« Il ne s'agit plus de commenter ou de comprendre le réel : il s'agit de produire du réel. Ce qui tue aujourd'hui et avant tout, c'est notre manque d'imagination. L'art, la littérature, la poésie sont des armes de précision. Il va falloir les dégainer. Et n'avoir pas peur de ceux qui crieront au scandale et à la trahison. » En répondant aux questions brûlantes d'actualité de Carole Guilbaud, Aurélien Barrau remet le politique et le social au coeur de l'écologie.
Il nous aiguillonne vers un renouveau démocratique où la liberté la plus fondamentale est d'abord celle du pouvoir vivre.
En route pour une ancienne roseraie du continent, avec dans ses bagages deux ou trois boutures de Rosa candida, Arnljótur part sans le savoir à la rencontre d'Anna et de sa petite fille, là-bas, dans un autre éden, oublié du monde et gardé par un moine cinéphile.
« Un humour baroque et léger irradie tout au long de cette histoire où rien décidément ne se passe comme il faut, ni comme on s'y attend. » - Anne Crignon, Le Nouvel Observateur.
« Tant de délicatesse à chaque page confine au miracle de cette Rosa candida, qu'on effeuille en croyant rêver, mais non. Ce livre existe, Auður Ava Ólafsdóttir l'a écrit et il faut le lire. » - Valérie Marin La Meslée, Le Point.
Roman traduit de l'islandais par Catherine Eyjólfsson
La mobilisation et l'engagement des femmes pour l'abolition de l'esclavage, la fin de la ségrégation ou les droits civiques - et la part qu'y ont prise les femmes noires - ont été déterminants. Au coeur de cette histoire transparaissent des contradictions encore à l'oeuvre aujourd'hui. Du XIXe siècle à nos jours aux États-Unis, Angela Davis décortique les intérêts conflictuels et convergents des grands mouvements de libération et d'émancipation. Elle montre comment le patriarcat, le racisme et le capitalisme ont divisé des causes qui auraient pu être communes. Preuve que c'est en surmontant les clivages de genre, de race, de classe, et en brisant les fausses mythologies que les femmes pourront le mieux se libérer des oppressions.
Femmes, race et classe est un essai fondateur, indispensable pour comprendre la portée des mobilisations féministes passées et à venir, et les conditions de leur réussite.
Dýja descend d'une lignée de sages-femmes islandaises. Seules sa mère et sa soeur y échappent : l'une travaille dans les pompes funèbres, l'autre est météorologue - naître, mourir, entre les deux quelques tempêtes. Elle aide à mettre au monde son 1922e bébé, et note à quel point le plus difficile est toujours de s'habituer à la lumière. Alors qu'un ouragan d'une force inouïe menace l'île, elle apprivoise l'appartement mal fichu hérité de sa grand-tante, avec ses meubles qui font doublon, des ampoules qui clignotent sous la menace d'un court-circuit et un carton à bananes rempli de manuscrits. La transmission sera aussi littéraire, Tante Fífa ayant poursuivi le grand oeuvre de l'arrière-grand-mère : recueillir les récits, pensées et témoignages des sages-femmes (« mères de la lumière » en islandais) qui parcouraient la lande sous le blizzard et dans la nuit noire. Aujourd'hui comme hier, le fil ténu qui relie à la vie est aussi fugace et fragile qu'une aurore boréale. Sous la mansarde, au dernier étage de l'immeuble, un touriste australien égaré semble venu des antipodes simplement pour réfléchir. Décidément, l'être humain reste l'animal le plus vulnérable de la Terre. Drôle, poétique et grave, le nouveau roman d'Auður Ava Ólafsdóttir est une splendeur.
Dans un Pékin sous verrou sanitaire et autoritaire, un jeune marié livre ses confessions : agent de cybersécurité pour le gouvernement chinois, il surveille le Net, les réseaux sociaux, et bloque les mots interdits dans les échanges entre citoyens connectés. Et il a fort à faire !
