« Des rebondissements à couper le souffle. Puissant. Finement écrit. L'Ange déchu est l'un des romans de l'année ».
LA MARSEILLAISE.
Après la mort de leur père, professeur de psychologie célèbre pour sa méthode de discréditation des théories complotistes, les Temple partent se ressourcer dans leur belle maison au Portugal. Pour Amanda, la nounou des voisins, ils incarnent la famille parfaite, comblée et heureuse. Pourtant, dans ce lieu idyllique, un drame s'est produit seize ans plus tôt. La disparition d'une petite fille. Entre secrets enfouis et comptes à régler, chez les Temple, les vacances s'annoncent mouvementées...
Voici peut-être le premier roman où la nature s'exprime directement et où les histoires semblent surgir organiquement le long d'une ligne de faille qui fait trembler la terre et tout ce qu'elle contient de l'océan Indien à l'Himalaya.
Deux jeunes mariés s'installent dans une ancienne demeure coloniale, sur les îles Andaman, et tentent de s'apprivoiser. Ils savent qu'ils se sont déjà aimés dans d'autres vies. Girija Prasad est un scientifique fasciné par les volcans lilliputiens et les phénomènes naturels de l'archipel. Chanda Devi est un peu sorcière. Elle sait amadouer les éléphants en colère, prévoir les tremblements de terre et parler aux arbres et aux fantômes qui peuplent les îles.
Plusieurs personnages plus loin (un jeune révolutionnaire, un trafiquant désabusé, un yéti mélancolique, une tortue, une strip-teaseuse...), on retrouve le descendant de nos héros le long de la ligne de faille sismique : un géologue chargé de s'assurer que le prochain sommet himalayen, prévu pour être plus haut que l'Everest, surgira bien dans le cadre des frontières de l'Inde, pour encourager le tourisme.
Avec ce premier roman au souffle et au charme incroyables, l'auteur surprend par sa puissance narrative, à la hauteur des tsunamis qu'il contient.
1910. Une jeune femme arrive au port d'Édimbourg. Elle est à bord d'une petite embarcation, elle rame sur un cercueil. Elle porte un bonnet qui cache deux petites cornes étincelantes. Elle doit se rendre au no10 de l'allée Luckenbooth où se dresse l'un des plus hauts immeubles de la ville. Son père l'a vendue au propriétaire, l'un des hommes les plus riches de la ville, pour porter son enfant car sa femme est stérile. Mais rien ne se passera comme prévu et l'immeuble et ses habitants subiront les conséquences d'une malédiction pendant cent ans.
Avec puissance et profondeur, Jenni Fagan nous raconte la vie d'un immeuble, d'une ville et du XXe siècle du point de vue des outsiders qui y ont vécu, étage par étage, décennie après décennie. Un roman unique, noir et exubérant où les oubliés sont au coeur de l'Histoire, à la croisée des excès du capitalisme et des revirements de l'amour et du désir.
Alternant grands événements et détails infimes, étonnants et merveilleux, nous suivons un taxidermiste obsédé par la création d'un squelette de sirène, une médium sexagénaire au sommet de son art, la chef d'un gang en guerre contre les triades hong-kongaises, un mineur au chômage allergique à la lumière, une espionne fascinée par les aviatrices, des femmes brisées ou battantes, une ourse polaire et la fille du Diable en personne.
Ce roman est un hommage au pouvoir de l'imagination, au courage des survivants et à la force vitale de l'art narratif. Une Vie mode d'emploi en version punk et féministe, un Immeuble Yacoubian fantastique, repaire de fantômes, poètes et sorcières. Un livre unique et étincelant.
Dylan n'a jamais connu pareil bonheur : le sourire étourdissant de Constance, la joie de Stella qui court parmi les enfants sur la pelouse. Les flammes bondissent et illuminent les visages des habitants de la communauté de Clachan Fells, qui festoient à la lueur du feu crépitant. Alors que l'apocalypse gronde, tous ont décidé de vivre de lumière, de gin et de se préparer, ensemble, à la fin du monde.
