Éditions Liber
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Suicide et politique ; la révolte est-elle honorable ?
Lawrence Olivier
- Éditions Liber
- 18 Novembre 2014
- 9782895784562
«Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux, disait Camus, c'est le suicide». Oui, mais il existe mille façons de parler du suicide et autant de se suicider. La mort volontaire n'est pas ce qu'on pense généralement. Elle ne se réduit pas à un acte choisi, à un événement précis. À preuve Charles Bukowski. Son existence s'apparente à un suicide lent, à un aller vers la mort qui s'accomplit chaque jour. Ce qu'on voit chez lui d'une manière évidente, c'est un «échapper à l'existence»: jeu, alcool, sexe, fainéantise, indifférence même à toute chose. Si l'existence n'est pas toujours facile, souvent absurde, Bukowski plus que Camus l'a montré. Mais on persiste à donner raison à celui-ci et non au premier. On continue de prétendre qu'il faut non pas abandonner, mais se révolter: là serait notre seule condition. En est-on sûr? Menée dans une perspective radicale - celle qui doute de tout sans compromis et sans aucun désir de proposer autre chose à ce qui est soumis à la question -, cette réflexion sur notre rapport à la mort et à l'existence répond à cette question.
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L'écologisme ou le succès d'une idéologie politique
Pierre Fraser
- Éditions Liber
- 21 Octobre 2021
- 9782895787198
L'heure, semble-t-il, n'est plus aux tergiversations. La planète serait à l'agonie. Les signes en seraient partout visibles, dans le moindre comportement de chacun, dans la plus infime émission de dioxyde de carbone. Le capitalisme, dans sa version néolibérale, serait forcément l'incarnation même du mal qui ronge la planète. Pour comprendre comment nous en sommes arrivés à agiter une telle menace existentielle, et pour bien saisir l'efficacité mobilisatrice du discours qui la suscite, il faut revenir sur des moments clés du mouvement environnementaliste et de l'écologisme. Les discours ne surgissent pas ex nihilo, et ils ont non seulement une histoire, mais aussi et surtout une façon propre de procéder. Cet ouvrage propose de voir comment le discours écolo-environnementaliste a pu se constituer en fait social total, c'est-à-dire comment il a été en mesure de mobiliser à la fois les individus et les institutions afin de réguler leurs comportements dans le sens d'une vaste entreprise hygiéniste et sanitaire à la grandeur de la planète.
Le pire est-il à craindre ou doit-on plutôt s'attendre à un avenir radieux, à des lendemains qui chantent et au meilleur des mondes une fois que l'écologisme aura atteint sa vitesse de croisière? La réflexion consignée ici voudrait contribuer à faire apparaître ce que cette alternative a d'excessif. -
Rendez-vous avec la mort : journal d'un dernier tour de piste
Yves St-arnaud
- Éditions Liber
- 21 Octobre 2021
- 9782895787310
Alors que les sociétés débattent de l'aide médicale à mourir, une question sousjacente aux délibérations est rarement posée: «est-ce que ma vie m'appartient?»