Dès que retentissent les premières notes d'une vieille comptine pékinoise, il sait qu'un des membres de sa famille est sur WeChat. Et pour les protéger, le voilà qui censure à tout-va. Mais il commence à mettre en doute les informations officielles. Il « fait le mur », passe de l'autre côté du Firewall et découvre que la frêle silhouette en chemise blanche face à un tank sur la place Tiananmen n'était pas un photomontage...
Bientôt la muraille numérique s'effrite et les rumeurs d'un chaos à venir se font entendre. Les verrous pourraient-ils lâcher - et déclencher l'apocalypse ? Ou la révolution.
Cybercomédie familiale, Les Portes de la Grande Muraille est à la fois une critique au vitriol et un ardent chant d'amour à Pékin et son histoire.
Noële a toujours vécu au pied de la Géante, la montagne immuable qui impose son rythme, fournit les fagots pour l'hiver, bleuet, bourrache, gentiane pour les tisanes et les onguents. Elle a appris les plantes et la nature sauvage grâce à la Tante qui les a recueillis, elle et son frère Rimbaud qui ne parle pas mais chante avec le petit-duc. Elle sait qu'on ne peut rien attendre du ciel, et n'a plus levé les yeux vers le soleil depuis longtemps. Repliée dans cet endroit loin de tout, elle mène une existence rugueuse comme un pierrier.
Soudain surgit dans sa vie l'histoire de deux inconnus. Elle découvre par effraction ce que peut être le désir, le manque, l'amour qui porte ou qui encombre. Elle s'ouvre au pouvoir des mots.
Au coeur d'une nature grandiose, La Géante est un roman sensible et habité sur l'amour et les vies rêvées, sur le mensonge et les sentiers qui mènent à la clarté.
Grand Prix SGDL de littérature pour l'ensemble de l'oeuvre.
Lodz, 1941. Chaïm Rumkowski prétend sauver son peuple en transformant le ghetto en un vaste atelier industriel au service du Reich. Mais dans les caves, les greniers, éclosent imprimeries et radios clandestines, les enfants soustraits aux convois de la mort se dérobent derrière les doubles cloisons... Et parmi eux Alter, un gamin de douze ans, qui dans sa quête obstinée pour la vie refuse de porter l'étoile. Avec la vivacité d'un chat, il se faufile dans les moindres recoins du ghetto, jusqu'aux coulisses du théâtre de marionnettes où l'on continue à chanter en sourdine, à jouer la comédie, à conter mille histoires d'évasion.
Hubert Haddad fait resurgir tout un monde sacrifié, où la vie tragique du ghetto vibre des refrains yiddish. Comme un chant de résistance éperdu. Et c'est un prodige.
Tous tracés, et alors ? Bienvenue dans le capitalisme de surveillance ! Les géants du web, Google, Facebook, Microsoft et consorts, ne cherchent plus seulement à capter toutes nos données, mais à orienter, modifier et conditionner tous nos comportements : notre vie sociale, nos émotions, nos pensées les plus intimes...
Jusqu'à notre bulletin de vote. En un mot, décider à notre place - à des fins strictement lucratives.
Des premiers pas de Google au scandale de Cambridge Analytica, Shoshana Zuboff analyse cette mutation monstrueuse du capitalisme, où la souveraineté du peuple est renversée au profit non pas d'un État autoritaire, comme on pourrait le craindre, mais d'une nouvelle industrie opaque, avide et toute-puissante, menaçant dans une indifférence radicale notre libre arbitre et la démocratie.
Il est urgent de développer des outils pour appréhender cette situation « sans précédent » et provoquer une prise de conscience internationale. Unanimement salué par la presse, L'Âge du capitalisme de surveillance est un appel à la résistance.
Un bassin, des massifs de roses et un plaqueminier donnent de quoi s'occuper au jardinier d'une vieille dame qui, depuis la mort de son mari, se sent très seule et en danger dans sa grande maison au coeur de la ville. Les fleurs donnent des fruits, les kakis mûrissent et elle ne se prive pas d'en offrir, notamment à son locataire.
