Dans le contexte des tensions et des soulèvements des dernières semaines qui ont suivi la mort de Mahsa Amini, ce livre rassemble avec une intense vitalité les travaux d'une vingtaine de femmes photographes iraniennes, dont l'expression est régulièrement muselée et les productions sous surveillance. L'intime, les rapports de l'individu à la famille, au couple ou à la société au sens large, la place de la femme dans celle-ci ainsi que les liens complexes de ces femmes artistes à l'histoire de leur pays, à leur mémoire souvent confisquée, aux guerres successives qui ont vu disparaître tant de proches, sont les thèmes qui sous-tendent et hantent leurs images. Un livre impérieux en forme de porte-voix.
À la veille du couronnement de Charles III le 6 mai 2023, c'est à un autre couronnement que nous invite Henri Cartier-Bresson. Le 12 mai 1937 le jeune reporter est à Londres pour couvrir le couronnement du Roi George VI.
Il y fait alors le choix radical de ne pas photographier la famille royale mais le peuple massé pour assister à l'événement. Tournant le dos au roi et inversant le regard, il réalise d'étonnants portraits de ces "regardeurs".
Exposition à la Fondation Henri Cartier-Bresson du 3 mai au 4 septembre 2023.
Une fabuleuse somme collective, un livre manifeste, un ouvrage de référence : telle est l'ambition de cet ouvrage co-construit par 160 autrices du monde entier qui présentent 300 femmes photographes, de l'invention du médium aux années 2000. Ainsi les portraits de chaque photographe ont été rédigés par des femmes de toute nationalité pour se prémunir de l'écueil d'un regard "occidentalo-centré". Les séquences de portraits alternent avec des portfolios qui font dialoguer les oeuvres entre elles.
À Anvers, alors qu'il joue enfant au foot en culottes courtes, Harry Gruyaert va chercher le ballon dans les hautes herbes qui lui caressent les cuisses. La lumière est belle, son esprit s'échappe du terrain. Le photographe décrit ce moment comme une libération des sens, comme le point de départ de sa quête de sensations.
Membre de Magnum depuis 1982, Harry Gruyaert décrit la photographie comme une expérience physique, un état d'excitation, une façon d'être présent au monde. Le monde, il le traduit en couleurs à une époque où le noir et blanc rafle la mise sur les cimaises des galeries.
Héritier de la tradition américaine, très influencé par le cinéma, Harry Gruyaert a su créer une palette chromatique extrêmement personnelle, un rouge dense, un vert qui vibre, une manière de découper la lumière et ses ombres dans le cadre. Qu'il s'agisse de la Belgique, du Maroc, des États-Unis, de Paris ou de Moscou, aucun sujet ne compte en tant que tel. Tous constituent des réservoirs d'inspiration et d'impressions rétiniennes.
Ce livre, à l'editing somptueux, est son premier livre rétrospectif.
Qu'est-ce qu'une contre-culture a? l'heure de l'image sur Internet ? Depuis une génération, quantité de photographes prennent le contre-pied des standards technologiques. Ces alternatives sont si nombreuses et passionnantes que l'idée d'un livre pour les rassembler s'est imposée. Éthique et écologie irriguent une création photographique en complète réinvention et rematérialisation.
C'est un travail au long cours que présente ce livre : depuis 20 ans le photographe Guillaume Herbaut se rend régulièrement en Ukraine. Cet ouvrage ne porte donc pas seulement sur la récente invasion russe mais bien sur l'évolution extraordinaire de ce pays à laquelle il a assisté. Pour la troisième fois de sa carrière, Guillaume Herbaut vient de recevoir le prestigieux prix World Press Photo pour ce magnifique travail d'auteur. Loin des codes des classiques reporters de guerre, il éclaire les racines du conflit, fruit de la violence hégémonique de Vladimir Poutine. L'historienne et traductrice Galia Ackerman signe un introduction charpentée permettant une mise en perspective historique des photos de Guillaume Herbaut.
Ce livre rassemble 76 images inédites de la collection de diapositives de Saul Leiter. En avance sur son temps, l'artiste investit la diapositive comme medium dès les années 1955. Le choix s'est porté ici sur les images de "street photography" parmi les 50 000 retrouvées.
