Ils ont vingt ans. Elle arrive de New York, il vient de Cuba, ils s'aiment. Il lui montre une photo de groupe prise en 1990 dans le jardin de sa mère. Intriguée, elle va chercher à en savoir plus sur ces jeunes gens.
Ils étaient huit amis soudés depuis la fin du lycée. Certains vont disparaître, certains vont rester, certains vont partir. Des personnages magnifiques, subtils et attachants, soumis au suspense permanent qu'est la vie à Cuba et aux péripéties universelles des amitiés, des amours et des trahisons.
La puissance destructrice du mensonge En 2004, à la mort de sa femme, Iván, écrivain débutant et responsable d'un misérable cabinet vétérinaire de La Havane, revient sur sa rencontre en 1977 avec un homme mystérieux qui se promenait sur la plage avec deux lévriers barzoï. Après quelques conversations, " l'homme qui aimait les chiens " lui fait des confidences sur l'assassin de Trotski, Ramón Mercader, qu'il semble connaître intimement. Grâce à ces confidences, Iván reconstruit les trajectoires de Lev Davidovich Bronstein, appelé aussi Trotski, et de Ramón Mercader, connu aussi sous le nom de Jacques Mornard, et la façon dont ils sont devenus victime et bourreau de l'un des crimes les plus révélateurs du XXe siècle. Il suit ces deux itinéraires, à partir de l'exil de l'un et de l'enfance de l'autre, et leur rencontre à Mexico. Ces deux histoires prennent tout leur sens lorsque le Cubain y projette ses aventures privées et intellectuelles dans la Cuba contemporaine.
Leonardo Padura, dans une écriture puissante, fait, à travers des personnages ambigus et convaincants, l'histoire des conséquences du mensonge idéologique et de sa force de destruction sur l'utopie la plus importante du XXe siècle et de ses retombées actuelles dans la vie des individus, en particulier à Cuba.
Un très grand livre.
Sur une terrasse à La Havane, un groupe de vieux amis se réunit pour célébrer le retour d'exil d'Amadeo. Des retrouvailles qui sont aussi un règlement de comptes avec leurs illusions perdues.
Un grand livre sur Cuba, l'exil, et la force et la fragilité de l'amitié. Les personnages, représentants magnifiques des contradictions de l'île, sont là : Tania, la médecin ophtalmo payée en poulets et fruits par des patients fauchés ; Aldo, l'ingénieur qui n'a jamais pu exercer et qui répare clandestinement des batteries de voiture ; Eddy, le fonctionnaire bon vivant qui peut voyager à l'extérieur et parfois faire du trafic ; Rafa, le peintre en manque d'inspiration ; et Amadeo, dont on découvre pourquoi il a fui l'île il y a 16 ans et aussi pourquoi, à la grande surprise de ses amis, il voudrait y revenir...
Dans cette histoire, version romancée du scénario du film Retour à Ithaque (2014) co-écrit par Padura et le réalisateur français Laurent Cantet, les dialogues sont une analyse concise et brillante de la façon dont la génération de Padura, éduquée dans et pour la révolution, a été frustrée de toutes ses aspirations par l'évolution du pays après la chute de l'Union soviétique.
En complément, les deux auteurs nous racontent le tournage du film à Cuba et l'écriture du scénario (inspiré par le roman de Padura Le Palmier et l'Étoile) : ce livre est aussi une oeuvre sur l'amour du cinéma et l'émerveillement de la création artistique.
En avril 1965, quatre ans après l'assassinat du président socialiste Patrice Lumumba par la CIA, Che Guevara quitte clandestinement la Havane à la tête d'une troupe de quelques deux cents soldats cubains pour rejoindre le Congo et aider le mouvement de libération de l'Afrique contre les colonialistes belges.
Ce journal examine chaque détail douloureux de ce que le Che lui-même appelle « un échec ». Il consigne ce qui a mal tourné afin d'en tirer des leçons utiles à la planification des futures guérillas.
