Quand les livres ont-ils été inventés ? Comment ont-ils traversé les siècles pour se frayer une place dans nos librairies, nos bibliothèques, sur nos étagères ? Irene Vallejo nous convie à un long voyage, des champs de bataille d'Alexandre le Grand à la Villa des Papyrus après l'éruption du Vésuve, des palais de la sulfureuse Cléopâtre au supplice de la philosophe Hypatie, des camps de concentration à la bibliothèque de Sarajevo en pleine guerre des Balkans, mais aussi dans les somptueuses collections de manuscrits enluminés d'Oxford et dans le trésor des mots où les poètes de toutes les nations se trouvent réunis. Grâce à son formidable talent de conteuse, Irene Vallejo nous fait découvrir cette route parsemée d'inventions révolutionnaires et de tragédies dont les livres sont toujours ressortis plus forts et plus pérennes. L'Infini dans un roseau est une ode à cet immense pouvoir des livres et à tous ceux qui, depuis des générations, en sont conscients et permettent la transmission du savoir et des récits. Conteurs, scribes, enlumineurs, traducteurs, vendeurs ambulants, moines, espions, rebelles, aventuriers, lecteurs ! Autant de personnes dont l'histoire a rarement gardé la trace mais qui sont les véritables sauveurs de livres, les vrais héros de cette aventure millénaire.
Vercingétorix est le premier des « grands hommes » de l'histoire de France, de la France avant la France. Contrairement aux idées reçues qui le décrivent comme un simple meneur de bandes, il est à la fois un tacticien hors pair et un stratège redoutable. Une lecture fine de La Guerre des Gaules montre sa capacité à organiser tous les types de combats. Il se révèle un chef de guerre d'exception en lutte pour la liberté.
Par son encadrement et son commandement, Vercingétorix transforme un groupe d'insurgés en une véritable armée opposée à l'impérialisme romain. Pour chasser les légions de la Gaule du Nord, il organise la « terre brûlée », tout en menaçant d'envahir les territoires de la vallée du Rhône, mettant déjà en oeuvre ce que les militaires anglo-saxons appellent aujourd'hui le pull and push, « pousser et tirer ». En 52 av. J.-C., à Gergovie, César, le grand vainqueur de la guerre des Gaules, affronte un adversaire à sa hauteur, qui lui inflige une sévère défaite (5 000 soldats morts). Quelques semaines plus tard, après la défaite d'Alésia, le héros gaulois offre sa reddition au proconsul pour que ses compatriotes arvernes soient épargnés. Après six ans d'une très cruelle captivité, il meurt à Rome, étranglé par ses geôliers.
Grand spécialiste de l'histoire militaire romaine, à laquelle il a consacré de nombreux ouvrages, Yann Le Bohec s'attache ici à rétablir la vérité sur cet immense chef de guerre gaulois.
Les Étrusques, un peuple d'Italie disparu au Ier siècle av. J.-C. dans sa confrontation avec Rome, restent pour une grande part mal connus. Leur mode de vie comme leur système politique suscitent des interrogations et on comprend toujours mal leur langue, même s'ils ont adopté l'alphabet grec. Pourtant, les vestiges archéologiques abondent dans toute l'Italie centrale. On est toujours émerveillé par les célèbres fresques des tombes de Tarquinia qui mettent en scène leur vie quotidienne et semblent donner aux femmes un statut qui leur était refusé dans les autres cultures de l'Antiquité : le visiteur fait face à des Étrusques banquetant, jouant, dansant, dans une impression d'harmonie.
L'originalité de ce livre est d'explorer parallèlement l'histoire des Étrusques et l'histoire des tentatives faites au fil des siècles pour les comprendre, voire pour fabriquer des mythes... et des légendes. C'est une incroyable histoire de pillages, de mensonges, de falsifications, de simplifications outrancières que l'autrice restitue pour comprendre la fascination exercée par ce peuple qui a profondément influencé les Romains. En parcourant les sites les plus célèbres de l'histoire étrusque, Marie-Laurence Haack rend justice à l'extraordinaire singularité de ce peuple.
