FeniXX réédition numérique (Arléa)
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Tout savoir sur Internet
Bauche Gilles
- FeniXX réédition numérique (Arléa)
- 15 Avril 2016
- 9782402104722
Une révolution radicale se prépare aujourd'hui dans ce nouveau continent numérique, virtuel et interactif, qui compte déjà une trentaine de millions d'« habitants ». Sur Internet, où le virtuel devient global et où le monde se virtualise, nos enfants pourront - peuvent déjà - accéder instantanément, et en tous lieux, à la mémoire de la planète. L'univers décentralisé et délocalisé d'Internet, où les électrons ignorent les frontières et se jouent des lois, va nous amener à réviser nos conceptions des rapports de pouvoir, de la territorialité, de la matérialité des choses. Mais qu'est-ce au juste qu'Internet ? À quoi sert-il ? Qu'y trouve-t-on ? Pourquoi les hommes politiques veulent-ils le museler ? Ferons-nous demain notre marché sur Internet ? Internet inaugure-t-il une nouvelle ère du savoir ? La France est-elle en train de perdre du terrain sur Internet ? Faut-il en avoir peur ? Autant de questions, et bien d'autres, auxquelles ce livre répond dans un langage clair et non technique.
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Livre noir : Purification ethnique et crimes de guerre dans l'ex-Yougoslavie
Nouv.obs/rep.s.front
- FeniXX réédition numérique (Arléa)
- 12 Novembre 2015
- 9782402048514
Pour la première fois depuis la dernière guerre mondiale, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité ont été commis, en Europe même, sur le territoire de l'ex-Yougoslavie. Qui en sont les responsables ? De quels témoignages dispose-t-on, exactement, sur la mise en oeuvre délibérée de cette politique de « purification ethnique » ? Au-delà des protestations de principe et des polémiques, le devoir commande d'en revenir aux faits. Voici, traduits et rassemblés pour la première fois, les vingt et un rapports d'enquêtes rédigés en 992 et 1993 par diverses institutions et organisations internationales. Ce Livre noir entend mettre à la portée de chacun l'ensemble des informations dont dispose, à ce jour, la communauté mondiale.
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Il s'agit de ne pas se rendre
Régis Debray, Jean Ziegler
- FeniXX réédition numérique (Arléa)
- 5 Novembre 2015
- 9782402018173
Ce petit livre aigu et dérangeant ne prétend pas à la rigueur de l'écrit. Il se fait l'écho d'une liberté de ton et de parole telle qu'elle s'exprima, pendant toute une semaine, sur l'antenne de France Culture. Les deux interlocuteurs qui dialoguent ici interprètent différemment l'effondrement du communisme, le recul de l'État-nation, la « mondialisation » culturelle ou économique, pour ne citer que ces exemples. Mais une même exigence les réunit : le refus de consentir aux molles facilités du « prêt-à-penser » contemporain. Régis Debray et Jean Ziegler ont longtemps partagé, chacun à sa façon, les mêmes espérances et les mêmes engagements. Au-delà de leurs divergences avérées et qu'on retrouvera mises au clair sans dérobades, ils se reconnaissent néanmoins, l'un comme l'autre, dans ces vers du grand poète turc Nazim Hikmet qui donne leur titre à ces « conversations » : l'air est lourd comme du plomb Je crie, je crie, je crie, je crie. Être captif, là n'est pas la question Il s'agit de ne pas se rendre.
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Les Fratricides : Réflexions sur la tragédie yougoslave
Edgar Morin
- FeniXX réédition numérique (Arléa)
- 5 Novembre 2015
- 9782402043748
« La mission de l'intelligence européenne est de résister à l'hystérie de la guerre où l'on hait un peuple au lieu de condamner un système ou un régime. Cette mission nous impose de poser le problème de Sarajevo dans son contexte, qui est l'irruption démente de l'ethno-nationalisme et du total-nationalisme dans la crise du futur, dans la crise du communisme et dans la crise de l'Europe. Il faut comprendre que la dislocation de la Bosnie-Herzégovine porte en elle l'assassinat de l'avenir européen. Mais tout n'est pas encore accompli. Il faut tout faire pour sauver les villes multiculturelles, les villes de citoyens, les villes de démocrates qui résistent encore - au premier chef Sarajevo - et qui doivent résister aussi aux forces de dislocation interne que suscitent les sièges interminables et impitoyables. Et il faut envisager la paix. La paix est la seule voie qui permettra aux forces démocratiques, étouffées en Serbie et en Croatie, de se réveiller et de secouer l'ethno-nationalisme et le total-nationalisme. Mais cette paix, sous garantie des grandes puissances, doit elle-même garantir des frontières non imperméables, comme le sont celles de la Communauté européenne, et préparer de nouvelles associations. » E.M.