Unique parmi ses livres, Journal du Congo nous montre l'honnêteté radicale du Che, ainsi que son talent de conteur.
Considéré par certains comme son meilleur livre, c'est aussi l'un des rares qu'il a eu la chance d'éditer pour publication après l'avoir écrit.
Mario Conde a quitté la police cubaine pour se consacrer à l'écriture et au commerce des livres anciens, secteur très florissant dans La Havane dont la décadence se poursuit inexorablement. Au cours de travaux dans le jardin de la maison-musée d'Ernest Hemingway, un cadavre a été déterré. On fait appel au Conde. Dans l'ancien enclos des combats de coqs, le cadavre portait un insigne du FBI, dans la boîte sur la dernière étagère du placard des traces du passage d'Ava Gardner, dans la mémoire des vieux une mitraillette Thompson...
Ce n'est pas facile d'enquêter sur un romancier de la taille de Papa quand on entretient avec son image et ses oeuvres des rapports ambigus d'admiration-haine, mais Mario va retrouver des amis de son grand-père qui lui raconteront ce monstre sacré, malade, généreux, odieux, paranoïaque, inoubliable. Il ira jusqu'au bout de l'enquête, au risque de mettre à mal les idées reçues.
Mario Conde enquête dans le quartier chinois de La Havane sur un assassinat qu'on pourrait dire exotique: le mort a un doigt tranché et deux flèches ont été dessinées au rasoir sur sa poitrine.
Il fait trop chaud pour Mario mais il doit aider son ami Juan Chion, chinois atypique et amateur de métisses opulentes. Les recherches du Conde l'amènent à découvrir des aspects inattendus de l'histoire et de la réalité cubaines, et de l'émigration asiatique dans l'île.
Une nouvelle aventure, autant littéraire que policière, et rondement menée, de l'inspecteur fétiche de Leonardo Padura.
Trois générations de femmes, une guérilla populaire, des forêts reculées. Elle a survécu à la guerre, abandonné les armes, mais conservé le vertige, maintenant que sa lutte est de protéger ses filles dans une après-guerre où la paix, la justice et la dignité sont plus que relatives.
Pas de noms propres, on est la mère ou la fille, de la première à la cinquième, ou la mère de la mère, ou la tante, ou celle qui... À travers ces femmes sans nom, avec une écriture brute, précise et élégante, c'est le point de vue de celles qu'on entend rarement, femmes du peuple qui se sont retrouvées propulsées dans l'Histoire et doivent ensuite retrouver la vie «?normale?» : le patriarcat, le harcèlement, le ménage. Des destins précis, une portée universelle.
Si le monde était bien fait, c'est à ce premier roman puissant que ressemblerait le meilleur de la littérature féminine : l'histoire des femmes, depuis toujours gardiennes et garantes de la famille, de la transmission, depuis toujours flouées et reléguées dans l'obscurité de leurs cuisines, même quand elles ont pris part aux durs combats des hommes.
Défricher, couper, brûler : une manière de survivre quand tout est à reconstruire.
José Zeledón, ex-guérillero aux réflexes encore bien rodés, débarque à Merlow City, ennuyeuse ville-campus du Wisconsin. Guerrier désoeuvré devenu chauffeur de bus scolaire, il tente de réprimer ses instincts d'homme d'action.
Erasmo Aragón, professeur d'espagnol paranoïaque et aigri, obsédé par les shorts trop courts de ses jeunes étudiantes, part à Washington pour consulter les archives de la CIA et tenter de résoudre l'énigme de l'assassinat du grand poète salvadorien Roque Dalton.
Ces deux survivants hantés par la guerre, inadaptés, solitaires, se désintègrent à petit feu dans un pays puritain obsédé par la surveillance perpétuelle et les armes, auquel ils ne comprennent rien.
