FeniXX réédition numérique (La Manufacture)
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Raymond Aron
Nicolas Baverez
- FeniXX réédition numérique (La Manufacture)
- Qui suis-je ?
- 5 Décembre 2018
- 9782402318341
Raymond Aron, philosophe et acteur de l'histoire du XXe siècle, laisse une oeuvre considérable et hybride. A la fois professeur et journaliste, il a profondément ressenti le caractère tragique du siècle ; patriote français, que le gouvernement de Vichy a exclu de la communauté nationale ; intellectuel d'origine juive, dont la pensée fut modelée par la philosophie allemande, la montée du nazisme et de l'antisémitisme durant l'agonie de la République de Weimar ; polémiste classé à droite, alors qu'il fut le premier à prendre publiquement position en faveur de l'indépendance algérienne ; athée, qui a rencontré certains catholiques dans la dénonciation des religions séculières. Contrairement à Jean-Paul Sartre, son "petit camarade" de l'Ecole normale supérieure, qui s'est toujours considéré comme un moraliste, Raymond Aron a voulu penser la politique du côté des acteurs, contre les "belles âmes", en soulignant la nécessité de l'engagement et la responsabilité des intellectuels, qui interviennent dans les affaires de la cité.
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Charles Dullin
Paul-Louis Mignon
- FeniXX réédition numérique (La Manufacture)
- Les classiques de la Manufacture
- 2 Avril 2019
- 9782402285636
L'imagination de l'enfant Dullin, dans la montagne savoyarde de la fin du siècle dernier, s'échauffait à voir paraître les colporteurs chargés de leur boîte et son lot de menues marchandises. La boîte à merveilles s'est métamorphosée en théâtre pour l'élève comédien du Conservatoire de Lyon, pensionnaire, en 1905, des salles de quartier parisiennes où l'on jouait le mélodrame, et le compagnon de Jacques Copeau dans la grande réforme théâtrale que celui-ci entreprit en fondant le Vieux-Colombier. En 1922, devenu chef de troupe, Dullin fait du vieux Théâtre Montmartre sa propre boîte à merveilles, à l'enseigne de L'Atelier, associant une école - l'école nouvelle du comédien - à son action de metteur en scène. Dullin ne l'organise pas par goût pédagogique, mais pour qu'elle soit un laboratoire d'essais dramatiques. Ainsi commence l'aventure originale de Charles Dullin, une des plus belles et des plus fécondes du théâtre contemporain, une des plus émouvantes aussi, car elle est soumise aux épreuves que le risque de la recherche entraîne. Dullin ne cède pas et poursuit son combat avec ce tempérament généreux, cet appétit de la vie, la passion de son art et le charme qui émane de sa personne. Il prend des initiatives qui seront à la base de la politique de décentralisation et de théâtre populaire. « Jardinier d'hommes » a dit de lui Jean-Louis Barrault, son élève, comme l'ont été Jean Vilar, Jean-Marie Serreau, Jean Marais, Madeleine Robinson, Marcel Marceau... parmi tant d'autres. Avec eux tous, avec ceux des nouvelles générations qui ont recueilli sa leçon, Charles Dullin, disparu en 1949, n'a cessé depuis d'animer la vie théâtrale française.