Entrez dans la peau de 8 citoyens de la Grèce antique le temps d'une année pour découvrir la vie quotidenne de l'époque ! Nous sommes en 248 avant J.-C., soixante-quinze ans après la mort d'Alexandre le Grand. Le monde hellénistique s'étend de l'Italie à l'Afghanistan, de l'Égypte à la Bulgarie, et comprend toute la Turquie.
Le quotidien des Grecs de cette époque varie donc énormément. Ils ne vénèrent pas toujours les mêmes dieux, les uns vivent en démocratie, les autres en monarchie, et, régulièrement, des guerres éclatent entre les différents peuples. Mais, tous les quatre ans, lors des Jeux olympiques, une trêve est déclarée et des Grecs des quatre coins du monde hellénistique se rendent à Olympie pour assister à des prouesses sportives, artistiques et faire la fête.
Cette année-là, Iphita, l'agricultrice ; Persaios, le diplomate ; Thratta, l'esclave ; Symilos de Naples, le sprinteur ; Apphia, la future mariée ; Méton, le constructeur de temple ; Sakion, le marchand ; Kallia, la joueuse de lyre, s'y rendent et s'y rencontrent.
Mois après mois, découvrez les parcours de ces huit personnages, racontés comme dans un roman, et plongez dans la vie quotidienne des Grecs de l'Antiquité, reconstituée grâce aux dernières découvertes archéologiques.
Jean-Pierre Vernant raconte les mythes de la Grèce ancienne. Il évoque les origines de l'Univers, la guerre des dieux et les liens que l'humanité n'a cessé d'entretenir avec le divin. De la castration d'Ouranos aux ruses de Zeus, de l'invention de la femme au voyage d'Ulysse, des aventures d'Europe au destin boiteux d'Œdipe et à la course aux Gorgones, l'auteur nous fait entendre ces vieux mythes toujours vivants.
Jean-Pierre Vernant, qui a consacré sa vie à la mythologie grecque, nous permet alors de mieux en déchiffrer le sens souvent multiple. C'est à cette rencontre entre le conteur et le savant que ce livre doit son originalité.
Dans son Avant-popos, Vernant écrit : " Dans ce livre, j'ai tenté de livrer directement de bouche à oreille un peu de cet univers grec auquel je suis attaché et dont la survie en chacun de nous me semble, dans le monde d'aujourd'hui, plus que jamais nécessaire. Il me plaisait aussi que cet héritage parvienne au lecteur sur le mode de ce que Platon nomme des fables de nourrice, à la façon de ce qui se passe d'une génération à la suivante en dehors de tout enseignement officiel.
J'ai essayé de raconter comme si la tradition de ces mythes pouvait se perpétuer encore. La voix qui autrefois, pendant des siècles, s'adressait directement aux auditeurs grecs, et qui s'est tue, je voulais qu'elle se fasse entendre de nouveau au lecteurs d'aujourd'hui, et que, dans certaines pages de ce livre, si j'y suis parvenu, ce soit elle, en écho, qui continue à résonner. "
En métamorphosant un royaume affaibli du nord de la Grèce en empire planétaire, Philippe et Alexandre de Macédoine ( - 359/ - 323) ont bouleversé le cours de l'Histoire.À la fin de sa brève existence, à 32 ans, Alexandre le Grand avait éclipsé la grande puissance perse, traversé l'Hindou Kouch et pénétré dans ce qui est aujourd'hui le Pakistan : son empire s'étendait de la mer Adriatique au sous-continent indien. Mais son succès n'était pas seulement le produit de son génie personnel et d'une énergie inépuisable. Il résultait aussi de plusieurs décennies d'efforts réalisés par son père. L'Histoire nous a présenté Philippe II de Macédoine comme un vieil homme dont l'assassinat, fort commode, a permis l'arrivée au pouvoir de son fils génial. Erreur et mensonge. Des dizaines d'années de combats acharnés et d'indéniables talents de diplomate l'ont conduit à unifier le pays et conquérir la Grèce tout en bâtissant une armée invincible. Tout cela, il l'a transmis en héritage à son fils, au bon moment et à l'âge idéal pour pouvoir s'auréoler d'une gloire encore plus grande et bâtir le premier grand empire de l'Antiquité. Philippe et Alexandre ont tous deux joué un rôle essentiel dans la très large diffusion de la langue et de la culture hellènes, aux répercussions nombreuses et profondes, comme l'écriture du Nouveau Testament en grec et un empire " romain " hellénophone qui survécut pendant mille ans à l'est de la Méditerranée après la disparition du dernier empereur régnant en Italie.