Avec son style rageur, son humour à froid, et une mauvaise foi à toute épreuve, Horacio Castellanos Moya passe les États-Unis au vitriol et poursuit son grand oeuvre autour de la violence, qui ronge ses personnages jusque dans l'exil. Un très grand roman qui ne rassure pas sur la nature de l'âme humaine.
Le Viking est un ex-catcheur professionnel recyclé dans les troupes de la police politique qui veut montrer { ses supérieurs qu'il est un dur toujours capable d'assurer dans les situations de crise. Il part en opération pour enlever un jeune couple de subversifs et les transférer dans les cachots du Palais Noir de la répression. Le lendemain María Elena vient pour la première fois faire le ménage chez les petits-enfants de ses anciens patrons. Le jeune couple a disparu. María Elena se met à leur recherche avec l'intuition qu'il leur est arrivé quelque chose de grave. Elle pose des questions dans le quartier et se souvient qu'elle a jadis été courtisée par le Viking au moment où il surveillait son ancien patron. Elle décide de lui demander son aide. Le hasard la fera assister à des détentions brutales, à des émeutes estudiantines où elle croira reconnaître un regard familier. Son angoisse ne fera que croître { mesure qu'elle comprendra la situation et sera amenée { se poser des questions sur la situation de sa fille et de son petit-fils.
Magdalena a quitté le Venezuela pour Madrid, elle est devenue une enquêtrice réputée, tout va bien pour elle, à l'exception d'un amant envahissant et indiscret. On lui propose une nouvelle affaire : un homme politique madrilène lui demande de retrouver sa ?lle et de la lui ramener, elle aurait été enlevée et retenue à Caracas.
Magdalena est sûre de ses compétences et elle a une arme secrète : des dons que lui a accordés María Lionza, la déesse guerrière vénézuélienne, bref elle est un peu sorcière et a des intuitions salvatrices. Mais rien ne va se passer comme prévu, sa magie est intermittente et Caracas, la ville la plus dangereuse du monde, a beaucoup changé.
De surprise en surprise, nous allons nous plonger dans une ville en crise et être confrontés à sa faune dangereuse. Un thriller palpitant avec une détective unique en son genre.
Antonio et Emilio sont amoureux de la même fille, Rosario, la fille aux ciseaux, la belle tueuse, la Vénus futuriste, fascinée par la violence et la mort. Elle a séduit les deux garçons et les a entraînés dans un triangle amoureux fait de plaisir, de vertige et de peur, entrecoupé par les missions mortelles qu'elle effectue pour «les hommes» du narcotrafic.
Rosario aimait Emilio mais c'est avec Antonio qu'elle parlait, et c'est Antonio qu'elle a appelé à l'hôpital où elle est en train de mourir, exécutée par celui qu'elle pensait tuer. Roman noir des bas-fonds de la drogue, de la prostitution et du crime, avec en toile de fond la ville de Medellín, La Fille aux ciseaux est aussi un roman d'amour et d'apprentissage vibrant et poétique.
Au mexique, en 1922, un chinois anarchiste, un journaliste spécialisé dans les affaires criminelles, un avocat dont les meilleures clientes étaient des prostituées, et un poète virtuose dans l'art du slogan publicitaire se retrouvaient au bar d'un hôtel pour jouer aux dominos.
Paco ignacio taibo faisait son entrée (remarquée) dans le roman noir avec ombre de l'ombre. voici de nouveau les mêmes personnages. nous sommes en 1941. le chinois est en train de construire une route dans la jungle du chiapas. le journaliste est contacté par trois écrivains allemands et un rabbin qui lui expliquent que l'ascension de hitler est le résultat d'une conspiration ésotérique. le poète, lui, travaille comme agent secret pour le ministère de l'intérieur et déjoue les projets des sympathisants nazis du gouvernement.