Après un rendez-vous manqué avec la mort, un homme entreprend un dernier tour de piste pour informer ses proches qu'il veut mettre fin à ses jours. Ses rencontres l'amènent à réfléchir aux répercussions sociales d'un tel geste. Il rédige un journal dans lequel on trouve un condensé des débats de société sur le suicide et l'euthanasie. Pendant qu'il poursuit sa route vers un deuxième rendez-vous avec la mort, dont il a fixé la date, il se heurte à une société dont le message est qu'il faut vivre à tout prix. Cet essai traite la question délicate du choix de mourir avec beaucoup de sensibilité et d'humanité, autant que d'originalité. -
Les ravissements perdus ; l'amour et le romantisme
Mathieu Burelle
- Éditions Liber
- 21 Octobre 2021
- 9782895787174
« Le philosophe américain Allan Bloom disait des gens de notre époque qu'ils étaient des "romantiques désenchantés". Certes, nous serions encore attachés aux idéaux du romantisme ( amour inconditionnel qui triomphe de tous les obstacles, passion qui se mue en union durable, don de soi jusqu' au sacrifice... ), mais nous aurions aussi de plus en plus de mal à croire à ces idéaux. D' où notre projet paradoxal : espérer fonder des couples durables sur un sentiment dont nous connaissons bien la fragilité. Certains, d' ailleurs, en prennent acte, pour formuler de nouvelles façons de s' aimer : librement, au jour le jour, sans promesse de durée ou d' exclusivité. Mais il suffit d' observer les jeunes, de bavarder avec eux, pour se rendre compte que l' idéal romantique n' est pas tout à fait mort. On le voit à la place centrale qu' ils font à l' amour dans leur conception d' une vie réussie, au point d' appui qu' il devrait être pour le couple, marié ou non, à leur désir d' une grande passion. L' amour est en somme l' objet secret d' encore bien des espoirs romantiques, dont nous entretenons la flamme le mieux possible à travers les deuils amoureux et les sites de rencontre.
Ce rapport ambivalent avec nos propres sentiments et avec l' imaginaire amoureux dont nous avons hérité invite à la réflexion. Qu' est-ce que l' amour ? Quelles sont ses sources et ses composantes essentielles ? Que pouvons-nous en espérer ? Ces questions, j' ai voulu y réfléchir, avec pour principaux moyens les outils du philosophe et le soutien de la littérature. J' essaierai de montrer, chemin faisant, que le romantisme nous offre encore, malgré tout, certains des secrets du ravissement amoureux, que nous pouvons y puiser ce qui nous convient aujourd' hui pour, peut-être, ré-enchanter nos amours. » ( M. B. ) -
Toute la folie du monde ; témoignage d'une survivante
Francine Godin
- Éditions Liber
- 18 Novembre 2014
- 9782895784807
«Alors une désolation totale m'envahit, comme certains désespoirs enfouis dans les souvenirs de la petite enfance: une douleur à l'état pur, que ne tempèrent ni le sentiment de la réalité ni l'intrusion de circonstances extérieures, la douleur des enfants qui pleurent [...].» Ces mots de Primo Levi résument ce que Francine Godin elle-même a longtemps été: une survivante marquée par le destin tragique d'une famille frappée par la folie, une vie personnelle déstructurée et un parcours professionnel qui a croisé la violence et la mort. Son témoignage, où alternent l'observation implacable d'une Afrique en plein chaos et le désordre de sa vie familiale et amoureuse, est un récit dense, lucide et amer sur le mal de vivre et la douleur du monde.
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Le sujet de la jouissance dans les arts, la littérature et en psychanalyse
Philippe Willemart
- Éditions Liber
- Voix psychanalytiques
- 7 Mai 2014
- 9782895782841
Réfléchissant à la fois sur la création littéraire et artistique et sur l'exercice de la parole dans l'analyse, cet ouvrage s'interroge sur le sujet qui soutient ces deux processus ou qui en résulte. Que nous apprennent à cet égard, dans le cas de la littérature par exemple, les changements d'orientation de l'écriture, les ratures, les ajouts, les déplacements de texte dont témoignent les manuscrits? Et d'abord de qui sont-ils le fait: de l'écrivain, du scripteur, du narrateur, de l'auteur? Quel est donc le véritable sujet du texte, est-il en amont de l'oeuvre ou en aval? Et les interventions sur le texte ne mettent-elles pas sur la piste d'une meilleure compréhension de la formation du sujet freudien qui, par un processus inconscient de rejet et d'acceptation, se libère des manières de vivre et de penser de sa famille ou les accepte? «C'est sur les chemins qui mènent à l'apparition du sujet que porte cet essai. Et ces chemins se donnent à voir lorsque, bifurquant dans son écriture à la suite de telle ou telle circonstance, raturant et ajoutant un mot, une phrase, un paragraphe, l'écrivain remplit la page et avance; ou lorsque l'analysant élabore peu à peu son histoire en variant son discours poussé par les ponctuations de l'analyste ou par les événements du quotidien. En les dégageant, on espère mieux faire connaître les mécanismes de la pensée visibles dans l'écriture en train de se faire ou dans la parole en train de se dire.»
