Au cours de sa carrière artistique, Wassily Kandinsky (1866-1944) n'a pas simplement transformé son propre style, il a aussi bouleversé le cours de l'histoire de l'art. Après avoir commencé par des tableaux figuratifs et des paysages, il s'est lancé dans une utilisation spirituelle, sensible et rythmique de la ligne et de la couleur et est aujourd'hui considéré comme l'auteur du premier tableau abstrait.
En plus d'être un artiste, Kandinsky, était aussi professeur et théoricien, et l'intérêt qu'il portait à la musique, la poésie, la philosophie, l'ethnologie, l'occulte, au théâtre et au mythe nourrissait ses tableaux et ses gravures. Il a fait partie des deux groupes influents du Blaue Reiter (le Cavalier bleu) et du Bauhaus et a laissé derrière lui de fascinantes oeuvres visuelles, mais aussi de grands traités comme Du Spirituel dans l'art. Parmi les principes clés qu'il expose, on trouve les correspondances entre peinture, musique et expérience mystique, et la purification de l'art qui se détache du réalisme matériel pour aller vers une expression émotionnelle, notamment condensée par la couleur.
Ce livre met en valeur des oeuvres majeures de Kandinsky pour présenter sa palette de couleurs vives, de formes et d'émotions. En retraçant l'évolution radicale du style de l'artiste, il montre comment le parcours d'un peintre a ouvert la voie de l'expression abstraite à des générations d'artistes.
Largement autodidacte en tant qu'artiste, Francis Bacon (1909-1992) développa une capacité unique à transformer l'intériorité et les élans inconscients en formes figuratives dans des compositions intenses et confinées. Parvenu à une notoriété certaine après la Seconde Guerre mondiale, Bacon prit le corps humain comme sujet de prédilection, mais un sujet ravagé, déformé et démembré, traversé par des émotions intenses sous lesquelles il se tord et gémit de douleur. Ces membres qui fouettent l'air désespérément, ces vides béants et ces excroissances tumorales forment des portraits poignants, souvent grotesques qui sont autant des réflexions sur les épreuves et les traumatismes de la condition humaine que des études de caractère. Ces formes envoûtantes et terrifiantes furent aussi parmi les premières de l'histoire de l'art à représenter des thèmes ouvertement homosexuels. Ce livre est une introduction à l'oeuvre érotique, déstabilisant et inoubliable de Bacon, un corpus transformateur souvent imité, beaucoup analysé, mais surtout ressenti.
Par son style graphique, ses figurations distordues et son mépris pour les canons conventionnels de la beauté, Egon Schiele (1890-1918) a été un pionnier de l'expressionnisme autrichien et un des portraitistes les plus surprenants du XXe siècle. Avec Gustav Klimt pour mentor, Schiele s'est d'abord essayé à un style Art nouveau étincelant avant de développer sa propre esthétique agressive, sans concession, faite de lignes acérées, de nuances intenses et de silhouettes expressives et distordues. Ses très nombreux portraits et autoportraits ont frappé l'establishment viennois par leur intensité psychologique et sexuelle sans précédent, privilégiant les poses érotiques, crues ou troublantes où ses modèles, tantôt squelettiques et maladifs, tantôt forts et sensuels, sont recroquevillés sur le sol, se languissent, les jambes écartées, lancent un regard noir au spectateur ou exhibent leur sexe au premier plan. Nombreux sont ses contemporains à avoir trouvé l'oeuvre de Schiele laide et immorale, ce qui a valu à l'artiste un court séjour en prison pour obscénité, en 1912. Aujourd'hui, on célèbre son oeuvre pour son approche révolutionnaire du corps humain et son talent pour le dessin, d'une intensité qui touche presque à la folie. Ce livre met en avant des oeuvres clé de Schiele pour présenter sa carrière aussi fascinante que fulgurante et sa profonde contribution au développement de l'art moderne qui touche encore des talents d'aujourd'hui, comme Tracey Emin ou Jenny Saville.
Andy Warhol (1928-1987) apparaît aujourd'hui comme le représentant le plus important du pop art. Observateur critique et créatif de la société américaine, il a exploré des thèmes clés comme le consumérisme, le matérialisme, les médias et la célébrité.