Quant à l'avocat, réfugié dans un asile, il convoque des anciens amis à une partie de poker avec hemingway. impossible de résumer un roman où gravitent aussi de nombreux personnages réels car, comme le dit paco ignacio taibo, " le roman n'est pas né pour plaire aux amoureux de l'ordre. il est là pour distraire par le vertige, pour mettre le bordel, pour en jouir, pour le remuer. "
1944. Lorsque Pericles, un journaliste critique du dictateur salvadorien, le «sorcier nazi», est arrêté et emprisonné, son épouse Haydée, une jeune femme de la bonne bourgeoisie, décide d'écrire le journal des événements. Pendant qu'elle note ce qu'elle considère comme des conversations avec son mari - qui avant de devenir opposant a été collaborateur du régime -, elle raconte les progrès des arrestations, les interdictions de visite au pénitencier ainsi que ce qui se passe pour le reste de la famille, composée d'un côté de militaires, soutien du régime, et de l'autre des libéraux, opposés au tyran. Sur ce, un coup d'État contre le dictateur éclate, son fils Clemente, le fêtard, le coureur, l'ivrogne, est impliqué et raconte ce qui se passe chez les conspirateurs. Ses aventures parfois désopilantes alternent avec l'éveil de la conscience politique de Haydée, qui organise la rébellion avec d'autres femmes : épouses, filles, petites-filles, voisines, domestiques.
Un grand roman de Castellanos Moya, une riche combinaison de voix et de registres littéraires, du journal intime à l'action cinématographique, en même temps qu'une prodigieuse incarnation de l'histoire d'un pays dans les destins d'une famille, un épisode fondateur : le début de La Comédie inhumaine de l'auteur.
Un trentenaire désabusé traîne son spleen à La Havane, entre son bureau et le Malecón... L'espoir se fait rare, la vie est un disque rayé. Rhum, salsa, tabac, et parfois un détour chez la Russe du neuvième étage. Il fait une chaleur criminelle et la révolution semble s'être oubliée au milieu du gué.
Seule la mer, au loin, promet encore quelque chose...
Canek Sánchez Guevara, petit-fils du Che, fait vibrer Cuba comme jamais : le désenchantement s'écrit dans une langue intense, hypnotique, et la crise des balsas est prétexte à un formidable hymne à la liberté.
Quelques kilos en plus, beaucoup de cheveux en moins, trois copains se retrouvent lors d'une réunion d'anciens élèves d'un lycée de Buenos Aires. Wave, rockeur fainéant, convainc deux de ses anciens camarades de partir en voyage sur une plage en Uruguay.
À bord d'une vieille Ford Taunus, Mario, le Nerveux et Wave prennent la route. Au lieu de retrouver leur adolescence, c'est rapidement leur présent qui s'impose : l'un vit encore chez sa mère, l'autre risque de divorcer et le dernier vient d'apprendre que sa femme le trompe (avec un gars « qui passe son temps au gymnase et écoute Shakira. Shakira ! Tu y crois, toi ? »).
Accompagnés d'une jeune auto-stoppeuse très enceinte, entre moqueries et petites misères du quotidien, tout bascule au moment où l'un d'entre eux transpire trop au moment de passer la frontière...
Truffé de malentendus, ce road-trip se transforme vertigineusement en roman noir, mais les héros ressemblent davantage aux Marx Brothers qu'à Marlow.
Avec un style percutant et des dialogues désopilants, l'auteur nous fait voyager avec une bande de bras cassés, salauds et finalement sympathiques.
L'instituteur et syndicaliste Medardo Rivera est accusé d'avoir assassiné un certain Lupe Barcenas. Or, au moment du meurtre, le coupable présumé participait à une réunion de famille. Et surtout, la victime a été aperçue, post mortem, en train de déjeuner en compagnie de policiers. A la demande de l'avocate de Rivera, le détective Héctor Belescoran Shayne enquête sur cette affaire.
Après avoir été à l'origine du néopolar latino-américain, Paco Taibo II réinvente ici, avec la complicité involontaire d'Emilio Salgari, le roman d'aventures du XIXe siècle, en l'assaisonnant de politique, de sexe et surtout de malice littéraire.