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L'objectif de ce livre est de préciser les différents sens que revêt le concept d'erreur, selon cinq grands types, sans doute les plus fondamentaux : l'erreur de raisonnement, l'erreur de jugement, l'erreur judiciaire, l'erreur scientifique et l'erreur morale. Mais les cinq études proposées visent aussi à introduire le lecteur à la philosophie qui se fait actuellement dans un dialogue fécond avec les sciences de la cognition. Ces cinq erreurs sont en effet considérées ici comme des erreurs cognitives. Or, cela ne veut pas dire qu'elles sont toutes nécessairement dues à des faiblesses ou à des failles de nature psychologique individuelle, mais que l'on peut aussi considérer qu'elles surgissent là où les mécanismes de la coordination sociale interviennent avec plus ou moins de succès. L'erreur n'est alors pas qu'humaine : ce livre veut expliquer pourquoi elle ne l'a d'ailleurs jamais été.
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La participation contre la démocratie
Jacques Godbout
- Éditions Liber
- 30 Septembre 2014
- 9782895784708
«La participation contre la démocratie» est la formule qui résume le mieux les quinze années de recherches menées par Jacques T. Godbout au cours des années 1960 et 1970 sur les expériences de participation des usagers dans divers organismes (syndicats, CLSC, commissions de consultation, groupes populaires...). La participation est en effet apparue non pas comme un supplément de démocratie, mais comme une manière de se passer des mécanismes démocratiques pour tous ceux qui (professionnels, bureaucrates, militants) détiennent dans les institutions un pouvoir dont la source est étrangère au processus démocratique, et dont la légitimité n'est pas fondée sur la représentation politique.
La participation, qu'on considère généralement comme un contre-pouvoir, est davantage une technique professionnelle pour maximiser le pouvoir. Si ce constat pessimiste avait de quoi surprendre il y a trente ans, son actualité, encore aujourd'hui, en étonnera plus d'un. -
Problèmes épistémologiques en histoire de la philosophie
Vincent Citot, Collectif
- Éditions Liber
- 7 Mai 2019
- 9782895785972
« Cet ouvrage est motivé par ce constat paradoxal : alors que l'histoire de la philosophie a pris une importance énorme dans la production philosophique, la réflexion épistémologique sur les méthodes et les enjeux de cette histoire est restée tout à fait négligée. Or, faire quelque chose sans s'interroger sur la façon dont on le fait, c'est prendre le risque de mal le faire. Parmi le grand nombre de questions qui se posent à cet égard, on doit se demander que signifie bien comprendre un auteur du passé ? Faut-il considérer avant tout ce qu'il a voulu dire, ou bien expliquer ce qu'il a dit par des influences souterraines non conscientes ? Faut-il expliquer les penseurs par les courants qui les comprennent, ou bien ne considérer les courants, les écoles et les traditions que comme des affiliations intellectuelles abstraites ? L'histoire de la philosophie doit-elle servir à former le jugement philosophique présent, ou bien valoir pour elle-même ? Qui est le plus à même de l'écrire : l'historien ou le philosophe ? Qui doit l'enseigner, et selon quelle méthode ? La seule thèse que cet ouvrage se permet de défendre est celle-ci : toutes ces questions se posent, et l'historien de la philosophie aurait profit à se les poser plus frontalement qu'il ne le fait de coutume. Les contributions regroupées ici l'y aideront. »
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Détours vers le futur ; des muses et des zombies
Aurélien Fouillet
- Éditions Liber
- L'imaginaire et le contemporain
- 21 Octobre 2021
- 9782895786962