Puisant dans la publicité de son temps, les comics, les produits de consommation courante et les visages les plus célèbres de Hollywood, Warhol a proposé une réévaluation radicale de ce qui constituait le sujet artistique. Une fois passées entre les mains de Warhol, une boîte de soupe en conserve et une bouteille de Coca sont devenues aussi signes du statut d'oeuvre que n'importe quelle nature morte traditionnelle. Dans le même temps, Warhol a redéfini le rôle de l'artiste. Célèbre pour avoir déclaré: «Je veux être une machine», il effaçait systématiquement sa propre présence en tant qu'auteur de l'oeuvre, notamment en recourant à des procédés de fabrication de masse et à la répétition des images, ainsi qu'à des cohortes d'assistants avec lesquels il travaillait dans un immense atelier baptisé Factory.
Ce livre présente l'oeuvre aux multiples facettes du prolifique Warhol qui révolutionna les distinctions entre art «d'en haut» et «d'en bas» en explorant les notions de vie, de production et de consommation, qui demeurent centrales dans notre expérience de la modernité.
La popularité toujours vivace de Gustav Klimt (1862-1918) s'explique non seulement par l'attrait particulier qu'exercent ses toiles luxuriantes mais aussi par les thèmes universaux sur lesquels il travailla: l'amour, la beauté féminine, le vieillissement et la mort.Fils d'un orfèvre, Klimt composait des surfaces délicatement décoratives d'une luminosité précieuse, qui montrent la double influence des arts égyptien et japonais. Toiles, fresques ou frises, ses oeuvres se distinguent par des couleurs radieuses, des lignes fluides, des éléments floraux et des motifs rappelant la mosaïque.Parce qu'il traite souvent de sujets en rapport avec la sensualité et le désir, ou l'anxiété et le désespoir, tout ce chatoiement est aussi chargé de sentiment. Les nombreuses figures féminines peintes par Klimt, reconnaissables entre mille par leurs formes voluptueuses, leur chair tendre, leurs lèvres rouges et leurs joues rosies, étaient particulièrement chargées de passion, à une époque où un érotisme d'une telle franchise était encore tabou dans la bonne société viennoise. Ce livre présente une sélection d'oeuvres de Klimt, son univers pictural où le décoratif sert le désir, ainsi que son influence sur les générations suivantes d'artistes.
Parmi ceux à qui l'on doit notre représentation fantasmée de Paris le peintre et graphiste Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901) n'est pas des moindres. À travers ses gravures, affiches, peintures et dessins, l'artiste a immortalisé la vie nocturne parisienne à la Belle Époque et a fait figurer le quartier de Montmartre, au nord de la ville, parmi les premières destinations de plaisir et de création du monde.
Descendant d'une vieille famille de la noblesse française, Toulouse-Lautrec semble avoir été attiré très tôt par le monde des plaisirs, s'intéressant aux salles de danse, aux cabarets et aux maisons closes de Montmartre, et choisissant comme sujets de célèbres danseuses et chanteuses, telles que Jane Avril. Ses oeuvres représentent à la fois des scènes animées de spectacles et des portraits posés et sensibles saisis hors scène, notamment dans Le Sofa ou Le Lit. D'un point de vue stylistique, il maîtrisait autant l'art graphique, comme en témoigne ses affiches publicitaires de Jane Avril, que celui de l'esquisse, dessin libre et pourtant puissamment évocateur.
Malgré sa mort précoce à 36 ans, en raison de complications dues à l'alcoolisme et à la syphilis, l'influence culturelle de Toulouse-Lautrec fut immense. Cet ouvrage introductif nous emmène dans un univers de chanteuses, danseuses, musiciens et prostituées, et révèle ainsi un artiste profondément humain, doué d'un talent de figuration étonnant et d'un sens évident pour saisir l'énergie et les légendes de la ville.
Les toiles captivantes de Frida Kahlo (1907-1954) étaient à bien des égards l'expression d'un traumatisme. Très grave accident de la route à 18 ans, santé fragile, mariage houleux, fausse couche et absence d'enfant, elle transforma toutes ses souffrances en art révolutionnaire.
