Voici l'histoire que raconteraient les maisons si elles pouvaient parler, ce qu'elles révéleraient des vies, des amours et des disputes, des élans et des chutes de ceux qui les ont habitées.À travers les lieux dans lesquels il a vécu, ceux qu'il a fantasmés, ou ceux parfois métaphoriques qu'il a imaginés, se dessinent le portrait kaléidoscopique d'un homme né au milieu des années soixante-dix, mais aussi l'histoire de son pays, de la mort de Pasolini à l'enlèvement d'Aldo Moro, événements marquants d'une Italie en mutation.Andrea Bajani joue avec le silence apparent des maisons pour narrer avec une précision poétique les histoires qui composent l'essence même d'une vie. De Rome à Turin, de Paris aux paysages montagneux des Alpes, ce carrousel de maisons défile, aléatoire, charriant en même temps que son lot de souvenirs une profonde réflexion sur la mémoire et le temps.
Le 6 avril 1917, à la pause déjeuner de l'usine de munitions Doyle & Walkers, à Sheffield, Royaume-Uni, Violet Chapman, ouvrière, prise d'une inspiration subite, donne un coup de pied dans l'espèce de balle qui se trouve au milieu de la cour en brique rouge de 330 pieds de long par 240 pieds de largeur.
Aussitôt, les dix autres femmes présentes lâchent leurs casse-croûtes et sautent du muret où elle étaient assises en rang d'oignons pour se mettre à courir elles aussi.
Ce simple coup de pied aurait pu les tuer. Car la balle est un prototype de bombe légère destinée à calculer la trajectoire de chute, avant de massacrer l'ennemi. Mais la bombe n'explose pas. C'est leur coeur qui le fait. Ce coup de pied vient de leur sauver la vie, à toutes.
Elles jouent pendant plus d'une demi-heure.
Et recommencent le lendemain. Et encore, et encore.
Jusqu'à jouer dans un vrai stade, jusqu'à affronter des professionnels !
Jusqu'à ce que les hommes - patron, chéris, papas - mettent leur veto à cette passion, à cette obsession, à cette libération.
11 septembre 1844, apparition. Heyum Lehmann arrive de Rimpar, Bavière, à New York. Il a perdu 8 kilos en 45 jours de traversée. Il fait venir ses deux frères pour travailler avec lui.
15 septembre 2008, disparition. La banque Lehman Brothers fait faillite. Elle a vendu au monde coton, charbon, café, acier, pétrole, armes, tabac, télévisions, ordinateurs et illusions, pendant plus de 150 ans. Comment passe-t-on du sens du commerce à l'insensé de la finance ? Comment des pères inventent-ils un métier qu'aucun enfant ne peut comprendre ni rêver d'exercer ?
Cette épopée familiale, économique et biblique, qui a reçu le prix Médicis - essai et le prix du Meilleur livre étranger - fiction, nous entraîne au coeur de l'histoire du capitalisme en nous contant une certaine histoire de l'Amérique.
« Ma mère m'a légué un mot de son dialecte qu'elle employait pour décrire son état d'esprit lorsqu'elle éprouvait des impressions contradictoires qui la tiraillaient et la déchiraient. Elle se disait en proie à la frantumaglia. » Écrivaine légendaire dont l'identité est tenue secrète, Elena Ferrante lève ici une part du mystère qui l'entoure. Au fil des lettres et entretiens qui composent ce livre, l'autrice de L'amie prodigieuse évoque les thèmes qui lui sont chers - l'écriture comme tentative de recomposition d'une intériorité morcelée, la complexité d'être femme, son enfance dans les rues périlleuses de Naples - mais aussi ses influences littéraires et l'incroyable succès de ses romans. Intime et passionnant, voici l'autoportrait d'une romancière à l'oeuvre.
Alba Donati menait une vie trépidante. Son travail dans l'édition la comblait, lui permettant de rencontrer des auteurs de premier plan. Pourtant, à la cinquantaine, elle décide de tout quitter pour réaliser son rêve d'enfant : retourner à Lucignana, le village de Toscane où elle est née, et ouvrir sa librairie dans une jolie cabane à l'orée des bois, sur la colline.
Avec seulement 180 habitants dans tous les environs, son entreprise semble vouée à l'échec commercial. Ouverte en 2019 grâce à un financement participatif, la librairie affronte d'abord un incendie qui la détruit en partie, puis, juste après, les restrictions du confinement. C'est alors que s'organise autour d'Alba un étrange et vertueux mouvement de solidarité. Famille recomposée d'amoureux des livres ? Intelligence collective ? Attrait pour la beauté du lieu ? Désir profond et partagé de bénévolence et de bénévolat ? Au fil du temps s'érige une « zone à défendre » poétique. Laisser disparaître une librairie à peine née ? Plutôt mourir !