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Honoré de Balzac : un cas
Mauprat
- FeniXX réédition numérique (La Manufacture)
- Les classiques de la Manufacture
- 18 Avril 2017
- 9782402153461
« Impulsif, impérieux, hypomaniaque... Balzac l'aura été avec un souverain éclat. « Forçat de la gloire, forçat de l'amour, forçat de l'argent et, par-dessus tout, admirable forçat des lettres, Balzac, toute son existence, aura vécu rivé à la plus lourde, à la plus dure, à la plus exigeante des nécessités intérieures : celle de se ruer sans trêve à l'assaut du monde, afin de se sauver des affres, sans cesse renaissantes, de l'inexistence. « Cette énorme avidité, ce fut sa chiourme. Cet immense effort jamais achevé, sa galère. Mais ce forçat ne fut pas un paria. Ce colosse porta superbement ses chaînes. Mieux : il s'en servit pour tirer de l'océan de ses angoisses la plus belle oeuvre qui soit. « Et cette oeuvre aura été pour lui, non pas le « paradis », mais le simple univers perdu et retrouvé. Non pas la « fiancée » que chantent ses héros, mais, bien plus profondément, la mère, elle aussi perdue, détruite, dévorée et enfin reconstruite, restituée, rejointe par la voie de l'art. » C'est ainsi qu'André Mauprat achève son analyse d'un des « cas » les plus fascinants de la littérature : celui d'Honoré de Balzac. Coucher l'auteur du Père Goriot sur le divan, seul un romancier psychiatre pouvait tenter une telle entreprise. Avec sa sensibilité d'écrivain et sa pertinence de spécialiste, André Mauprat propose ici un Balzac au risque de la psychiatrie. Tour à tour clinique, existentielle, psychanalytique, esthétique, son enquête se lit comme un roman policier. Qui débusque, dévoile, décrypte une à une toutes les singularités, toutes les contradictions, toutes les énigmes d'une vie et d'une oeuvre pleines de bruit, de fureur et de génie. En 1986, en témoignage d'admiration, André Mauprat adresse un premier état de son ouvrage à celui qu'on a appelé « notre Balzac bis » : Georges Simenon. Le 11 août lui parvient de Suisse une longue lettre détaillée et passionnée : « C'est l'étude la plus poussée que j'aie lue sur Balzac, écrit notamment Simenon... Vous avez déclenché en moi des curiosités lancinantes. » On conçoit qu'un tel essai ait chance de captiver tous ceux qui cherchent réponse aux mystères du « cas Balzac » et de la création romanesque.
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Le Défi espagnol
Bartolomé Bennassar
- FeniXX réédition numérique (La Manufacture)
- L'Histoire partagée
- 24 Mars 2016
- 9782402057042
Dans l'Espagne d'aujourd'hui, il y a un mot qui fait fortune. On le lit, partout, on l'entend, on y fait référence à tout propos. Un mot de quatre lettres qui sonne comme un défi : précisément « reto », cela veut dire défi en espagnol. Autrement dit, les Espagnols se lancent à eux-mêmes un défi, ou mieux, plusieurs défis : les Catalans, et Barcelone en particulier, seront-ils prêts lors du coup d'envoi des jeux Olympiques d'été 92 ? Séville et l'immense parc de la Chartreuse seront-ils prêts pour l'inauguration de l'Exposition universelle 92 ? Au-delà de ces deux rendez-vous mondiaux, l'Espagne a-t-elle surmonté les démons de son histoire, exorcisé ses vieux fantômes ? La question est donc de savoir si ce pays - qui a donné au monde les plus grands peintres, des splendeurs architecturales multiples, Cervantes, le roman picaresque et le théâtre de la Comedia, dont les productions artistiques sont aujourd'hui parmi les plus novatrices - est aujourd'hui capable de fournir à l'humanité une part de rêve et d'invention. Tel est l'enjeu de ce livre qui n'a pas d'équivalent, ni en France, ni en Espagne. Une telle entreprise exigeait un regard extérieur, impliquant sympathie et refus de complaisance.
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Dino Buzzati
Michel Suffran
- FeniXX réédition numérique (La Manufacture)
- 29 Octobre 2015
- 9782402045469
Un jeune officier, Drago, attend dans un fortin perdu au bord d'une frontière morte. Il attend l'invasion qui justifiera sa vie. Et toute sa vie va se consumer en cette attente. Lorsque l'invasion, enfin, se déploie du fond de l'horizon vide, il est trop vieux et s'en va mourir à l'écart, solitaire. Alors, « dans l'obscurité, bien que personne ne le voie, il sourit ». On aura reconnu, résumé à grands traits, le roman le plus célèbre de Dino Buzzati (1906-1972). Mais sait-on assez que Le Désert des Tartares s'intègre dans une oeuvre d'une parfaite cohérence, et qui constitue une incomparable méditation pascalienne sur la condition humaine ? Les thèmes abordés par Buzzati sont à la fois quotidiens et éternels : la solitude, l'angoisse, la mort, l'amour, la souffrance, la pitié... Mais le ton dont il les traite n'a rien de philosophique ni de dogmatique : il se veut et reste un conteur, un merveilleux inventeur d'histoires. Les formes qu'il utilise sont, elles-mêmes, d'une extrême variété : nouvelles, romans, contes, science-fiction, poésie, théâtre, journal intérieur, bande dessinée, reportages de presse. Complétée par d'importants extraits d'entretiens que Dino Buzzati eut, quelques mois avant sa mort, avec Yves Panafieu, l'approche de Michel Suffran est celle d'un lecteur passionné de celui qui, sous une transparente simplicité de regard et d'écriture, apparaît de plus en plus comme un contemporain capital, un témoin fraternel de notre aventure intérieure.