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Devant le mal : Rwanda, un génocide en direct
Rony Brauman
- FeniXX réédition numérique (Arléa)
- 5 Novembre 2015
- 9782402020039
En cette année 1994, cinquantième anniversaire de l'écrasement de la barbarie nazie, une partie de l'humanité aura donc été anéantie sous nos yeux. Il ne s'agissait pas de luttes tribales, ni d'affrontements « interethniques », mais de l'extermination délibérée d'hommes, de femmes et d'enfants coupables seulement d'être ce qu'ils étaient. Ce qui resurgissait ainsi de l'Histoire n'était pas un malheur de plus, venant grossir l'océan des souffrances sur lequel naviguerait notre humanité fatiguée d'elle-même. C'était, au sens strict du terme, un génocide : le Mal absolu. Qu'avons-nous fait devant le mal ? En le nommant « catastrophe humanitaire », en dépêchant des secours et des soldats infirmiers dont le dévouement n'est pas en cause, le sentimentalisme contemporain sera parvenu à ce résultat inimaginable : le monde aura pu se proclamer neutre devant un génocide.
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«Anxiety show» : De la peur à la télévision
Daniel Schneidermann
- FeniXX réédition numérique (Arléa)
- 29 Octobre 2015
- 9782402024716
La vraie souveraine de la télévision, ces temps-ci, écrit Daniel Schneidermann, c'est la peur. Elle règne sur toutes les chaînes, à toutes les heures. Dans les plaisanteries d'un animateur, dans l'interview d'un dignitaire, dans les trompettes d'un spot publicitaire, dans le matraquage d'une bande-annonce, elle passe inaperçue, mais qu'on s'amuse à la débusquer, et partout on la rencontrera. Le spectacle télévisé d'aujourd'hui est un feu d'artifice de peurs. Pourquoi cette peur omniprésente ? Quel malaise expriment finalement ces images qui nous assiègent ? Critique de télévision - redouté - du journal Le Monde, Daniel Schneidermann s'interroge ici sur le sens d'un effroi que, soir après soir, il retrouve à l'antenne.
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Les Mensonges du Golfe
Reporters Sans Front
- FeniXX réédition numérique (Arléa)
- 1 Avril 2016
- 9782402054041
Les mensonges de la guerre du Golfe n'ont fait qu'accentuer le discrédit qui frappe les médias. Les sondages d'opinion le confirment : les journalistes, à l'instar des hommes politiques, sont accusés tout à la fois de mauvaise foi et d'incompétence. Le gigantesque war game, qui nous a tenus en haleine de janvier à mars 1991, a porté à son paroxysme cette suspicion. Bourrage de crâne, manipulation, information-spectacle : cette « guerre en direct » n'a fait qu'aviver, chez les professionnels comme dans le grand public, le sentiment qu'une réflexion profonde s'imposait. Aussi Reporter sans frontières, Radio France, Télérama et la Fondation « L'Arche de la Fraternité » ont pris l'initiative d'inviter intellectuels et journalistes à réfléchir, ensemble, sur le fonctionnement des médias. Sans s'ériger en juge suprême mais avec l'ambition de participer, sereinement et efficacement, à une réflexion essentielle... à la démocratie.
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La Passion de l'État : entretiens avec Jean Lacouture
Pisani/lacouture
- FeniXX réédition numérique (Arléa)
- 1 Avril 2016
- 9782402068543
Une passion tenace aura, sa vie durant, habité Edgard Pisani : celle de l'État. Préfet, ministre de l'Agriculture du général de Gaulle, personnage inclassable et emblématique de la Ve République, cet ancien résistant a fondé sur les valeurs républicaines une véritable morale de l'action. De son enfance tunisienne à l'exercice des plus hautes responsabilités, il s'en explique ici. Bel exemple de fidélité à une certaine idée de la politique et de la France, affrontée aujourd'hui au grand vent de la mondialisation. Dialoguant avec Jean Lacouture, Edgard Pisani nous livre dans ces pages un témoignage capital.