Dans ses autoportraits fidèles ou métaphoriques, Kahlo pose sur le spectateur un regard brûlant d'audace, elle rejette son destin de victime passive et préfère entrelacer les expressions de son expérience pour façonner un lexique vital hybride où se mêlent réel et surréel: cheveux, racines, veines, tendons et trompes utérines. Nombre de ses oeuvres explorent aussi les idéaux politiques communistes qu'elle partage avec Rivera. Elle décrivit ses toiles comme «la chose la plus sincère et la plus réelle que je pouvais faire pour exprimer ce que je ressentais à l'intérieur et à l'extérieur de moi-même».
Ce livre présente l'oeuvre foisonnante de Frida Kahlo et explore sa détermination sans faille en tant qu'artiste, son importance en tant que peintre, icône féministe et pionnière de la culture latino-américaine.
Qu'on admire l'imposante Sagrada Familia, la façade scintillante et texturée de la Casa Batlló ou les paysages enchanteurs du Parc Güell, on comprend aisément qu'Antoni Gaudi (1852-1926) soit nommé l'«architecte de Dieu». Avec ses formes fluides et sa précision mathématique, son oeuvre exalte le miracle de la création naturelle: des colonnes se dressent comme des troncs d'arbre, l'encadrement des fenêtres ondulent comme des branches chargées de bourgeons et les carreaux de céramique scintillent comme une peau écailleuse, reptilienne.
Riche de l'attention exceptionnelle apportée aux détails naturels, l'inspiration qu'il puisa à la fois dans le style néo-gothique et dans l'esthétique orientaliste, et son engagement de longue haleine pour l'identité catalane, Gaudi représente un courant unique du mouvement Modernista qui transforma et définit encore le paysage urbain de Barcelone.
Cet ouvrage explore l'extraordinaire vision et l'héritage unique de Gaudi, dont 7 bâtiments sont inscrits au patrimoine mondial de l'humanité établi par l'UNESCO, à travers son influence et les détails qui font que ces édifices sont encore aujourd'hui, un siècle après leur création, sources d'admiration, de respect et d'inspiration.
Deuxième moitié du XIXe siècle. Dans la campagne verdoyante près d'Aix-en-Provence, Paul Cézanne (1839-1906) pose frénétiquement son pinceau sur la toile, dessinant des paysages et des natures mortes qui deviendront bientôt les piliers de l'art moderne. Par ses épaisses touches de peinture aux couleurs intenses et son approche nouvelle et audacieuse de considérer la lumière et l'espace, il incarne le lien entre l'impressionnisme et les principaux mouvements du début du XXe siècle, devenant ainsi selon les mots de Matisse et Picasso, leur « père à [eux] tous ». Cette nouvelle introduction consacrée à l'artiste a sélectionné, dans toute la production de Cézanne, les oeuvres essentielles pour comprendre son évolution, ses innovations et son influence décisive sur l'art moderne. De ses natures mortes aux poires et autres fruits à ses scènes de baignade en plein air, l'ouvrage retrace ses expérimentations avec la couleur, la perspective et les matières visant à peindre « une harmonie parallèle à la Nature », ainsi que sa façon particulière de regarder le monde et de le restituer en peinture. Au fil des pages, on découvre les célèbres Joueurs de cartes de Cézanne, sa superposition de tonalités chaudes et froide qui créent en elles-mêmes les formes et les surfaces, ainsi que la rigueur géométrique de ses paysages inspirés des environs d'Aix-en-Provence, aussi lumineux sous le soleil du Sud de la France qu'audacieux dans leur traitement radicalement nouveau des proportions et de la profondeur.
Paul Gauguin (1848-1903) n'était pas fait pour la finance. Ni pour faire carrière dans la marine française, ni pour demeurer vendeur de bâches à Copenhague sans parler un mot de danois. C'est dans son temps libre qu'il débuta la peinture en 1873 et participa en 1876 au Salon de Paris. Trois ans plus tard, il était exposé aux côtés de Pissaro, Degas et Monet.