À la lueur du feu crépitant, Sal est songeuse. Voilà plusieurs jours que l'adolescente a commis l'irréparable : tuer son beau-père avant qu'il ne s'en prenne à Peppa, sa petite soeur adorée. Armées d'un barda de robinsons, les deux gamines se réfugient dans la forêt. Échapperont-elles indéfiniment au monde ? Pas d'inquiétude, jeunes filles. D'une survie démunie, une richesse pourrait se faire jour.
Originaire de la péninsule de Fife, en Écosse, Mick Kitson est professeur d'anglais. Manuel de survie à l'usage des jeunes filles est son premier roman.
« Un régal. Une sorte de version féminine et trash de Tom Sawyer au temps de Google ».
Jérôme Dupuis, L'Express
Diana Jager, chirurgienne respectée, a décidé de dénoncer le sexisme ambiant dans le milieu hospitalier, sous le pseudonyme de Scalpelgirl. Mal lui en a pris, car son blog est l'objet d'attaques féroces et sa véritable identité rapidement jetée en pâture. Mais c'est la mort suspecte de son époux, Peter, qui précipite sa descente aux enfers... La soeur du disparu vient en effet de charger un journaliste à la réputation sulfureuse, Jack Parlabane, de mener l'enquête.
jenny a consacré sa vie à son mari, le naturaliste wilkie walker.
cette année-là, au début de l'hiver, wilkie lui paraît distant et déprimé. au désespoir, jenny le persuade de faire un séjour à key west, mais ni le soleil ni le paysage des tropiques ne réussissent à le dérider. plus son mari se replie sur lui-même, plus jenny s'implique dans la vie locale et s'intéresse aux séduisants personnages de l'île. parmi eux gerry, l'ex-poète beatnik, ou lee, la propriétaire attirante et théâtrale d'une pension réservée aux femmes.
Une adolescente disparaît dans une randonnée menée par une cheftaine mystique. Une bibliothécaire rêve de rencontrer le soldat qui lui écrit du front. Une épouse trompée espionne son mari jusqu'en Australie pour mieux se venger. Une enfant somnambule jure qu'elle a vu des extraterrestres pendant la nuit. Huit nouvelles pour huit femmes unies par une vérité : les plus grands secrets sont intérieurs.
Anais a connu de nombreuses familles d'accueil et elle a l'impression d'être un sujet de laboratoire. Mais elle a 15 ans, est intelligente, belle et insoumise. C'est surtout une enfant qui a été abandonnée, ou pire, par tous les adultes qu'elle a rencontrés.
Dans un centre d'hébergement elle va vivre avec d'autres adolescents. Isla l'anorexique, pratiquant l'automutilation, séropositive et mère de deux jumelles, et Natasha qui l'aime, veut l'emmener ailleurs avec elle et se prostitue pour gagner l'argent de l'appartement où elles vivront ensemble. Les garçons sont tout aussi perdus et perturbés. Les travailleurs sociaux qui les surveillent sont dépassés ou indifférents. Là elle va décider de mettre fin à l'expérience et de recouvrer sa liberté.
Dans un style rapide, brillant, plein de l'énergie de ses personnages, Jenni Fagan nous communique sa tendresse pour cette héroïne touchante et vitale autour de laquelle elle construit son roman.
Les malédictions ont la vie dure. Depuis que Kintu, gouverneur d'une lointaine province du royaume du Buganda, a tué accidentellement son fils adoptif d'une malheureuse gifle, en 1750, un sort est lancé sur tous ses descendants, les vouant à la folie, à la mort violente, au suicide.
Et en effet, trois siècles plus tard, les descendants de Kintu semblent abonnés au tragique : Suubi harcelée par sa soeur jumelle qu'elle n'a jamais connue, Kanani, le « réveillé » évangéliste, fanatique mais lubrique, Isaac Newton, torturé par l'idée d'avoir transmis le sida à sa femme et à son fils. Et enfin, Miisi, le patriarche, l'intellectuel éduqué à l'étranger, harcelé par des visions et des rêves où s'invitent l'enfance, les esprits, l'histoire du clan et de la nation toute entière.