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Et maintenant... Contribution à l'après-mitterrandisme
Thibaud Paul
- FeniXX réédition numérique (Arléa)
- 17 Décembre 2015
- 9782402067935
« À travers la confusion velléitaire de l'élection présidentielle, s'est annoncé, sinon comme un fait du moins comme une possibilité, le retour d'une politique qui cesserait d'être la mise en musique des nécessités techno-économiques et retrouverait des fondements qui lui soient propres. Certes nous n'en sommes pas au renouveau. Le scepticisme de l'opinion, le fait que le changement de discours des principaux candidats à la suite de Jacques Chirac n'ait pas réduit l'emprise des candidats de protestation, tout cela montre que la décomposition a de l'avance sur la recomposition. Il ne s'agit donc pas, pour quelqu'un qui a mal vécu civiquement l'autodestruction de la gauche et l'autodévaluation de la France, de chanter victoire mais de comprendre cet épisode, d'en analyser les composantes et d'identifier les possibilités qu'il fait entrevoir afin que cette chance ne soit pas bientôt recouverte par l'habitude, le conformisme, la résignation. » Longtemps directeur de la revue Esprit, Paul Thibaud représente aujourd'hui, dans le débat public, une voix dont l'indépendance d'esprit s'est exprimée à plusieurs occasions, notamment au moment du référendum sur le traité de Maastricht. Il a publié Discussion sur l'Europe (avec Jean Marc Ferry), en 1992, et La Fin de l'école républicaine (avec Philippe Raynaud), en 1990.
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Guerre et paix sous l'Occupation : témoignages
Todorov/jacquet
- FeniXX réédition numérique (Arléa)
- 26 Avril 2018
- 9782402176965
L'occupation allemande (1940-1944) est la dernière période de crise grave, vécue par l'ensemble des Français. Or de telles situations possèdent, pour la postérité, un avantage, on y observe les conduites humaines comme sous un verre grossissant : toutes les conduites, non seulement celles qui constituent l'objet habituel de l'Histoire mais aussi celles qui forment le tissu de la vie quotidienne. « Copyright Electre »
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Cybersexe : les connexions dangereuses
Fulvio Caccia
- FeniXX réédition numérique (Arléa)
- 12 Novembre 2015
- 9782402055260
Cybersexe : scoop médiatique ou révolution sexuelle ? En découvrant cette panoplie aux turgescences électroniques, ces capteurs sensoriels, ces gants à retour tactile et autres casques de visualisation, on ne sait pas trop s'il s'agit d'un coup de pub ou de la pure réalité, Le sexe cool des précédentes décennies n'était-il que la préfiguration du sexe cyber de notre temps et les années sida l'intermède qui le préparait ? Le désir qui taraude et la chair qui exulte sont-ils en train de s'anéantir, dans la virtualité du cyberespace, en une pratique rabougrie et solitaire des consoles d'ordinateur ? Et si c'était là, justement, la surprenante ironie du cybersexe : démontrer, sous une forme carnavalesque et mass-médiatique, ce qu'en notre for intérieur nous savons tous sans oser nous l'avouer : il n'y a pas de rapports sexuels. Nombre d'observateurs, de sociologues dénoncent les risques de dérapage d'une société qui se laisse séduire par les sirènes de la communication intégrale. Qu'ils mettent en garde contre la tentation pornographique ou prophétisent une disqualification de l'homme au profit de la machine, tous les commentaires nous invitent à envisager le cybersexe - une fois dégagé du cyberespace dont il procède - comme un véritable objet d'étude. Le cybersexe est-il Méduse, dissimulée sous le masque avenant de la fée Interactivité, ou Aphrodite nous initiant aux nouveaux jeux de l'amour ? La question reste posée.