Homme bourru, grand buveur, Gauguin se qualifiait lui-même aussi de sauvage. Son étroite mais difficile amitié avec le tout aussi imprévisible Vincent van Gogh connut un violent épilogue en 1888, quand Van Gogh se défend soi-disant de Gauguin avec une lame de rasoir et, l'instant d'après, se tranche l'oreille. Peu après, ayant achevé La vision après le sermon (1888), chef-d'oeuvre marquant le milieu de sa carrière, Gauguin décide de partir pour Tahiti avec l'intention d'échapper à «tout ce qui est artificiel et conventionnel...» Sur place, Gauguin jouit sans entraves de la nature de l'île, des autochtones et de la profusion des images qui lui inspirent une production foisonnante de peintures et de gravures. À travers des oeuvres comme La femme à la fleur (Vahine no te Tiare, 1891) ou Joie de se reposer (Nave Nave Moe, 1894), il développe un style particulier, primitif, rayonnant intensément de lumière et de couleurs. Dans la tradition de la sensualité exotique, ses coups de pinceau denses, débordant de peinture, épousent et s'attardent sur les courbes des tahitiennes.
Gauguin meurt seul, sur les îles Marquises voisines de Tahiti, la plupart de ses affaires ayant été dispersées dans des ventes aux enchères locales. Il a fallu attendre qu'un habile marchand d'art commence à collectionner et à montrer l'oeuvre de Gauguin à Paris pour que la profonde influence du peintre se fasse réellement sentir, notamment auprès de la nouvelle génération des artistes français d'avant-garde, tels que Picasso et Matisse. Cet ouvrage présente un aperçu essentiel de l'univers de l'artiste, si riche en couleurs, depuis les Salons impressionnistes parisiens des années 1870 jusqu'à la fin de sa vie, productive et passionnée, dans le Pacifique.
Depuis quand un urinoir n'est plus un urinoir? Depuis que Marcel Duchamp (1887-1968) a déclaré que c'était de l'art. Le tollé soulevé par l'artiste français et sa Fontaine (1917), un urinoir en porcelaine installé dans une galerie, a provoqué des ondes de choc qui se sont propagées dans le monde institutionnel de l'art jusqu'à aujourd'hui.Duchamp a bâti son oeuvre sur la remise en cause de la notion d'art et a, en cours de route, ouvert notre esprit à des possibilités alors insoupçonnées. Après avoir indirectement adopté le cubisme au début de sa carrière, l'artiste s'est fait connaître avec son Nu descendant un escalier (1912), un mélange inédit d'abstraction, de cubisme et de futurisme, où la controverse est née du nu que l'on croit reconnaître à la mécanique décomposée de son mouvement. Au même moment, Duchamp entame son incursion vers les désormais iconiques «readymades» - des objets choisis apparemment au hasard que Duchamp présente comme des oeuvres d'art - tels que la Roue de bicyclette (1913), le Porte-bouteilles (1914) et une pelle à neige, intitulée En prévision du bras cassé (1915).
Duchamp a provoqué bien des apoplexies parmi les spectateurs respectueux des traditions, en commettant des outrages tels que L.H.O.O.Q. (1919), pour lequel il exposa une mauvaise copie de la Mona Lisa de Léonard de Vinci affublée d'une moustache et d'une barbiche avec, pour faire bonne figure, un jeu de mot trivial que découvre le public en prononçant une à une les lettres du titre.
Cet ouvrage aborde tous les aspects osés et scandaleux de l'art de Duchamp dans un panorama qui reprend l'essentiel de ses oeuvres, et évoque non seulement sa créativité novatrice, mais aussi une période décisive de l'art occidental. Car c'est à ce moment, parmi les charges répétées contre les grands maîtres et la parodie de poésie censée naître des objets trouvés, que l'art a effectué sa première transition, des expériences purement «rétiniennes» vers une pratique évoluant vers un art conceptuel.
Avec ses hommes en chapeaux melon flottant dans le ciel, ou sa représentation d'une pipe au-dessus de la légende «Ceci n'est pas une pipe», René Magritte (1898-1967) a transformé ses toiles en chambre d'écho pour objets et images, noms et choses, réalité et représentation. Comme d'autres oeuvres surréalistes, les tableaux de Magritte allient une technique précise et mimétique à des configurations anormales et aliénantes qui défient les lois de la proportion, de la logique et de la science : un peigne de la taille d'une armoire, des rochers flottant dans le ciel, des nuages qui entrent par une porte ouverte. Le tout crée un univers direct mais déconcertant, souvent drôle et souvent troublant qui nous pousse toujours au-delà du visible, vers «ce qui est caché par ce que l'on voit». Ce livre d'introduction explore la vaste palette de Magritte, faite d'humour visuel, de paradoxe et de surprise de l'artiste qui nous amène aujourd'hui encore à contempler sans cesse ses tableaux aussi bien que notre conception du monde et de nous-mêmes.
