Dotant un professeur de philo d'un stoïcisme féroce et joyeux, Fernando Aramburu donne à voir les vicissitudes d'un homme, apparemment sans qualités, qui entend mettre un terme à cette comédie tragique qu'est la vie. Pendant 365 jours, il consigne invariablement et sans filtre aucun les faits saillants de son existence : les rêves débridés et les petites misères d'un homme un peu dépassé par la marche du monde mais à la mauvaise foi inébranlable !
Novembre 1945 : Nahum Marquez est condamné à mort pour avoir assassiné la femme d'un dignitaire du régime franquiste. Novembre 1975 : Lucia rentre à Barcelone après un long exil, en compagnie des cendres de son père et des fantômes qui l'ont fait fuir à Vienne. Le généralissime agonise et avec lui une Espagne décrépie et violente incarnée par le commissaire Ulysse, prêt à livrer la dernière bataille. Ils se sont affrontés dans une autre vie et chacun veut se délester au profit de son meilleur ennemi du fardeau du poids des morts. Le premier roman de l'auteur de "La Tristesse du Samouraï".
Véritable phénomène de société en Espagne (plus de 600.000 ex. vendus), «Patria» y a été qualifié de "«Guerre et Paix» du Pays basque" par une partie de la presse. Tandis qu'il a excédé les séparatistes radicaux. À travers l'histoire de deux familles très unies séparées par le "conflit", Fernando Aramburu explore sur près de quarante ans - des années de plomb du post franquisme jusqu'en 2011, quand l'ETA dépose les armes -, la douleur d'une population prise en otage par l'Histoire qui transforme potentiellement chacun en traître. Constitué d'une centaine de courts chapitres qui ressemblent à des contes, le roman possède une chronologie plus émotive que temporelle mais le "chaos" est magistralement ordonné pour que la fiction littéraire puisse aider à comprendre la vérité d'une époque.
Trois générations marquées au fer rouge par une femme infidèle. L'incartade a transformé les enfants en psychopathes, les victimes en bourreaux, le code d'honneur des samouraïs en un effroyable massacre. Et quelqu'un doit laver le péché originel.
Comme souvent au début des histoires il y a une femme sur un quai de gare au petit matin. Mise élégante, talons hauts, gants de cuir, elle dénote parmi des passagers apeurés qui n'osent croire que la guerre est finie. Isabel fait partie du clan des vainqueurs et n'a rien à redouter de ces phalangistes arrogants qui arpentent la gare de Mérida en ce rude hiver 1941. Elle presse la main de son plus jeune fils et écrit à l'aîné, qu'elle s'apprête à abandonner, les raisons de sa fuite. Le train de 4 heures en direction de Lisbonne partira sans elle. L'enfant rentrera seul chez son père, appâté par le sabre de samouraï de ses rêves qu'un homme vient de lui promettre. Isabel disparaît pour toujours.
Quarante ans plus tard une autre femme a commis un meurtre et doit comparaître devant la justice des hommes mais pour cette brillante avocate, cela n'a guère d'importance. Elle est atteinte d'une tumeur cérébrale et c'est à sa mémoire qu'elle doit des comptes. Au cours d'un procès mémorable, quelque temps auparavant, elle a réussi à faire condamner un policier véreux, ouvrant sans le savoir la boîte de Pandore. Elle a été manipulée en raison d'une tragédie ancienne dont elle ignore tout. Les rejetons d'une famille maudite cherchent à lui faire payer quatre décennies de vengeance et de haine.
Des premières années de l'après-guerre à la tentative de coup d'état de février 1981, après un détour par les steppes de Stalingrad, la saga familiale est lourde de complots, d'enlèvements, de trahisons. Sous un léger vernis de démocrates, les ex-phalangistes continuent de tirer les ficelles. Les personnages et les situations se répondent, marquant trois générations au fer rouge. Les carences affectives ont transformé les enfants en psychopathes, les victimes en bourreaux, le code d'honneur des samouraïs en un effroyable massacre. Et quelqu'un doit laver le péché originel.
La Tristesse du samouraï est un étonnant roman policier qui se joue à merveille de l'opacité d'un contexte historique et un intense thriller psychologique qui mène les personnages aux limites de leurs forces pour sauver l'honneur de la lignée. Enorme succès en Espagne, il est en cours de traduction dans plusieurs langues.
Convaincu d'avoir été témoin d'un vol dans un musée, Tirso, jeune étudiant en histoire de l'art, est recruté par une organisation secrète. Le Corps Royal des Quêteurs a pour mission de récupérer les oeuvres volées à l'État espagnol au fil des siècles. Tous les moyens sont bons, les plus dangereux comme les plus illégaux, ce que découvrira vite Tirso sur la piste de la légendaire table du roi Salomon.