« Nous vivons une accélération jamais vue de l'histoire. Notre monde a connu plus de transformations au cours des trente dernières années que dans les trois siècles précédents et pourtant, en y réfléchissant bien, rien de nouveau sous le soleil. Pour comprendre le réel, il est bon de regarder en arrière. Avoir de la mémoire, se souvenir, se ressouvenir pour saisir en quoi le présent est gros de l'avenir. En l'occurrence, la vie quotidienne et la culture populaire de nos sociétés sont des marqueurs de la mutation en cours. Détours vers le futur, Batman, Spiderman, Vie de merde, Dallas, World of Warcraft ponctueront notre parcours et s'accoupleront avec Homère, Emma Bovary et les cathédrales du Moyen Âge. Anachronismes ? Non, plutôt : généalogie et synchronicité, origines et correspondances, arché et résonances ! Nous verrons ainsi qu'à la croisée des muses et des zombies, du carnaval rabelaisien et de Nabila, du donjuanisme et de Tinder, un monde meurt dans un grand éclat de rire et un autre est en gestation. » ( A. F. )
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Se dire psychanalyste et croire éventuellement qu'on l'est
Michaël Larivière
- Éditions Liber
- 11 Avril 2018
- 9782895786498
Je tiens que c'est toujours par hasard que le point de jonction de la langue et
du monde se trouve. Certains, pour s'y aider, louent un divan. Comme tout le
monde, ils se demandent : « Que vais-je faire de ma vie ? » Longtemps ils ne
savent pas. Et soudain, c'est l'illumination : « Psychanalyste ! Je ne vois que
psychanalyste pour m'en sortir ! » Alors ils revêtent l'armure, ils prennent la
pose, ils s'inventent psychanalyste et finissent presque par croire que c'est vrai.
Presque. Quelques garants, quelques grands référents les y aideront. Alors ils
passent à l'acte et adressent leur prière à la cantonade : « Je vous en prie, venez,
parlez-moi, et payez-moi ! » -
Cet ouvrage propose une réflexion éthique sur la liberté. Il demande si c'est là une valeur première, fondatrice de l'être humain, si c'est un absolu. La réponse consistera à nuancer cette opinion en décrivant tour à tour les «ambitions» de la liberté, les «responsabilités» qui l'accompagnent, les «limites» qui s'exercent sur elle, les peurs qu'elle fait naître chez le sujet qui doit agir, les «conflits» qui se déclarent entre libertés. L'auteur alimente sa pensée aussi bien au domaine privé qu'aux grands domaines collectifs (politique, économie) et tient compte tant de la nature laïque de nos sociétés que de la démarche religieuse de plusieurs. Il conclut que la liberté ne saurait être qu'une «autonomie responsable» qui ne peut dans aucun cas signifier « faire ce qu'on veut».
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Consommation et image de soi ; dis-moi ce que tu achètes...
Benoît Duguay
- Éditions Liber
- Hors collection
- 12 Mars 2010
- 9782895782148
«Tous les jours, dans les journaux, à la télévision, à la radio, sur des affiches publicitaires ou simplement dans une conversation, nous sommes conviés à acheter quelque chose, à nous procurer tel produit, à recourir à tel et tel service, à faire preuve d'originalité - et, dans le même mouvement, à suivre la mode -, à profiter d'occasions, de spéciaux, de rabais, de nouveautés, de soldes. Nous sommes invités à consommer. Or, justement, nous consommons trop et nous consommons mal. » La question qui oriente la réflexion est ici celle de la part du consommateur dans l'acte de consommation. Pourquoi consomme-t-on? Comment cela fonctionne-t-il? Quelles sont les motivations qui déclenchent l'achat? Que recherche l'acheteur dans un produit? Pourquoi certaines personnes semblent-elles consommer de manière compulsive? Cet ouvrage porte en somme sur la responsabilité du consommateur dans l'acte de consommer. Il entend dans ce sens participer à ces mouvements contemporains (simplicité volontaire, casseurs de pub, etc.) qui tentent de nous faire sortir du cycle de la consommation effrénée, irrespectueuse et destructrice, et contribuer ainsi à modifier nos habitudes les plus égocentriques et les plus irresponsables. À tenir en éveil la conscience éthique du consommateur et des entreprises.