Aujourd'hui, les oeuvres de Vincent van Gogh (1853-1890) sont parmi les plus connues et les plus célébrées dans le monde. Les Tournesols, La Nuit étoilée ou l'Autoportrait à l'oreille bandée, parmi tant d'autres de ses peintures et dessins, laissent transparaître la dextérité unique de l'artiste à représenter les ambiances et les lieux par la peinture, le crayon, le fusain ou le pastel.
Pourtant alors qu'il déployait les couleurs vibrantes en touches expressives et les formes au contour délimité qui allaient faire sa renommée, van Gogh luttait contre le désintérêt de ses contemporains, mais aussi contre ses crises de folie. Ses épisodes de dépression et d'angoisse ont finalement eu raison de lui, puisqu'il se suicida en 1890, peu après son 37e anniversaire.
Cette introduction richement illustrée retrace la vie de Vincent van Gogh: ses premières oeuvres figurant paysans et ouvriers agricoles, sa lumineuse période parisienne et son dernier sursaut créatif, plein de frénésie, durant les deux dernières années de sa vie qu'il passa dans le Sud de la France.
L'oeuvre de Joseph Mallord William Turner (1775-1851) déclenche une émotion proche d'une acquisition soudaine de la vue. Ses paysages terrestres et marins aux couleurs et lumières enchanteresses brûlent la rétine avec une force fondamentale, élémentaire, comme si le soleil lui-même brillait hors du cadre.
Pertinemment surnommé «le peintre de la lumière», Turner travailla la gravure, l'aquarelle et la peinture à l'huile pour transformer des paysages sereins appelant à la contemplation en tableaux palpitants de vie. Il enracina sa vie et son oeuvre sur les rives de la Tamise et au bord de l'océan, mais dans le contexte historique de la Révolution industrielle, il intègre aussi à ses paysages des navires, des trains et d'autres marqueurs de l'activité humaine, afin de juxtaposer pression de la civilisation et forces de la nature.
Ce livre explore le répertoire vaste et illustre de Turner pour présenter un artiste qui a combiné genre traditionnel et modernisme radical.
Riche d'une production artistique s'étendant sur près de soixante-dix ans, le Catalan Joan Miró (1893-1983) demeure une immense figure touche-à-tout de l'art moderne qui a produit des oeuvres maîtresses en peinture, sculpture, livres d'artiste, tapisserie et céramique, et a embrassé des courants de pensée aussi variés que le fauvisme, le surréalisme, le dadaïsme, le réalisme magique, le cubisme et l'abstraction.
Durant toute sa carrière, Miró a constamment évolué, cherchant à échapper à toute catégorisation et à l'approbation des critiques d'art «bourgeois» au fur et à mesure qu'il progressait dans l'élaboration de ses univers oniriques. Émergeant sous les projecteurs au début des années 1920, il expérimente le fauvisme et le cubisme, avant de développer son propre style fait de symboles et de pictogrammes organisés en scènes narratives visuelles pleines de mystère, faisant notamment référence à ses racines catalanes. Puis, Miró évolua vers le surréalisme et, bien qu'il ne fût jamais associé à ce mouvement, il apparaît comme l'un de ses praticiens les plus célèbres avec son usage de techniques telles que le dessin automatique, l'abstraction lyrique et la peinture en champs de couleur. Durant les dernières années, il diversifia ses supports, abordant des arts comme la céramique, le textile, et présentant même des sculptures gazeuses.
Couleurs vives, fantaisies oniriques et symboles énigmatiques, cet ouvrage réunit et dénoue les nombreux fils de l'oeuvre kaléidoscopique de Miró pour donner un aperçu de sa fascinante carrière, de ses relations avec les grands mouvements modernistes et des coulisses d'une légende du modernisme.
Souvent imité, jamais égalé, Jan van Eyck (v. 1390-1441) a laissé son empreinte indélébile sur l'art de la Renaissance et ouvert la voie pour les peintres réalistes à venir. Par son extrême précision et son usage magistral de la couleur, Les Époux Arnolfini, qui représente le mariage d'un jeune couple, témoigne de la maîtrise du peintre néerlandais, figure de proue des primitifs flamands. Van Eyck a peint des scènes religieuses comme profanes en faisant ressortir leur naturalisme et leur réalisme par l'introduction subtile de la vie quotidienne du XVe siècle dans des cadres poétiques ou célestes. Travaillant à l'huile, il renouvela cette technique pour atteindre une grande intensité et parvenir à des nuances plus profondes.