À treize ans, la narratrice apprend brutalement qu'elle n'est pas la fille de ceux qui l'ont élevée. Enfant unique, choyée, elle doit quitter la ville où elle a grandi pour être rendue à sa famille biologique. Dans son nouveau foyer, au village, il lui faut désormais partager une chambre et de maigres repas avec une soeur et quatre frères. Pauvreté, violence, usages, dialecte : tout, ici, lui est incompréhensible. « Orpheline de deux mères vivantes », elle ne sait plus qui elle est. Car, finalement, de qui est-on l'enfant ? Pourquoi ses parents adoptifs l'ont-ils abandonnée ? L'amour fraternel de Vincenzo et d'Adriana pourra-t-il dissiper ses doutes et sa détresse ?
Chaque été, Teresa passe ses vacances chez sa grand-mère, dans les Pouilles. C'est là qu'elle rencontre Nicola, Bern et Tommaso, « ceux de la ferme d'à côté ». Fascinée par Bern, elle n'hésitera pas à épouser ses idéaux au sein d'une communauté fondée sur le respect de la nature et le refus du monde matérialiste, à l'image de la génération des années quatre-vingt-dix, tiraillée entre le besoin de transgression et la soif d'appartenance, tendue vers l'avenir, avide de tout, y compris du ciel. Un adieu à la jeunesse, un bouleversant roman d'amour et d'amitié.
« Inutile de le nier, je suis comme les bêtes : je sens l'air du temps. ».
Le 23 mars 1919, le groupuscule Faisceaux de combat est constitué à Milan par Benito Mussolini, un obscur journaliste et activiste.
Le 3 janvier 1925, désormais chef du gouvernement italien, le même Mussolini assume ses responsabilités dans l'enlèvement et l'assassinat d'un député qui s'était opposé à lui au Parlement.
C'est le début du régime fasciste.
Il a fallu seulement six ans à cet agitateur populiste et sans scrupule pour devenir le dictateur charismatique qui fascine tout un peuple.
Le romancier italien Antonio Scurati a reconstitué minutieusement les faits et gestes de l'ascension du Duce sous la forme d'une fiction, et l'a confrontée à un choix de documents historiques - correspondances, articles de journaux, extraits de discours, affiches.
Ces deux récits alternent en courts chapitres et se répondent de manière vertigineuse. C'est l'Histoire qui s'écrit sous nos yeux, comme si nous en étions les contemporains, et que l'on redécouvre avec curiosité.
M, l'enfant du siècle est une tentative passionnante, vivante et neuve, de raconter notre Histoire.
« JE SUIS L'ITALIE, JE SUIS LE FASCISME, JE SUIS LE SENS DE LA BATAILLE, JE SUIS LE DRAME GRANDIOSE DE L'HISTOIRE. » Février 1925. Depuis trois ans, Benito Mussolini a obtenu les pleins pouvoirs. Il règne en maître incontesté sur l'Italie. À la tête du Parti national fasciste, il a évincé ses principaux rivaux. Adoubé par le roi d'Italie et le pape Pie XI - pour qui il est « l'homme de la providence » -, le Duce suscite l'adoration du peuple qui reconnaît en lui une force irrésistible. De 1925 à 1933, ce roman raconte les huit années pendant lesquelles la mécanique implacable du fascisme étouffe les derniers sursauts de la démocratie et propulse l'Italie dans une guerre coloniale violente en Libye.
Dans ce deuxième tome, un récit puissant et des archives passionnantes se répondent d'un chapitre à l'autre.
Antonio Scurati restitue avec brio l'ascension de Mussolini, cet autocrate féroce, bourreau de travail, qui ne craint pas de forcer le destin en proclamant : « Mon successeur n'est pas encore né. »
Après "J'ai volé la pluie", très remarqué par la critique, ce roman écrit par la talentueuse Elisa Ruotolo nous fait entendre la voix d'une femme corsetée par le milieu traditionnel dans lequel elle a grandi et dont la vie, à la faveur d'une rencontre, va irrémédiablement basculer, en la poussant à affronter ses propres désirs.
