JEAN-LUC DEFROMONT
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À l'origine de ce roman insolite, il y a d'abord un souvenir d'enfance. Un petit garçon écoute, fasciné, des adultes parler d'un être surdoué, névrosé, pour ne pas dire fou, qui a réussi un exploit : Bobby Fischer. Ce nom reste gravé dans sa mémoire... Bien des années plus tard, alors qu'approche le cinquantième anniversaire de l'affrontement mythique entre Fischer et Spassky, les deux plus grands joueurs d'échecs de leur temps, Barbaglia se souvient, et ce souvenir passe à travers le filtre de sa culture. Comme tout Italien lettré, il connaît Homère sur le bout des doigts. Et un parallèle s'impose à lui : l'Américain colérique, à la personnalité et au destin hors norme, c'est Achille ; et son adversaire russe, ce fin stratège, c'est Ulysse.
Barbaglia décide alors d'écrire un texte autour de ce parallèle étonnant, et de décrire cette bataille culturelle, éthique, sociale et politique entre deux camps opposés, une Iliade moderne. Mais au-delà de l'exercice littéraire, l'auteur raconte aussi l'histoire émouvante d'un être aussi génial qu'inadapté. -
Fais de ta vie un rêve, et de ton rêve une réalité
Natascha Lusenti
- Fleuve Editions
- 20 Février 2020
- 9782265144019
"Un premier roman touchant." Aufeminin
"Une bulle de douceur et de bienveillance." Liseuse Hyperfertile
Emilia adore les bulles de savon, la couleur jaune et les poches (pour y glisser un livre). Elle aime écouter le chant de la pluie et observer les voyageurs à leur insu dans le tram.
Emilia a deux chats, Lou et Leo, l'une aphone et l'autre borgne, avec lesquels elle tente de cohabiter dans l'appartement où elle vient d'emménager.
Emilia est un peu originale, et elle n'a pas le sens de l'orientation, avec les routes comme avec les gens.
Alors dans cet immeuble où elle ne connaît encore personne, elle décide d'écrire et d'afficher chaque jour dans l'entrée des billets relatant ses pensées. Ses émotions, ses espoirs, ses habitudes, les sujets varient, mais la question vitale reste la même : et vous, quand avez-vous été heureux pour la dernière fois ?
Un jour, elle remarque sur l'un de ses messages un autocollant. Nicola, dix ans, a répondu à son appel. Grâce à cet enfant, et à Gina, la vieille dame du quatrième étage, Emilia va enfin redécouvrir ses propres richesses, et peut-être obtenir la chance de commencer une nouvelle vie. -
Un faux nom, un petit tube dans lequel sont roulés quelques dollars, de la colle pour masquer ses empreintes digitales, un gilet de sauvetage, trois boîtes de sardines, une grande bouteille d'eau, cela suffit à Fabrizio Gatti, journaliste à L'Espresso, pour se transformer en Bilal, immigré imaginaire. À partir de Dakar, il va remonter jusqu'à Tripoli, infiltré dans la route de l'émigration, afin de rentrer en Europe par la porte de Lampedusa, comme le font chaque jour des centaines de clandestins. Ce faisant, il traverse le Sahara sur des camions, rencontre des membres d'Al-Qaida, des passeurs sans scrupules, des esclavagistes nouveau modèle, et, à Lampedusa, il vit le quotidien de ces demandeurs d'asile que l'on va libérer avec une feuille d'expulsion. Feuille qu'ils se hâtent de déchirer en mille morceaux pour tenter leur chance en Italie, en France, en Allemagne...
Lucide et impitoyable, Bilal est la chronique de la plus grande aventure du troisième millénaire vécue à la première personne par l'auteur et racontée comme un récit. Ce livre exceptionnel a déjà provoqué, à sa sortie en Italie en novembre 2007, un énorme débat sur la situation des immigrés. Nous espérons ouvrir le même débat en France sur ce phénomène de société incontournable. Lauréat du Prix Terzani 2008 (le plus grand prix italien de non-fiction), Bilal a été dans les listes de meilleures ventes en Italie à sa parution à l'automne 2007.