Des liens subtils se tissent entre eux, que vient troubler l'apparition d'une fiancée...
Dans Le Goût âpre des kakis, Zoyâ Pirzâd explore sous divers angles, avec subtilité, lucidité, tendresse et une certaine nostalgie, la vie de couple en Iran. Une quête passionnante et universelle qu'on retrouve et qu'on a déjà pu apprécier dans son recueil de nouvelles Comme tous les après-midi ou son roman On s'y fera.
Le Guide des insectes sous le bras, la jeune Macey et sa mère partent en pique-nique sur les collines dorées de Feldon. Au beau milieu des herbes folles surgit Mitchell, un géant dégingandé aux lunettes étincelantes sous le soleil. Esprit libre et fantasque venu de New York pour étudier les serpents, Mitchell est un vrai charmeur. Le voilà qui s'installe dans leur vie...
Le Serpent des blés nous emporte dans ces paysages américains tout droit sortis des tableaux de Edward Hopper, avec une sensibilité et un laconisme déchirant dignes de Carson McCullers ou de Raymond Carver. Irrésistible et envoûtant.
Le 20 janvier 2022, l'Assemblée nationale a reconnu le génocide du peuple ouïghour en Chine. Dilnur Reyhan redonne ici un nom et une voix aux femmes et aux hommes - écrivains, poètes, traducteurs, éditeurs, universitaires, chercheurs - qui ont été enfermés, « rééduqués », condamnés à mort ou à perpétuité.
Face à la destruction à marche forcée d'une langue, d'une culture, de tout un peuple, d'une civilisation, Dilnur Reyhan nous alerte aussi sur le sort tragique des femmes ouïghoures et en appelle à la solidarité des féministes françaises.
Il n'a pas de nom. Il ne parle pas. Le garçon est un être quasi sauvage, né dans une contrée aride du sud de la France. Du monde, il ne connaît que sa mère et les alentours de leur cabane. Nous sommes en 1908 quand il se met en chemin - d'instinct.
Alors commence la rencontre avec les hommes : les habitants d'un hameau perdu, Brabek l'ogre des Carpates, philosophe et lutteur de foire, l'amour combien charnel avec Emma, mélomane lumineuse, à la fois soeur, amante, mère. « C'est un temps où le garçon commence à entrevoir de quoi pourrait bien être, hélas, constituée l'existence : nombre de ravages et quelques ravissements. » Puis la guerre, l'effroyable carnage, paroxysme de la folie des hommes et de ce que l'on nomme la civilisation.
Itinéraire d'une âme neuve qui s'éveille à la conscience au gré du hasard et de quelques nécessités, ponctué des petits et grands soubresauts de l'Histoire, le Garçon est à sa façon singulière, radicale, drôle, grave, l'immense roman de l'épreuve du monde.
Au lendemain de la déferlante de succès qui accompagna la parution de Comment faire l'amour avec un Nègre sans se fatiguer ?, Dany Leferrière se voit confier par un prestigieux magazine une série de reportages sur l'Amérique.
L'écrivain haïtien se lance alors à la rencontre de l'Amérique profonde, sillonne en bus les États, fait escale dans d'improbables bourgades, et nourrit ces saynettes éloquentes de réflexions sur la littérature, l'identité, la pauvreté - et sur le fait d'être Noir dans cette Amérique-là.
Sous forme de collection d'instantanés comme autant de moments de vie, Dany Laferrière raconte le racisme ordinaire, la folie douce des gens, les préjugés profondément ancrés... Dédié à James Baldwin, Miles Davis et Jean-Michel Basquiat, cet ouvrage fondateur est paru pour la première fois en 1993. Il prend aujourd'hui encore plus d'ampleur. Insolent et provocateur, la littérature chevillée au corps, Dany Laferrière est l'indéniable précurseur - dès son titre : Cette grenade dans la main du jeune Nègre estelle une arme ou un fruit ? - du mouvement Black Lives Matter.
