Dès l'âge de 23 ans, Jen Davis, qui a toujours souffert d'obésité, entame une étonnante quête sur sa propre image. Onze années durant, elle réalise des autoportraits d'une troublante beauté.
Ses autoportraits, magistralement composés, s'inspirent de la peinture hollandaise des XVIIe et XVIIIe siècles où l'obsession de la lumière joue avec une apparente simplicité. Tout au long du livre, sa démarche évolue. Photographier un corps imparfait apparaît comme un moyen de questionner les normes sociales : avec un air de défi, Jen Davis affronte le regard du spectateur.
On aperçoit, parfois au travers d'une porte ou d'une fenêtre, une jeune femme au regard souvent mélancolique. Petit à petit, la scène photographique devient un espace à dimension fantasmatique. Jen Davis compose des situations intimes avec des hommes qu'elle a rencontrés, qui ont éveillé son désir mais n'y ont pas répondu. L'appareil photo permet le transfert de l'émotion amoureuse : elle dit le traiter " comme un amant ".
C'est l'acceptation progressive de cette vulnérabilité qui suscite l'empathie. Elle vaut de façon générale pour toutes les personnes confrontées à la difficile représentation de leur propre corps. " En définitive, dit Jen Davis, mon travail parle de l'inconfort de chacun avec soi-même. "
Bandes d'asphaltes et de béton, marchands de glace, stands de hot dog, cafés de restauration rapide, motels, bungalows de vacances bon marché devinrent dans les années 1950 les nouveaux éléments d'une grammaire visuelle qui façonna une partie de l'imaginaire américain. L'oeuvre mythique de Walker Evans (American Photographs, 1938), considérée comme fondatrice, à ouvert la voie à de nombreux autres photographes comme en témoigne l'editing photographique époustouflant de ce livre.
Il dresse un panorama des représentations de l'espace américain, multipliant les approches et convoquant le regard de photographes européens ou asiatiques.
"Un accord splendide entre les formes, les couleurs, les gestes au quotidien, la nature", c'est ainsi qu'Harry Gruyaert formule sa vision du Maroc. Les 80 images rassemblées dans cet ouvrage expriment une intimité de plus de 30 ans entre le photographe et le Maroc. Membre de Magnum photo et originaire de Flandres, Harry Gruyaert est sans conteste l'un des meilleurs coloristes de sa génération. Son livre-manifeste, Rivages, publié aux éditions Textuel en 2003 a connu plusieurs éditions et demeure l'une des références les plus reconnues du catalogue. À savoir : 2014 sera l'année du Maroc en France.
Étiez-vous côté cow boys ou côté Indiens ? Voici l'Amérique « westerns »... vue du côté des Indiens. Sur la piste de Big Foot est un beau livre de photos noir et blanc signées Guy Le Querrec de Magnum Photos, introduites par un texte de Jim Harrison. En 1990, quatre cents cavaliers lakotas (Sioux), ont refait le trajet de leurs ancêtres, sur les traces du grand chef Big Foot, assassiné par l'armée américaine en 1890. Guy Le Querrec est le seul photographe à avoir suivi la totalité de la chevauchée des indiens Sioux en mémoire du massacre de Wounded Knee. Aucun film n'aura tenté pareille reconstitution. Virtuose de la construction en noir et blanc. Il « fabrique » des icônes tout en construisant un récit. « L'histoire » se déroule dans le décor de neige des montagnes du Dakota renforçant le contraste et l'atmosphère de grand spectacle. En livrant sa colère d'écrivain et en situant le combat des indiens sioux dans la réalité américaine contemporaine, Jim Harrison considère que ce combat des Sioux pour la reconnaissance du massacre de Wounded Knee est aussi le sien.
- L'oeuvre de Guy Le Querrec a été l'objet d'une rétrospective aux rencontres d'Arles 2006 sous la direction artistique de Raymond Depardon. Du jazz à l'Afrique, de l'Afrique à la Chine... jusqu'à l'Amérique des Indiens, il y a un fil conducteur : la conscience sociale associée à la recherche du cadre photographique. Membre de Magnum Photos, il a formé des générations de jeunes photographes à l'École Nationale d'Arles. - Qualifié par la critique comme « l'un des plus grands écrivains du siècle » lors de la parution de La route du retour (Bourgois, 1998), Jim Harrison entretient avec notre pays une relation particulière où sa célébrité va grandissante tout en restant fidèle au Montana, proche de la nature et ardent défenseur de la cause indienne. Dernière parution : L'été ou il faillit mourir (Bourgois, 2005).