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«Nous sommes des êtres fragiles et la réalité sociale dans laquelle nous nous trouvons en tient fort peu compte, nous proposant au contraire un idéal de performance ou d'excellence. Une part de ce qu'il y a en nous d'humain est oubliée, comme si nous avions honte de notre humanité et des imperfections qui lui sont inhérentes, et que nous nous rêvions surhumains, dieu ou machine. Il en a d'ailleurs toujours été ainsi sur le plan collectif. L'idéal de sainteté puis celui de sagesse ont précédé l'idéal d'excellence, l'idéal d'aujourd'hui. Toujours l'humanité de l'humain est déniée, telle une tare. Ces idéaux détruisent l'être humain, loin de l'aider à se développer et à réaliser la puissance de son être vivant. En fait, il s'agit d'abord et avant tout de voir la réalité telle qu'elle est. C'est grâce à la vision qu'une solution allant dans le sens de la puissance de vivre peut concrètement se trouver ou s'inventer au sein de la réalité telle qu'elle est. L'important est que la vision, même au sein de la répression, que celle-ci soit brutale ou douce, absurde ou argumentée, demeure intacte, que, mieux encore, elle soit rendue plus vive, plus aiguisée par le défi ou l'épreuve. La vision de la réalité est plus puissante que toute injonction émanant de l'idéal.» P. B.
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L'imposture de la maladie mentale ; critique du discours psychiatrique
Alain Bachand
- Éditions Liber
- 22 Juin 2012
- 9782895783398
La maladie mentale existe-t-elle ? À en juger par l'activité des psychiatres, par la pharmacopée dont l'industrie du médicament les équipe, par l'opinion même de la population, il n'y a pas lieu d'en douter. Mais se pourrait-il qu'elle ne soit qu'un mythe? Le produit d'un discours vide de sens? Une imposture? À travers une critique radicale des fondements et des pratiques de la psychiatrie, cet ouvrage vise justement à montrer en quoi consiste le mensonge de la maladie mentale et de la psychiatrie. Alors que le discours psychiatrique explique les comportements étranges ou inadaptés en termes de pathologie, cette analyse les explique ici de la même façon que nous expliquons les comportements de la vie quotidienne. Amplement étayée par des exemples et des études, l'analyse conclut que la psychiatrie est une «science» fourre-tout dont on ne sait pas finalement de quoi elle traite, et que la maladie mentale est une notion morale, ou arbitraire ou confuse.
