmes ont des rôles séparés quoique complémentaires. Leurs valeurs ne sont plus les nôtres. La vie n'y a pas de prix si l'honneur est blessé.
N'imaginons pas une société passive et écrasée par le poids des dominations. Elles sont certes nombreuses. Mais les petites gens des derniers siècles du Moyen Âge participent à la construction de l'État, manifestent leur opinion et, au sein du royaume de France, deviennent des sujets politiques.
Longtemps les historiens n'ont pas pensé aux animaux. Mais qu'on y réfléchisse quelque peu et leur importance émerge,grandit, s'impose. Ils sont partout. Rien de ce qu'ont fait les humains au cours de leur histoire ne l'a été sans eux, promus dans toutes les civilisations et jusqu'à nos jours.
Quinze historiens, dont Robert Delort, Daniel Roche, Michel Pastoureau ou encore Jean-Marc Moriceau, nous expliquent comment on a domestiqué le cheval ou comment les rats sont entrés dans Paris. On découvre aussi la saga du chien, le rôle du dromadaire dans le peuplement du grand désert d'Afrique du Nord ou les extravagants procès d'animaux au XVIe siècle. On apprend à quel point, au Moyen Âge, les textes, les images et le folklore sont peuplés de bêtes, et on s'interroge enfin sur la proximité de l'homme et du cochon dès l'Antiquité.
Grâce aux textes réunis dans cette édition et à de savoureuses anecdotes, Éric Baratay nous révèle comment les humains ont été fascinés par les animaux et comment ils se sont apprivoisés réciproquement.
Que savons-nous des plans échafaudés par nos partenaires et adversaires ? La guerre en Ukraine nous a brutalement rappelé qu'une décision prise par un chef d'État a un impact sur le sort de millions de personnes. Pour rompre avec une vision du monde souvent nombriliste, la France doit mieux comprendre les ambitions des autres grandes puissances. C'est l'objectif de cet essai inédit et stimulant.
Quelle importance accorder à la foi religieuse dans les stratégies conduites par la Turquie d'Erdogan, l'Iran de Khamenei et l'Arabie saoudite de MBS ? De quelle manière les orientations prises par l'Allemagne de Scholz, la Russie de Poutine et la Chine de Xi Jinping reconfigurent-elles l'Eurasie ? Le Royaume-Uni et les États-Unis se définissent désormais comme des «démocraties maritimes ». Qu'en est-il de l'Inde ?
Combinant temps long et ruptures récentes, Thomas Gomart nous invite à regarder «d'en haut» neuf grandes stratégies. Pour concevoir sa propre vision, Paris doit intégrer celle des pays avec lesquels elle entretient des relations cruciales tout en considérant le contexte global : réchauffement climatique, crise énergétique, conflits, innovations technologiques ou encore flux économiques et numériques. Au regard des transformations à l'oeuvre, il y a urgence pour la France à repenser sa stratégie pour les décennies à venir si elle veut encore compter dans le monde.
Les vikings fascinent et inspirent des images fortes et contradictoires: guerriers redoutables, navigateurs intrépides, commerçants en quête de richesses. Mais que sait-on réellement du mouvement viking?
Le temps des vikings ne fut pas seulement celui des invasions, mais aussi une période de circulations qui contribuèrent à façonner certaines régions à l'ouest et à l'est de l'Europe, jusqu'en Russie et au-delà, jusqu'aux mondes byzantin et islamique. Les objets, les idées, les influences artistiques et religieuses se répandent et s'adaptent. Les transferts culturels qu'ils ont entraînés forment le fil conducteur de ce livre.
La violence reste au coeur des représentations associées aux vikings, mais la confrontation laissait ouvertes les voies à des compromis politiques et culturels.
Un ouvrage qui aide à penser et comprendre l'histoire des vikings, à travers leur unité et leur diversité.
Namur, 23 février 1945. Le lieutenant américain Walter Horn, professeur d'histoire de l'art dans le civil, reçoit une confession inattendue de la part d'un prisonnier allemand. Heinrich Himmler aurait fait dissimuler une partie des objets d'art pillés par les nazis dans un tunnel secret, sous le château de Nuremberg. Parmi eux, la Sainte Lance et un précieux manuscrit médiéval, le codex Manesse.
Bien vite, les Alliés découvrent un véritable trésor. Mais deux des dix-sept caisses renfermant les précieuses reliques sont vides. Le général Eisenhower confie alors au lieutenant Horn la mission de retrouver les objets disparus. C'est le début d'une extraordinaire aventure dans l'Allemagne en ruines, qui va conduire Walter Horn à entrer dans les arcanes les plus secrets du mysticisme nazi.
Ce qu'il découvrira au terme de cette enquête passionnante restera classé confidentiel pendant des décennies.
Vercingétorix est le premier des « grands hommes » de l'histoire de France, de la France avant la France. Contrairement aux idées reçues qui le décrivent comme un simple meneur de bandes, il est à la fois un tacticien hors pair et un stratège redoutable. Une lecture fine de La Guerre des Gaules montre sa capacité à organiser tous les types de combats. Il se révèle un chef de guerre d'exception en lutte pour la liberté.