Un par un, ils sont appelés par les anciens du clan, dans une forêt aux confins de l'Ouganda, dans une ultime tentative de conjurer le sort.
Mêlant les époques, les lieux, les ambiances avec une force narrative proprement époustouflante, manoeuvrant avec souplesse et humour dans les méandres de l'histoire, du mythe, des légendes populaires, déployant un incroyable casting de personnages, tous liés par le sang, tous condamnés, Kintu est un premier roman magistral, foisonnant, inattendu ; un répertoire shakespearien des turpitudes humaines tout autant qu'une formidable plongée dans un pays méconnu.
Dans une langue magnifique, sans céder un millimètre aux bons sentiments, Jennifer Nansubuga Makumbi dresse une épopée terriblement contemporaine, aussi puissante, profonde et impitoyable qu'un fleuve. Et fait une entrée fracassante dans la littérature universelle.
Mary Peace ne sait pas lire. Pas correctement. Elle se débrouille avec les nombres, elle sait faire sa signature. En fait, elle sait faire tout un tas de signatures en fonction de ce qu'elle signe. Mary Peace n'est pas allée à l'école, elle n'a pas de numéro de sécurité sociale, n'a jamais payé d'impôts ou de cotisations sociales. Mary Peace est descendante de Charles Peace, un célèbre criminel de l'époque victorienne pendu à Leeds en 1879. C'était un meurtrier et un cambrioleur.
Mary a tout appris de son père, Nigel - leader d'une communauté hippie alternative et gérant d'une exploitation de culture de fraises, qui lui a lu dès son enfance la Bible, le Coran, le Livre des Morts tibétain, Mein Kampf, Le Manifeste communiste... Il lui a aussi appris à ne rien vouloir de matériel, mais il n'a pas réussi sur ce coup-là. Un été, Mary croise le regard d'un des cueilleurs de fraises saisonniers et décide de tout quitter : « Quand j'ai vu Tony, je n'avais jamais rien vu d'aussi beau. Il était bête. Et gentil. Et il avait une bite énorme. Il avait vingt ans et moi dix-sept. » D'arnaque en arnaque, Mary - avec ses multiples pseudonymes - sillonne le pays. Elle arnaque, vole et fuit. Les jeunes hommes sont sa proie de prédilection. Mary a du métier et sait effacer ses traces. Mais Jimmy Shaski, un ado débrouillard, le fils qu'elle a abandonné quand il était bébé et qui a promis à son père de ne jamais essayer de la retrouver, est à ses trousses. Ainsi que Julie Jones, « la grosse flic »...
Un roman drôle, puissant et lumineux. Avec son style simple et fluide, l'auteur touche à des sujets complexes comme l'abandon, la misère et la déception, mais avec un humour et une légèreté qui captivent et émeuvent.
Murdo a seize ans, il vient de perdre sa mère, emportée par un cancer, comme sa soeur Eilidh quelques années plus tôt. Son père l'emmène en voyage chez des cousins installés dans le sud des États-Unis. En chemin, Murdo rencontre une famille de musiciens de zydeco dans une petite ville où ils échouent par hasard entre deux bus longue distance ; il se met à jouer avec eux - il est accordéoniste - et ils l'invitent à un grand concert deux semaines plus tard, en Louisiane.
En attendant, il s'ennuie vaguement, se réfugie dans sa chambre au sous-sol pour échapper à la pitié embarrassée des adultes, découvre les atlas, tente de marcher dans un pays où même les footings se font au centre commercial. Avec son père, qui fuit le chagrin en lisant tout le temps, les relations sont difficiles, marquées par l'incompréhension et la maladresse, malgré leurs efforts et tout l'amour qu'ils se portent.
Spécialiste des flux de conscience et des âmes d'écorchés, Kelman nous embarque ici dans la tête d'un adolescent banal et génial, anxieux et naïf, avec la juste distance et une incroyable tendresse. On est Murdo, on a honte, on rougit, on tombe amoureux avec lui, on bataille pour devenir adulte, on pense que la musique peut nous sauver, et on a raison. Un immense roman qui remue et fait entrer la lumière.