Jónas Ebeneser, quarante-neuf ans, divorcé, n'a qu'une passion : restaurer, retaper, réparer. Mais le bricoleur connaît une crise profonde. Sans plus de réconfort à attendre des trois Guðrún de sa vie - son ex-femme, sa fille, et sa propre mère -, il décide de se mettre en route à destination d'un pays abîmé par la guerre, avec sa perceuse en bandoulière et sa caisse à outils pour tout bagage...
Barcelone, 18 mars 1977. Au petit matin naît Pablo, et autant dire que les premières vingt-quatre heures de sa vie vont être mouvementées... Dans les rues, c'est l'effervescence, on rêve d'amnistie et tout semble redevenu possible. Ce jour-là, le hasard donne rendez-vous à Clara, Solitario, Gerardo, Carlota, M. Raich et María Dolores. Six personnages en quête de leur histoire, dont les destins vont s'entrechoquer, jusqu'à bouleverser celui de Pablo. Et si un jour contenait toute une vie ?
Polyphonique, enjoué, ingénieux et décalé, L'Instant décisif est superbement orchestré. Une véritable réussite.
Où et comment l'intelligence artificielle est-elle fabriquée ? Qui la finance et qui sert-elle ? À travers une série d'enquêtes approfondies, Kate Crawford déploie une cartographie exhaustive de l'IA : ses coûts et ses impacts environnementaux, sociaux et politiques.
L'IA n'a en fait pas grand-chose d'« artificiel ». C'est une industrie vorace en ressources naturelles, matérielles, logistiques et humaines. Et on peut se demander si elle est vraiment « intelligente » : elle conserve les stigmates indélébiles des premières bases de données qui l'ont alimentée, et perpétue irrémédiablement toutes sortes de biais discriminatoires.
Développée et conçue sans contrôle ni évaluation, sans critères de justice ni d'éthique, l'IA renforce la toute-puissance des géants de la tech et des institutions qui l'adoptent. Elle est le reflet du pouvoir, l'expression d'un nouveau colonialisme. Kate Crawford nous le démontre avec brio !
« Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l'été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrímur et toi. » Ainsi commence la réponse - combien tardive - de Bjarni Gíslason de Kolkustadir à sa chère Helga, la seule femme qu'il aima, aussi brièvement qu'ardemment, d'un amour impossible.
Et c'est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires et sa charge de contrôleur du fourrage, on découvre l'âpre existence qui fut la sienne tout au long d'un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni Gíslason de Kolkustadir est un homme simple, taillé dans la lave, pétri de poésie et d'attention émerveillée à la nature sauvage.
Ce beau et puissant roman se lit d'une traite, tant on est troublé par l'étrange confession amoureuse d'un éleveur de brebis islandais, d'un homme qui s'est lui-même spolié de l'amour de sa vie.
Si on vous dit :
« Cherchent toujours la petite bête » en 12 lettres, « Menés à la baguette » en 10 lettres, « Tape sérieusement sur le système » en 15 lettres, vous répondez...* Il y a les mots croisés... et les mots croisés de Michel Laclos.
80 grilles INÉDITES du génial verbicuciste, inégalées et totalement addictives, dans leur tout nouvel écrin designé par David Pearson.
Solutions en fin de volume.
Plaisir garanti à tous les étages !
* INSECTIVORES, ORCHESTRES, REVOLUTIONNAIRE
Jeune diplômé désargenté, Satyacharan accepte un poste de régisseur aux confins du Bihar, dans le nord est de l'Inde. Quittant Calcutta, ce Bengali raffiné et mondain est bientôt fasciné par l'exubérance de la faune et de la flore et par la diversité des habitants de ce vaste domaine forestier.
L'illustre roi des Santals garde ses vaches à l'ombre d'un banyan sacré, Yugalprasad embellit la jungle en y plantant de nouvelles espèces, Dhaturiya préfère danser sans manger plutôt que travailler aux champs...
Satyacharan sait qu'il est le dernier témoin d'un formidable écosystème ; il doit pourtant en orchestrer la disparition. Son rapport au monde en sera à jamais bouleversé.