Par son encadrement et son commandement, Vercingétorix transforme un groupe d'insurgés en une véritable armée opposée à l'impérialisme romain. Pour chasser les légions de la Gaule du Nord, il organise la « terre brûlée », tout en menaçant d'envahir les territoires de la vallée du Rhône, mettant déjà en oeuvre ce que les militaires anglo-saxons appellent aujourd'hui le pull and push, « pousser et tirer ». En 52 av. J.-C., à Gergovie, César, le grand vainqueur de la guerre des Gaules, affronte un adversaire à sa hauteur, qui lui inflige une sévère défaite (5 000 soldats morts). Quelques semaines plus tard, après la défaite d'Alésia, le héros gaulois offre sa reddition au proconsul pour que ses compatriotes arvernes soient épargnés. Après six ans d'une très cruelle captivité, il meurt à Rome, étranglé par ses geôliers.
Grand spécialiste de l'histoire militaire romaine, à laquelle il a consacré de nombreux ouvrages, Yann Le Bohec s'attache ici à rétablir la vérité sur cet immense chef de guerre gaulois.
On les appelle spin doctors, génies du faire croire, persuadeurs clandestins ou ingénieurs des âmes. Publicitaires, cinéastes ou propagandistes politiques, ces hommes sont passés maîtres dans l'art de la manipulation de masse.
Ils bouleversent les règles du jeu politique, fabriquent le consentement, influencent le comportement de millions d'individus. Souvent méconnus, ils déploient leurs techniques de persuasion en tirant profit des progrès constants des sciences et des techniques.
David Colon réunit dans ce livre les portraits de vingt des plus grands maîtres de la manipulation des XXe et XXIe siècles. De Goebbels à Walt Disney, sans oublier Lin Biao, Steve Bannon ou encore Mark Zuckerberg, l'auteur nous raconte une histoire inédite de l'art de la persuasion.
2 octobre 1925, théâtre des Champs-Élysées. Le public découvre Joséphine Baker dans La Revue nègre. Elle a 19 ans, c'est un triomphe. Une star internationale est née.
Gérard Bonal livre un portrait personnel, par touches, de la « Vénus noire ». Il nous entraîne sur ses traces, de l'enfance pauvre à Saint-Louis (Missouri), jusqu'à la lutte pour les droits civiques aux côtés de Martin Luther King. On embarque avec Joséphine Baker sur un paquebot pour l'Europe, on l'escorte dans le Paris nocturne des Années folles, celui des théâtres de music-hall, au bras de ses amants. Dès 1941, l'icône rejoint les services secrets de la France libre. Militant inlassablement pour la fraternité universelle, elle adoptera douze enfants venus du monde entier, sa fameuse « tribu arc-en-ciel ». Aujourd'hui, la petite danseuse de Saint-Louis qui a conquis Paris en une soirée est la première femme noire à reposer au Panthéon.
EN À PEINE 100 JOURS, HITLER TRANSFORME UNE DÉMOCRATIE EN TYRANNIE ; LES NAZIS INSTALLENT UN REICH PRÊT À FAIRE SOMBRER L'EUROPE DANS LA GUERRE.
La nomination de Hitler au poste de chancelier, le 30 janvier 1933, n'avait rien d'inévitable et ne permettait pas de prédire l'avenir de l'Allemagne. Pourtant, entre ce qui se joue à la chancellerie du Reich, en janvier 1933, et la construction du premier camp de concentration à Dachau, en mars de la même année, la route est aussi directe que brève.
En 100 jours, les nazis ont confié les pleins pouvoirs à leur Führer, installé un commissaire du Reich dans chaque Land, démantelé les syndicats, repris en main de nombreuses institutions de la vie civile et promulgué des lois faisant des Juifs allemands des citoyens de deuxième classe. Ils ont également détruit toute forme d'opposition politique. Au 101e jour, des corporations d'étudiants brûlent des ouvrages considérés antipatriotiques.
Peter Fritzsche, historien américain spécialiste de l'Allemagne, montre que la plupart des réfractaires se sont ralliés à Hitler quand il est devenu chancelier. En quelques semaines, « tout se réduit à une unique alternative : nazis contre non-nazis. Et les nazis semblent avoir solidement établi les fondations d'une nouvelle et fervente communauté nationale, le Troisième Reich ». La rapidité et la radicalité des changements émergent de manière frappante, posant en filigrane la question des menaces qui pèsent sur les pays démocratiques.
Dans un livre qui mêle étroitement pérégrinations pédestres, vagabondage philosophique et littéraire,souvenirs personnels et interrogations sur le sens de l'existence, Patrick Tudoret, marcheur invétéré, convie le lecteur à le suivre, à s'interroger lui-même sur ce qu'est la marche.