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Les vraies guerres
Dufour
- FeniXX réédition numérique (La Manufacture)
- L'Histoire partagée
- 15 Avril 2016
- 9782402109208
Tiers monde, puissances et conflits depuis 1945 : golfe Persique, Afghanistan, Liban, Tchad, Liberia, Panama, Viêt Nam, Corée... Le monde connaît des bouleversements inouïs. À peine le communisme était-il effondré, l'Allemagne réunifiée, les Soviétiques devenus respectueux du droit des gens, qu'un Saddam Hussein, retourné à l'âge de pierre des relations entre États, annexait un voisin pacifique et procédait à la plus grande prise d'otages de l'époque. En décidant sans délai de contraindre le président irakien à rendre gorge, comme, huit mois plus tôt, en envahissant le Panama, les États-Unis ont déclaré la guerre aux véritables adversaires : tous ceux, et ils sont légion, qui moquent la démocratie, ridiculisent la règle internationale, piétinent la liberté des autres ; des adversaires - la nuance est de taille - qui ne sont plus forcément communistes. À la fois historique et, on l'espère, prospectif, cet essai a pour objet d'apporter sa pierre, celle des guerres régionales, au grand débat politique et stratégique où, jusqu'à présent, en France du moins, on les avait peu vues.
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Terres trop promises : une histoire du Proche-Orient
Marie-Thérèse Berthier
- FeniXX réédition numérique (La Manufacture)
- L'Histoire partagée
- 15 Avril 2016
- 9782402095549
Charles Zorgbibe, dans Terres trop promises, retrace en historien les grands conflits du Proche-Orient au XXe siècle. En seize chapitres, l'auteur propose une large étude chronologique des changements politiques et des modifications de l'équilibre des forces entre deux mouvements puissants juif et arabe, intégrant les conséquences de la récente guerre du Golfe. Le lecteur trouvera dans cette synthèse tous les éléments : mouvement sioniste, réveil arabe, les accords Sykes-Picot sur le Grand Liban, Balfour et le mandat britannique sur la Palestine, les Grandes Guerres israélo-arabes qui suivent la Seconde Guerre mondiale. De ce drame, Negib Azoury, fondateur de la Ligue de la patrie arabe, écrivait dès 1905, dans Le Réveil de la nation arabe : « Ces deux mouvements sont destinés à se combattre continuellement [...]. Du résultat final de cette lutte entre ces deux peuples représentant deux principes contraires, dépendra le sort du monde entier. » En 1988-1989, le monde et le Proche-Orient assistèrent à des transformations politiques qui contribuent à l'apparition d'un nouvel équilibre des forces. Témoin vigilant de ces évolutions, Charles Zorgbibe s'interroge sur l'espoir d'un règlement pacifique au Proche-Orient dont, dit-il, « la question demeure comme une plaie ouverte... au flanc de la société internationale ».
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Le dandysme redevient un thème d'actualité. Sans doute faut-il voir là une démarche nouvelle, la recherche de valeurs qui rétablissent l'individu dans ce qu'il a de beau, d'unique et d'irréductible. Cependant le mot s'est galvaudé. Les définitions varient suivant les points de vue, oubliant que le dandy est d'abord un révolté qui s'oppose à une société vulgaire ou décadente pour fonder une nouvelle aristocratie. Cet ouvrage ne veut pas ajouter une nouvelle définition à cette liste déjà longue, mais propose au contraire une promenade à travers le XIXe siècle, ses dandys et ses dandysmes, de Brummell à Robert de Montesquiou en passant par le comte d'Orsay. C'est par un jeu de renvois d'objet à objet, d'image à image, que le dandysme fait éclater la chronologie et qu'au-delà de son caractère historique il s'affirme comme le lieu d'un raffinement moral et intellectuel sublimé par la recherche d'un ailleurs poétique. Au point de rencontre du mythe et de la réalité, de la parole et du geste, le dandysme est le lieu où s'expriment les contradictions d'un homme dominé par l'histoire mais qui, à n'importe quel prix, a le fol orgueil de s'y soustraire.