Retrouvez l'oeuvre impressionnant de cet artiste dans ce panorama en édition reliée, qui présente ses retables, ses tableaux de figures religieuses et ses portraits réalisés sur commande. Riche en agrandissements de détail et en analyses minutieuses de ses chefs-d'oeuvre, dont le retable de L'Adoration de l'Agneau mystique, cet ouvrage offre également une chronologie des productions de Van Eyck qui inclut celles de son atelier après sa mort.
La vie d'Edward Hopper (1882-1967) ressemble un peu à une success story à l'américaine, sauf que son succès s'est fait attendre. À l'âge de 40 ans, l'artiste peu connu luttait pour vendre le moindre tableau. À près de 80 ans, il a fait la couverture du magazine Time. Aujourd'hui, un demi-siècle après sa mort, Hopper est considéré comme un géant de l'expression moderne, au sens de l'espace et de l'atmosphère tout à fait singulier, à la fois inoubliable et troublant.
Une grande partie de l'oeuvre d'Hopper met au jour l'expérience de la ville moderne. Toile après toile, il a représenté diners, cafés, vitrines, stations service, gares, chambres d'hôtel et lumières de la ville. Ses tableaux sont marqués par des juxtapositions de couleurs vives et un éclairage théâtral et cru, ainsi que des silhouettes très marquées qui semblent aussi intégrées qu'étrangères à leur environnement. L'atmosphère qui se dégage de cet univers est un mélange de trouble étrange, d'aliénation, de solitude et de tension psychologique, même si les scènes rurales ou côtières de l'artiste peuvent offrir un contrepoint de tranquillité ou d'optimisme.
Ce livre présente des oeuvres clés de Hopper pour mettre en valeur un acteur essentiel, non seulement de l'histoire de l'art américain, mais aussi de la psyché américaine.
Peintre, sculpteur, écrivain, réalisateur et homme de spectacle, Salvador Dali (1904-1989) fut un des plus grands exhibitionnistes et excentriques du vingtième siècle. Il fut aussi un des premiers artistes à appliquer les théories de la psychanalyse freudienne à l'art, et devint célèbre avec ses oeuvres surréalistes, comme les montres molles ou le téléphone homard, qui sont aujourd'hui des jalons de l'entreprise surréaliste et du modernisme en général. Dali décrivait fréquemment ses peintures comme «des photographies de rêves peints à la main». La tension captivante qui en émane réside dans la représentation précise d'éléments bizarres et dans ses compositions incongrues. Comme l'expliquait lui-même Dali, il peignait avec «la plus impérialiste rage de précision», mais seulement «pour systématiser la confusion et ainsi participer à discréditer totalement le monde de la réalité.» Révolutionnant le rôle de l'artiste, le moustachu Dali eut aussi l'intuition d'exhiber un personnage controversé dans l'arène publique et de créer à travers la gravure, la mode, la publicité, l'écriture et le cinéma une oeuvre qui pouvait être consommée et pas seulement contemplée au mur d'un musée. Ce livre explore à la fois la peinture et la personnalité de Dali, en présentant ses aptitudes techniques, ses compositions provocatrices et ses thèmes fétiches, souvent ardus - la mort, le pourrissement et l'érotisme.
Léonard de Vinci (1452-1519), qui remplit d'innombrables cahiers de croquis, d'inventions et de théories, n'est pas seulement un dessinateur des plus exceptionnels dans l'histoire de l'art, mais aussi un génie et un pionnier qui anticipa certaines des plus grandes découvertes de l'histoire humaine du progrès, parfois plusieurs siècles avant leur réalisation concrète.
Des plus petites artères du coeur humain aux vastes constellations de l'univers, de Vinci voyait la nature et la science comme explicitement connectées. Ses interrogations, ses recherches et ses inventions couvrent la philosophie, l'anatomie, la géologie et les mathématiques, allant des lois de l'optique, de la gravitation, de la chaleur et de la lumière à la construction d'une machine volante.