Elle aime la photo, il est passionné par les mathématiques. Elle se sent exclue du monde, il refuse d'en faire partie. Chacun se reconnaît dans la solitude de l'autre. Ils se croisent, se rapprochent puis s'éloignent, avant de se frôler à nouveau. Leurs camarades de lycée sont les premiers à voir ce qu'Alice et Mattia ne comprendront que bien des années plus tard : le lien qui les unit est indestructible.
Ippolito tapait à la machine les mémoires que leur père dictait en se réjouissant du bon tour qu'il jouait au roi, à Mussolini et aux « crapules » fascistes.
Concettina ne cessait de changer de fiancé, et Giustino disait à Anna qu'elle était trop laide pour pouvoir songer à se marier un jour. Tous les quatre recevaient de grandes boîtes de chocolats d'un ami de leur père, Cenzo Rena.
Et des cartes postales que madame Maria glissait dans le cadre d'un miroir en se rappelant les grands hôtels qu'elle avait fréquentés avec leur grand-mère du temps où celle-ci était riche. Ils observaient leurs voisins de derrière la haie :
Les trois enfants, le vieux monsieur et maman chérie. Un jour, ces années-là, celles de l'adolescence et de la guerre, constitueraient tous leurs hiers.
Kurt O'Reilly est expert en probabilités:il occupe un poste important dans un institut de statistiques à Londres. Or, depuis quelque temps, pas un jour ne s'écoule sans qu'une série d'événements lui apporte un lot d'avantages inespérés. Mais pour cet esprit cartésien l'improbable n'a pas de place, et cette chance irrationnelle qui s'abat sur lui est aussi agaçante qu'inquiétante. Bien décidé à comprendre ce qu'il lui arrive, il consulte des professionnels variés. Thérapeutes, chamanes, conseillers en tout genre vont mettre Kurt sur la voie d'un étrange complot céleste. Parviendra-t-il à se défaire de cet alignement des planètes et à retrouver la part d'inconnu qui lui semble être le fondement de toute humanité?Derrière ses allures de fable usant de l'absurde, Une chance insolente offre une lecture fine de notre société. Distillant un suspense en sourdine et une ironie omniprésente, Fabio Bacà compose un roman singulier aux accents philosophiques. Il se moque de nos habitudes modernes, de nos obsessions de contrôle, et dessine un subtil éloge du risque, de l'imprévu.
Dans un bourg proche de Turin, durant les années 1940, celles de la guerre et de l'après-guerre, quelques familles de la bourgeoisie piémontaise se croisent dans une paisible cohabitation. Leur petite communauté assigne a` chacun un rôle déterminé et des aspirations convenues. L'occupation favorite des uns et des autres consiste a` «enterrer ses pensées» pour laisser place a` d'insignifiants commentaires sur un quotidien étriqué et répétitif. Un environnement étouffant pour les plus jeunes parmi lesquels se trouve l'invisible narratrice de ce récit distancie´, Elsa. Étrangement absente de ces histoires familiales, elle sort soudain de l'ombre, révélant un visage jusque-là inconnu de tous, comme du lecteur.
Coupable d'abus de pouvoir et de chantage, l'inspecteur Denis Carbone a été relégué au commissariat de Pausilippe, le quartier le plus chic, mais aussi le plus calme, de Naples. Pour tromper son ennui, il partage depuis dix ans son temps libre entre cuites retentissantes et planques devant le domicile de son ancienne compagne. Or, voilà qu'une riche et séduisante quadragénaire est retrouvée sans vie au pied de sa villa, où elle vivait seule et recevait des amants. S'agit-il d'un suicide ou d'un meurtre ?
Chargé de l'enquête, Carbone sent renaître en lui le flair du flic brillant qu'il a été. Mais la hiérarchie l'oblige étrangement à collaborer avec Tagliamonte, intransigeant chef de la PJ, à l'origine de sa chute. N'ayant plus rien à perdre, il décide de tout mettre en oeuvre pour supplanter son rival et mener son enquête à bon terme.
Calabre, milieu du xixe siècle. L'enfance de Maria Oliviero est bercée par la misère et la pauvreté, dans une famille où l'amour se tapit et où la liberté ne connaît pas de visage. Sa mère est tisserande, son père journalier, ensemble ils peinent à subvenir aux besoins de leurs quatre enfants.