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Luca a vingt-sept ans lorsqu'il découvre que son père est un monstre qui a séquestré et causé la mort de plusieurs petites filles dont une seule a survécu. Pour lui comme pour Laura, libérée au terme de quatorze années passées dans un container, comment se réapproprier un destin confisqué ?
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Il Bel Paese. C'est ainsi qu'on surnommait l'Italie autrefois. Mais voilà, la page de l'amabilité et de l'accueil souriant est tournée. Dans la charmante ville de Macerata, un jour de février 2018, Luca Traini saisit un pistolet et tire sur les «Nègres» qui croisent sa route. Neuf blessés. Sur son cou est tatoué le nom qu'il s'est donné: Lupo, «le loup». Son geste n'est pas un cas isolé. À Turin, sans raison aucune, on tabasse un migrant allongé sur un banc. En Calabre, au milieu des orangeraies, trois saisonniers africains sont tués à coup de feu au bord de la route. Ces épisodes n'ont pas lieu par hasard. Ce sont les signaux d'un malaise diffus qui touche «l'homme oublié», dérouté par la mondialisation: repli sur soi, peur de l'avenir, désarroi, indifférence envers le désespoir d'autrui, rage de se sentir les oubliés du bien-être proclamé. Le geste de Lupo ne fait que traduire en violence cette amertume. Il est temps de le comprendre, car ce sont nos démocraties tout entières qui sont menacées.
À l'histoire emblématique de Lupo répond une réflexion sur la montée du populisme en Occident. -
Quelle que soit notre vie, un imprévu peut la bouleverser à tout jamais. Pour Gabriele Santoro, professeur de piano, cet imprévu s'appelle Ciro, un garçon de dix ans qui surgit un jour de derrière son canapé. Comment est-il entré? Pourquoi se cache-t-il dans son appartement? Malgré lui, qui a délibérément choisi une solitude dans laquelle musique et poésie occupent une place privilégiée, il est très vite appelé à jouer un rôle de protecteur. Plus même, de père. Et ce rôle comporte des dangers certains, surtout dans cette partie malfamée de Naples où il vit depuis qu'il a quitté les beaux quartiers. Sans parler du danger qui accompagne la difficile remise en question de soi-même et des choix opérés dans son existence.
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"L'inspecteur Lojacono, accusé d'avoir frayé avec la mafia, a dû fuir la Sicile pour Naples afin d'éviter le scandale. Sa femme l'a quitté, sa fille refuse de lui parler et ses nouveaux collègues, qui le surnomment Montalbano en raison de ses origines siciliennes, le méprisent.
Il est seul au commissariat le soir où l'on signale le meurtre d'un adolescent, abattu d'une balle dans la nuque devant chez lui. Arrivé sur les lieux du crime, Lojacono rencontre la substitut du procureur, une femme de caractère, qui lui confie l'enquête. Deux autres adolescents, d'âges et de milieux sociaux différents, sont retrouvés assassinés selon le même mode opératoire peu de temps après. À proximité de chacun des corps, le meurtrier a semé des mouchoirs en papier...
Leur analyse révèle qu'ils sont imbibés de larmes. La presse surnomme aussitôt ce tueur en série « le crocodile », car comme le prédateur, il semble pleurer au moment où il tue ses victimes. Pour l'inspecteur Lojacono, cette théorie est ridicule. En revanche, le mode opératoire est assez similaire à celui d'un crocodile, qui observe sa victime, attend patiemment, sans bouger, tapi dans l'ombre. Il prépare son attaque lente, précise, redoutable. L'assassin est un homme discret, presque invisible, mais déterminé et qui ne manque jamais sa cible... Dans une Naples fébrile et pluvieuse, deux hommes solitaires vont se livrer bataille. Le flic contre le tueur. Lequel s'imposera ?"