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Paul-Jean Toulet : Qui êtes-vous ?
Walzer
- FeniXX réédition numérique (La Manufacture)
- Qui êtes-vous?
- 1 Avril 2016
- 9782402061346
Paul-Jean Toulet (1867-1920), natif de Pau et de l'île Maurice, a passé sa jeunesse en Béarn selon les guises d'un dandy provincial fortuné, occupé de jeu, de femmes, de livres. Monté à Paris à la veille de 1900, ses ressources en partie dissipées, il y publia Monsieur du Paur, ironique et hardi, qui faisait bien augurer de son avenir littéraire. Mais bientôt prisonnier des servitudes du rendement, il fournit de la copie légère à La Vie parisienne, collabora avec Curnonsky et avec Willy, et fit de ses feuilletons des romans aigres-doux, drôles et tristes, mais toujours traversés de ces traits vifs d'écriture, de ces audacieux tours syntaxiques et de ces harmonieux balancements qui dénonçaient le styliste hors pair, et qui, au-delà de la forme, parallèlement aux charmantes Claudine à la mode, répercutaient fidèlement les libres moeurs d'une époque mousseuse à souhait. Adoptant les manières de vivre de la bohème chic 1900, il vécut de préférence la nuit, juché sur un tabouret de bar, au Weber ou au café de la Paix, d'où il répandait sur « les amis, les femmes et les dieux » (voir Les Trois Impostures) des aphorismes inattendus d'une causticité redoutable. Perdu de drogue et d'alcool, il revint dans sa province en 1912, se maria au Pays basque, et vécut les dernières années de sa vie à Guéthary, presque constamment alité. Il passait son temps à lire et à remanier, regratter pour la centième fois quelqu'une des petites pièces de vers qui lui avaient valu une réputation de parfait poète. Publiées dès 1910 dans de petites revues accueillantes, elles eurent tout de suite des imitateurs parmi ceux qu'on appelait alors les « Fantaisistes », de sorte que Toulet fit un moment figure de chef d'école. Réunis après sa mort, les poèmes constituant le recueil des « Contrerimes » font toujours la gloire du poète, par un mélange inédit de rouerie humoristique et de désenchantement radical dont la justesse reste insurpassable.
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Joseph Delteil : Qui êtes-vous ?
Briatte
- FeniXX réédition numérique (La Manufacture)
- Qui êtes-vous?
- 1 Avril 2016
- 9782402061865
Il y avait, à quelques kilomètres de Montpellier, « une espèce de vieille métairie à vins, à lavandes et à kermès » : la Tuilerie de Massane. C'est là où, jusqu'à sa mort en 1978, on pouvait rencontrer Joseph Delteil, venu s'installer, avec sa femme Caroline, après dix années folles passées à Paris à construire une gloire d'écrivain à scandale. C'est là, dans sa « Deltheillerie », qu'il a tissés un à un, patiemment, les fils d'or de sa légende. Le jeune poète symboliste, couronné d'entrée par l'Académie française et qui se métamorphose en romancier à la mode. Le fonctionnaire du ministère de la Marine, applaudi par les surréalistes pour son Choléra et rejeté par les mêmes après Jeanne d'Arc, prix Femina 1925. La locomotive parisienne des années vingt qui, en 1961, pour la publication de ses OEuvres complètes, ne garde que six des trente livres composant son oeuvre. L'ermite engagé, qui reçoit chaque jour à sa table le soleil et le plaisir, et l'ami Henry Miller quand il passe par là. Évadé à vingt-cinq ans de son Midi natal, Delteil y est retourné vivre « le reste de son âge ». Mais c'est à Paris qu'il a eu lieu. Et au terme de cette enquête biographique à la recherche du « vrai Delteil », on se trouve une fois de plus, loin des images, loin des souvenirs, au coeur de l'affaire des mots. Avec cette évidence, dès l'origine : pour Delteil, le Graal c'est l'écriture.
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Michel Butor : Qui êtes-vous ?
Teulon-Nouailles
- FeniXX réédition numérique (La Manufacture)
- Qui êtes-vous?