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Hébron, un massacre annoncé
Amnon Kapeliouk
- FeniXX réédition numérique (Arléa)
- L'Histoire immédiate
- 12 Novembre 2015
- 9782402054386
Le 25 février 1994, dans la mosquée d'Hébron, une trentaine de fidèles palestiniens furent assassinés par un colon israélien, orthodoxe et nationaliste extrémiste. Par ce crime sans précédent, Baroukh Goldstein entendait faire échouer le processus de paix. Commentant ce massacre, Ezer Weizmann, président de l'État d'Israël, déclara qu'il s'agissait de « la chose la plus terrible qui se soit produite dans l'histoire du sionisme ». Ce n'était ni un « accident », ni le geste d'un fou. À l'arrière-plan, on ne peut ignorer la responsabilité des divers gouvernements qui ont sous-estimé la détermination des colons extrémistes, implantés dans les territoires occupés. Partisans de la violence, hostiles à toute restitution de territoires, certains vont jusqu'à réclamer l'expulsion des Palestiniens du Grand Israël. Le massacre d'Hébron était bel et bien « annoncé », c'est-à-dire prévisible. Le rapport officiel de la commission d'enquête, rendu public en juin 1994, tend à minimiser la signification politique de l'événement et à exonérer les autorités de leurs responsabilités. L'enquête minutieuse - et saisissante - d'Amnon Kapeliouk s'inscrit en faux contre ces explications trop rassurantes.
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Lettre à Alain Juppé (et aux énarques qui nous gouvernent) sur un persistant «problème de communication»
Daniel Bougnoux
- FeniXX réédition numérique (Arléa)
- 25 Février 2016
- 9782402057325
« Tu étais le mieux habillé d'entre nous, il était facile de te remarquer avec ton blazer cravate sur lequel tu croisais les bras, le regard fixé haut sur les arbres. Indifférent à notre troupe tu semblais déjà parfaitement « droit dans tes bottes ». Très vite, tu t'es affirmé comme le premier de la classe. [...] À ton air surpris, légèrement agacé, il était évident que tu comprenais mal qu'on ne comprenne pas. C'est ce visage de toi que j'ai retrouvé lors des événements de novembre-décembre 1995. » Daniel Bougnoux a côtoyé deux années Alain Juppé dans la khâgne de Louis-le-Grand. L'un est devenu Premier ministre, l'autre professeur d'université et spécialiste des sciences de la communication. C'est en s'autorisant de cette discipline - providentielle en l'occurrence -, que l'auteur s'adresse à son ancien condisciple. En matière de communication politique, s'interroge-t-il, comment imaginer une méthode plus calamiteuse que celle qui contribua à exacerber le mouvement social de l'hiver 1995 ? Le Premier ministre confondrait-il l'exercice démocratique du pouvoir avec l'usage solitaire de la raison ? « Je n'imaginais pas, ajoute l'auteur à l'intention d'Alain Juppé, que je pourrais un jour t'adresser un conseil. » Ce conseil-là, on le verra, ne manque ni de pertinence ni d'impertinence. Bien entendu, ce n'est pas au seul Alain Juppé qu'il est destiné...
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Pour une utopie réaliste : autour d'Edgar Morin
Chateauvallon Renc.
- FeniXX réédition numérique (Arléa)
- Droit et société
- 21 Mai 2016
- 9782402159005
Issues d'une rencontre organisée en juin 1995 à Châteauvallon, les réflexions rassemblées dans ce livre méritaient d'être diffusées, lues et commentées. Et pas seulement parce qu'elles émanent d'auteurs, économistes, essayistes, philosophes ou journalistes de premier plan. Le thème proposé pour fédérer cette rencontre - « Pour une utopie réaliste » - a donné à ces textes un caractère d'urgence évident. En cette fin de siècle, il importe en effet de regarder l'avenir avec le souci d'y inscrire un projet, une utopie, sans renoncer pour autant à ce réalisme minimal faute duquel trop d'utopies anciennes se sont englouties dans le désastre. Ou pire. Autour d'Edgar Morin, les hommes et les femmes qui s'expriment ici refusent de se laisser enfermer dans le faux antagonisme entre l'utopie et le réalisme, entre la pensée et le réel. Depuis juin 1995, le festival de Châteauvallon, créé voilà trente ans par Gérard Paquet, est devenu le symbole d'une résistance au Front national. L'éditer, on l'aura compris, n'est pas un geste neutre.