«Tout au long de cet ouvrage sobre mais dévastateur, l'auteur analyse thèmes et exemples du discours psychiatrique pour en faire ressortir les failles, en commençant par la notion clé même de maladie mentale jusqu'à celle de trouble de déficit d'attention avec hyperactivité, en passant par la schizophrénie, la dépression, l'alcoolisme, les déviances sexuelles ou encore les troubles de la personnalité. Son livre est une excellente introduction au discours psychiatrique et je le recommanderais certainement à mes propres étudiants. J'espère enfin que sa critique libre et rafraîchissante, forte et informée, contribuera à ce qu'un tournant se produise en ces matières confuses et que sa réflexion incitera les lecteurs à entreprendre leur propre affranchissement face au discours psychiatrique» (extrait de la préface de David Cohen, professeur à l'université internationale de Floride). -
Le bonheur philosophique ; de Pythagore à Al Gore
Jacques Senécal
- Éditions Liber
- Petite collection
- 17 Octobre 2012
- 9782895782889
«Ce livre est une introduction à la philosophie abordée sous l'angle du bonheur devenu, aujourd'hui, un véritable devoir social. Je propose une analyse d'une trentaine de philosophes ou d'écoles qui ont marqué notre civilisation, les grands mouvements des trois derniers siècles, les bonheurs multiples de l'individu et de la collectivité, celui de la raison comme de la foi, celui des droits et des devoirs. Les philosophies du bonheur, comme, d'ailleurs, ses significations, sont très variées. Cette richesse de sens justifie cet essai qui n'est pas une oeuvre d'historien, mais celle d'un ami de la philosophie, d'un homme qui a compris qu'au cours de sa vie son bonheur était presque constamment soutenu par la réflexion des grands philosophes. Bien sûr que, seul, inquiet, mais lucide, on arrive toujours à philosopher et à donner sens à sa vie, sauf qu'il est avantageux et stimulant de savoir que ses propres réflexions, les plus intimes comme les plus étranges, ont aussi une portée universelle et qu'elles ont été celles des grands penseurs de notre civilisation. Se sentir près d'eux réconforte, rassure et nous garde dans un état de quiète inquiétude.» (Jacques Senécal)
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Profession : travailleuse sociale ; quarante-cinq ans de service social hospitalier 1950-1995
Monique Meloche
- Éditions Liber
- 20 Avril 2012
- 9782895783220
Travailleuse sociale et psychanalyste, Monique Meloche raconte ici presqu'un demi-siècle de service social hospitalier, qu'elle a exercé dans les principaux établissements montréalais du début des années 1950 jusqu'au milieu des années 1990 : Montreal General Hospital, Occupational Therapy and Rehabilitation Center, Institut Albert-Prévost, hôpital Douglas, hôpital Saint-Jean-de-Dieu, hôpital Notre-Dame. Décrivant le travail et la population qu'il visait, les acteurs principaux qui en assuraient la gestion et le dynamisme, son récit rend sensibles les profondes transformations qu'a connues la société québécoise de la deuxième moitié du vingtième siècle. S'il dresse un bilan de première main d'une profession qui a peu à peu acquis son autonomie, ce témoignage non dépourvu d'humour est en même temps un hommage à la grandeur discrète de ceux et celles qui, côtoyant l'intimité souffrante de la collectivité, se consacrent à la soulager.
«Monique Meloche a un don pour recréer les lieux et les atmosphères, esquisser en quelques traits le portrait des gens avec qui elle a travaillé et nous entraîner dans ce Québec des années 1950 ou 1960 où l'Église en menait large et où le travail social était encore une profession à construire. Ses mémoires représentent un précieux témoignage non seulement pour les travailleurs sociaux d'aujourd'hui, qui sont encore souvent des travailleuses sociales, mais aussi pour les historiens des femmes. Son parcours, atypique à plusieurs égards, montre que, dans ce Québec que l'on qualifie trop souvent de traditionnel, des femmes se sont affranchies des diktats sociaux et religieux et ont décidé de prendre en main leur destinée et de se tailler une carrière à leur convenance. En ce sens, il nous ramène aux sources de la Révolution tranquille qui, loin d'être un phénomène spontané, avait été préparée de longue date par des gens qui, comme elle, refusaient le statu quo. Monique Meloche a travaillé tant dans le réseau des services sociaux anglophone que francophone, ce qui était rare à l'époque. Elle a traversé l'Atlantique à une époque où très peu de gens le faisaient et elle a activement milité pour professionnaliser le travail social tout en devenant psychanalyste. Elle est l'une de ces pionnières dont il faut préserver le souvenir.» (Denyse Baillargeon, extrait de la préface) -
Qu'est-ce que la conscience? Qu'est-ce que le rêve? Et y a-t-il de la conscience dans le rêve? Ces questions qui occupent depuis toujours la curiosité populaire aussi bien que la pensée savante ont, avec l'essor des neurosciences et la mise au point d'appareils d'imagerie, reçu une impulsion inédite, massive et confiante, comme s'il était évident qu'on percerait bientôt le secret de ces réalités insaisissables et qu'on montrerait enfin comment l'esprit vient au cerveau. La partie n'est pourtant pas gagnée. D'une remarquable clarté, cet ouvrage fait le point sur cette matière passionnante, dont la juste compréhension a autant besoin des apports de la neurologie que de ceux de la philosophie, non sans avancer de stimulantes hypothèses sur la structure de la conscience et sur le travail du rêve.