Dantala vit dans la rue avec les voyous de Bayan Layi, fume la wee-wee sous le baobab, fait le coup de poing pour le Petit Parti. Souvent, les bagarres tournent mal mais, comme on dit, tout ce qui arrive est la volonté d'Allah. Un soir d'émeutes, pris en chasse par la police, il doit s'enfuir.
Sans famille, il trouve refuge à Sokoto auprès d'un imam salafiste. Il apprend l'anglais avec son ami Jibril, tombe amoureux, psalmodie l'appel à la prière, lit tout ce qu'il peut. Le gamin naïf mais curieux découvre l'étendue de ses contradictions et la liberté de la pensée, et gagne sa place et son nom dans un monde chaotique et violent. Alors que les tensions entre communautés ne cessent de croître, un imam irascible fait sécession et part à la campagne fonder une secte extrémiste.
Loin de l'exotisme et du tiers-mondisme bien-pensant, Elnathan John nous emmène dans une région dont on ignore presque tout : harmattan, poussière des routes, vendeurs de koko, et le goût du dernier morceau de canne à sucre - le meilleur. On brandit des machettes, on assiste à des matchs de lutte, on prend toutes sortes de transports, on marche, on court, on aime, on est Dantala de bout en bout, passionnément. Un formidable roman d'apprentissage, sensible et poignant, dont on sort complètement retourné.
samoana a dix ans, du caractère, la tête pleine de
rêves mais le sens de l'observation.
sur son île des
samoa, au coeur du pacifique, la nonchalance chère
à gauguin ne saurait faire oublier les baraques en
tôle, l'effervescence quasi quotidienne de la violence
conjugale, les mains baladeuses du marchand de
glaces, les petits secrets qu'il faut dissimuler aux
adultes, ou leurs grands secrets qu'il faut faire semblant de ne pas avoir surpris. mais quand on se parle à soi-même, on peut avoir la langue bien pendue.
a travers le réalisme d'une toute jeune fille, parfois même avec les mots de son parler natal, surgit sous nos yeux une description très colorée des moeurs et coutumes, des maux et des misères de la vie insulaire. lesquels n'ôtent rien à la fierté de s'appeler samoana - du nom même de son archipel. ni au franc-parler de cette petite zazie des antipodes !.
Ancien repris de justice, Hunt passe un peu de drogue en contrebande au Canada pour arrondir ses fins de mois. Jusqu'au jour où il accepte de passer une grosse quantité. La transaction tourne mal et Hunt devient la proie d'un jeune policier et d'un tueur à gages qui ont à coeur de bien faire leur métier.
Femme au caractère bien trempé, Khadija al-Salami a été formée à la rude école des décapitations publiques et des roquettes qui fauchent des innocents.
Dans une société maîtrisée par les hommes, elle a su se faire une place et être respectée au point de représenter aujourd'hui son pays à l'étranger. C'est sa vie qu'elle retrace ici : une enfance pauvre à San'â, des études suivies avec acharnement, des bourses pour l'étranger, un travail à la télévision yéménite... Qu'elle évoque des moments burlesques dans les villages de montagne ou des dettes de sang réglées en territoire bédouin, le mariage forcé des petites filles ou la condamnation à mort d'une femme violée, la position du Yémen dans le conflit irakien ou la révolution des années 1960, l'auteur nous fait découvrir un pays méconnu, dans toute sa complexité.
A la fois récit historique, document autobiographique, roman d'aventures, Pleure, ô reine de Saba ! est aussi un hommage vibrant à un territoire magnifique : les maisons superbes de San'â, les villages perchés, la plaine étouffante de la Tihâma, et le désert des environs de Ma'rib, là où vivait la reine de Saba.
Londres, 1864. Sarah O'Reilly, une jeune orpheline, s'est déguisée en garçon afin de pouvoir travailler au London Mercury, le journal de Septimus Harding. Elle y fait la rencontre de Lily Korechnya, une riche veuve qui tient une colonne consacrée aux "femmes exceptionnelles" et qui prend vite Sarah sous son aile.