Sandokan le prince malais et son ami le Portugais Yañez de Gomara, les pirates libertaires, héros de Salgari - qui ont hanté les imaginations d'une grande partie des adolescents du XXe siècle, au même titre que les Trois Mousquetaires -, reviennent sous la plume de Taibo.
Ils ont maintenant 60 ans.
Leurs amis et leurs biens font l'objet d'une menace suffisante pour qu'ils réarment leurs bateaux et remobilisent leurs anciens compagnons d'armes. Ils se lancent dans une lutte infernale contre l'impérialisme sous toutes ses formes.
Dans ces pages vous allez croiser : Friedrich Engels, le professeur Moriarty, des sous-marins sortis de Jules Verne, des sociétés secrètes chinoises, Rudyard Kipling, un homme au masque d'argent, des trafiquants d'esclaves, une survivante de la Commune de Paris, des aventuriers de la finance internationale, des fondamentalistes musulmans, des philosophes stoïciens, Old Shatterhand, le héros de Karl May, des banquiers philippins amis de José Marti, des espions anti-impérialistes, tous impliqués dans une aventure extraordinaire sur les traces de plants d'hévéa.
Si une des grandes questions de la littérature est comment «tuer» le père, que faire quand son propre père a été le bras droit de l'un des plus grands assassins du pays ?
Larry arrive à Medellín douze ans après la disparition de son père, un mafieux proche de Pablo Escobar. À son arrivée, ce n'est pas sa mère, l'ex-Miss Medellín, qui l'attend, mais Pedro, son ami d'enfance, qui vient le chercher pour le plonger dans l'Alborada, une fête populaire de pétards, de feux d'artifice et d'alcool où tous perdent la tête. Larry retrouve son passé familial et une ville encore marquée par l'époque la plus sombre de l'histoire du pays. Il ne pense qu'à fuir son enfance étrange liée au monde de la drogue. Mais il cherche aussi une jeune fille en pleurs rencontrée dans l'avion et dont il est tombé amoureux.
Entrecroisant des plans différents, Jorge Franco, étonnant de maîtrise narrative, fait le portrait de la génération des enfants du narcotrafic, qui sont de fait les victimes de leurs pères, et nous interroge sur l'importance de la mémoire pour que l'histoire ne se répète pas.
Une construction impeccable et des personnages ambigus et captivants : un roman qui ne vous laisse aucune trêve et qu'on dévore, fasciné.
A la veille de l'inauguration de l'Exposition universelle de 1889, les plus célèbres détectives du monde et leurs assistants ont rendez-vous à Paris pour une réunion du Cercle des Douze. Dès les premiers jours, l'un d'eux est assassiné sur la tour Eiffel encore en chantier.
Un roman dans lequel s'affrontent sectes et défenseurs du progrès et triomphe le plaisir de l'énigme.
Dans l'air pur des montagnes d'Ayacucho règne une odeur de mort. Pourtant, quand Vicente Blanco, reporter espagnol, débarque dans la ville andine pour enquêter sur le Sentier lumineux, il ne voit rien. Les militaires paradent, l'archevêque Crispin joue au basket, les habitants se taisent, les «subversifs» se cachent. Pas de scènes tragiques, pas de barricades, pas de combats. Tout juste, parfois, quelques bruits de balles. Avec deux journalistes locaux qui deviennent vite des amis, Vicente découvre lentement l'horreur de cette guerre sourde et silencieuse, qui dans les campagnes alentour prend les populations en otage. À force de courage et d'investigations, ils ont la preuve que l'armée a trouvé une méthode pour faire disparaître les corps.
Mais la vérité peut s'avérer dangereuse, et les journalistes sont des cibles à abattre. Dans une prose visuelle et lyrique, avec un sens de la narration extraordinaire, Alfredo Pita raconte magistralement cette guerre sale, et rend un hommage vibrant à ses victimes, anonymes ou non. «Le» roman de la violence péruvienne des années 80 et 90.