"Ne visitez pas l'exposition coloniale", ce tract de mai 1931 donne le ton de la vive dénonciation par le groupe surréaliste de la politique impérialiste de la France. Alors que l'exposition coloniale est inaugurée en grande pompe est organisée la contre- exposition intitulée "La vérité sur les colonies". Cet ouvrage met en lumière un chapitre mal connu du combat des avant-gardes à travers une iconographie subversive.
Cet ouvrage parcourt l'histoire de la photographie, depuis son invention en 1827 jusqu'à ses usages contemporains, à travers les collections du musée Niépce riches de 4 millions de photographies, 8 000 appareils et 30 000 revues et livres techniques ou illustrés. Hors des sentiers battus, voici une "autre histoire" de la photographie qui s'intéresse au medium dans sa diversité ainsi qu'aux différentes voies empruntées par la photographie : publicité, mode, industrie, judiciaire...
Première synthèse sur la photographie française de ces 50 dernières années, cette somme de 416 pages est signée de Michel Poivert, historien majeur de la photographie. Trois cent images et autant d'auteurs sont présentés grâce à des portfolios construits comme des expositions. Ce livre de référence vient combler un manque criant. Sa couverture en tissu rouge vermillon en fait un très bel écrin.
Une grâce absolue se dégage de ce nouvel opus consacré à Saul Leiter, maître de la photographie couleur. Ce nouveau volet prolonge l'émotion du premier, "All about Saul Leiter", déjà réimprimé deux fois. Un prix très accessible pour un "petit beau-livre" généreux en images : 250 reproductions.
Un panorama exceptionnel de la photographie contemporaine africaine : 51 artistes, 300 photos. Loin d'une vision occidentale de l'Afrique lourde de stéréotypes, ce livre permet la découverte d'une scène extrêmement dynamique à travers 51 regards acérés sur les enjeux contemporains sociétaux, culturels, politiques et écologiques. Exposition aux Rencontres d'Arles du 29/06 au 22/09.
Un futur collector?
Très attendue - les deux premières éditions (2003 et 2008) étant épuisées depuis longtemps - voici enfin une toute nouvelle édition de Rivages d'Harry Gruyaert.
Avec son nouveau format, ce Rivages est plus généreux : 40 nouveaux rivages, la plupart inédits.
Des plages de Normandie à celles d'Inde, du Maroc ou d'Égypte, Harry Gruyaert enregistre depuis près de 40 ans les subtiles vibrations chromatiques des rivages d'Orient et d'Occident. Les ciels menaçants et leurs jeux d'ombres soulignent la fulgurance de l'instant et du hasard quand la lumière inonde l'espace. Ce « moment poétique » sous-tend l'oeuvre d'Harry Gruyaert pour qui photographier permet de faire surgir les conditions d'un émerveillement.
Chronique d'une Amérique sans gloire, voici un livre événement contenant les deux dernières séries inédites de Gregory Crewdson: "Cathedral of the Pines" et " An Eclipse of Moths". Une plongée intense dans des images crépusculaires dévoilant un monde fissuré à la mélancolie tranquille et troublante. Tous les livres de Crewdson, star de la photographie contemporaine, sont aujourd'hui épuisés.
Fragiles est un choeur composé de seize voix, seize récits photographiques. Croisant documentaire et chimères, cet ensemble dresse un panorama sensible d'interrogations sur un monde plus que jamais vulnérable et incertain. À l'heure où le mythe d'une croissance sans fin se heurte à ses conséquences désastreuses pour la planète et ceux qui la peuplent, Fragiles formule le voeu que notre fragilité devienne la source d'imaginaires nouveaux.
Fondé en 1991, le collectif de photographes Tendance Floue est un laboratoire : explorer le monde à contre-courant d'une image globalisée, regarder dans l'ombre des sujets exposés, saisir des instants à part, créer un langage photographique singulier, questionner les modes du photoreportage et renouveler le terrain de la narration.