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Roberto se rend chaque été avec sa famille à la montagne où il retrouve Mattia, son ami "à la vie à la mort", jusqu'à cet été 1981 où tout bascule. Trente ans plus tard, le père confronte post mortem le fils à ses démons, conditionnant sa succession à une troublante donation.
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Dans les années quarante, on appelait shorts des courts métrages destinés à présenter des morceaux de jazz. Il s'agissait, en quelque sorte, des ancêtres de nos vidéo-clips. Dans ce livre, constitué par une quarantaine de très brefs récits, Trevisan retrouve les thèmes qui lui sont chers et dont le compte rendu des Quinze mille pas avait pu donner un aperçu au lecteur français : le déracinement, l'horreur de la province italienne, le travail, la déréliction du monde moderne. La forme musicale des shorts permet à la fois la géométrie précise et sobre et l'improvisation bouleversante. Le monde proposé ici est détruit par le progrès et l'urbanisation sauvage. Des créatures à la dérive l'habitent - clochards, paumés, sans-papiers. Comme chez Beckett (présent dans un magnifique récit intitulé sobrement " Acteur "), l'humour jaillit du désespoir le plus profond sans garantir d'autre salut que le langage. La poésie des shorts doit beaucoup à l'étrangeté des situations et des figures. Chaque récit est un concentré d'énergie, un cri ravalé, un amorti déchirant - un pas suspendu. La traduction française offre deux récits inédits en italien: " Homme jeune en bonne santé " et " Tired of life ".
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Simone Pace a choisi de confier ses secrets à Fabrizio Gatti, lors de rendez-vous dans la basilique de San Pietro in Vincoli, à Rome. Son récit, il le déverse aux pieds du Moïse de Michel-Ange. Pourtant cet ancien policier recruté par la CIA se soucie peu de la Loi divine. Sa loi est celle que lui a dictée son maître américain: oeuvrer pour influencer les démocraties européennes. Simone, à présent retiré de ce jeu périlleux, a fait partie d'une équipe de mercenaires en quête d'émotions qui ont mené une double vie pour conduire des missions secrètes. À Bruxelles, ils ont pris part a` l'assassinat de Gerald Bull, l'ingénieur du «super-canon» de Saddam Hussein. Ils ont interféré dans l'opération Mains propres, qui a changé l'histoire de l'Italie. Ont conduit des opérations a` Paris et dérobé les codes secrets de Poutine. La liste de leurs actions est longue... Si, à un seul moment de leur vie, ils avaient emprunte´ une voie différente, le monde ne serait sans doute pas tel que nous le connaissons.
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Il existe une différence fondamentale entre aimer quelqu'un et le rendre heureux.
À plus de quarante ans, un mariage conjugué au passé, des enfants distants et une dépression à son actif, Diego Anastasi l'ignore encore.
Comme sa vie ne ressemble désormais guère à une partie de plaisir, il cherche du réconfort auprès de ses proches et fait une découverte inattendue : peu nombreux sont ceux qui désirent de prendre réellement soin de lui. Or, Diego aussi était souvent aux abonnés absents pour apporter du soutien à autrui...
Alors qu'il peine à voir la lumière au bout du tunnel, la rencontre avec un inconnu va changer la donne : et si le bien-être personnel passait par le bien-être des autres ?
Convaincu de tenir la clé de sa rédemption, Diego se lance corps et âme dans sa nouvelle mission : créer le bonheur de ses proches.
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J'ai épousé une végane ; une histoire vraie, hélas
Fausto Brizzi
- Fleuve Editions
- 12 Janvier 2017
- 9782265116719
Tout s'annonçait à merveille : une jolie rencontre, un échange de numéros et un premier dîner dans un restaurant renommé.
Lorsque Fausto se rend à ce rendez-vous galant, il a toutes les raisons d'envisager une multitude de conclusions idylliques à la soirée... Il est bien loin du compte. Choquée par ses mauvaises habitudes alimentaires, Claudia lui prédit une mort prochaine. Et le plante en pleine rue.