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Un coup de jeune : portrait d'une génération morale
Laurent Joffrin
- FeniXX réédition numérique (Arléa)
- 23 Avril 2016
- 9782402086585
Un Premier ministre affaibli, une majorité ébranlée, un train de réformes stoppé net dans son élan, une gauche réveillée de ses désenchantements : en moins d'un mois quelques centaines de milliers d'étudiants et lycéens auront bouleversé le paysage politique de la France. En prenant chacun au dépourvu. On les croyait individualistes, dépolitisés, soucieux de réussite matérielle et fascinés par Bernard Tapie ; on les découvre solidaires, chaleureux, antiracistes, préoccupés, au-delà des questions universitaires par la défense des valeurs qui fondent la démocratie. Au milieu d'un mol consentement au cynisme, voilà que surgit une génération morale et que la France prend un coup de jeune. Génération morale mais pas génération spontanée. Ce mouvement en réalité, n'est pas sorti du néant. Il est le produit d'une effervescence culturelle dont on a mal mesuré, sur le moment, la signification et l'importance. Elle ne s'exprimait pas, il est vrai, par les canaux habituels mais dans les chansons, la musique, le cinéma, la bande dessinée, le militantisme humanitaire, etc. De 1981 à 1986, sur tous ces terrains, une sensibilité se formait, des valeurs communes, des refus partagés qui donnent son sens au mouvement de décembre 1986 et en explique le surgissement. Chef du service société du journal Libération, Laurent Joffrin ne propose pas ici un récit supplémentaire des manifestations de l'hiver 86. Il remonte à l'origine, rappelle tout ce que l'on n'a pas su voir depuis cinq ans, rassemble les pièces du puzzle et propose, mine de rien, le portrait d'une génération entrée brusquement sur la scène. Il s'interroge aussi sur la suite d'une histoire qui ne s'arrêtera pas là.
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Le bluff républicain : à quoi servent les élections ?
Philippe Cohen
- FeniXX réédition numérique (Arléa)
- 12 Août 2016
- 9782402137904
Deux contradictions entravent gravement le fonctionnement de la démocratie française. D'abord les grands problèmes de l'heure - l'Europe, l'économie, la place de l'État - divisent l'opinion selon des lignes de partage qui ne correspondent plus à celles des partis traditionnels. Un sentiment d'irréalité décourageante affecte donc la vie politique. Plus grave encore : sitôt élues, les nouvelles majorités s'empressent d'oublier leurs promesses de campagne en invoquant des « contraintes », notamment européennes, auxquelles elles seraient tenues d'obéir. Ce fut le cas de la gauche au début des années quatre-vingt, puis celui de Jacques Chirac en 1995 ; ce sera - peut-être - celui du gouvernement Jospin. Bref, chacun professe les idées de la République pour gagner les élections, et les oublie dès qu'il s'agit de les traduire en actes. Ce « bluff républicain », qui domine la vie politique depuis le début des années quatre-vingt-dix, explique pourquoi les majorités élues jugent « impossibles à satisfaire » les demandes constantes et inlassables du corps électoral. C'est cette crise sans précédent de la représentation démocratique que Philippe Cohen analyse et raconte dans ce livre. Comment est-elle vécue par les grands partis, à droite comme à gauche ? Comment les deux camps, saisis par le même vertige, confrontés aux mêmes impératifs de l'Europe et de la mondialisation, tentent-ils de redéfinir leur identité ? Loin des langues de bois et des discours convenus, voici une passionnante radiographie de ce nouveau mal français.
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Un grand photographe - le temps d'une pause - se retourne vers ses cavales passées et, pour la première fois, prend la plume. Du Tibesti au Viêt Nam, de l'Amazonie au Proche-Orient, d'une guerre ou d'une famine à l'autre, après tant de drames traversés, de visages anonymes croisés dans la détresse du monde, faudrait-il se taire ? Henri Bureau, dans les années soixante-dix, appartenait à cette petite poignée des grands professionnels du reportage auxquels s'accrocha une légende et dont les photos firent le tour du monde. Chacune d'elles, en vérité, marquait l'aboutissement d'une aventure particulière mêlant la chance et l'acharnement, la ruse et la peur, l'amitié... Comme les marins, Bureau a « posé son sac à terre » pour quelque temps. Il n'a pas voulu pour autant écrire ses « mémoires », ni rédiger, avec complaisance, ses « souvenirs de baroudeur ». Chacun des chapitres de ce livre reconstitue l'histoire d'une photo célèbre dont il fut l'auteur. On n'exalte ici aucun exploit, on ne donne aucune leçon, on ne s'attendrit jamais sur soi-même. Mais voilà que - miracle - le ton est juste et que le témoignage est irremplaçable.