Un événement inattendu va alors bouleverser l'enfance de Maria et l'équilibre de la fratrie. Teresa, l'aînée que l'on avait confié à une riche famille dans l'espoir de lui offrir un avenir meilleur fait son retour à la maison après le décès brutal de ses parents adoptifs. Méprisante et détestable, l'adolescente promet à Maria de lui gâcher la vie. Victime des caprices de son aînée, celle-ci est très vite envoyée chez sa tante Maddalena qui l'éduquera à la solitude et esquissera pour elle les prémices d'une vie au coeur des montagnes dans la vallée de la Sila. C'est le début d'une rivalité sans fin entre les deux soeurs qui marquera considérablement la vie de Maria.
La jeune femme découvrira l'amour et la passion auprès de son mari Pietro, dont les idéaux le porteront à s'engager en faveur de l'unité italienne aux côtés de Garibaldi, mais également le cri de la violence et de la trahison. Malgré les tentatives assidues de Teresa de la réduire à néant, Maria est forte, elle ne fléchit pas.
La vengeance mûrit, en elle tout explose, elle devient alors Ciccilla, l'indomptable brigantessa dont le destin et le nom, bien au-delà de la vallée, seront bientôt connus dans toute l'Italie.
1493. Léonard de Vinci travaille au cheval de bronze promis à Ludovic le More, duc de Milan, pour honorer son père Francesco Sforza. Quand un cadavre est retrouvé dans la cour du château, le Seigneur fait appel au génie de Léonard, comptant sur ses connaissances en anatomie et son intuition pour éloigner les soupçons de peste et démasquer le jeu d'intérêts croisés des Este et du roi de France. Un roman historique plein d'invention, un voyage surprenant dans une des périodes les plus fascinantes de l'histoire italienne : la Renaissance.
Depuis le jour de sa naissance, la vie est une guerre pour Sofia. Une guerre qu'elle mène contre ses proches, contre le monde entier. Inquiète, excentrique, débordante, insaisissable, Sofia est toujours habillée en noir.
Et son humeur aussi. Pourtant elle fascine tous ceux qui l'approchent. De Milan à Brooklyn, leurs paroles dessinent le portrait de cette rebelle et, en filigrane, celui d'une société qui depuis la fin des années 70 cherche ses repères. De gentils ghettos résidentiels s'installent en bordure des villes, la politique perd de son aura, la liberté individuelle est le nouveau Graal...
Mais Sofia, fille unique de la bourgeoisie ordinaire, trace son chemin.
Résolument.
Avec une écriture qui décortique les personnages et les émotions, Paolo Cognetti compose un roman-mosaïque fort et troublant qui a déjà conquis l'Italie.
Giorgia et Filippo vivent ensemble dans la banlieue de Milan. Filippo a renoncé à une carrière de journaliste pour reprendre le bar de ses parents. Giorgia, qui souffre de troubles psychiques, a abandonné ses études et travaille dans un supermarché. Agrippés l'un à l'autre, ils attendent patiemment qu'une meilleure version de leur vie commence. Mais tout bascule le jour où la jeune femme rejoint la troupe de Mauro, son ancien professeur de théâtre : le soir de la première, Giorgia perd définitivement la tête. Mauro et Filippo font alors alliance pour la soutenir. Tour à tour complices et rivaux, ils ont l'idée de la soumettre, pour la guérir, à un « exercice » particulièrement risqué, initiative qui les conduira tous les trois sur des chemins imprévus...
Trina s'adresse à sa fille, Marica, dont elle est séparée depuis de nombreuses années, et lui raconte sa vie. Elle a dix-sept ans au début du texte et vit à Curon, village de montagne dans le Haut-Adige, avec ses parents. En 1923, ce territoire autrichien, annexé par l'Italie à la suite de la Première Guerre mondiale, fait l'objet d'une italianisation forcée : la langue allemande, qu'on y parle, est bannie au profit de l'italien. Trina entre alors en résistance et enseigne l'allemand aux enfants du bourg, dans l'espoir aussi de se faire remarquer par Erich, solitaire aux yeux gris qu'elle finira par épouser et dont elle aura deux enfants, Michael et Marica.Au début de la guerre, tandis qu'Erich s'active dans une farouche opposition aux mussoliniens et au projet de barrage qui menace d'immerger le village, la petite Marica est enlevée par sa tante, et emmenée en Allemagne. Cette absence, vive blessure jamais guérie chez Trina, sera le moteur de son récit. Elle ne cachera rien des fractures apparaissant dans la famille ou dans le village, des trahisons, des violences, mais aussi des joies, traitées avec finesse et pudeur.