Comme chaque année depuis vingt-sept ans, début décembre, Benedikt part avec ses deux fidèles compagnons (son chien et son bélier), pour ramener les moutons égarés avant que l'hiver ne s'abatte pour de bon sur les terres d'Islande.
Le berger, Roc le bélier et Leo le chien se mettent en chemin, toujours plus loin, de refuge en abri de fortune, dans la neige et la nuit, sur des chemins de montagne, dans ce royaume de neige où la terre et le ciel se confondent, avec pour seuls guides quelques rochers et le ciel étoilé. En égaux ils partagent la couche et les vivres.
Mais cette année, le blizzard furieux les prend en embuscade, lui qui vous aveugle, vous lacère et vous coupe le souffle. Ce qui compte avant tout pour ces trois arpenteurs d'Islande au coeur simple, ce sont les brebis égarées qu'il faut ramener au bercail...
Le Berger de l'Avent est une histoire simple et belle qui nous parle de l'Islande, de sa rudesse somptueuse et de ceux qui y vivent. Elle nous parle aussi magnifiquement de détermination et de solidarité. C'est un trésor de la littérature universelle.
« Elle » fait bon vivre en Égalie. La présidente Rut Brame travaille nuit et jour à la bonne marche de l'État, quand son époux Kristoffer veille avec amour sur leur foyer. Il y règne d'ailleurs une effervescence toute particulière : à quinze ans, leur fils Pétronius s'apprête à faire son entrée dans le monde. Car voici enfin venu le bal des débutants.
Mais l'adolescent, grand et maigre, loin des critères de beauté, s'insurge contre sa condition d'homme-objet. Dans l'impossibilité de prendre son indépendance, il crée presque malgré lui un mouvement qui s'apprête à renverser le pouvoir matriarcal en place. L'avenir de la cité radieuse est amené à changer... pour le meilleur et pour le pire.
Avec Les Filles d'Égalie, Gerd Brantenberg signe une dystopie féministe et résolument provocatrice. L'auteure renverse littéralement les codes de la société patriarcale : les femmes ont tous les pouvoirs, et la langue s'en ressent.
Le féminin, omniprésent, l'emporte systématiquement sur le masculin, faisant apparaître de nouveaux mots qui soulignent avec une ironie mordante l'oppression invisible qui règne sur la gente féminine. Brûlant d'actualité et débordant d'humour, Les Filles d'Égalie, le grand roman féministe norvégien du XXe siècle, est enfin traduit en français.
Énigmatique et pénétrante, l'atmosphère de La vie rêvée des plantes irradie d'un mélange déroutant d'infinie délicatesse et de violence extrême. Comme dans le jeune cinéma coréen, l'audace narrative l'emporte et nous prend à la gorge.
Contraint d'espionner sa propre mère pour un mystérieux commanditaire, Kihyon est confronté à d'obscurs secrets de famille. Par tous les moyens, il tente de réparer les blessures du passé, entre une mère au comportement étrange, un père réfugié dans la culture des plantes et un grand frère adoré et haï, amputé des deux jambes à l'armée. La folle passion de Kihyon pour l'ancienne petite amie de son frère n'arrange en rien la situation. Dès lors, sa confession, lourde de silence et de résignation, de culpabilité et d'espoir insensé, nous plonge dans les formes les plus crues et les plus élevées de l'amour.
Par une nuit de brume, Doruntine se présente chez sa mère après trois ans d'absence. Son frère Konstantin l'aurait ramenée des lointaines contrées de Bohême où elle s'est mariée. Il en avait certes fait le serment, mais chacun sait qu'entre-temps il est mort à la guerre.
Sommé par les autorités d'élucider l'affaire pour mettre fin aux superstitions et aux plus folles rumeurs, le capitaine Stres soupçonne une imposture de haute volée. Il n'a qu'une obsession : retrouver le cavalier de Doruntine...
Au coeur de l'Albanie légendaire, entre croyances et fantasmes, mystère et rationalité, Kadaré transforme un mythe fondateur en une enquête palpitante.