Elle est végane, lui un carnivore passionné : leur histoire commence mal. Afin de conquérir la dame de son coeur, Fausto est prêt à tout. Boire des cocktails insupportables pour guérir d'un rhume, se soumettre à des teintures étranges pour prévenir la chute des cheveux, jusqu'à brouter les plantes à même le pot : rien ne l'arrête.
Résultat : après des mois de torture alimentaire et de restrictions en tout genre, le bilan médical de Fausto affiche un sans-faute... Tout comme son bilan amoureux.
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Six silhouettes vues de dos. Cinq hommes et une femme aux mains attachées. Et cette légende énigmatique: Sauvons les six de Sharpeville. Parmi les dizaines d'images décorant sa chambre de petite fille, Leo se souvient de l'autocollant orange. C'est pour ces six prisonniers, pour un certain Nelson Mandela, qu'il fallait renoncer aux dessins animés du dimanche, se tasser dans la Panda familiale parmi des monceaux d'affiches politiques, défiler sous la pluie en scandant d'incompréhensibles slogans. Vingt ans plus tard, Leo s'envole pour le «pays sans nom», l'Afrique du Sud, à la recherche des silhouettes qui ont marqué son enfance. Pour elle, les six condamnés noirs feront revivre cette effroyable journée du 3 septembre 1984 où, dans le township de Sharpeville, tout a basculé.
Leonora Sartori bâtit un roman où la chronique pleine d'humour d'une enfance placée sous le signe du militantisme alterne avec un épisode poignant des années d'apartheid.
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Le dreck.
Le sale boulot. Intimider, trahir, torturer, tuer... C'est ce que David Starkman fait dans son unité spéciale, jusqu'au moment où il décide de clore ce chapitre de sa vie. Quitter Israël pour toujours. S'en aller de ce pays où, pour défendre un bout de terre, on est contraint au pire. Mais le passé ne s'abandonne pas si facilement... L'assassinat de son père, Isser Starkman, héros de l'Indépendance, le rattrape.
D'autant que dans le testament figure une étrange clause suspensive : monter sa pièce de théâtre, une pièce subversive qui a déjà fait scandale en 1946, avant la création de l'État et les grands affrontements entre Juifs et Arabes... Pour accomplir cette mission David va plonger dans la " préhistoire ", ces années 30 où tout s'est dessiné, ces années 40 où tout s'est joué. Et aussi dans sa propre histoire, les amis et les amours du passé...
À travers ce thriller étrangement actuel Mandelman retrace les rapports ambigus, faits d'attraction et de répulsion, entre les deux communautés qui se disputent la terre biblique.
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Un étrange chat aux yeux d'or aide Leila, fille d'immigrés albanais, à s'intégrer dans son nouveau collège...
Leila, 11 ans, vit dans une baraque avec sa mère, près des marécages, où sont installés d'autres immigrés. Elle n'a jamais connu son père, qui est parti avant sa naissance. Le jour de la rentrée des classes, elle arrive en retard au collège, les vêtements tachés. Son enseignante la prend aussitôt en grippe et les autres élèves se moquent de cette fille pauvre.
Pendant l'heure du déjeuner, Leila aperçoit sur le toit de l'école un étrange chat noir famélique dont les yeux couleur d'or la fixent intensément. Touchée par sa maigreur, elle grimpe sur le toit lui apporter son sandwich, ce qui lui vaut l'admiration des élèves. La chance commence alors à lui sourire...
Leila se constitue peu à peu un solide groupe d'amis, dont Fiamma, la première de la classe. Elle voit aussi régulièrement Myriam, une amie Éthiopienne de son ancienne école, à qui elle transmet tout ce qu'elle apprend en cours. Myriam n'a pas une vie facile : ses parents ont refusé son entrée au collège et lui ont fait subir une excision.
Par ailleurs, Leila recueille Fabuleuse, une petite chienne égarée. Quand son propriétaire, M. Rossi, retrouve sa trace, il fait connaissance avec la mère de Leila. Il finira par la demander en mariage, ce qui ravira l'adolescente, heureuse d'avoir enfin un père.
