Hannah Arendt est l'une des grands penseurs politiques de notre temps. On trouvera dans ce livre quatre essais qui sont autant de méditations sur la politique et la condition de l'homme dans le monde contemporain.
Dans Du mensonge en politique, l'auteure tire la leçon des documents du Pentagone, révélés en 1971 par la presse. Elle examine l'accumulation de mensonges officiels, d'obstination dans l'erreur qui a conduit les États-Unis à l'échec au Vietnam et reconstitue les mécanismes psychologiques dont les responsables politiques ont été les inventeurs et les victimes.
La Désobéissance civile contient une réflexion originale sur la question : au nom de quoi et jusqu'à quel point peut-on désobéir à l'autorité établie ? De Socrate à Martin Luther King, en passant par Thoreau, Gandhi et les objecteurs de conscience, de multiples exemples illustrent la nécessité et l'efficacité de ce qui peut être plus qu'une contestation : un témoignage et une action politique.
Sur la violence constitue le troisième essai. Ses doctrinaires, de Sorel à Fanon et à leurs épigones contemporains, sont analysés notamment au travers des mouvements étudiants.
Politique et Révolution contient des réflexions sur les systèmes politiques en Amérique et en Europe. Quel système peut assurer la plénitude de l'homme et du citoyen ?
Dans Le style Camp, Sontag tente de définir l'indéfinissable.
Le Camp, c'est une façon de voir le monde autant qu'une manière d'être. Cet art de valoriser l'artifice pourrait avoir pris corps selon Sontag pour la première fois dans Les Fourberies de Scapin, de Molière, en 1671, et autour de la figure de Louis XIV. La beauté androgyne de Greta Garbo, le film King Kong de 1933, ou encore Mozart, incarnent tous la sensibilité Camp - un mélange d'extravagance, de ludisme et de sérieux. Le Camp, en tant que subversion des normes sexuelles, est aussi une forme d'expression et un regard propre aux communautés queer.
Dans Culture et sensibilité d'aujourd'hui, Susan Sontag va plus loin encore. En théorisant notre « nouvelle sensibilité », elle suggère qu'il n'est plus possible de différencier l'art noble et l'art populaire et redéfinit la nouvelle fonction de l'art depuis la révolution industrielle. Emblématique d'une époque et de ses mouvances contestataires, ce second essai est une véritable déclaration d'indépendance par rapport à la critique traditionnelle : c'est l'un des textes critiques les plus lus et les plus influents des années 1960.
Publié à l'origine en 1964 et inclus dans son premier recueil d'essais emblématique, Against Interpretation, Le style Camp et Culture et sensibilité d'aujourd'hui ont été les premiers essais critiques à abolir les frontières entre la « haute » et la « basse » culture ; ils ont propulsé la carrière de Susan Sontag dans les années 1960. Ces essais ont initié une nouvelle façon de penser, ouvrant la voie à un tout nouveau style de critique culturelle.
Paris, début du XXe siècle. Hippolyte, un jeune homme issu d'un milieu aisé, abandonne ses études et commence à fréquenter le salon d'un couple d'étrangers, où il rencontre Frau Anders qui devient bientôt son amante. C'est à cette époque que Hippolyte fait le premier d'une série de rêves inquiétants. Il prend alors sa grande décision : au lieu d'utiliser ses rêves pour interpréter sa vie, il utilisera désormais sa vie pour interpréter ses rêves. Ceux-ci le conduiront à se lier d'amitié avec un voleur notoire, à entreprendre un périple rocambolesque dans un pays lointain et à se confronter au mythe grec auquel son prénom fait écho.
Sous la forme des mémoires d'un Candide des temps modernes, ce premier roman de Susan Sontag, propose un portrait fascinant, intelligent et acerbe d'un milieu bohème en vogue au début du siècle dernier, et révèle au monde une écrivaine unique.
Qu'est-ce que la cité ? Comment a-t-elle commencé ? Quelles ont été les phases de son développement ? Est-elle destinée à disparaître, ou notre planète se transformera-t-elle en une immense ruche urbaine, ce qui serait, pour les villes individualisées, une autre façon de disparaître ? Les besoins qui conduisirent les hommes vers ce mode d'existence recevront-ils un jour les satisfactions qu'ont pu promettre autrefois Jérusalem, Athènes ou Florence ? Est-il encore possible de construire une cité permettant à l'homme de poursuivre un développement harmonieux ? Avant de penser un nouveau mode d'existence urbaine, il faut comprendre la nature historique de la cité et l'évolution de son rôle primitif. Nous serons mieux à même alors d'envisager les décisions qui nous incombent. Il nous appartient de diriger nos efforts vers l'accomplissement de la plus profonde valeur humaine ; ou sinon de subir l'automatisme des forces que nous avons déclenchées. Par l'analyse de la formation des regroupements urbains, ce classique fait apparaître les limites démographiques, technologiques et économiques au-delà desquelles la cité ne rend plus possible la survie d'une unité communautaire. Critique d'une organisation économique qui sacrifie le progrès de l'humanité au perfectionnement des machines, l'auteur revient au souci du bien public, à la recherche d'un équilibre écologique et à la coopération sociale comme base de notre milieu de vie.
Lionel Burger, Afrikaner, chirurgien et leader communiste, aide les opprimés, dénonce la politique d'apartheid et prêche la révolution. Mais condamné à la prison à vie, il meurt dans sa cellule. Alors qu'il a tout sacrifié à son engagement politique, jusqu'à sa propre vie, Rosa, sa fille, se retrouve seule. Vient alors pour elle le temps du doute et du désarroi. En proie à une lutte intérieure, Rosa refuse de subir la fatalité familiale. Elle tente de se définir hors de l'héroïsme paternel et de mener une vie somme toute « normale ». Mais pourra-t-elle échapper à son destin de « fille de Burger » ?
Depuis que son lieutenant français l'a abandonnée, Sarah est montrée du doigt par les villageois puritains de Lyme Regis qui la jugent irrémédiablement déshonorée et menacée de folie. Seul Charles Smithson ose l'approcher, fasciné par son impénétrable mystère. Pour la voir, il brave le scandale, met en péril ses fiançailles, risquant son bonheur et bouleversant tout le village.
Le bienfaiteur est le premier roman de Susan Sontag, le premier livre qu'elle a fait paraître, en 1963.
Le héros de ce roman picaresque écrit à la première personne, seul dans sa maison, entreprend de raconter sa vie singulière en visitant le monde sans pesanteur du rêve. Amant et bienfaiteur de l'extravagante Frau Anders, ami d'un écrivain homosexuel de génie, membre d'une secte occulte, acteur de cinéma, époux d'une docile vierge provinciale, habitué des salons et des cafés, assassin manqué, Hippolyte est d'abord le chroniqueur de sa propre vie. Il ne tente rien de moins que d'exorciser les rêves qu'il a poursuivis avec avidité, sans que l'on ne parvienne jamais à savoir si le récit qu'il en fait est celui d'une vie réellement vécue ou une biographie onirique.
Par son ironie, sa cocasserie, autant que par son écriture, cette fantasmagorie rappelle certains romans de Kafka ou de Borges, mais aussi l'univers de Magritte de et Dali.
Une méthode nouvelle pour aborder la critique littéraire; théorie archétypale, théorie des mythes appuyée sur des exemples empruntés aux littératures d'Occident depuis les temps bibliques; une nouvelle Poétique; une anthropologie de l'imaginaire.