Classique de la littérature américaine, ce texte bouleversant raconte l'enfance de Norman Maclean dans les Rocheuses, au sein de paysages magnifiques dont chaque relief transforme en profondeur les êtres qui y vivent. La famille et la nature apparaissent comme des piliers originels de Norman et Paul, le frère adoré, pêcheur hors pair, irrésistible mauvais garçon. Un dialogue silencieux s'instaure avec les rivières et les montagnes, qui apprennent plus que les mots eux-mêmes. Avec un talent et une poésie exceptionnels, Maclean capture la lumière bénie des jours disparus. Adapté au cinéma par Robert Redford (sorti en France en 1993), ce récit iconique a marqué plusieurs générations d'écrivains et de lecteurs dans le monde entier.
Une journée dans la vie d'une femme. Vivant dans la haute société anglaise, au lendemain de la Première Guerre mondiale, l'héroïne s'interroge sur ses choix - pourquoi n'a-t-elle pas épousé l'homme qu'elle aimait vraiment, qui lui rend visite ce jour-là? -, ses souvenirs, ses angoisses - pourquoi est-elle si frappée par la mort d'un ancien militaire qui ne s'est pas remis de la guerre, pourtant un parfait inconnu pour elle? Crise existentielle qui mène à un dédoublement de personnalité, aux portes de la folie. Ce grand monologue intérieur exprime la difficulté de relier soi et les autres, le présent et le passé, le langage et le silence, mais aussi de se reconnaître soi-même. Comment s'émanciper du carcan social, comment assumer son identité? Publié en 1925, Mrs Dalloway est le chef-d'oeuvre de Woolf et l'un des piliers de la littérature du XX? siècle. Dans ce roman poétique, porté par la musique d'une phrase chantante et d'une narration incisive, les impressions deviennent des aventures.
Pendant l'été 1944, à Newark, Bucky Cantor, un jeune homme de vingt-trois ans, anime un terrain de jeu. Lanceur de javelot, haltérophile, il a honte de ne pas prendre part à la guerre en raison de sa mauvaise vue. Mais voici qu'une épidémie de polio provoque des ravages parmi les enfants qui jouent sur le terrain. Elle lui offre l'occasion d'éprouver son sens du devoir alors que l'incompréhension, la panique et la colère grandissent dans la petite communauté.
Philip Roth décrit, avec tendresse mais aussi un cruel réalisme, nos réactions face aux tragédies, le jeu des circonstances sur nos vies.
Nous sommes en 1951, seconde année de la guerre de Corée. Marcus Messner, jeune homme de dix-neuf ans, intense et sérieux, d'origine juive, poursuit ses études au Winesburg College, dans le fin fond de l'Ohio. Il a quitté l'école de Newark, dans le New Jersey où habite sa famille. Il espère par ce changement échapper à la domination de son père, boucher de sa profession, un homme honnête et travailleur, mais qui est depuis quelque temps la proie d'une véritable paranoïa au sujet de son fils bien-aimé. Fierté et amour, telles sont les sources de cette peur panique. Marcus, en s'éloignant de ses parents, va tenter sa chance dans une Amérique encore inconnue de lui, pleine d'embûches, de difficultés et de surprises.
Indignation, le vingt-neuvième livre de Philip Roth, propose une forme de roman d'apprentissage : c'est une histoire de tâtonnements et d'erreurs, d'audace et de folie, de résistances et de révélations, tant sur le plan sexuel qu'intellectuel. Renonçant à sa description minutieuse de la vieillesse et de son cortège de maux, Roth poursuit avec l'énergie habituelle son analyse de l'histoire de l'Amérique - celle des années cinquante, des tabous et des frustrations sexuelles - et de son impact sur la vie d'un homme jeune, isolé, vulnérable.
Après onze ans de réclusion volontaire dans la campagne du Massachusetts, Zuckerman remet les pieds à New York, pour une intervention bénigne mais qui le renvoie à sa déchéance physique.
Dans la ville accablée par la réélection inattendue de George W. Bush, trois rencontres vont bouleverser ses plans : Amy Bellette, vieillie et presque mourante, elle qui, dans l'éclat de sa jeunesse, fut la muse de E. I. Lonoff, son mentor ; Richard Kliman, jeune arriviste insupportable qui le harcèle parce qu'il veut révéler les secrets de Lonoff ; et puis, surtout, un jeune couple d'écrivains avec qui il envisage un échange de maisons.