Dans une petite ville du fond de l'Argentine, un homme et une très jeune femme attendent un autobus dans un café, il passe mais sans s'arrêter. Il y a quatre jours maintenant que l'avocat Ponce amène sa soeur pour prendre cet autobus et qu'il ne s'arrête pas. Les jeunes gens décident de partir à pied le long de la voie ferrée. Le village s'interroge. Il s'est passé quelque chose dans le pays que tout le monde ignore ici.
Sous l'orage qui gronde sans jamais éclater, de chaque côté de la voie ferrée qui sépare parias et notables, la réalité se dégrade subtilement. Des livres disparaissent de la bibliothèque. Les militaires rôdent autour de la ville, des coups de feu éclatent. Les masques tombent à mesure qu'une effrayante vérité se dévoile.
Sobre et dense, sans concession, ce court roman nous conduit, dans un style alerte et cinématographique, au coeur des pages les plus sombres de l'histoire de l'Argentine et parle du pouvoir sous ses formes les plus perverses.
Quelle est la relation entre le gouvernement de Ronald Reagan et un membre d'un gang en Amérique centrale qui a assassiné plus de 50 personnes ? Comment un groupe d'immigrés à Los Angeles - fans absolus de heavy metal - est devenu l'embryon du gang le plus dangereux de monde ?
Entre thriller, récit documentaire et enquête historique, les frères Óscar et Juan José Martínez racontent la vie de Miguel Ángel Tobar, dit El Niño de Hollywood, un tueur sanguinaire appartenant au seul gang faisant partie de la liste noire du département du Trésor des États-Unis, la Mara Salvatrucha 13. Cette histoire brutale permet surtout aux auteurs de livrer les dynamiques sous-jacentes du phénomène des gangs aux États-Unis et en Amérique centrale, et de montrer comment des processus globaux construisent une infinité d'histoires microscopiques qui ont, elles, des conséquences bien réelles.
À travers des scènes d'une réalité féroce, nourries par des centaines d'heures d'interviews et de terrain, les frères Martínez sont à la hauteur de la terrible réponse qu'ils ont donnée au Niño de Hollywood lorsque celui-ci leur a demandé pourquoi ils s'intéressaient à lui : « Parce que, malheureusement, nous croyons que ton histoire est plus importante que ta vie... »
" C'est un polar particulier, un roman coloré et sombre.
Son intrigue se passe au cinquième siècle avant Jésus-Christ, le siècle de Périclès, à Athènes. Chavarria nous y mène sur les pas d'esclaves et d'Hétaïres saisies par les mystères d'une nouvelle religion fondée par un mendiant mystique. Ce monde marginal va tenter de retrouver l'oeil de Cybèle, une améthyste qui a été volée sur la statue de la déesse ne Phrygie. Dans cette course, ils vont défier le pouvoir des prêtres officiels, l'ambition des généraux et des magistrats de la cité, tout l'establishement athénien.
Ce roman sensuel, rythmé par des apartés, incises et disgressions, on le doit à Daniel Chavarria, Uruguayen à la barbe blanche de prophète, vivant à La Havane. Cet helléniste non conformiste tire sa conception de la Grèce antique plus du rire sonore d'Aristophane que du sens des proportions de Phidias. "
Une ville fantôme de la côte argentine. Un endroit dévasté où les phoques viennent mourir et où l'on découvre aussi d'autres cadavres près de l'eau, avec une pièce de monnaie sous la langue. Ironie du destin, c'est aux invités d'un congrès sur la traduction qu'il revient de déchiffrer l'interprétation de ces signes.
Miguel De Blast, traducteur de quarante ans, marié, détective et suspect, va suivre les pistes. Surtout celle d'Ana dont il a partagé l'amour avec l'un des suspects, le flamboyant Naum, auquel tout réussit et qu'il hait.