«La conscience trouve dans le rêve son application la plus mystérieuse et peut-être la plus primitive. Même si le rôle du sommeil est de permettre au cerveau de ralentir son activité pour récupérer, la conscience demeure active pendant une partie de la nuit. Pourquoi ce sursaut, parfois intense, de conscience nocturne alors que la plupart des centres vitaux de l'appareil nerveux travaillent au ralenti? Le rêve est-il un simple épiphénomène ou le résultat d'opérations essentielles au fonctionnement de l'appareil nerveux? Le cas échéant, quelle est son utilité? Et cette utilité, est-elle liée à la production d'images, d'émotions ou peut-être d'une conscience? Car telle est la nature du rêve, il est une conscience d'images et d'émotions dont le caractère d'étrangeté le situe dans une classe à part.» -
Résumé
Où en sont aujourd'hui les Canadiens français, particulièrement au Québec? Du point de vue démographique, linguistique, économique, politique, culturel? C'est un examen sans concession de la réalité et de l'état d'esprit de cette « tribu» que propose ici l'auteur. Dans le langage direct, provocateur mais également non dénué d'humour qui le caractérise, il brosse ainsi un portrait à la serpe des Canadiens français dont il admire la résilience tout en dénonçant leur mollesse. Soulignant la sous-fécondité qui les menace, leur paresse, il s'élève contre certains mensonges qui cultivent la peur (que la langue française serait menacée à Montréal, par exemple) et lance un appel à l'effort, à la confiance en soi, à l'abandon de réflexes de victimes. Un portrait dont la franchise corrosive ne laissera personne indifférent. -
«Cet ouvrage propose un code universel de droits et de responsabilités devant s'appliquer à tous les individus, qu'ils soient simples citoyens ou dirigeants de pays, de sociétés et d'organisations religieuses. Un tel code repose sur les principes de l'humanisme rationnel dans un monde caractérisé par un rétrécissement géographique et par une plus grande interdépendance politique et économique. On y trouvera aussi, en parallèle, une critique des codes moraux fondés sur des religions sectaires, qui n'ont pas été à la hauteur des attentes de l'humanité dans le passé. Pour nous, l'humanisme repose sur des notions d'idéalisme, de compassion et de tolérance, selon une vision vraiment humaine. Nous espérons apporter ainsi une contribution à cette entreprise toujours à recommencer de construire un meilleur monde pour l'humanité.» (Rodrigue Tremblay)
«Le monde a besoin d'un nouveau code humaniste d'éthique globale. Rodrigue Tremblay défend avec éloquence cette forme d'humanisme rationnel. Nous devons travailler ensemble, recommande-t-il, si nous voulons contribuer à l'amélioration des conditions de vie sur la planète. Il met en avant dix principes fondamentaux dans le cadre d'un code global d'éthique pour nous y guider.» (Paul Kurtz) -
Cet ouvrage est une méditation sur l'éthique à travers la métaphore de la maison. L'auteur illustre son propos en puisant à la fois dans la littérature, les souvenirs personnels et l'expérience commune. «La maison est un archétype qui vit au fond de la mémoire humaine et couvre la totalité de l'être, physique et spirituel. La quête nostalgique de la maison est essentiellement une recherche d'identité ou une recherche ontologique. Elle met en évidence la dialectique qui caractérise l'anthropologie fondamentale, celle de l'errance et de l'enracinement, du recueillement et de l'ouverture, de l'inclusion et de l'exclusion, de l'appartenance et du détachement.» Or ces termes et la tension qui les relie sont ceux-là mêmes qui définissent l'éthique et la tâche qui est la sienne. En tant que sujet éthique, en effet, l'homme est aux prises avec trois lieux essentiels à sa condition: un lieu géographique (la terre), un lieu social et culturel (le monde), un lieu existentiel (son propre corps). L'éthique, c'est savoir habiter ces lieux en conciliant, de manière toujours précaire et provisoire, appel du dedans et appel du dehors, proximité et distance, intériorité et accueil de l'autre.