Dans l'obscurité d'un village sarde, une silhouette drapée d'un châle longe les murs, pénètre dans une maison un instant, puis disparaît tel un mirage. À l'aube, un vieillard agonisant aura enfin trouvé la paix. L'accabadora, la dernière mère, a oeuvré. Maria, fille adoptive de Tzia, heurtée par cette coutume, l'interroge. Il est des mystères auxquels seule une mère peut vous initier.
Marta perd son père à l'âge de 24 ans. Mais est-on encore orphelin à cet âge-là ? Toute la souffrance liée à cette disparition ressurgit en même temps que le dossier judiciaire de son père, quelques années après le décès de celui-ci. La narratrice savait qu'il avait fait de la prison dans les années 70 - pour un malentendu, croyait-elle, car il a fini par être innocenté.
Or elle découvre une vérité toute différente. Leonardo Barone a en effet d'abord été condamné pour participation à une organisation terroriste. Pourquoi ne lui a-t-il rien dit ? A-t-il participé à la lutte armée auprès d'un groupe d'extrême gauche lors des années de plomb ? À partir de cette révélation initiale, Marta n'a d'autre choix que d'enquêter pour tenter de comprendre ce qui s'est joué à ce moment-là, à Turin et dans toute l'Italie, afin de connaître ce père qui semble s'être toujours dérobé. C'est finalement le portrait d'un homme qui se dessine, sans concession, et à travers lui, celui d'une période trouble de l'histoire italienne.
Qui étaient ces militants communistes ? En quoi croyaient-ils ? Comment ont-ils vécu ? Que reste-t-il de leur combat, une génération plus tard ? Pour répondre à ces questions, Marta Barone compose un texte intelligent et subtil, empreint d'une grande humanité, qui raconte aussi la rencontre d'une fille avec son père. Un récit incandescent sur l'engagement et la transmission.
Anno Domini 1555 : soulèvements contre les empires, révolte contre la papauté, rebellions paysannes, hérésies... Dans cette Europe en pleine fermentation, un même espoir unit le rêve communautaire de Thomas Müntzer et les visions des anabaptistes : celui d'ouvrir une brèche dans l'alliance diabolique qui unit tous les Grands de ce monde, les rois, les papes et les « nouveaux » chrétiens de Luther.
Au centre de toutes ces batailles et insurrections, dans cette foule d'illuminés, d'usurpateurs et d'esprits éclairés, un capitaine aux mille noms, ex-étudiant en théologie, et son ennemi, Q, oeil et espion du Grand Inquisiteur, le futur pape Carafa, se livrent un combat sans merci dans lequel tous les coups sont permis. De l'Allemagne à l'Italie, en passant par la Hollande et la Suisse, les deux antagonistes se poursuivent pour se retrouver à Venise, porte de l'Orient, et dévoiler enfin l'énigme de leur identité.
Le talent des quatre auteurs mystérieusement dissimulés derrière le pseudonyme de Luther Blissett a été reconnu par d'innombrables lecteurs, qui ont fait de ce livre un nouveau classique du roman historique d'aventures. Publié dans 30 pays, ce fut le dernier acte de ce collectif subversif qui a disparu de la scène littéraire pour renaître sous le nom de Wu Ming, « sans nom », en chinois mandarin.
Préface inédite de Wu Ming.
Un récit bouleversant sur la vie de Daniela, partie de Roumanie pour travailler à l'étranger, et sa famille, leurs sacrifices et leurs tragédies, mais aussi leurs espoirs et leurs rêves Un matin, Manuel, seize ans, et Angelica, vingt-quatre ans, découvrent que leur mère Daniela est partie en pleine nuit, sans prévenir personne, pas même leur père, un homme désoeuvré, au chômage depuis des mois. Comme de nombreuses femmes de sa génération, elle s'est résolue à quitter la Roumanie post-communiste pour l'Italie, où il serait possible de s'enrichir très rapidement. Elle espère pouvoir ainsi payer des études à ses enfants et leur offrir un avenir.
Mais la réalité est bien différente, et les mois d'absence deviennent des années. Le fossé se creuse entre Daniela et ses enfants qui, malgré la nouvelle et relative aisance matérielle offerte par l'exil de leur mère, se sentent abandonnés. Jusqu'au jour où Daniela est précipitamment rappelée en Roumanie à la suite d'un événement tragique.
Dans ce roman choral, Marco Balzano explore l'univers des travailleuses de l'ombre, capables d'une humanité souvent absente de nos sociétés. Une histoire bouleversante de sacrifices et d'humiliation, mais aussi de rêves et d'espoirs.