L'oeuvre d'un maître de l'histoire au sommet de son art.
" Un ouvrage palpitant, à la hauteur de ses ambitions, comme Philippe durant son règne, et aussi fondamental que les conquêtes d'Alexandre. " Tom Holland
" En un seul volume, Adrian Goldsworthy nous donne à lire le récit des exploits d'un duo de conquérants - père et fils - le plus brillant de tous les temps. L'auteur met en lumière à la fois leur caractère dramatique et violent et leurs répercussions au cours des siècles. Le résultat est un travail d'expert, fluide et vivant. " Barry S. Strauss
Nous sommes en l'an 55, Ramsès II est à la fin d'un règne qui fut exceptionnel. Renaud Pietri nous invite à descendre le Nil et à reconstituer ce que fut une journée normale sous Ramsès II. Des temples jusqu'au Palais Royal, du travail d'un artisan à celui d'un scribe, ce livre redonne vie à l'Egypte ancienne, dans son quotidien, à travers ses croyances, ses dieux et ses hommes. Une épopée vivante et érudite pour redécouvrir ce royaume des mystères.
Des vies en clair-obscur, ainsi pourrait-on résumer le destin des femmes de l'Antiquité grecque. Hydna la plongeuse, Euthymia la magistrate, Phanostratè la pédiatre, Corinne la poétesse ou Nikarétè la vendeuse de rubans : ces femmes et leurs consoeurs participèrent chacune à leur manière à l'histoire des cités.
Les sources anciennes mettent en lumière le rôle des femmes dans des domaines aussi variés que la transmission de la citoyenneté, les transactions financières, le service des dieux, la pratique médicale, l'intendance des gymnases, la vente au détail, l'ascèse philosophique ou le sabotage de navires. Des pans entiers de leur vie ont été éclairés par les recherches récentes portant sur la petite enfance, le sport, le monde du travail, les honneurs publics, l'eugénisme ou le droit de la famille.
Dix-huit récits de vie révèlent des destinées façonnées malgré l'ombre omniprésente des structures patriarcales. Des actrices, longtemps cantonnées au second plan, à qui cet ouvrage rend hommage.
« Le prince est là, dites-vous, pour commander et les sujets pour obéir. Très bien, mais si le prince est taré, ou si de bon qu'il était, il est devenu mauvais ? - Pas du tout ! Car les dieux - ou Dieu, quand viendra son tour - vous garantissent qu'avec Tartemolius César, de pareils accidents ne peuvent se produire. - Pourquoi ? - Mais parce que ce sont eux - c'est Lui - qui ont choisi Tartemolius César. A ce mythe du pouvoir venu d'En Haut, tout le monde gagne : le prince, qui rencontre sous lui moins de résistance ; les sujets, qui trouvent au-dessus d'eux moins d'arrogance. Des deux côtés, on accomplit son devoir et on se sent promu »... Dans ce récit qui va d'Auguste à Justinien, de 27 av. J.-C. à 529 de notre ère, Lucien Jerphagnon démonte, avec son génie et son humour habituel, les rouages de l'idéologie et du pouvoir dans la Rome impériale. A travers la naissance, l'évolution et les déboires de cette formidable machine à faire des dieux, il dresse, sur plus de cinq siècles, une grande fresque, histoire des hommes comme de la pensée, dialogue sans cesse renouvelé entre le divin, le philosophique et le politique.
Une journée dans la Rome antique sous le règne de Trajan, quart d'heure par quart d'heure, par l'auteur d'Empire et des Trois Jours de Pompéi; après ces deux succès et avec un même talent de conteur, Alberto Angela immerge si bien ses lecteurs dans l'Antiquité romaine qu'il fait presque d'eux des Romains afin qu'ils la comprennent mieux. Un livre qui s'est vendu à plus de 500 000 ex. en Italie.