À la fin de l'histoire, Leila présente un exposé en classe. On y apprend alors que l'école a été bâtie sur un ancien tribunal de l'Inquisition, où se déroulaient des procès de sorcières. Le mystérieux chat noir qui hante l'école est en fait la réincarnation de l'une de ces sorcières brûlées sur le bûcher...
Justement, celui-ci est présent et, pour la première fois, Leila se rend compte qu'elle est seule à le voir. Son regard et celui du chat noir se croisent une dernière fois et celui-ci disparaît dans la lumière.
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Licia, 10 ans, aimerait recruter dans sa chorale Micaela, une petite fille tout juste arrivée du Pérou...
Licia a décidé de créer une chorale où des enfants nés en Italie ou ailleurs chanteraient des chansons du monde entier. Elle aimerait recruter Micaela, une nouvelle qui vient d'arriver du Pérou. Mais Micaela est bien trop occupée par les problèmes quotidiens que rencontre sa famille récemment immigrée pour avoir envie de rejoindre la chorale. Pleine d'énergie et d'enthousiasme, Licia ne manque pas d'idées pour lui faire oublier ses soucis...
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À l'image de Naples, écrasée par la chaleur d'un mois de mai estival, le commissariat de Pizzofalcone baigne lui aussi dans une atmosphère étouffante. En effet, l'équipe se débat avec un cas difficile : l'unique petit-fils d'un riche entrepreneur napolitain, aussi respecté que détesté, a été enlevé.
La demande de rançon ne se fait pas attendre, toutefois, entre la mère révoltée contre l'autorité paternelle, le beau-père « artiste endetté » ou la secrétaire diffamée du patriarche, tout le monde semble avoir de bonnes raisons de vouloir toucher le magot.
L'enquête, menée par Romano et Aragona, progresse à tâtons, tandis que Lojacono et Di Nardo sont chargés d'une « simple » histoire de vol dans un appartement.
À première vue, aucun lien ne semble exister entre les deux affaires.
Mais à l'instar des ruelles napolitaines, chaque découverte en fait resurgir une nouvelle.
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La collectionneuse de boules à neige
Maurizio De giovanni
- Fleuve Editions
- 12 Mars 2015
- 9782265098381
Giuseppe Lojacono ne pouvait pas espérer de plus belle mise au placard. Sa mutation à Pizzofalcone a tout d'une pénitence. Il y rejoint une équipe nouvellement constituée d'outsiders des autres commissariats de Naples. À leurs côtés, il va pouvoir exercer ses talents en toute liberté : le commissaire Palma lui fait une entière confiance et il a le soutien - et peut-être plus. - de la belle magistrate Laura Pires.
Tout ce qu'il lui faut en somme pour éprouver sa sagacité sur le meurtre de Cecilia de Santis. Une femme au coeur d'or, violemment tuée d'un coup de boule à neige. Elle qui collectionnait avec passion ces objets au kitsch désuet n'imaginait pas voir si tôt le dernier flocon se déposer au fond de l'eau calme de sa vie de femme trompée.
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Été 1977 à Leicester, Angleterre.
Lizzie Vogel, 15 ans, ne fait jamais rien comme tout le monde. Pourquoi se compliquer la vie à sortir avec des garçons, se rebeller comme la bande de punks du collège ou faire du baby-sitting quand on peut... travailler à mi-temps dans une maison de retraite ? Lizzie est persuadée d'avoir trouvé la bonne planque à Paradise Lodge. Le job idéal pour renflouer les caisses sans être embêtée. Après tout, elle a quelques notions de ce que les personnes âgées ont le droit de manger ou non. Ça devrait suffire... Mais lorsqu'elle découvre que se rendre dans une morgue fait aussi partie de ses nouvelles fonctions, sa conviction en prend un coup. C'est alors que la nouvelle tombe : un établissement rival ouvre ses portes en ville, avec un meilleur parking et des cours de « seniorobic » (l'aérobic pour... vous avez compris). S'ils ne veulent pas perdre toute leur clientèle, les employés de Paradise Lodge vont devoir s'unir et rivaliser d'ingéniosité pour protéger « leurs » vieux. Ce qui ne va pas manquer de chambouler quelque peu leur quotidien...