Par sa peinture, le maître tira l'art du Moyen Âge avec des oeuvres comme La Cène et la mondialement célèbre Joconde, en ne représentant pas que l'apparence physique, mais aussi une profondeur et une intrigue psychologique puissante qui touchent toujours les foules de visiteurs fascinés qui viennent voir ses chefs-'oeuvre à Paris, Milan, Washington, Londres ou Rome.
Ce livre réunit certaines des oeuvres les plus remarquables de Léonard de Vinci pour donner à voir un personnage doté d'une curiosité infinie, d'une imagination fébrile et d'un talent artistique sublime, souvent décrit comme n'ayant pas eu «assez de mondes à conquérir et pas assez de vies à vivre» (Alan Woods).
Souvent associé à la naissance de l'impressionnisme dans le Paris du milieu du XIXe siècle, Edgar Degas (1834-1917) a en réalité échappé à toute catégorisation trop simpliste pour développer un style unique, profondément influencé par les grands maîtres, les corps en mouvement et la vie quotidienne urbaine.
Fils aîné d'une riche famille, Degas a participé à fonder la série d'expositions de l'art «impressionniste», mais s'en est rapidement dissocié pour adopter une approche plus réaliste. Ses sujets se sont portés vers les rues bondées et bruyantes de Paris et ses divertissements et plaisirs, tels que les courses de chevaux, les cabarets et surtout les ballets. Par leurs perspectives ambitieuses et décalées, ses représentations de ballerines, qui constituent près de 1500 oeuvres, sont toutes très marquées par l'attention portée au corps et la rigueur de la danse.
À travers des oeuvres comme Le Foyer de la danse à l'Opéra (1872) ou Musiciens à l'orchestre (1872) parmi d'autres, cet ouvrage offre une présentation incontournable de l'artiste qui a résisté aux catégories en créant la sienne propre, soit un monde mêlant résonance classique, compositions audacieuses et une fascination éternelle pour le mouvement, pour donner parmi les oeuvres les plus saisissantes et influentes de l'époque.
Héros rebelle de l'expressionnisme abstrait, Jackson Pollock (1912-1956) a jailli tel un feu d'artifice sur la scène artistique américaine. Porté par des idées venues de sources aussi diverses que Picasso ou le surréalisme mexicain, il rejetait toute convention et a développé sa propre façon de voir, d'interpréter, et son propre mode d'expression.
Les oeuvres les plus célèbres de Pollock sont ses peintures réalisées selon la technique du «dripping», en projetant et en faisant couler de la peinture en émail destinée à un usage domestique avec différents instruments, depuis les bâtons jusqu'aux seringues, en passant par les brosses à poil dur et les morceaux de verre brisé. Les éclaboussures obtenues vibrent d'une énergie particulière, loin du raffinement d'une peinture réalisée sur chevalet, et suscitent une réaction bien plus immédiate, vivante et physique. Pour détacher le spectateur du moindre élément figuratif, Pollock supprima les titres de ses oeuvres et n'identifia plus chacune que par un numéro tout à fait neutre.
Notoirement solitaire et instable, aux prises avec l'alcoolisme, marié à l'artiste Lee Krasner, également proche de l'expressionnisme abstrait, et victime d'un accident de voiture mortel à seulement 44 ans, Pollock incarne autant une célébrité fascinante qu'un pionnier dans l'art. Cet ouvrage introductif de référence explore autant son travail que sa postérité, replaçant ses chefs-d'oeuvre dans l'histoire du modernisme et dévoilant les secrets d'une icône culturelle.
Même si l'oeuvre de Johannes Vermeer (1632-1675) ne compte à notre connaissance que 35 tableaux, ceux-ci font partie d'un des portfolios les plus importants et les plus inspirants de toute l'histoire de l'art. Ses toiles ont donné naissance à un best-seller du New York Times, à un film avec Scarlett Johansson et attirent un nombre record de visiteurs dans les grandes institutions artistiques, d'Amsterdam à Washington.
Vermeer s'est concentré sur le quotidien et les activités domestiques, de l'écriture d'une lettre aux exercices musicaux, en passant par les préparatifs culinaires. Ces scènes fascinent par leurs détails méticuleux, leurs plans de lumière majestueux et par le talent de Vermeer à suggérer des intrigues narratives. À travers des tableaux aussi populaires qu'Une dame debout au virginal, Femme écrivant une lettre et sa servante et, le plus célèbre, l'énigmatique et enchanteur Jeune fille à la perle, aux yeux grands ouverts, Vermeer n'évoque pas simplement les effets de substance et de texture, mais aussi les nombreuses histoires qui sous-tendent ces scènes.