- 1 Avril 2016
- 9782402061414
Un appétit hugolien conjugué à la rigueur mallarméenne du domaine musical. Une production généreuse, variée, aux prétentions englobantes qui, depuis les essais de Raillard et Roudaut au début des années soixante, n'aura, dans sa totalité, que peu sollicité la curiosité des commentateurs et critiques, sans doute désorientés par son extrême complexité. Le présent essai ne se veut point exhaustif ; il vise à frayer quelques voies et à poser quelques balises à l'attention des lecteurs potentiels qui n'auraient su par quel bout l'aborder. Tranchant dans le vif de cette production prolifique et arborescente, connaissant en outre les rapports privilégiés que l'auteur des cinq Génie du lieu, des Matière de rêve ou des Illustrations entretient avec quelques nombres surdéterminés, nous avons découpé cette oeuvre difficile en cinq parties. Si cette humble contribution à la critique et à une meilleure interprétation des textes de Michel Butor peut ainsi servir d'outil de travail à quelques jeunes amoureux de l'écriture contemporaine, et inversement, si elle décidait quelques hardis détracteurs de ce présent ouvrage à pousser, à partir de nous, un peu plus loin l'enquête, nous estimerions que nos efforts n'auraient pas été tout à fait inutiles.
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Raymond Queneau
Jacques Jouet
- FeniXX réédition numérique (La Manufacture)
- Qui êtes-vous?
- 8 Avril 2016
- 9782402092913
Connu du grand public pour quelques livres détonants Exercices de style ou Zazie dans le métro, un poème, Si tu t'imagines, qui devint une chanson légendaire, Raymond Queneau fut aussi un grand explorateur de la littérature. Poèmes, romans, essais, journal... L'oeuvre de Queneau combine l'agrément immédiat de la lecture et le caractère inépuisable de ses replis. Il y a un public de Raymond Queneau ; il y a une influence de Raymond Queneau qui s'exerce sur toute une génération d'écrivains. Comment cette oeuvre singulière parvient-elle à ordonner, dans son flot, des sources aussi diverses et surprenantes que le surréalisme, l'étude des « fous littéraires », la défense et illustration d'un « néofrançais », les jeux rhétoriques, la Pataphysique, les mathématiques, Boileau et Joyce, Bouvard et Pécuchet... ? Deux règles d'or s'imposent à Raymond Queneau : la règle de plaire et celle de penser.
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Yannis Ritsos : Qui êtes-vous ?
Metoudi
- FeniXX réédition numérique (La Manufacture)
- Qui êtes-vous?
- 24 Mars 2016
- 9782402051736
Yannis Ritsos est l'axe d'une création qui fonctionne avec une étonnante continuité depuis plus de cinquante ans. Tantôt poète tragique ou lyrique, tantôt auteur épigrammatique, tendre ou satirique et plein de verve, Yannis Ritsos a construit son oeuvre avec une abondance qui est générosité. L'écriture est pour lui une seconde respiration, un exercice de chaque instant, une ascèse. Embrassant le monde sans étroitesse ni préjugé, le poète de Monemvassia est à l'image du Pont, tel un maillon entre l'ancien et le nouveau, entre la surface et la profondeur, et sa longue marche n'a été et n'est qu'une marche obstinée, ininterrompue vers l'ouverture, la conscience et la lumière, vers le ciel « où il veut allumer une grande étoile de liberté ». « Ouvrier du verbe », poète toujours vigilant, « ce romantique en perpétuelle communion avec l'univers », avec sa Marmite enfumée, préside à l'alchimie poétique. Plein d'une reconnaissance infinie envers la vie, Ritsos a placé toute sa foi dans la poésie et dans les mots : « Les mots ont une autre peau À l'intérieur Comme les amandes Ou la patience. »
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C.F. Ramuz : Qui êtes-vous ?
Ghirelli
- FeniXX réédition numérique (La Manufacture)
- Qui êtes-vous?