Miguel et Elena se rencontrent dans une résidence séniors à Tarifa. À court de temps, ils décident de s'épauler pour solder leurs comptes avec la vie et se jettent sur la route au volant d'une flamboyante Datsun de 1967. Direction Madrid, Barcelone et Malmö, en quête des vérités qui blessent et d'un amour qui tue.
Gonzalo Gil, un avocat barcelonais mal marié, sans grande ambition, qui végète à l'ombre d'un tout-puissant beau-père, confrère renommé, reçoit un message qui va bouleverser son existence : sa soeur Laura, de qui il est sans nouvelle depuis de nombreuses années, a mis fin à ses jours dans des circonstances dramatiques. À mesure qu'il s'implique dans l'enquête, il apprend avec stupeur qu'elle est soupçonnée d'avoir torturé et assassiné un mafieux russe pour venger la mort de son jeune fils. Ce qui ne semble alors «qu'»un tragique règlement de comptes ouvre une voie sombre et tortueuse sur les secrets de l'histoire familiale et du mythe d'un père héroïque, nimbé de non-dits et de silences.
Un jeune ingénieur asturien, qui embrasse la cause communiste et part dans les années 1930 servir la révolution dans la Russie stalinienne. Quelques propos maladroits et le voilà expédié au goulag dans l'enfer de Nazino (l'île aux cannibales). Il y rencontre l'incarnation du mal absolu, en la personne de l'impitoyable Igor, et l'amour fou, avec la sublime Irina. La violence des sentiments qui se font jour dans cette île maudite soude les trois protagonistes et marque à jamais leur destin et celui de leurs descendants. Révolution communiste, guerre civile espagnole, Seconde Guerre mondiale, c'est toujours du bon côté que le père de Gonzalo traverse le XXe siècle : celui de la résistance, de la probité, de l'abnégation. C'est du moins, bien sûr, ce qu'il a toujours laissé entendre à ses enfants, subjugués et broyés par la vaillance de ce parangon de vertu, mort à la fleur de l'âge.
L'enquête qui se déroule à Barcelone, quelques décennies plus tard, sur fond de pression immobilière et de mafia russe, rebat les cartes du passé et met en lumière les paradoxes enfouis. L'occasion pour Gonzalo de déboulonner la statue du commandeur, de comprendre l'homme pour pouvoir enfin aimer le père.
Après les aventures de «La Table du roi Salomon», l'organisation secrète du Corps Royal des Quêteurs, chargée de retrouver des objets perdus du patrimoine archéologique espagnol, suit la piste d'un manuscrit volé jusqu'au Mali. Un roman érudit et trépidant qui nous plonge au coeur des trésors des bibliothèques de Tombouctou.
"Pour gagner une étape du Tour, certains cyclistes sont prêts à mourir dans des descentes suicide à plus de quatre-vingt-dix kilomètres/heure ; et je sais maintenant que d'autres sont prêts à tuer." Une enquête palpitante pour une plongée inédite dans les coulisses du circuit professionnel : les financements, les stratégies, les relations entre leaders et porteurs d'eau, les vicissitudes de corps toujours à la limite de la rupture.
L'estuaire d'Urdaibai, poumon de la Biscaye au Pays Basque (déclaré réserve de la biosphère par l'Unesco), paradis qui vit au rythme des marées, voit soudain sa tranquillité mise à mal par le meurtre inexpliqué de plusieurs femmes, âgées d'une cinquantaine d'années. Ane, une jeune inspectrice de Bilbao, férue de surf et de mythologie celte, est aux commandes d'une nouvelle unité d'élite pour résoudre l'affaire avant que la presse ne fasse souffler un vent de panique sur toute la région. L'enquête ne tarde pas à révéler que les victimes ont toutes en commun un pétale de tulipe sur le corps et une année blanche dans leur CV.
Un policier désabusé, poursuivi par les rumeurs autant que par sa propre conscience, est appelé au chevet d'une femme grièvement blessée dans un hôpital de la Corogne. Alors qu'on remonte le temps pour tirer l'écheveau qui a emmêlé leurs vies, leurs histoires (tragiques et sublimes) se percutent de plein fouet en une sorte de road movie sur une côte galicienne âpre et sauvage.
