Enfermé avec sa famille dans le ghetto de Wilno à partir de 1941, Yitskhok Rudashevski, âgé de 13 ans à peine, écrit son journal. Il y relate la vie quotidienne dans le ghetto, ses aspirations d'adolescent confronté à la terrible réalité de l'enfermement et des persécutions. Mais aussi, au fil de la progression de l'Armée rouge, ses espoirs de retrouver une vie normale. L'adolescent décrit en détail comment la poursuite de ses études et les activités culturelles auxquelles il participe constituent une résistance spirituelle.
Le journal se termine en avril 1943, six mois avant que Yitskhok Rudashevski soit assassiné à Ponar (le lieu d'exécution des Juifs de Wilno). Son journal sera retrouvé après la guerre dans la cachette où la famille avait espéré échapper à la traque des nazis.
Yitskhok Leybush Peretz (Pologne, 1851-1915) est l'un des fondateurs de la littérature yiddish moderne du tournant du XXe siècle. Il est à présent considéré comme un classique.
Il a inspiré plusieurs générations d'écrivains avant la Première Guerre mondiale et entre les deux guerres, en puisant dans les richesses de la culture juive traditionnelle pour créer une littérature moderne.
Ses oeuvres ont été publiées, en yiddish, sur les cinq continents. Il est traduit dans une dizaine de langues.
Ces contes d'hiver n'ont rien de la blancheur et de la sérénité de la neige.
Ils sont, au contraire, aussi sombres et tourmentés que la nature humaine. Mais ils en ont aussi l'imprévisibilité et la bizarrerie. Et Kacyzne a dans le maniement de sa plume la même acuité que dans celui de son objectif.
Premier livre & traduction française (trad. du yiddish) / édition bilingue Réunir deux recueils de poésie de Debora Vogel (1900-1942), ici dans la traduction de Batia Baum, constitue à double titre un événement éditorial majeur : de par l'importante place que Vogel occupe sur la scène de l'avant-garde tant polonaise qu'internationale des années 1930, et celle de la traductrice, Batia Baum, qui a consacré jusqu'à présent sa vie à la langue yiddish. En effet, c'est dans cette langue que D. Vogel, d'origine polonaise, prit la décision d'écrire sa poésie ; ce, en rupture avec son milieu et ses premières tentatives poétiques, alors en polonais et en allemand. Vogel fait ainsi ressurgir la question lancinante énoncée dans sa correspondance du début des années 1930 avec Bruno Schulz dont elle fut très proche : «Pour qui écrit-on en yiddish ?» Il s'agit ici d'une première parution intégrale en langue française d'une poétesse exceptionnelle encore inconnue, et à ce titre d'une découverte des plus surprenantes ne serait-ce que du point de vue de l'invention d'un style hors du commun naissant jusque de l'ennui, résolument adossé à l'art pictural (mais aussi à la musique), allant jusqu'à porter notre étonnement vers la poésie objectiviste. C'est au début des années 1930, soucieuse de donner corps à ses réflexions esthétiques et faisant le choix radical d'écrire en yiddish que Vogel publie ces deux livres de poésie : «Figures du jour», 1930, puis «Mannequins», 1934. Il faut noter que ces deux recueils sont intimement liés, que leur double parution en un volume est ainsi parfaitement justifiée, recoupant chacun des thèmes communs : thématiques quotidiennes, tableaux urbains mettant en avant tantôt des matières (le lait, la tôle...), le monde animal ou végétal, tantôt des éléments plus abstraits ou géométriques, ces images récurrentes soulignant à leur tour la monotonie et la langueur des paysages urbains... Aspirant à un nouveau style naissant de l'ennui, elle l'adosse résolument à l'art pictural, plus précisément au cubisme dont elle se réclame formellement, faisant siens les principes de «monotonie» et de «statisme», ainsi que la recherche de constantes et de figures géométriques schématiques comme base de l'ornementation. Toutefois, les liens avec la peinture ne doivent pas nous faire oublier la part faite à la musique : importance du rythme, techniques fondées sur l'usage de la répétition, l'énumération en boucle des mêmes éléments (choses, mots, situations), rappelant des aspects du sérialisme ou de la musique répétitive. Se défendant de se livrer là à des expérimentations artificielles, Vogel souligne la nécessité absolue («au prix d'épreuves à caractère vital») de cette poésie qu'elle qualifie de «poésie de la vie statique».