Grâce à des oeuvres clés et des textes synthétiques et accessibles, cette introduction essentielle explore la place majeure qu'occupe Vermeer dans l'histoire de l'art et son talent singulier à métamorphoser la peinture à l'huile en scène de vie plus vraie que nature.
Depuis ses portraits de cour des souverains d'Espagne jusqu'aux horribles scènes de guerre et de souffrance, Francisco José de Goya y Lucientes (1746-1828) s'est imposé comme l'un des artistes espagnols les plus admirés et les plus controversés. Maître des formes et de la lumière, son influence a traversé les siècles: il a inspiré et fasciné de nombreux artistes, depuis le peintre romantique Eugène Delacroix jusqu'aux enfants terribles du «Brit art», les frères Chapman.
Né à Fuendetodos, en Espagne, en 1746, Goya débuta son apprentissage auprès de la famille royale d'Espagne en 1774, durant lequel il réalisa des tapisseries, des estampes et des dessins pour les magnifiques palais et résidences des souverains à travers le royaume. Il fut aussi soutenu par l'aristocratie et réalisa à sa demande des portraits de riches et puissants personnages peints dans un style caractéristique, toujours plus fluide et expressif. Plus tard, après avoir vaincu la maladie, l'artiste s'orienta vers des estampes et des dessins plus sombres, esquissant les prémices d'un univers cauchemardesque peuplé de sorcières, de fantômes et autres créatures fantastiques.
Ce fut toutefois grâce à sa terrible représentation de la guerre que Goya gagna une estime éternelle. Exécutés entre 1810 et 1820, Les Désastres de la guerre lui furent inspirés par les atrocités commises durant la lutte des Espagnols pour leur indépendance contre les Français et sont pénétrés du plus profond de la cruauté et du sadisme humains. Si les tonalités lugubres, les traits de pinceau agités et l'usage violent de la lumière typique du baroque avec ses contrastes sombres rappellent Velazquez et Rembrandt, le sujet et la manière avec laquelle Goya le traite sont sans équivalent dans leur brutalité et leur sincérité.
Cet ouvrage introductif, issu de la Petite Collection 2.0 proposée par TASCHEN, explore le large éventail de la remarquable carrière de Goya, de ses élégantes peintures de cour à ses représentations prophétiques sinistres pleines de souffrance et de grotesque. Au détour des pages sont abordés ses fameux portraits, tels que Manuel Osorio Manrique de Zuniga, la splendide Maja nue et La Fusillade du 3 mai 1808, une des scènes de guerre les plus émouvantes de toute l'histoire de l'art.
L'oeuvre d'Henri Matisse (1869-1954) révèle sa croyance éternelle dans le pouvoir des couleurs pures et des formes simples. Bien qu'il soit surtout reconnu pour sa peinture, Matisse s'est aussi illustré en dessin, en sculpture, en lithographie, dans l'art du vitrail ainsi que du collage, dont il a développé sa propre technique de découpage quand son grand âge l'empêchait de rester debout et de peindre.
Matisse a la plupart du temps peint des sujets classiques: nus, portraits, paysage animés de silhouettes, scène orientales et vues intérieures. Pourtant, son traitement des couleurs intenses et son dessin fluide lui confèrent une place de maître du XXe siècle. La palette de Matisse a particulièrement enchanté l'imagination moderne. Par son usage du bleu intense, du violet améthyste et du jaune d'oeuf dans toutes leurs nuances, il a libéré son oeuvre des carcans d'une représentation rigoureuse de la réalité et a plutôt cherché une «harmonie vitale», en prenant la musique comme source d'inspiration et figure de comparaison dans son travail.
Des grands tableaux remplis de motifs aux portraits simples et tendres, ce livre présente l'immense richesse et l'intense créativité qui a caractérisé la carrière de Matisse, en parcourant ses premières oeuvres rattachées au mouvement fauviste jusqu'à ses derniers projets tels que Jazz et la chapelle du Rosaire, à Vence.