" Un livre captivant... Les Mongols étaient un peuple sophistiqué, doté d'une maîtrise impressionnante de l'art de gouverner et capable d'instaurer un rapport plein de sensibilité avec le monde naturel... Voilà un livre remarquablement documenté et intelligemment pensé. " The TimesLes conquêtes initiées par Gengis Khan au XIIIe siècle permirent aux Mongols d'intégrer à leur empire le monde qui les entourait. Ce livre se concentre sur la Horde : un modèle social et économique inédit qui allait s'imposer et évoluer durant trois siècles pour unifier sous son égide un espace divisé aujourd'hui entre le Kazakhstan, l'Ukraine, la Russie et l'Europe de l'Est. Dans cet espace, le " peuple des steppes " créa des institutions qui transformèrent les rapports de force entre les hiérarchies locales et stimulèrent l'essor des villes. Ils oeuvrèrent à l'épanouissement de l'économie et, grâce à leur diplomatie orientée vers le commerce, leur influence s'étendit le long des routes du nord bien au-delà de ses frontières. Leurs khans dominèrent les princes russes et les begs turcs, résistèrent à la grande peste et s'adaptèrent à la géopolitique mouvante du XVe siècle. Ce grand livre met en lumière le rôle historique des nomades longtemps réduit au cliché de l'envahisseur pillant les richesses et saccageant les récoltes. En rupture avec la vision conventionnelle de l'Empire mongol, l'auteur montre que la Horde sut mettre en place une administration mobile et sophistiquée, capable de faire cohabiter les communautés religieuses dans leur diversité. Les Mongols remodelèrent en profondeur l'espace slave, contribuèrent à l'épanouissement de l'Islam et forgèrent de nouvelles alliances avec les Mamluks, les Lituaniens, les Polonais, les Italiens et les Allemands. Ils sont à l'origine de l'une des premières mondialisations. Une fresque d'envergure portée de bout en bout par une plume fluide.
Prix des libraires Payot Essai 2023" Les Mongols ont été desservis par l'Histoire, victimes d'un mélange malheureux de préjugés et de perplexités... Si la Horde a pu prospérer, selon l'histoire-récit neuve et convaincante que nous en propose Marie Favereau, c'est précisément parce qu'elle n'avait rien de la meute monomaniaque et meurtrière de la légende. "
The Wall Street Journal.Prix des libraires Payot Essai 2023
Rome et le monde romain comme on ne vous les a pas racontés, et comme les manuels ne peuvent pas les raconter. Depuis Romulus jusqu'à la chute de l'empire, ce livre secoue nos certitudes et tend parfois un miroir à nos préoccupations contemporaines, parlant de fake news et de politique-spectacle, d'accès à la citoyenneté entre asile généralisé et fermeture, d'images paradoxales de l'Urbs, de génocides étalés avec complaisance à côté de quelques discours humanitaires, d'une hostilité prétendue au progrès scientifique, de représentations du limes construites en fait au XIXe siècle, d'une extraordinaire et bien réelle capacité à gérer de terribles défaites (parlera-t-on de résilience ?), de l'escamotage des langues de l'empire autres que le latin et le grec, du moins jusqu'aux prêcheurs chrétiens, de l'importance des prodiges et de la multiplicité des cultes locaux, ou encore des « invasions barbares » et du foisonnement des hypothèses sur la chute de l'empire... L'érudition et la familiarité s'associent en un récit passionnant et décapant.
La fin de la République est, du point de vue des sources romaines, un long siècle marqué par les guerres civiles : Sylla contre Marius, César contre Pompée, Octavien contre Antoine. Des guerres qui n'auraient été que des règlements de comptes entre factions romaines, interrompues par des campagnes contre des barbares ou des rebelles.
En réalité, la situation militaire se révèle bien plus complexe. De l'Espagne à la Mésopotamie, la perspective est mondiale. Car face à cette expansion, Berbères, Hispaniques, Gaulois, Grecs, Thraces et Arméniens sont plus que des pions sur le plateau de l'imperium Romanum. À côté d'Octavien ou d'Antoine, des étrangers - certes moins connus que Cléopâtre - prennent part au Grand Jeu entre Rome, les Parthes et les peuples voisins. Le Maure Bogud, le Cilicien Tarcondimotus ou encore l'Arménien Artawazd influencent ainsi la politique intérieure républicaine.
Dépassant le cadre réducteur de l'Italie, Giusto Traina retrace les dernières années d'une République romaine qui se projette par-delà ses frontières. Par ce récit renouvelé, il sort les acteurs étrangers de leur rôle de seconds couteaux.