Avec les photographies de :
Pascal Aimar, Thierry Ardouin, Jean-Christian Bourcart (photographe invité), Denis Bourges, Gilles Coulon, Olivier Culmann, Ljubiša Danilovic, Grégoire Eloy, Mat Jacob, Caty Jan, Yohanne Lamoulère, Philippe Lopparelli, Bertrand Meunier, Meyer, Flore-Aël Surun, Patrick Tourneboeuf, Alain Willaume.
Mathieu Pernot livre ici une nouvelle vision de l'exil où des « migrants » retrouvent leur identité et leur humanité. Une partie des oeuvres présentées sont en effet nées d'une collaboration directe avec les exilés eux-mêmes : un astrophysicien syrien reconstitue la voute céleste de son trajet, un botaniste commente les planches de botanique de végétaux du pourtour méditerranéen etc... À la grande diversité des documents (photos, cahiers, vidéos, gravures, dessins) viennent s'ajouter deux textes signés par des plumes de renom : l'historien de l'art Roland Recht et l'historien Patrick Boucheron.
Cet ouvrage révèle une archive exceptionnelle : l'immense collection de photographies de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge où des grands noms de l'agence Magnum tels Robert Capa, Susan Meiselas ou Henri Cartier-Bresson se mêlent aux photos prises par des anonymes sur le terrain. À travers ces dizaines d'images de 1850 à nos jours dont certaines commentées par des grands témoins, c'est toute une grammaire visuelle de l'action humanitaire qui se dessine.
Premier ouvrage rétrospectif d'une oeuvre déjà très collectionnée, il rassemble sept séries de collages de Katrien de Blauwer. Après une exposition très remarquée à la célèbre galerie des Filles du Calvaire au printemps 19 et au Fotomuseum de Rotterdam cet hiver, Katrien de Blauwer exposera à Arles cet été une toute nouvelle série.
À travers le regard de 38 artistes, ce livre offre une représentation urbaine et sociale inédite de la métropole parisienne. Un casting ambitieux mêlant photographes confirmés et talents émergents pour répondre à la commande nationale des Regards du Grand Paris qui invite sur dix ans des artistes à livrer leur perception des mutations du Grand Paris.
Ce livre souligne la dimension hyper graphique de l'oeuvre d'Harry Gruyaert. L'aéroport est un concentré de son vocabulaire visuel : intensité des couleurs, géométrie des formes, transparence, jeux de lumière et reflets. Une exposition très grand format dans les aéroports d'Orly et Roissy présentera un choix de photos issues de "Last Call" sur 50 bâches 4 x 3.
Clément Chéroux offre 10 récits de son "expérience des images" et livre ici son ouvrage le plus personnel. Une plongée dans son musée intime au travers de ces "histoires d'images" toutes inédites dans une temporalité qui court sur près de deux siècles, de Nicephore Niepce à Britney Spears.
Le 8 juin 1968, trois jours après l'assassinat de Bob Kennedy, un convoi funéraire transporte sa dépouille de New York à Washington. Deux millions d'Américains endeuillés se rassemblent le long des voies de chemin de fer. 50 ans après, «The Train »propose de croiser trois regards sur ce moment de l'histoire des Etats-Unis : d'abord les images mythiques du photographe Paul Fusco qui était à bord du train, ensuite une série de snapshots pris par les anonymes au bord des rails, puis celui de Philippe Parreno, artiste contemporain qui, avec une centaine de figurants, a remis en scène les gestes de cette ces Américains.
Ce recueil émouvant et amusant, mémoire collective d'une époque et d'une pratique photographique, présente une collection de photographies couleurs des années 1940-1980 prises par des amateurs. Les intenses couleurs et le piqué du kodachrome nous rappellent les fameuses "soirées diapos". Des souvenirs familiers défilent: anniversaires, noëls, piques-niques... Ces archives anonymes proviennent de la formidable collection The Anonymous Project de Lee Shulman, commissaire de l'exposition éponyme.
Ce livre accompagne l'exposition inaugurale du nouvel Institut pour la Photographie d'avril à mai 2019 à Lille, puis aux Rencontres d'Arles. Il réunit 27 photographes (dont Martin Parr), qui, via de singuliers portraits d'intérieur, dessinent un vaste tableau de la Grande-Bretagne des années 1970 à aujourd'hui. Kitsh et documentaire social forment les polarités esthétiques d'un sujet passionant.