Et voilà Zuckerman, qui se croyait immunisé, en proie à un dernier coup de foudre. Pour Jamie, la très charmante jeune femme du couple. Va-t-il passer à l'acte ? Ou se servir de ce dernier amour pour écrire encore - traduire dans une fiction les fantasmes qu'il lui inspire ?
Pour Simon Axler, le personnage principal du nouveau livre de Philip Roth, tout est fini. Il fut l'un des plus grands acteurs de sa génération. Il a maintenant soixante ans passés, et il a perdu son talent, sa magie, sa confiance en lui. Falstaff, Peer Gynt, Vania, ses plus grands rôles : il n'en reste rien, du vent. Quand il monte sur scène, il se sent incapable de jouer, d'entrer dans la peau d'un autre. Sa femme l'a quitté, son public aussi, son agent ne parvient pas à le convaincre de remonter sur les planches.
Au milieu de cette crise terrible et inexplicable se produit un nouvel épisode qui traduit son besoin de compensation. Voici Simon Axler saisi d'un désir érotique violent, qui, loin de le conduire au réconfort espéré, va au contraire provoquer une fin inattendue et très noire.
Au cours de ce voyage dans les ténèbres, raconté avec la maestria habituelle à Philip Roth, ce sont toutes nos illusions qui sont démolies, qu'elles touchent au talent, à l'amour, au sexe, à l'espoir ou à notre réputation en société.
Le rabaissement est le trentième livre de Philip Roth.
Anthony et Gloria, beaux, jeunes et doués, forment un couple obsédé par l'argent, prêt à tout pour recueillir la fortune de leur grand-père milliardaire, ancien «requin» de Wall Street. Dans l'atmosphère insouciante du New York de 1914, dans la frénésie de l'ivresse, la mélancolie des fêtes luxueuses, l'amour de ces deux jeunes «dieux», qui ressemblent étrangement à Fitzgerald et Zelda, se dégrade lentement...
Deuxième roman de Fitzgerald, Beaux et damnés est l'histoire d'un couple à la dérive. Et le portrait mordant d'une société en proie aux mirages de la consommation.
[...] au pays de Galles, l'eau du robinet a meilleur goût ; il se dégage de la terre humide une puissante odeur ; les nuages sont plus vastes ; les oiseaux viennent plus près.À la mort soudaine de sa mère, Eve Green, petite fille rousse et espiègle, est recueillie par ses grands-parents dans un village au coeur du pays de Galles. Un univers beau mais sauvage, où elle doit faire face au mépris et à la méfiance. Et lorsqu'une enfant disparaît mystérieusement, la vie des villageois bascule : enquête, soupçons et mensonges deviennent leur quotidien.Vingt ans plus tard, enceinte de son premier enfant, Eve remet en place, dans la sérénité et dans l'amour, le puzzle de son existence ; et il en surgit ce magnifique conte d'innocence perdue, de paix et de bonheur retrouvés, de mystères résolus.
Grande dépression, Albany, État de New York.
Francis Phelan est un homme perdu, un vagabond, un alcoolique, qui, après avoir abandonné sa famille, revient au bercail. Mais alors qu'il tente de reprendre le dessus, il est assailli par les fantômes d'un temps maudit, par toutes ces âmes qu'il a blessées et qui lui demandent des comptes...
« Francis voyait la rue qui s'ouvrait devant lui : Pearl Street, la principale artère de la ville, une ville qui avait été sa ville, et qu'il avait perdue à jamais. Les commerces avec leurs façades lui faisaient un drôle d'effet, tout avait tellement changé, il y en avait plein de nouveaux, des magasins dont il n'avait jamais entendu parler avait fait faillite. Certaines choses n'avaient pas bougé : Whitney's, Myer's, la vieille First Church qui surplombait Clinton Square, la bibliothèque Pruyn. Et, tandis que Francis marchait, les pavés se transformaient en granit, les maisons en magasins, la vie devenait vieille, mourait, se renouvelait, la vision de ce qui avait été et celle de ce qui aurait pu être venaient se rejoindre dans un oeil qui n'était en fait pas en mesure de se rappeler l'une ni de déchiffrer l'autre. Qu'est-ce que tu donnerais, Francis, pour n'être jamais parti ? »
Norman Maclean, l'auteur de «La Rivière du sixième jour», raconte ici l'été de ses dix-sept ans. Le jeune garçon fait partie d'une équipe de gardes forestiers chargés de parer aux risques d'incendie en montagne. En fin de saison, tout le monde, y compris les mulets, redescend à Hamilton, Montana, et... la ville n'a qu'à bien se tenir. Une tempête de neige en plein mois d'août. Un serpent à sonnettes, un cuisinier antipathique grand escamoteur de cartes, un « bordel ambulant », et une partie de poker qui tourne en bagarre, tels sont quelques-uns des ingrédients de ce récit épique dans la grande tradition de Mark Twain et des conteurs de l'Ouest américain.