Ionah n'a jamais connu que le désert et sa mère pour seule compagnie. Il survit sans peine à la mort de cette dernière grâce à ses deux palmiers, au petit puits qui les jouxte et aux pièges à lézards. Ici il est en sécurité. Au-delà des dunes : d'innombrables dangers mais aussi le commerce des hommes. Merveilleuse fable sur le désert intérieur de chacun et sur ce qui est réellement indispensable à notre vie.
Une violoniste virtuose commande à un peintre brisé le portrait du magnat des finances qui a tué son fils. Elle veut déchiffrer sur son visage la marque de lassassin. Pour cautériser ses propres blessures, elle ouvre grand la porte de la maison des chagrins dont personne ne sort indemne. Un thriller viscéral qui conduit chaque être vers ses confins les plus obscurs.
Par lauteur de La Tristesse du samouraï (Prix du Polar Européen 2012 du Point et finaliste du prix polar SNCF 2013), déjà vendu à plus de 76 000 exemplaires en France.
Dans une Afrique encore traversée de magie et de superstition, l'épopée tragique d'un enfant soldat, victime et bourreau, innocent et coupable. Après l'enfer de Nazino et la Russie stalinienne de "Toutes les vagues de l'océan", Victor del Árbol nous plonge dans les ténèbres du coeur de Joseph Kony, le Sorcier du Nil.
Deux fillettes de onze ans traversent la pinède, comme tous les soirs, pour rentrer du collège. Elles n'arriveront jamais chez elles. Cinq ans plus tard, au fond d'un ravin, est retrouvée une voiture accidentée et le cadavre d'un homme. À ses côtés, une adolescente désorientée mais vivante : Ana, une des fillettes disparues. L'autre est-elle toujours en vie ? Qui se cache derrière cet enlèvement ? Les habitants de ce petit village enclavé des Pyrénées lutteront jusqu'à la mort pour cacher leurs terrifiants secrets. Un roman puissant, âpre et vertigineux à l'image de son saisissant décor.
Ce livre est le roman d'une vie. Celle de Simón, au rythme de Barcelone. Le petit garçon fait ses premiers pas dans le bar familial, son cousin Rico le prenant sous son aile et lui faisant voir le monde sous l'angle du merveilleux. Mais un jour, Rico disparaît. Simón doit alors se confronter à la réalité, et grandir. Et si l'existence qu'il avait menée jusqu'à présent n'était qu'un leurre ? S'il s'était perdu dans les artifices habilement mis en scène par son cousin ? Peut-être est-il aujourd'hui prêt à recommencer de zéro, cette fois-ci pour de bon... avec le roman de sa vie. La sienne, enfin.
Au coeur d'une Barcelone (é)mouvante, de la veille des Jeux olympiques d'été de 1992 jusqu'au printemps 2018, en passant par les attentats des Ramblas, le lecteur suit une génération entière racontée à travers ce personnage candide, charismatique et amoureux, à la fois Petit Prince et jeune Quichotte des temps modernes. Dans ce formidable roman d'aventures, l'auteur questionne notre rapport, si mystérieux, à la fiction depuis l'enfance.
Sestimant trahie par la liaison que son père entretient avec sa meilleure amie, une jeune fille fantasque coupe les ponts avec le Chili, à laube du sanglant putsch militaire de 1973. Vingt-huit ans plus tard, les images de lattentat du 11 Septembre à New York réactivent les souvenirs ; sans pardon, nul oubli. Un grand roman sensuel et envoûtant où les spasmes des corps répondent aux convulsions de l'Histoire.
Caché sous la table d'un banquet de mariage, un enfant joue à enregistrer les conversations des adultes avec son Mp3. Et voilà que l'on parle de sa mère disparue. Un mot suffit à déchaîner les secrets, les trahisons, les démons ; à faire table rase de l'équilibre précaire de sa famille recomposée.
Un mariage et trois égarements : Tommy, 12 ans, apprend que sa mère n'a pas succombé à une grave maladie mais s'est suicidée ; Alma, la belle-mère, se laisse séduire par un amour de jeunesse ; Juan, le père chirurgien, quitte précipitamment la soirée pour participer à la transplantation cardiaque d'un enfant du même âge que son fils et atteint de la même maladie.
En quelques instants, la vie, qu'ils croyaient ordonnée et paisible, dérape et chacun devra payer un lourd tribut à la connaissance de la vérité. Tommy décide d'enquêter sur les circonstances de la disparition de sa mère et découvre sa judaïté. Alma, cherchant dans une aventure désespérée la passion que Juan n'a pas su éveiller, réactive la douleur d'une fille mal aimée. Le chirurgien, face au décès du petit malade, réalise la terrible proximité avec la mort de tous les êtres qui lui sont chers. La cellule familiale se désagrège et chacun semble embarquer pour un voyage sans retour.