- 24 Mars 2016
- 9782402061780
Charles Ferdinand Ramuz est né le 2 septembre 1878 à Lausanne, d'une famille d'ascendance paysanne. De 1904 à 1914, il vit à Paris, où il fonde la revue La Voile latine, éditée à Genève et écrit un nombre impressionnant d'articles et de nouvelles pour des journaux suisses. Son premier roman, Aline, paru en 1905, annonce par son style concis, resserré, très plastique et tout en notations du visible, l'aboutissement de ses recherches stylistiques, la vision de l'objet traduisant les blessures et les mouvements intérieurs. Ramuz n'a jamais cessé d'affirmer que ses maîtres étaient les peintres, notamment Cézanne. En 1907, un voyage en Valais, avec un séjour prolongé à Lens, lui révèle la grandeur ancestrale du Vieux Pays, le caractère âpre, passionné, voire sauvage de ses habitants. De nombreuses nouvelles et plusieurs romans comme « Jean-Luc persécuté » (1908), « Fariner ou La Fausse Monnaie », « Derborence ou Si le soleil ne revenait pas », une de ses dernières oeuvres, en témoigneront. Ramuz habite toujours Paris, se renouvelant, mais angoissé et ne cessant de douter de soi d'une oeuvre à l'autre. Il vit la guerre d'abord comme un grand mouvement de fraternité, vite désillusionné, mais son oeuvre se ressentira de cette expérience. L'intérêt ne sera plus centré sur un personnage unique comme dans Aimé Pache, peintre vaudois ou Vie de Samuel Belet, mais sur le groupe ou la communauté. Pendant la guerre, il connaît aussi l'amitié de Stravinski dont l'influence sera libératrice pour sa création. De leur collaboration devait naître la célèbre Histoire du soldat. C'est pendant ces mêmes années que Ramuz prend une part active au destin des Cahiers vaudois, où paraîtront un certain nombre de ses essais. En Suisse, l'ami et mécène Henry-Louis Mermod commence à publier son oeuvres Ramuz peut s'exprimer dans les Si Cahiers et dans l'hebdomadaire Aujourd'hui. Le Grand Prix romand, conçu à son intention, lui permet d'acquérir « La Muette », une vieille maison vigneronne. En 1936, le Grand Prix de la fondation Schiller suisse vient couronner l'oeuvre du grand romancier et essayiste.
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Georges Séféris : Qui êtes-vous ?
Kohler D
- FeniXX réédition numérique (La Manufacture)
- Qui êtes-vous?
- 24 Mars 2016
- 9782402061940
Georges Séféris (1900-1971) n'est pas seulement le « contemporain capital » de la littérature grecque d'aujourd'hui, il appartient aussi, par l'ampleur et l'exigence de son oeuvre, au patrimoine spirituel européen du XXe siècle. Sa démarche créatrice est marquée par une constante lucidité, la quête d'une sobriété toujours croissante et enfin par un refus de toute facilité, thématique ou formelle. Les divers recueils qui, de Strophi (1931) aux Trois Poèmes secrets (1966), jalonnent son itinéraire poétique sont marqués d'un permanent souci de greffer harmonieusement la modernité occidentale sur le riche patrimoine de la littérature grecque populaire. Le poète a ainsi tenté de rendre un « sens plus pur aux mots de la tribu », si adultérés par des siècles de stériles querelles langagières. Parallèlement à son oeuvre poétique, Séféris nous a laissé de remarquables Essais constituant une méditation à la fois sur la création littéraire et sur le destin particulier de l'Hellénisme, placé au point de rencontre de l'Orient et de l'Occident. Son Journal, enfin, est constamment sous-tendu par ce qu'il a lui-même appelé le « chagrin de la Grécité », ce sentiment douloureux « de n'être pas en Grèce, mais dans un pays qui n'est plus le nôtre ». C'est bien là, au sens propre du terme, une nostalgie aspirant à la « Haute Grèce » idéale où régneraient la justice et la vérité de parole. « Où que je voyage, la Grèce me blesse. » Ce vers résume bien le tourment créateur de Séféris, dont toute l'activité poétique et diplomatique n'a tendu qu'à être une « défense et illustration » du pays, de la culture et de la langue helléniques.