C'est en bonne compagnie que Nick Hornby a mis l'humour à l'honneur ! Sous les plumes d'écrivains vedettes comme Helen Fielding, Irvine Welsh, Melissa Bank, Robert Harris ou Zadie Smith, douze voix content tour à tour leurs tribulations intimes : d'une matonne chargée de nourrir les condamnés à une femme coincée dans sa salle de bains en passant par les réflexions d'un chien, un recueil original et truculent qui renoue avec l'art de la conversation intérieure.
Moïra se rend tous les jours au chevet de sa soeur cadette, qu'une chute, cinq ans auparavant, a plongée dans le coma.
Année après année, la lassitude gagne Moïra, qui ne se pardonne pas d'avoir été une soeur lointaine. Comme pour rattraper le temps perdu, elle retrace devant la jeune fille inconsciente son existence de fille sauvage et revêche, sensible pourtant, une vraie " fille de la mer " et des vents glacés des Cornouailles.
«Jimbo en Enfer» et «Jimbo au Purgatoire» sont considérés comme des oeuvres culte de la BD outre Atlantique. Leur publication en France (regroupée en un volume, tête bèche) s'inscrit dans la lignée d'oeuvres majeures du 9ème art telles que Ivan Brunetti ou Mark Beyer. À la fois passionné de culture underground et d'histoire de l'art, Gary Panter a lu avec délectation la «Divine Comédie» de Dante et en propose une adaptation qui oscille en permanence entre hommage et irrévérence. Son personnage fétiche, Jimbo, un punk un peu simplet coiffé en brosse, se trouve plongé dans cet univers apocalyptique où il chemine avec Valise, son fidèle compagnon de voyage. En chemin, il croise pêle-mêle, des minotaures, des punkettes droguées, des ovnis, des robots géants... Cette atmosphère de perdition illustrée par des paysages de science-fiction comme Gary Panter excelle à les dessiner, offre un jeu littéraire brillant, un véritable festival visuel, profondément stimulant. Un projet extravagant à découvrir enfin.
* On savait que les Américains avaient pris l'habitude de gérer les problèmes
de leur vie quotidienne à l'aide de guides pratiques en tout genre. Mais
personne n'avait imaginé, avant Lorrie Moore, d'en faire le sujet d'une fiction
ironique. En neuf nouvelles grinçantes, l'auteur dissèque les programmes de vie
quotidienne que des Américains mettent au point à l'aide de guides pratiques
proposant de devenir écrivain, de prendre un nouveau départ... * Lorrie Moore
est née en 1957 à New York. Professeur de littérature anglaise à l'université,
elle est notamment reconnue pour ses nouvelles drôles et poignantes.
Dans le Southside de Minneapolis, un quartier rongé par la misère, Simon, un jeune Indien, sort de prison où il a purgé une peine de dix ans pour le meurtre de son frère. Il lui faut maintenant retrouver une place parmi les siens et prendre un nouveau départ. Mais ce dont rêve avant tout Simon, c'est de réconcilier passé et présent. Il se met alors en quête d'une impossible rédemption...
« Treuer nous montre du doigt cette immense et impitoyable Amérique qui (...) donne sa chance aux uns et brise les rêves des autres. Sous sa plume, le chant de ces derniers résonne longtemps dans la mémoire. Little était une promesse ; Comme un frère son accomplissement. »
Bruno Corty, Le Figaro littéraire
Quand on a la chance d'être né, avec son frère, dans le Montana, pays des rocheuses et des grandes rivières à truites de l'Ouest américain, la pêche à la mouche, c'est un peu comme le tir à l'arc pour les Japonais : une leçon de vie, une façon méticuleuse d'ajuster ses gestes et de participer à la beauté du monde.
Cela prend du temps, de la patience - comme toute forme de perfection. Le frère du narrateur était, dans les années 30, un magnifique lanceur qui semblait prendre les poissons au lasso. C'était aussi un mauvais garçon, un joueur de poker imprudent que sa famille aimait sans le comprendre. Cette précision et ce talent qu'il faut pour tromper un animal aussi malin que la truite, Norman Maclean les a pour capturer dans son récit la lumière bénie des jours disparus qui, à jamais vous hantent.
Ce récit est devenu un classique. En 1991, Robert Redford signe son adaptation cinématographique sous le titre Et au milieu coule une rivière.