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Les médias audiovisuels détruisent-ils progressivement la démocratie ? Sans doute. Quoi qu'on fasse, pourtant, ils seront là demain, après-demain, et plus tard encore. Ils ne méritent pas tant d'honneur, ni tant d'indignité. Leur prêter servilement allégeance serait une capitulation, mais les diaboliser sans relâche n'a guère de sens. Ce qu'il s'agit de favoriser, année après année, c'est une maîtrise, une mise à distance, une pédagogie citoyenne de cet « empire des médias » qui demeure, pour l'instant encore, livré à des pesanteurs déraisonnables. Désarticulée aujourd'hui, la démocratie doit relever le gant et s'organiser. L'enjeu : permettre que survivent la liberté, la responsabilité, la délibération républicaine. La principale régulation à réinventer n'est autre que le sens critique de chaque citoyen. Longtemps fasciné par la toute-puissance de l'audiovisuel, celui-ci apprend peu à peu à décrypter ses mensonges, à débusquer ses abus, à résister à ses « effets de sens ». Tôt ou tard se trouvera ainsi remis à sa juste place ce nouvel outil de connaissance trop souvent érigé en instrument collectif. Proposant, cas par cas et thème par thème, des « exercices pratiques », ce livre entend participer à cette réinvention progressive du sens critique. On verra que cela n'exclut nullement quelques éloges.
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Lignes d'une vie (1). Naissance à la littérature ou Le meurtre du père
Etiemble Rene
- FeniXX réédition numérique (Arléa)
- 21 Septembre 2016
- 9782402142229
À tous ceux qui, depuis longtemps, le pressaient d'écrire ses mémoires, Etiemble, jamais, ne voulut céder. « Quant à bafouiller, dit-il, cette biographie que chacun, en cette fin de siècle et de civilisation, se croit tenu de livrer [...] très peu pour moi ». Ces premières Lignes d'une vie ne sont donc, en rien, le compte rendu complaisant ou attendri d'une existence, fût-elle aussi riche que la sienne. Il s'agit seulement d'évoquer avec une liberté superbe et peu de soucis chronologiques tout ce qui, souterrainement, put la nourrir, la meurtrir et l'éclairer. Jouer avec les mots puis les combattre, naître à la littérature et lui vouer bientôt ses forces, faire front, partout, contre bêtise et bassesse. Tout cela sous le regard aigu de Jean Paulhan, père tyrannique dont le meurtre, ici, est consommé. Pas de mémoires, certes, mais, oh oui ! Etiemble est bien tout entier dans ce livre.
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Les Bourgeois du crépuscule
Renouvin Bertrand
- FeniXX réédition numérique (Arléa)
- 7 Janvier 2016
- 9782402068802
Les bourgeois du crépuscule marchent comme en plein jour. Arrogants, ils croient tout voir, tout savoir, mais ils sont aveugles au monde qui les entoure. Ils prétendent connaître la réalité, mais ils sont égarés dans les illusions statistiques, le flou des sondages, l'ombre épaisse de leurs préjugés. Leur apparence courtoise cache un mépris de fer pour le peuple qu'ils sont censés servir et pour les principes démocratiques qu'ils célèbrent dans leurs discours. La liberté leur fait peur, ils récusent la justice sociale et détestent l'égalité. Tels sont nos Maîtres. De petits maîtres en vérité. Ils veulent le pouvoir, mais refusent de l'exercer. Ils bavardent sur la concurrence mondialisée, mais vivent dans le monde clos des privilèges. Ce sont des jouisseurs tristes, des intellectuels sans pensée. Faute de courage politique et de sens de l'État ils détruisent les services publics, liquident les entreprises nationales, renoncent à la souveraineté de la nation. Il ne faut pas les laisser faire, ni se laisser impressionner : ces petits maîtres ne sont pas toute la bourgeoisie mais une frange minuscule, une écume. Peu de choses suffiraient pour qu'ils ne soient plus rien.
