C'est un soir de réveillon de Noël. Autour de la table, sept femmes attendent un homme. Ce sont toutes les femmes de la vie de Vittorio, un écrivain à la carrière déclinante. Sont présentes sa mère et sa soeur, mais aussi sa femme, son ex-femme et son amante, sa fille adulte et la benjamine, adolescente. Mais celui-ci ne se montre pas. Tandis que toutes s'impatientent, Lucrezia, la mère de Vittorio, reçoit un mystérieux message de son fils:quelques mots, évoquant une année sabbatique, rendent son absence d'autant plus perturbante. La disparition est annoncée, néanmoins une enquête est ouverte. Les mois passent sans que l'homme ne se manifeste. Entre-temps, un nouvel équilibre est venu régir les relations entre ces femmes:les sentiments d'hostilité qui gouvernaient leurs rapports laissent place à une complicité inattendue. Car si Vittorio était leur dénominateur commun, il était aussi la raison de leur rivalité.Dans ce roman choral, ancré dans un milieu bourgeois milanais, chaque chapitre donne la parole à l'une des protagonistes. Caterina Bonvicini joue avec les codes du roman policier dans une comédie mordante qui souligne la pression exercée par le regard des autres et les carcans imposés par la société.
Trois soeurs séparées de leurs parents, une enfance brisée par l'attente, ébranlée par le désir de retour au pays et les tentatives d'évasion.
Le « quatrième rivage », c'est cette Lybie où elles ont grandi, sous occupation italienne.
Elles s'appellent Sara, Angela, Margherita. Et en ce mois de juin 1940, les fillettes s'apprêtent à quitter leurs parents pour la première fois. Car le Duce l'a décidé. Cet été, pour trois mois, les enfants rentreront au pays pour une colonie de vacances. Seulement une fois arrivées en Toscane, au sinistre camp de Balilla, la guerre est déclarée.
Embrigadées, soumises à la propagande fasciste, les trois soeurs plongent alors dans l'enfer des grandes personnes - un enfer auquel seules les légendaires amazones peuvent rêver d'échapper...
- Je crois que j'aimerais être copiste.
- Cela consiste à copier des choses, non ?
- Probablement.
- Mais pas des actes notariés ou des chiffres, je vous prie.
- J'essaierai d'éviter.
- Essayez de voir si vous ne pouvez pas par exemple copier les gens.
- Oui.
- Tels qu'ils sont.
- Oui.
- Vous y arriverez très bien.
Qu'est-ce qu'un artiste ? Alessandro Baricco nous invite à suivre le parcours de Mr Gwyn, entre badinage et aventures cocasses. Un roman intrigant et brillant.
Après quelques années à travailler sur des bateaux de croisière, Amoresano retrouve son port d'attache. À 30 ans, ce jeune homme cultivé, diplômé, a perdu le goût de tout - de tout, sauf de déambuler dans sa ville. Naples crépusculaire, aux ruelles en dédale... Naples en feu les soirs de match... Sur ces piazzas décaties, une bière à la main, le jeune homme savoure en fumant la vacuité de l'existence... Du petit pécule amassé les jours fastes, il ne reste rien. De ses espoirs, pas grand-chose non plus. C'est alors qu'il croise cette fille, Nina, au gré de sa dérive. Et la mélancolie, d'un coup, vaut la peine d'être vécue...
Deux personnages se rencontrent à trois reprises dans un hôtel, jusqu'à ce que l'aube se lève et avec elle, la promesse d'un nouveau départ. Il est donc question d'un homme (Malcom) qui se confie à une femme plus âgée que lui, d'un portier qui aide une jeune femme à s'affranchir d'un passé violent, et d'un orphelin (Malcom) qu'une inspectrice de police cherche à protéger.
Habilement enchevêtrées, ces trois histoires donnent à voir l'incroyable étendue des talents d'Alessandro Baricco. D'autant plus que le titre n'est pas sans rappeler celui d'un livre mentionné dans le dernier roman de Baricco. Mr. Gwyn.
Un texte subtil doublé d'une brillante réflexion sur la littérature.
Valerio et Olivia grandissent ensemble dans la magnifique villa de la famille Morganti, à Bologne : Olivia est l'héritière des Morganti, de riches entrepreneurs du bâtiment, et Valerio est le fils du jardinier. Après avoir partagé une enfance de rêve, ils ne cessent de se séparer, de se retrouver, puis de se perdre de nouveau. Valerio suit d'abord sa mère à Rome quand celle-ci quitte son père. Plus tard, alors qu'ils sont étudiants, c'est Olivia qui part à Paris pour échapper aux disputes de son clan. Chacun d'eux est animé de forces centrifuges qui les empêchent de poursuivre leur relation, aussi sincère que burlesque. Valerio est ambitieux et poursuit le rêve de devenir magistrat, Olivia, elle, tente désespérément de trouver son chemin. Autour d'eux, c'est toute l'Italie berlusconienne qui tangue comme un bateau ivre et avance inexorablement vers un naufrage tragicomique.