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Que faire ? Les grandes manoeuvres du monde
Thierry De Montbrial
- FeniXX réédition numérique (La Manufacture)
- L'Histoire partagée
- 24 Mars 2016
- 9782402062329
Ce livre est un événement éditorial. Il met à la disposition du lecteur un large choix de textes de Thierry de Montbrial écrits entre 1976 et 1989, qui analysent la politique, cet « art de gouverner les sociétés humaines », sous trois approches : politique internationale, économie politique, philosophie politique. Chacun de ces thèmes est introduit par une synthèse replaçant dans la « longue durée » les événements qui ont bouleversé notre monde en 1989. Deux chapitres analysent cette révolution : « 1969-1979-1989 » et « Que faire ? ». Au passage, l'auteur rend hommage à quelques grands personnages de notre siècle, à son maître Maurice Allais, prix Nobel d'économie, à Jean Monnet, à Raymond Aron... C'est en homme de science, en philosophe, en historien que Thierry de Montbrial écrit sur ce monde en pleine mutation. De plus, il croit que « s'agissant de l'histoire qui se fait, écrire, c'est aussi agir ». Théoricien et praticien des études stratégiques, il connaît néanmoins parfaitement les difficultés de l'art de la prévision : « Les épisodes où les peuples font directement l'Histoire, balayant tous les intermédiaires, sont évidemment fort rares. En 1989, la moitié de l'Europe a bondi sur l'occasion fournie par l'apparent libéralisme de l'homme fort du Kremlin pour briser les chaînes qui l'étouffaient depuis quarante ans, sentant instinctivement que c'était ici et maintenant qu'il fallait agir, que l'occasion ne se représenterait peut-être plus avant longtemps. Stratèges, analystes, hommes politiques n'ont qu'à se montrer humbles devant les lames de fond qui déjouent les calculs, bouleversent les destins, transforment les conditions qui déterminent leurs spéculations et, le cas échéant, leur action. »
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Thibaut de Champagne : Prince et poète au XIIIe siècle
Bellenger
- FeniXX réédition numérique (La Manufacture)
- Archives de Champagne
- 18 Février 2016
- 9782402043229
Thibaut IV de Champagne (1201-1253), comte de Champagne et de Brie, puis roi de Navarre, fut un des poètes les plus appréciés de son temps. Il jouissait dans le royaume de France d'une position politique importante. Élevé à la cour de Philippe-Auguste, il est présent, tout jeune encore, à la bataille de Bouvines (1214), puis il combat les Anglais aux côtés de Louis VIII. Pendant la minorité du futur saint Louis, il prend d'abord le parti des grands feudataires du royaume contre la régente Blanche de Castille, mais finit par se soumettre à la cause royale. En 1234, il succède à son oncle maternel Sanche le Fort sur le trône de Navarre, puis se croise, et, en 1239, il prend la route de Saint-Jean-d'Acre. La croisade s'étant soldé par un échec, Thibaut, de retour en France, se partage entre son comté de Champagne et son royaume de Navarre. Il mourra à Pampelune en 1253. Il laisse une oeuvre poétique tout à fait remarquable. Petit-fils de Marie de Champagne pour qui écrivait au siècle précédent le romancier Chrétien de Troyes, Thibaut perpétua à la cour de Champagne une tradition de culture littéraire, en partie héritée de son illustre aïeule Aliénor d'Aquitaine.
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Katherine Mansfield
Dupuis
- FeniXX réédition numérique (La Manufacture)
- Qui êtes-vous?
- 25 Février 2016
- 9782402051576
« Je croyais bien la connaître, cette Katherine », écrivait en 1959 François Mauriac, au moment où il découvrait la version française d'une des premières biographies de Katherine Mansfield. Depuis, les lecteurs les plus lucides ont dû reconnaître comment une légende touchante et un peu mièvre a faussé notre rencontre avec l'histoire et l'oeuvre de cette jeune « Anglaise » morte en 1923. En effet, ce qu'on savait de sa vie, de sa maladie et de sa mort imposa une vision très particulière, une espèce d'hagiographie, le tableau d'une sainteté laïque, mêlant les errances de l'agnosticisme et la rédemption par la souffrance fatale... Ainsi, la vie pesait peut-être davantage que l'oeuvre, et les interprétations proposées des textes alors disponibles - quelques recueils de nouvelles, un journal « reconstitué », des lettres - confirmaient ce qu'on peut appeler un véritable « culte ». Avec le temps cependant, des travaux rigoureux sur les manuscrits, la publication scientifique des textes et des recherches biographiques solides permettent une représentation plus nuancée de la vie et de l'oeuvre de K. Mansfield. Les lectures critiques des nouvelles définissent en termes modernes, et mieux discutables, les procédés d'écriture qui font de ces textes des repères obligés de la littérature d'aujourd'hui. Il s'agit donc toujours de décrire l'articulation des saisons de la vie et de l'oeuvre, en n'évitant pas les zones d'ombre, les moments d'incertitude, et surtout en retrouvant les événements clefs, objets et personnes, souvenirs et rêves, qui ont marqué le désir aussi loin qu'il a pu s'échapper. Les superbes nouvelles de K. Mansfield apparaissent alors peut-être pour ce qu'elles sont, les fruits fragiles de ce désir, impertinent mais incertain. Ce que la figure de K. Mansfield perd en « sainteté » d'images pieuses, elle le gagne certainement en tragique - le tragique du quotidien, celui de la mémoire pressée par le temps, qui sécrète dans l'écriture ces perles rares, inégales, un jour abandonnées à nous.