Lily a été engagée par lady Cynthia Herbert, dont l'époux est mort en Inde, pour l'aider à dresser le catalogue de sa magnifique collection de bijoux. Son attention est attirée par neuf grosses pierres que le maharajah de Bénarès a confiées à lady Herbert afin qu'elle les fasse réunir en un navaratna, un talisman sacré, travail qui ne peut être réalisé qu'à Londres. Elle remarque en particulier un diamant rouge sang flamboyant qui semble exercer une troublante influence sur ceux qui le touchent.
C'est alors que surviennent deux horribles meurtres. Un officier des douanes, sur les docks, puis un bijoutier de Hatton Garden, chacun ayant été en contact avec la pierre, sont retrouvés étranglés d'une étrange façon. Holy Joe, un simple d'esprit, est accusé des deux crimes, mais ni Lily ni Sarah ne croient à sa culpabilité. La piste des pierres disparues va emmener Sarah en Inde, au coeur de la caste des étrangleurs dévouée au culte de Kâlî, la déesse de la destruction et de la mort.
Des quartiers pauvres des bords de la Tamise aux palais disparus de Bénarès, de l'Angleterre victorienne à l'Inde sacrée, Kylie Fitzpatrick signe un roman plein de mystère et d'aventure qui mêle habilement meurtres, mythes, superstitions et philosophies orientales.
William, dix ans, vient de perdre son père dans l'embrasement d'un champ de blé.
Un vieil oncle leur propose, à lui et sa mère en permanence sous antidépresseurs, de venir habiter une demeure décrépite : kuran station. john mcivor n'agit pas ainsi par compassion mais cherche à transmettre sa passion, sa folie pour le lieu, veut à tout prix un héritier auquel offrir domaine et savoir. william, au début perdu dans ces murs sans vie, entourés par la brousse, va se laisser impressionner, entendre le discours qui lui parle d'âme de la terre, d'amour pour un paysage, de défense des intérêts des fermiers blancs contre une loi qui doit permettre aux aborigènes de récupérer des droits de propriété.
D'étranges hallucinations hantent william : la nuit, il a vu un homme en flammes traverser le domaine, perdu dans le bush il a rencontré un des pionniers d'autrefois errant avec son cheval... une nuit, il a aperçu un homme qui en traînait un autre sur le sol... fantômes ? réalité ? et voilà que resurgit margaret, la fille bannie de john mcivor, qui elle aussi va totalement perturber le jeune william, tandis qu'une bizarre odeur de pourriture plane...
Construit sur un superbe balancement entre passé et présent, gagnant en puissance et en chaleur insoutenable, terres noires, terres blanches est un vrai livre de feu. d'une saga familiale, andrew mcgahan a su faire un récit politisé, très contemporain, un récit halluciné aussi avec ses créatures terrifiantes rôdant dans la brousse.
Helen travaille de nuit dans un casino comme croupière, et vit dans un minuscule appartement de la banlieue londonienne, avec sa petite fille de six ans et son compagnon, Mo, anglo-pakistanais, qui trouve qu'elle est tordue. Plus que tordue, dit-elle.
Les pensées filent en roue libre - racisme ordinaire, sexisme à la petite semaine, résistance au quotidien -, Helen somnole, se souvient, rêve et s'obsède, comme une Molly Bloom de banlieue, en moins frivole. Vingt-quatre heures dans la vie d'une femme, entre la bouilloire qui fuit et le sommeil qui ne vient pas, l'avalanche des problèmes matériels et une vie exiguë qui paraît sans issue.
Le monologue intérieur d'un personnage à la Ken Loach, dans la langue bouillonnante de James Kelman, toujours au plus près de ce qu'on n'appelle plus la classe ouvrière.
Avril 1868. À Munich, Richard Wagner met la dernière main à la composition de son opéra Les Maîtres chanteurs de Nuremberg. Les dernières années ont été très difficiles pour lui, et il sait qu'il joue son va-tout. Après des auditions pour le rôle-titre particulièrement tendues, une lettre anonyme l'avertit que la première signera sa ruine. Bientôt des meurtres touchent des membres de la production, et le maître lui-même est menacé. L'inspecteur Hermann Preiss est chargé de l'enquête.