Dans ce Vendômois qui lui est cher, sur les chemins de Compostelle, dans les forêts de Sologne ou les rues de Paris, mais aussi aux quatre coins du monde et dans ses métropoles, Patrick Tudoret réfléchit au sens de cette quête ambulante - si importante pour lui, et qui est le propre de l'homme. Car marcher n'est pas qu'utilitaire, mais participe de toute la vie humaine, de la découverte du monde à la flânerie nocturne, du corps à corps avec la nature jusqu'à la réflexion philosophique, la contemplation, la spiritualité, jamais aussi vivantes que lorsque l'homme met un pied devant l'autre.
Dans ce compagnonnage avec l'auteur, le lecteur trouvera la joie de rencontres pleines de surprises et le bonheur de se découvrir lui-même, en traçant son propre chemin.
Libres et noirs de peau, tels sont les libres de couleur. Affranchis ou descendants d'affranchis, noirs ou métis, ils n'ont pas la même place que leurs coreligionnaires blancs.
Les sociétés esclavagistes qui se développent à la faveur de la colonisation de l'Époque moderne sont perçues en noir et blanc, les maîtres blancs exploitant les esclaves noirs. Or la réalité se révèle plus nuancée. Un nombre croissant d'esclaves est affranchi. Leurs descendants sont libres d'entreprendre, de commercer, libres également de posséder des esclaves. Victimes du préjugé de couleur, ils constituent malgré tout une population à part. Le constat qu'en fait Alexis de Tocqueville, au début du XIXe siècle, est implacable : « Vous pouvez rendre un Nègre libre, mais vous ne sauriez faire qu'il ne soit pas vis-à-vis de l'Européen dans la position d'un étranger. » Des premiers affranchissements dans les colonies d'Amérique latine au XVIe siècle, jusqu'à la veille des abolitions aux Antilles ou aux États-Unis, Frédéric Régent analyse, à l'appui d'archives et de données jamais encore réunies, la condition de millions de descendants d'esclaves. Une enquête inédite.
Aucun autre pays n'a de liens aussi denses et complexes avec la France que l'Algérie. Ne serait-ce que par les millions de Français qui y ont des racines. Au point que le simple énoncé du nom suscite une gamme infinie de sentiments passionnels et d'opinions tranchées.
C'est dire l'importance de recourir à l'Histoire et de faire un récit de temps long. Celui qui inclut la Préhistoire illustrée par l'art pariétal du Sahara, puis l'Antiquité avec ses vestiges puniques et numides avant que l'Afrique du Nord ne fasse partie de l'Empire romain devenant peu à peu chrétien. Viennent ensuite les siècles de l'islam à la conquête des terres berbères, qui donnent naissance à des royaumes divers et aux grands empires almoravide (XIe-XIIe siècles) et almohade (XIIe-XIIIe siècles). À partir du XVIe siècle, la régence d'Alger, pour partie liée à l'Empire ottoman, confirme le pays dans sa géographie actuelle et dans un destin tout à la fois méditerranéen et africain. Après 1830, les 132 ans de présence française s'inscrivent dans l'histoire coloniale de l'Occident avant qu'une guerre de libération nationale n'y mette fin. L'Algérie devenue indépendante se construit avec ses atouts, ses problèmes, ses réussites et ses échecs. Et ses tragédies telle la décennie noire de 1992 à 2001 ou ses espoirs symbolisés par le Hirak en 2019.
Depuis 1961, la France a mené 20 guerres sur 3 continents et 13 grandes opérations militaires de police internationale. La guerre est un état permanent de la France de la Ve République.
Pour autant, les Français ne le savent pas toujours, car ces opérations sont limitées dans leur ampleur et souvent lointaines. Du Tchad au Mali en passant par le Liban, le Rwanda ou l'Afghanistan, des centaines de milliers de « soldats nomades » ont ainsi été engagés pour la défense de la France. Michel Goya décrit cette « guerre mondiale en miettes » que conduit chaque président pour maintenir notre statut de puissance à travers plusieurs grandes périodes stratégiques et jusqu'aux bouleversements de la guerre en Ukraine. C'est une histoire qui n'a jamais été racontée ainsi, ni surtout analysée de manière critique par un historien et stratégiste, lui-même acteur de certains de ces engagements.
Pourquoi les espèces humaines ont-elles évolué ? Qui a inventé le feu ? Quand et comment Sapiens a-t-il conquis la Terre ? Pourquoi Néandertal a-t-il disparu ? Comment étaient organisées les sociétés préhistoriques ? Aurait-on pu rester à la Préhistoire ? Homo sapiens a émergé en Afrique il y a seulement 300 000 ans. Nous avons donc passé plus de 98 % de notre existence vivant de chasse, de pêche et de cueillette. Jean-Paul Demoule raconte l'épopée des espèces humaines successives, leurs migrations et leurs mélanges. Il décrit leurs inventions, leur alimentation, leurs vêtements, leurs croyances, leur sexualité, leurs organisations sociales et explique comment, avec l'arrivée de l'agriculture au néolithique, les humains inaugurèrent un nouveau mode de vie dont l'anthropocène n'est que l'une des nombreuses répercussions.