En 1955, un jeune étudiant en histoire arrive pour faire ses études à Copenhague, là il va se lier damitié avec un étrange professeur, peu soigné et buvant sec, spécialiste des Sagas islandaises, ce patrimoine culturel inestimable quont protégé les Islandais au long des siècles comme symbole de leur nation. Il découvre le secret du professeur, lune de ces Sagas, Le Livre du roi, dont les récits ont été à lorigine des mythes germaniques mis en scène par Wagner dans la Tétralogie, a été volée par les nazis pendant la guerre.
Ensemble le professeur et son disciple réticent qui ne rêve que de tranquillité vont traverser lEurope à la recherche de linestimable manuscrit. Un trésor pour lequel certains sont prêts à voler et à tuer. Un trésor aussi sur lequel on peut veiller et quon peut aimer sans en connaître la valeur. Une histoire inhabituelle sur ce quon peut sacrifier et ce quon doit sacrifier pour un objet aussi symbolique quun livre.
Flatey, petite île isolée à l'ouest de l'Islande, dans les années 60. La découverte d'un corps quasiment à l'état de squelette sur un ilôt désert perturbe la vie paisible de la communauté de pêcheurs, à peine une quarantaine, qui peuplent l'île. Comment a-t-il pu arriver là? Personne ne l'a vu sur le bateau postal qui passe une fois par semaine. Kjartan, juriste dépêché du continent par le procureur, se retrouve à enquêter malgré lui. Personne ne sait rien. L'omerta est la règle. Mais quand l'identité de la victime est établie - un éminent historien danois - une autre perspective s'ouvre : l'universitaire était venu consulter le Livre de Flatey, compilation de sagas des rois de Norvège au Moyen-Age abritée par la bibliothèque locale, dans l'espoir de résoudre une énigme en forme de charade sur laquelle s'échinent tous les spécialistes depuis des lustres...
Tempête au monastère ! Une dispute dégénère en rixe et l'un des moines rebelles roue de coups son supérieur... Scandale, jugement, mise aux fers des responsables. Un peu plus tard, l'un des coupables se repent et livre un magnifique poème de 800 vers à la gloire de la Vierge Marie... La scène se passe en Islande, pendant le Moyen Age. Si Le Lys, histoire de la chute et du salut, est resté très populaire, même sous le luthéranisme, c'est que, sous les braises ardentes de la foi d'Eystenn, souffle l'Esprit qui purifie les passions pour les fondre au creuset de l'amour divin. Un texte étonnamment proche de nous qui puise sa source dans l'universalité des douleurs et des rédemptions.
Inédits en français, ces trois poèmes sont encore très célèbres en Islande aujourd'hui. Bien que d'époques différentes, ils exaltent tous la Croix du Christ. Le premier poème a pour titre Geisli (« Un rayon ») et pour auteur Einar Skúlason, sans doute le scalde, c'est-à-dire le poète de cour le plus productif du XIIe siècle. Le poème constitue un vibrant hommage au roi Óláfr Haraldsson de Norvège (1015-1030) dit « Saint Olaf » qui acheva de christianiser le pays et qui, de ce fait et à cause de sa mort héroïque, fut proclamé saint patron de Norvège. Le deuxième, dont l'auteur, sans doute un moine, est demeuré anonyme, s'intitule Líknarbraut (« Voie de la Grâce ») et s'apparente par son contenu au lyrisme sentimental de la poésie religieuse de veine franciscaine. La Passion et la mort sur la Croix de Jésus ont fait l'objet d'oeuvres poétiques ou musicales en Europe. S'inscrivent dans cette tradition religieuse et artistique les Passíusálmar (« Cantiques de la Passion ») ; parus en 1666, qui ont pour auteur le grand pasteur luthérien Hallgrímur Pétursson (1614-1674).
À travers ces trois grands et prestigieux textes religieux, pleins de bruits et de fureur, le lecteur se familiarisera avec un pays petit par sa taille, mais grand par sa culture, si éloigné et pourtant si proche de nous.
Quoi de plus efficace pour échapper au stress de la vie citadine qu'une virée en 4x4 sur les hauts plateaux désertiques de l'est de l'Islande avec un coffre rempli d'alcool et d'herbe ? Les deux jeunes couples qui s'y risquent ne sont pas au bout de leurs surprises. Perdus dans le brouillard et la neige ils entrent en collision avec une maison qui ne devrait pas se trouver là et dans laquelle vit un vieux couple qui leur offre l'hospitalité.
Le monde et le temps se mettent alors à se transformer, la violence devient palpable. Les voyageurs essaient d'échapper à cette étrange maison et à ses occupants, mais ils y retournent inexorablement.
Dans l'atmosphère de plus en plus lourde, les problèmes des quatre protagonistes font lentement surface. Plus ils tentent de fuir ce désert de rocs et de sable et ses barrages abandonnés, plus leurs conflits sous-jacents et leurs traumatismes refoulés apparaissent au grand jour. La nature qu'ils voulaient découvrir n'a plus rien de romantique, elle perd tout attrait et ne révèle que sa rudesse et son animalité. Le paysage devient agression. Steinar Bragi intègre au thriller fantastique classique des éléments empruntés aux légendes islandaises, et donne ainsi une version islandaise d'un genre international.