Professeur d'histoire romaine à Sorbonne Université, Giusto Traina est spécialiste d'histoire militaire et de géopolitique du monde ancien. Parmi ses publications les plus récentes : 428, une année ordinaire à la fin de l'Empire romain (nouvelle édition revue et corrigée, Pluriel, 2020), et Histoire incorrecte de Rome (Les Belles Lettres, 2021).
Histoire de la cité antique africaine.Carthage, puissance essentielle du bassin méditerranéen occidental, est très tôt défiée par des prétentions d'ordre impérialiste, qu'elles émanent d'Athènes ou d'Alexandre le Grand. Dès le IVe siècle av. J.-C., la cité africaine accélère sa politique de profondes réformes pour faire face aux menaces. La métropole, solidement adossée à l'héritage phénicien, va puiser du monde grec les outils nécessaires à sa mue. Il était temps. Au siècle suivant, la coexistence qui prévaut jusqu'alors entre Carthage et Rome ne résiste pas au glissement des conquêtes romaines vers le sud de l'Italie et à l'enjeu sicilien. Le danger ouvre la voie à un rapprochement avec la sphère grecque. Par leurs engagements spectaculaires, l'étendue de leurs théâtres d'opérations, les innovations militaires, l'envergure de leurs protagonistes et leurs conséquences durables, les guerres puniques marquent un tournant dans l'histoire antique du pourtour méditerranéen. En les réinsérant dans l'histoire de la cité du IVe au IIe siècle av. J.-C., Khaled Melliti donne à comprendre la vitalité comme les errements d'une puissance unique et fascinante.
L'histoire de référence sur Rome, de sa fondation à sa chute, par une spécialiste de renommée mondiale.Comment ce qui n'était qu'un village insignifiant dans le centre de l'Italie est-il devenu le siège d'un empire dominant la Méditerranée ? Mary Beard raconte dans cet ouvrage majeur l'émergence puis la chute d'une culture sans précédent, qui a façonné nombre de nos concepts fondamentaux sur le pouvoir, la citoyenneté, la guerre, la violence politique, l'empire, le luxe ou la beauté.
Du mythe fondateur de Romulus et Remus (VIIIe siècle av. J.-C.), à l'édit de l'empereur Caracalla offrant la citoyenneté romaine à tous les habitants libres de l'empire (IIIe siècle), Mary Beard retrace toute l'histoire de l'Urbs. Refusant l'admiration simpliste ou la condamnation systématique, elle montre que l'histoire antique, loin d'être figée dans le marbre, est constamment révisée et réécrite, en fonction des nouvelles connaissances. Ainsi des célèbres personnages - Cicéron, César, Cléopâtre, Auguste et Néron, entre autres - prennent une toute autre couleur, tandis que les acteurs négligés dans les histoires traditionnelles - les femmes, les esclaves et affranchis, les conspirateurs et, globalement, ceux qui ne sont pas du côté des vainqueurs - retrouvent leur place dans l'éblouissante aventure romaine.
Notre perception de Rome a considérablement changé au cours des cinquante dernières années. SPQR en fait la synthèse et façonne à son tour notre regard sur son histoire.
Yann Le Bohec nous plonge dans la vie quotidienne des soldats romains à l'apogée de l'empire, de 31 av. J.-C. à 235 ap. J.-C. : qui étaient les hommes recrutés pour faire la guerre, comment se déroulait une journée au camp, comment les soldats conciliaient leur religion et leur métier, leur vie familiale et leurs loisirs, quelles étaient les punitions, corvées, récompenses... À partir des sources disponibles (les textes des grands auteurs, l'épigraphie, la papyrologie et la numismatique), et des nombreuses et récentes découvertes des archéologues, notamment les ostraka, les papyrus et les tablettes, l'auteur nous permet de comprendre pourquoi l'armée romaine du Principat a atteint un niveau d'excellence sans exemple dans l'histoire. Avec ce nouvel ouvrage, Yann Le Bohec, le grand spécialiste de l'armée romaine, apporte une contribution précieuse et originale à l'histoire militaire.