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Trois femmes et une fillette, Lucie qui accompagne sa tante, passent quelques jours dans une station thermale. La plus âgée, Giuseppina, est extravertie et sûre de sa beauté passée, les deux autres, Lucia et Emma, se posent mille questions, doutent des soins et d'elles-mêmes. Mais ce qui les trouble le plus ce sont les souvenirs et les secrets qui remontent dans cette parenthèse de vie.
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Ernesto Ferrero entre chez Einaudi en 1963.
Sur son bureau d'attaché de presse, se trouve un manuscrit à paraître, La Trêve, d'un certain Primo Levi. La lecture du texte foudroie le jeune homme qui devient dès lors un inconditionnel de l'écrivain. A ses yeux, celui-ci n'est pas seulement l'inégalable témoin de l'extermination des Juifs et le scrutateur de la "zone grise" mais avant tout l'exceptionnel observateur de l'être humain dont il "fixe l'horreur sans désespérer" avec un regard d'entomologiste, comme il observerait un insecte à travers un microscope.
Lui, pourtant, se défend du regard des autres, toujours discret, toujours à distance. Dresser son portrait est donc un défi, un exercice paradoxal puisque "Primo ne se mettait jamais en avant, semblable en cela à son ami Italo Calvino, qui préférait être en retrait, au second plan, et regarder le monde d'en haut, comme le Baron perché ".
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Dans un quartier délaissé de Milan, un quartier sans débouchés devenu une place forte de la drogue, Rocco, vingt ans, est chargé par la mafia de revendre de la coke, de menacer, de tuer... Un travail rentable et valorisant aux yeux des jeunes de son entourage. Seulement, le jour où son meilleur ami est froidement assassiné par ceux là mêmes pour qui il travaille, il change de camp pour devenir le repenti qui crie vengeance et justice. C'est ainsi que le procès de la mafia se met en route, un procès qui pourrait enrayer les rouages bien huilés du trafic mondial de la drogue et du crime organisé. Mais c'est compter sans la collusion entre pouvoir et mafia...
Par cette plongée subjective qui donne la parole à un repenti, Fabrizio Gatti s'attaque à une question plus que jamais d'actualité, celle de la mafia italienne devenue un acteur majeur de la criminalité internationale.
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Blue est une jeune fille solitaire et rebelle qui refuse de parler depuis que son père est mort. Blue dit qu'elle a tué un homme et une femme à l'âge de treize ans. Narratrice de ce roman, elle raconte comment elle en est arrivée là et déroule l'histoire de sa vie d'adolescente perturbée. Entre le deuil d'un père bien-aimé décédé lors d'un braquage et une mère toxicomane qu'elle déteste, Blue est en lutte permanente. Contre James, ce malfrat à l'origine de tout les malheurs, et contre le monde. Seul rempart pour s'en protéger, les pages du Magicien d'Oz, refuge dans lequel elle s'engouffre. Alors, lorsqu'elle rencontre Charlie, lui-même fasciné par cette oeuvre, un lien fort se crée.
Pour lui, elle sort de son mutisme. Jusqu'au jour où elle surprend Charlie avec sa petite amie et où l'amour se change en haine. Blue passe à l'acte.
Le lecteur croit d'un bout à l'autre à l'histoire qu'elle raconte jusqu'à ce que le retournement final lui donne une autre perspective : le texte qu'il vient de lire n'est que le produit de l'esprit délirant d'une jeune fille qui refuse de faire le deuil de son père et qui est soignée dans un hôpital psychiatrique. La narratrice n'est pas ce qu'elle dit être.
Avec un style rapide, parfois oral, des images surprenantes et justes, Solomonica de Winter réussit un premier roman fort et dérangeant.