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Philippe Soupault
Bernard Morlino
- FeniXX réédition numérique (La Manufacture)
- Qui êtes-vous?
- 25 Février 2016
- 9782402051170
Philippe Soupault a 90 ans ! Le silence vient de les saluer, mais il n'attendait pas plus douce manifestation. Fille de la liberté, féroce et tendre, sa poésie fluide, sans clinquant, née de zones d'ombre confrontées à la réalité, est fondée sur l'acceptation de soi et le détachement. Son rôle dans le surréalisme est capital bien que souvent occulté. La redécouverte de Lautréamont c'est lui ! Il publie les données du surréalisme dans une revue passée inaperçue, et ses romans sont scandaleusement oubliés. En 1919, Soupault vit le surréalisme, Breton s'en inspire, et Aragon l'observe. En 1932, il écrit : « Hitler c'est la guerre ! ». En 1938, à la demande de Léon Blum, il crée Radio-Tunis d'où il mène une violente campagne antifasciste. En 1942, Pétain l'emprisonne. En 1943, pour l'AFP, il rétablit le pont de l'information entre les deux Amériques. Philippe Soupault traverse le siècle, mais ne veut jamais arriver. Il a été l'ami d'Apollinaire, de Proust et de Joyce. « Je suis un raté », dit-il. Le parcours d'un moderne.
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Colette, qui êtes-vous ?
Malige
- FeniXX réédition numérique (La Manufacture)
- Qui êtes-vous?
- 23 Septembre 2016
- 9782402152716
Née à Saint-Sauveur-en-Puisaye en 1873, Sidonie Gabrielle Colette quitte sa Bourgogne aimée à l'âge de vingt ans, au bras de son époux, Henry Gauthier-Villars, dit Willy. Journaliste de talent, coqueluche des salons parisiens, Willy dirige une équipe de « nègres » talentueux dont il signe les productions. Colette livrera ainsi quatre romans à succès : la série des Claudine. Séparée de Willy, elle signe enfin ses propres oeuvres : La Retraite sentimentale, Les Dialogues de Bêtes, La Vagabonde, Les Vrilles de la vigne, tout en se produisant sur la scène des music-halls parisiens et provinciaux. En 1912, elle épouse Henry de Jouvenel, qui dirige Le Matin, et met au monde, en 1913, sa fille Colette, dite « Bel-Gazou ». Elle publie notamment, en 1919, Mitsou ; Chéri, en 1920, est un immense succès. En 1923, paraît Le Blé en herbe, puis La Maison de Claudine, marquant le retour de Colette à son enfance sous le règne enchanteur de sa mère : Sido. La Naissance du jour (1928), sur le thème du renoncement à l'amour, puis Ces plaisirs (Le Pur et l'Impur), en 1931, sont la clé de voûte d'une oeuvre qui a fait de Colette l'un des maîtres prosateurs du siècle. Peu à peu, contrainte à l'immobilité, elle apprivoise sa souffrance et plonge dans le passé avec Journal à rebours, un roman à clés : Julie de Carneilhan (1941), et une oeuvre pétillante : Gigi. Elle cisèle encore le souvenir de Sido dans L'Étoile Vesper (1946). Colette s'éteint le 3 août 1954. « Il m'a fallu beaucoup de temps pour noircir une quarantaine de volumes. » Une longue route sonore, une oeuvre qui chante, comme une source inépuisable.