Où sont allés les plus aventureux des Phéniciens, des Égyptiens, des Grecs, des Romains ? Certains ont-ils déjà fait le tour de l'Afrique ? Que connaissent-ils à la fin de l'Antiquité du reste de la Terre habitée ? Où sont arrivés Indiens et Chinois ? Ces questions sont essentielles pour connaître l'étendue et l'intensité des relations entre les grandes civilisations.
Dès l'Antiquité, Europe, Afrique et Asie étaient en contact. Il n'a pas fallu attendre Marco Polo ou les Grandes Découvertes pour voir des hommes et des femmes se déplacer et échanger marchandises et savoirs à très longue distance. De l'Islande au Vietnam, des côtes d'Afrique aux steppes de Mongolie, poussés par le vent de mousson comme le bateau du Palmyrénien Honaînû en route pour l'Inde ou au rythme lent des caravanes contournant le bassin du Tarim, marins, marchands ou ambassadeurs parcourent et décrivent des pays lointains. Ce que les Grecs connaissent et reçoivent de l'Inde, ce que les Chinois savent de Rome, ce que l'Inde emprunte à l'art et à la pensée grecs, sans négliger les expéditions dirigées vers l'Europe du Nord ou l'Afrique subsaharienne, un monde méconnu se découvre, où l'on trouve aussi bien des Indiens égarés sur les côtes danoises que des Grecs emportés par les vents à Zanzibar ou à Ceylan, tandis qu'un ambassadeur chinois hésite à se lancer sur le golfe Persique.
À partir de textes, vestiges archéologiques et inscriptions, Maurice Sartre raconte les premières rencontres de trois continents, révélant à nos yeux la naissance d'un monde unique.
Rome, maîtresse du monde. Les douze siècles de l'histoire romaine ont longtemps constitué le passage obligé d'une éducation humaniste. Ils pâtissent aujourd'hui des clichés et des anachronismes répandus par le cinéma et le roman. Aristocrates républicains idéalisés en défenseurs des libertés modernes ; empereurs rabaissés au rang de tyrans maniaques ; premiers chrétiens confinés dans l'obscurité des catacombes. Un Constantin le Grand, naguère converti miraculeux, devient un cynique calculateur (« Rome vaut bien une messe ») ; un Julien, naguère scandaleux apostat, se voit paré de toutes les vertus du paganisme. Autant de généralités hâtives que Lucien Jerphagnon s'emploie à combattre, avec un bonheur d'écriture, une densité de réflexion et un humour souvent corrosif qui sont un véritable régal. Le lecteur trouvera ici un véritable tour de force, à la fois synthèse d'histoire politique, militaire, sociale et intellectuelle, nourrie des derniers acquis de la recherche, et vaste fresque où se côtoient grands seigneurs, soldats, administrateurs, mécènes, poètes et philosophes. Tous ont contribué à bâtir cette civilisation fascinante, dont l'héritage imprègne, aujourd'hui encore, notre pensée et notre langage.
Comment Rome est-elle passée d'un million d'habitants à 20 000 ? Que s'est-il passé quand 350 000 habitants sur 500 000 sont morts de la peste à Constantinople ?
On ne peut plus faire l'histoire de la chute de Rome comme si l'environnement (climats, germes) était resté stable, comme si l'histoire ne se faisait qu'entre humains. L'Empire tardif a été le moment d'un changement décisif : la fin de l'Optimum climatique, qui a favorisé l'évolution des germes, comme
Yersinia pestis, le bacille de la peste.
Mais les Romains ont aussi été complices de la nouvelle écologie des maladies qui a assuré leur perte. Les bains publics étaient des bouillons de culture ; les égouts stagnaient sous les villes ; les greniers à blé étaient une bénédiction pour les rats qui transportaient les puces porteuses du bacille ; les routes qui reliaient tout l'Empire ont été à l'origine des épidémies de la mer Caspienne au mur d'Hadrien. Le temps des pandémies était arrivé.