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Manières de lire, manières de penser ; initiation à la réflexion critique sur les lieux communs
Jacques Senécal
- Éditions Liber
- 23 Mai 2019
- 9782895786979
«Cet ouvrage est une initiation à la réflexion philosophique à partir de certaines façons de dire, locutions banales, formules populaires, idées reçues, que l'on croit tous comprendre, mais dont on n'entend pas toujours toutes les résonances. Elles nous disent la vérité des choses, l'attitude juste, la bonne disposition d'esprit, la clé du bonheur. Elles veulent nous apprendre à vivre, et à penser. Je me propose de les méditer. De les considérer sous leurs divers sens. Que disent-elles? Que dit la philosophie? En les examinant, nous nous trouverons à faire un survol de l'histoire des idées, à donner un aperçu des principales écoles philosophiques et à rappeler les grandes controverses qui ont occupé les penseurs depuis des millénaires; autant ceux que l'on situe au plus près de la tradition que ceux dont la pensée exprime une résistance ou une dissidence.» «Prendre les choses avec philosophie», «Les idées mènent le monde», «À chacun sa vérité», «Plus ça change, plus c'est pareil»... L'auteur examine ainsi onze expressions courantes que nous entendons souvent autour de nous pour résumer une opinion ou conseiller une attitude. Dans un langage clair, une réflexion vive et engagée sur notre temps et sur les lieux communs qui lui tiennent souvent lieu de pensée.
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Cet ouvrage propose une réflexion critique, lucide et pragmatique sur la démocratie et la politique. Malgré les commentaires parfois sévères, la démarche qui l'oriente est fondée sur la conviction que la démocratie est encore le meilleur système politique capable d'assurer le développement de nos sociétés conformément aux valeurs de respect de la vie humaine, des individus, de la liberté, de la justice et de l'équité sociale. Il ne cède pas en cela à la tendance aujourd'hui forte de démoniser la politique et de chercher à détruire, avec acharnement et cynisme, les institutions démocratiques par des attaques exagérées, par un désengagement néfaste, par un manque de connaissance de la complexité des grands enjeux de société et par des attentes irréalistes. L'auteur prend ici le recul exigé par l'importance de la matière et se demande, avec impartialité, en quoi consiste exactement la démocratie, ce qu'elle exige de chacun de nous, politiciens, citoyens et journalistes, et comment nous pouvons renouer avec ses intentions fondamentales. Nous sommes tous conviés à cette réflexion plus que nécessaire.
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Créée en 2011, la Commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction, couramment appelée commission Charbonneau, a siégé pendant trois ans (2012-2014). Ses séances ont tout ce temps retenu l'attention de la presse et du public dont elle a nourri la conversation et l'humeur. On attendait d'elle qu'elle fasse toute la lumière sur un présumé vaste système de corruption et de collusion qui semblait pourrir le Québec.
Voix discordante dans l'approbation collective de cet exercice, l'avocat Louis Demers procède ici à un sévère examen de la commission: de ses énormes pouvoirs, de son mandat démesuré, de sa durée excessive, de ses cafouillages embarrassants autant que cruels, des victimes collatérales qu'elle a semées sur son passage, des résultats médiocres auxquels elle a abouti. Or, paradoxalement, ces résultats mêmes devraient réjouir: la société québécoise n'était pas celle, gangrénée, dont on dressait un portrait accablant.