Entre Samoa et Nouvelle-Zélande, trois générations de femmes voient leurs destins liés par une histoire de trahison et un tatouage inachevé.
En 1746, exilé en Jamaïque après la bataille sanglante de Culloden, au cours de laquelle furent massacrés les partisans des Stuarts, le jeune John Wedderburn, se faisant passer pour un médecin, fait fortune, aidé par ses frères, dans les plantations de canne à sucre. Vingt ans plus tard, il retourne en Écosse pour se marier et réhabiliter le nom de sa famille, en amenant avec lui Joseph Knight, un jeune esclave noir.
A la fin de sa vie, en 1802, il fait rechercher par l'avoué Jamieson Joseph, dont il ne sait plus rien depuis vingt-cinq ans, depuis le procès où se sont affrontés maîtres et esclaves, blancs et noirs, propriété et liberté, riches et pauvres. Il n'a pas oublié. Tant que Joseph Knight ne sera pas retrouvé, Sir Widderburn ne pourra échapper à son passé.
Jamieson essaie de comprendre la véritable histoire de ces deux hommes et commence à se poser des questions sur ses propres motivations. Comment peut-il, et pourquoi, chercher un homme qui ne veut pas être retrouvé?
Un roman émouvant sur l'histoire, l'identité et les idées.
Des personnages fascinants, une atmosphère trouble, un roman magnifique et austère sur les relations de domination et l'esclavage, qui tient le lecteur en haleine sans aucune concession aux facilités classiques du thème.
" Un livre de cette qualité nous convainc du talent du romancier qui fouille le passé pour que nous puissions mieux nous connaître, car c'est dans le passé que son imagination trouve sa liberté et sa vérité. " The Daily Telegraph
Un écrivain en mal d'inspiration habite près de la
baie des Cygnes, non loin de Melbourne.
Dans la maison voisine emménage Virgil, une jeune femme aux cheveux prématurément gris. Les week-ends, elle reçoit la visite d'un couple de la ville, Marcus et Lolita. Ils n'ont pas d'enfants, parlent culture et bons vins. Exactement le genre d'intellectuels que l'auteur exècre. Une timide approche de la voisine le conduira à plus d'intimité. Virgil la silencieuse lentement se raconte : son père, latiniste alcoolique qui lui a donné ce prénom ridicule, l'accident, la mort du père, le refuge trouvé dans l'Enéide, livre que Virgil régulièrement ouvre au hasard pour connaître l'avenir.
A l'écrivain qui n'écrit plus, elle raconte l'étudiante qu'elle était, séduite, puis engrossée. La femme qui ne se considère plus comme personne dotée de volonté mais comme objet total du destin, car la maladie dont souffre Virgil la mène droit à la mort. L'auteur, acariâtre et égoïste, lui, est mûr pour répondre à la demande de simple humanité par l'écoute et la patience. Il devient plus tolérant, riche probablement d'un personnage, non pas en profiteur mais en détenteur d'un pouvoir
celui de l'écriture qui défie les deuils.
Un jeune étudieant de Cambridge consacre une thèse à Paul Michel, écrivain scandaleux, homosexuel flamboyant, prix Goncourt et figure de proue de mai 68, qui a disparu de la scène littéraire. Il se rend à Paris pour le retrouver, et découvre que Paul Michel a été interné pour schizophrénie à l'hôpital psychiatrique de Clermont-Ferrand.
La passion qui le conduit vers l'écrivain ressemble à celle que ce dernier éprouva pour Michel Foucault et que le jeune Anglais découvre en lisant les lettres adressées autrefois à Foucault par Paul Michel.
Exacerbé par la rencontre des corps, cet amour fou d'un lecteur passionné ramènera Paul Michel vers la vie, bref moment de lumière avant une conclusion dramatique dans la chaleur suffocante d'un été méditerranéen.