Dans ce volume, qui réunit trois titres initialement parus dans la collection « Que sais-je ? », Pierre Grimal ressuscite en détail non seulement les occupations des Romains, de l'esclave au sénateur en passant par le simple citoyen, mais également le cadre de leur vie privée et celui de leur vie publique. Après s'être plus particulièrement attardé sur le siècle d'Auguste, dont le gouvernement fut d'une durée exceptionnelle (un peu plus de 40 ans) et permit le retour de la paix, il s'attache à nous faire découvrir le monde des villes, qui, outre les commodités qu'elles offraient, constituaient l'armature de la romanité, système à la fois religieux, social et politique. Par sa connaissance approfondie des textes, Pierre Grimal, avec clairvoyance et sensibilité, nous restitue Rome dans sa réalité quotidienne et spirituelle.
Les Grecs le jugent fixé d'avance et pensent avoir au moins six moyens de le découvrir. Certains sont bien connus, comme le recours aux devins ou aux oracles, mais d'autres ne manqueront pas de surprendre : qui aurait pensé qu'au temps du sage Platon existaient des pratiques magiques proches de celles du vaudou ?
Il faut sans doute aussi apporter des nuances aux idées reçues, que les récentes découvertes de l'archéologie et l'analyse précise des textes littéraires amènent à réviser. Quelle était la place réelle des devins ? Que demandait un Grec à Apollon et à Zeus, lorsqu'il les consultait à Delphes, à Dodone ou ailleurs ? Était-ce le sort futur d'une guerre ou d'une cité, ou celui d'un olivier ? Enfin, les Grecs croyaient-ils vraiment à un avenir immuable ? En consultant les dieux, ne cherchaient-ils pas tant à connaître l'avenir qu'à l'orienter dans un sens désiré, à trouver ce qui restait au fond de la boîte de Pandore après qu'elle eut déversé tous les maux sur l'humanité, c'est-à-dire l'espérance ?
Attila, roi des Huns de 434 à 453, est surnommé le « fléau de Dieu ». Personnage à la férocité légendaire, il a créé un gigantesque empire s'étendant de l'Asie centrale à l'Europe occidentale.En moins de neuf ans, Attila unifie ses troupes, soumet de nombreux peuples et décuple la taille de son empire. De sa jeunesse près des plaines danubiennes jusqu'à sa mort soudaine dans sa forteresse d'Etzelburg, Marcel Brion raconte l'ascension, la prise de pouvoir et les conquêtes de territoires de l'homme qui sera à la fois le plus célèbre et l'unique roi des Huns. Si son empire n'a pas survécu à sa mort, il est considéré comme le déclencheur des invasions barbares et de la chute de l'Empire d'Occident.
Pourquoi l'Égypte ? Comment est-elle née ? Quelles furent ses valeurs intangibles ? Pourquoi n'a-t-elle connu aucune guerre de religion ? Pourquoi s'est-elle fondée sur des rites initiatiques, et quels sont leurs contenus ? Comment le secret de l'éternité a-t-il été percé ?
Issu de plus d'un demi-siècle de recherches, cet ouvrage, illustré de documents remarquables, dont beaucoup rares et peu connus, tente de comprendre comment L'Égypte pharaonique a façonné l'âme du monde et accompli l'impossible mariage entre l'esprit et la matière. Avec son incroyable talent de narrateur, Christian Jacq redonne vie à cet univers qui parle à tous les êtres et continue, à travers les siècles, à transmettre des valeurs fondamentales, sans lesquelles une société cède au chaos et à la violence.
Un passionnant voyage dans le temps pour découvrir les clés de cette civilisation de lumière : l'univers spirituel (dieux et les divinités), la politique (fonctionnement de l'état pharaonique), l'économie, la vie quotidienne et sa sacralisation.
Pythagore hante l'imagination contemporaine, sans représenter toutefois bien plus qu'un nom associé à des découvertes mathématiques. Pourtant, pour les anciens, Pythagore faisait partie des sages incontournables. Il aurait même inventé le mot « philosophie ». Dans cette étude précise et accessible, Christoph Riedweg retrace les contours possibles de cette figure entourée de légendes et de récits accumulés tout au long de l'Antiquité.
Il dégage ainsi les traits probables de sa personnalité, les composantes de sa pensée comme celle de ses successeurs et brosse un portrait de la secte qu'il fonda en Italie du Sud dans le dernier tiers du VIe siècle av. J.-C. De l'approche philosophique jointe à l'histoire et à la sociologie, il résulte une description possible de la vie de Pythagore, de son enseignement, mais aussi de sa postérité jusqu'à nos jours.