Le pays que j'aime parcourt l'histoire italienne récente, de 1975 à 2013, à travers le destin d'un couple, d'une famille et de toute une société. Les répliques fusent dans cette cruelle comédie à l'italienne, menée tambour battant grâce au talent de Caterina Bonvicini.
Quatre garçons, une fille : d'un côté, le narrateur, le Saint, Luca et Bobby, et, de l'autre, Andre. Elle est riche, belle, et elle distribue généreusement ses faveurs. Ils ont dix-huit ans comme elle, sont avant tout catholiques, fervents voire intégristes. Musiciens, ils forment un groupe qui anime les services à l'église et passent une partie de leur temps libre à assister les personnes âgées de l'hospice.
Alors qu'elle incarne la luxure, Andre les fascine, ils en sont tous les quatre amoureux. La tentation est forte mais le prix à payer sera lui aussi considérable.
Alessandro Baricco nous offre son récit le plus personnel, à la fois peinture de l'Italie des années 1970, roman d'apprentissage et subtile réflexion sur le réel et l'idéal.
Eté 1963, dans un village des Pouilles. Primo, Mimmo et Damiano, trois garçons de douze ans, passent le temps comme ils le peuvent dans les ruelles écrasées de soleil de leur quartier. La vie n'est pas simple pour ces amis inséparables dans une Italie pauvre et conservatrice où les pères dictent leurs lois. Et lorsqu'ils quittent leur foyer, c'est pour se trouver confrontés à une bande d'ados qui s'amuse à les tourmenter et à les humilier...
Seulement, cet été-là, les trois garçons décident de ne plus se laisser faire. Ni par ces imbéciles d'ados ni par personne d'autre. Ils font un pacte, un pacte de sang, mais ils ignorent alors qu'un terrible engrenage vient de s'enclencher, qui précipitera la fin de l'été et de leur enfance.
Italie, années 1950. La jeune Ada Maria est la fille d'un couple sans amour. Lorsque sa mère meurt prématurément, elle s'occupe de son petit frère tout en s'efforçant d'ignorer sa belle-mère qui s'impose peu à peu dans la maison.
C'est dans ce quotidien en dehors du temps, rythmé par la couleur des frondaisons, la succession des naissances et des deuils, que l'Histoire fait irruption. Un jour, Ada Maria aperçoit un homme dans le bois avoisinant le village : c'est un Allemand, reclus dans une cabane depuis la fin de la guerre. De leur amour naîtra une petite fille aux yeux clairs et à la peau diaphane, Magnifica, changeant à tout jamais le destin tranquille auquel Ada Maria se croyait livrée.
Après une jeunesse turbulente, Piero Rosini, fils de la bonne bourgeoisie romaine, s'est assagi, marié et converti au catholicisme. En attendant de fonder une famille, Piero s'astreint à une abstinence sexuelle aussi purificatrice pour l'esprit que douloureuse pour un homme irrésistiblement attiré par les femmes. Il travaille désormais dans une maison d'édition qui défend l'orthodoxie chrétienne la plus intransigeante et s'apprête à publier un livre - Jean Paul II, le pape juif - qui prétend dévoiler les origines juives du souverain pontife, coupable à ses yeux d'avoir dévoyé la pureté du message évangélique.
C'est alors qu'à la suite d'une rencontre, Piero voit ses certitudes remises en question. Ayant besoin de faire le point sur son existence, il décide bientôt de s'installer à Paris pour le compte d'une filiale de sa maison d'édition italienne. Paris, où de nouvelles rencontres ébranlent sa vision du monde - en particulier celle de la sensuelle Clelia, la nièce juive d'un riche propriétaire immobilier, Leo, pour qui il accepte de travailler. Ensorcelé par Clelia, séduit aussi par le discours et l'intelligence de Leo, Piero finit par se convaincre qu'il a fait fausse route jusqu'alors. Mais la publication du livre sur Jean Paul II, dont il n'a rien dit à ses nouveaux amis, vient changer la donne.
Rythmé par de multiples rebondissements et peuplé de formidables personnages secondaires, Histoire de mon innocence est construit autour du dilemme que vit Piero Rosini, personnage complexe, à la fois velléitaire et attachant, en permanence écartelé entre l'appel de la chair et celui de l'esprit. À travers lui, c'est en creux l'homme d'aujourd'hui, tiraillé entre la satisfaction immédiate de ses désirs et son aspiration à s'élever moralement, que questionne Francesco Pacifico avec profondeur et humour.
Chaque matin, Lucio déguste un beignet dans la boutique d'Oscar, son beau-père. Un instant privilégié, sa madeleine de Proust secrète. Il ne faudrait pas que Paola, sa femme, le démasque. Quoique maintenant, cela n'a plus grande importance. Son aventure extraconjugale n'est pas passé inaperçue et elle l'a mis à la porte.
Et comme un malheur n'arrive jamais seul, Lucio apprend alors qu'il est atteint d'une grave maladie. Il ne lui reste plus que cent jours à vivre et tant de choses à faire. Cent jours pour reconquérir Paola, la femme de sa vie. Cent jours pour devenir meilleur, et offrir de beaux souvenirs à ceux qu'il aime. Cent jours pour vivre. Et devenir enfin un homme heureux.