Par ces trois voix qui se répondent sans jamais s'atteindre, le lecteur pénètre dans le refoulé des protagonistes, les zones d'ombre, les non-dits, les secrets qu'ils ne peuvent partager, ce qui protège de la douleur mais sépare de la vie. Les liens se distendent comme l'histoire se tisse, par un regard de chaque instant sur chaque personnage. Tout de grâce, un regard tenu et bienveillant pour explorer leurs silences, cet espace infime que chacun porte en soi sans pouvoir le dévoiler et auquel même l'affection ne peut donner accès. Le drame, inévitable, ressoude le trio, et vient rappeler que le ciment du noyau familial repose sur le traumatisme plutôt que sur l'amour.
À la mort de son protecteur, Milena, esclave sexuelle depuis son adolescence, est traquée par les mafiosi qui l'exploitaient. Ils sont en quête d'un petit carnet noir et de ses secrets. Le quatuor à l'oeuvre dans «Les Corrupteurs» est lui aussi sur sa trace, pour dénoncer le commerce des corps et les pratiques innommables des hommes qui n'aiment pas les femmes.
ils sont deux amis, jeunes, beaux, idéalistes et désespérés comme on peut l'être à vingt ans, que londres réunit dans les années 1980.
au rythme des mélodies envoûtantes de joan baez ou bob marley, ils refont le monde dans les pubs de soho, et une poignée de convictions semblent alors suffire à décider de leur vie. entre theo, étudiant anglais en sociologie, et antonio, auréolé de sa gloire d'exilé chilien, l'attraction est immédiate. l'engagement politique de l'un dans les forces de résistance contre la dictature exacerbe la soif de liberté de l'autre - une liberté bridée par les austères années thatcher.
ils sont frères d'armes, qui se sont juré une loyauté à la vie et à la mort. l'irruption de la belle clara aura raison de leur promesse. pour gagner son amour ils se trahissent. s'ensuivent quinze ans de silence ; theo court après ses chimères. correspondant de guerre, il arpente camps de réfugiés et villes dévastées, quand, un jour, antonio, devenu le mari de clara, l'invite au chili pour le mettre à nouveau face à face avec la femme de sa vie.
Esteban arrive à Paris de sa Colombie natale le coeur gonflé d'espoir : le Quartier latin, la bohème, quel paradis pour un futur écrivain ! La réalité est plus douloureuse : la faim et la solitude rythment son quotidien, jusqu'à sa rencontre avec Paula, une compatriote, qui l'entraîne dans le monde interlope des exilés. Il y découvre l'envers de la misère : l'amitié, la sensualité et les rêves partagés.
Que se passe-t-il quand on ouvre la mauvaise porte ? Le protagoniste du roman, un Argentin "largué, mais content" sans point de chute à Madrid, décide d'utiliser la clé qu'on lui a confiée et de passer quelques jours dans un appartement vide. Il fait alors la rencontre d'un voyou violent au coeur tendre, d'une fille nue qui cherche l'amour, d'un criminel de mauvaise humeur surnommé "La Momie", d'un détective maladroit et d'un policier amoureux d'une femme à deux visages. Tous sont à la recherche d'une valise pleine d'argent et de la seule personne qui sait où elle se trouve : la propriétaire de l'appartement, qui s'est volatilisée. Un roman noir effréné et philosophique, sexuel et contemplatif, drôle et profond, dans une Madrid plus argentine que jamais.
À Mexico, un journaliste désabusé chronique l'assassinat d'une actrice de petite vertu, retrouvée dans un terrain vague. Pour atteindre les neuf cents mots réglementaires, il délaye à loisir sans se douter que par un détail en apparence insignifiant, il vient de s'en prendre au plus dangereux dignitaire de l'État et de signer son propre arrêt de mort.
- Darman a pour mission d'éliminer un traître. Ce n'est pas la première fois :
Vingt ans auparavant, il a dû exécuter un de ses amis qui collaborait avec la police de Franco. Un cabaret interlope, une salle de cinéma désaffectée, un vieil entrepôt servent de décor fantomatique à une traque crépusculaire dans un Madrid où Darman effectue une relecture périlleuse de son propre passé... - Antonio Muñoz Molina est un écrivain espagnol né en 1956. Depuis 1995, il est membre de la Real Academia Española. Nombre de ses livres ont reçu des prix, en Espagne comme à l'étranger, notamment le prix Femina étranger en 1998 pour Pleine Lune. Plusieurs de ses romans sont disponibles en Points dont Beatus Ille, Séfarade et Fenêtres de Manhattan.