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Le buveur et l'amoureux : le prix de la dépendance
Albert Memmi
- FeniXX réédition numérique (Arléa)
- 12 Août 2016
- 9782402153669
« La dépendance est une relation contraignante, plus ou moins acceptée, avec un être, un objet, un groupe ou une institution réels ou idéels, et qui relève de la satisfaction d'un besoin ou d'un désir. » C'est ainsi qu'Albert Memmi définit la dépendance, qui, contrairement à la sujétion - avec laquelle on la confond parfois -, est plus ou moins acceptée, parce qu'elle est attente ou recherche d'un objet de pourvoyance auprès d'un pourvoyeur. À l'aide d'exemples concrets, et notamment grâce à l'analyse détaillée de films célèbres - Portier de nuit, Scènes de la vie conjugale, L'Empire des sens -, Albert Memmi montre comment des réseaux de dépendances-pourvoyances se tissent pour former la trame de toute existence - par exemple entre le malade et son médecin, l'homme et l'animal, l'alcoolique et l'alcool, etc. « La dépendance, poursuit Albert Memmi, n'est ni une faute, ni une maladie. À la base de nombreuses valeurs et institutions, elle affirme un trait constant de la condition humaine : l'homme aura toujours besoin d'aide. »
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Depuis qu'il a annoncé son intention de « dégraisser le mammouth », Claude Allègre mène contre sa propre administration une guerre sans merci. Guidé par le souci démagogique d'assurer au plus grand nombre des succès faciles, soumis à l'exigence libérale de baisse des coûts des services publics, il s'est heurté au corps professoral, qui refuse de voir brader l'Éducation nationale. Pour briser cette résistance, le ministre emploie l'invective et la désinformation. Populiste, il fonde ses attaques sur le discrédit dont souffrent les enseignants auprès de pans entiers de l'opinion. Mais son projet n'aurait pu réussir si la société française ne connaissait une profonde crise morale, que l'on nie. C'est cette guerre que La Chute de la maison Ferry retrace ici, ce discrédit que Martin Rey professeur agrégé, en poste dans la région de Toulouse combat, cette crise morale qu'il entend analyser.
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Le Vertige de Babel : Cosmopolitisme ou mondialisme
Pascal Bruckner
- FeniXX réédition numérique (Arléa)
- 26 Novembre 2015
- 9782402020152
« À en croire la rumeur, un combat titanesque opposerait actuellement deux camps, aussi allergiques l'un à l'autre que le capitalisme au communisme : le camp nationaliste et xénophobe, attaché à son patrimoine comme Harpagon à sa cassette, et le camp cosmopolite, affamé d'autrui, curieux de tout, pressé d'échanger l'étroitesse nationale pour un vêtement plus ample. Les uns barricadés dans leur francité (ou leur germanité) sentiraient la rancoeur, la province ou l'hospice, les autres porteraient sur eux l'auréole des grands espaces, de la jeunesse et de l'espoir. L'alternative existe sans nul doute mais devons-nous l'accepter de façon aussi tranchée et simpliste ? Ne faut-il pas au contraire penser ensemble l'enracinement et l'universel comme se fécondant l'un par l'autre ? » P. B.
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Le bonheur est-il possible ? Est-il légitime ? Albert Memmi répond deux fois oui. Non par le seul raisonnement, mais en énumérant les moyens, fort simples, d'atteindre cet état, certes relatif, discontinu, modeste, nommé bonheur ou encore, peu importe, joie d'exister, contentement. Il recense aussi les moyens de le manquer sûrement. Contre la précipitation, il rappelle les vertus de la lenteur, celles de la sieste, ou de la prière ; contre l'affreux plein-temps (plein de quoi ?), la part légitime du plaisir maîtrisé ; celle, inesquivable, de la présence des autres dans notre vie ; il suggère de réapprendre à manger, à lire... Ce livre, qui reprend les fameux « billets » parus dans Le Monde, peut se lire chaque chapitre séparément ; il possède aussi une profonde unité : celle de cette recherche obstinée du bonheur. On pourrait y découvrir l'esquisse d'une philosophie.