Société des Océanistes
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Lapita calédonien ; archéologie d'un premier peuplement insulaire océanien
Christophe Sand
- Société des Océanistes
- 4 Avril 2014
- 9782854300819
Ce livre est la première synthèse générale sur le peuplement de la Nouvelle-Calédonie suite à l'expansion maritime austronésienne d'il y a un peu plus de trois mille ans à travers le Pacifique Sud-Ouest. Son marqueur archéologique le plus spécifique est un type de poteries composites décorées de motifs géométriques pointillés, dénommé « Lapita » en référence à un site de cet archipel du sud de la Mélanésie. Ce peuplement est caractérisé par l'implantation de groupes de navigateurs-découvreurs parlant des langues austronésiennes (originaires d'Asie du Sud-Est) et transportant un bagage culturel de type néolithique. Dans les espaces insulaires, définir les caractéristiques d'une société de premier peuplement est indispensable pour reconstituer les évolutions culturelles ayant progressivement transformé les traditions développées au cours des millénaires suivants. Pour le Pacifique, si les travaux menés dans le nord de la Mélanésie (Nouvelle-Guinée, archipel Bismarck, grandes îles des Salomon) ont permis de montrer une présence humaine remontant au Paléolithique supérieur, l'Océanie lointaine (au-delà des îles Salomon) ne semble pas avoir été occupée avant l'Holocène. Après avoir précisé le concept de Lapita, l'ouvrage présente les données de terrain obtenues sur cette période. L'analyse renouvelée des ensembles stratigraphiques et des datations au carbone 14 qui leur sont associées permet de réduire des quatre cinquièmes la chronologie Lapita de Nouvelle-Calédonie ordinairement acceptée. Le premier peuplement est daté de 1100-1050 avant JC et la fin de la réalisation de poteries décorées de pointillés est survenue entre 800 et 750 avant JC La richesse de la collection de poteries Lapita découvertes en Nouvelle-Calédonie, autorise une synthèse quasi complète de cette tradition céramique. Associées aux évolutions des productions non céramiques, les données archéologiques montrent l'existence de dynamiques d'adaptation rapide des groupes de premier peuplement au cours des premiers siècles de l'occupation de l'archipel. L'identification d'une continuité culturelle entre la période Lapita et ce qui suit vient réfuter l'idée d'un « remplacement de population » à la fin de la période Lapita en Mélanésie.
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Le travail du mythe. la construction du heros en melanesie
Bernard Juillerat
- Société des Océanistes
- 17 Juillet 2014
- 9782854301151
Cet ouvrage posthume de Bernard Juillerat élève le mythe au rang d'« "objet transitionnel" entre l'inconscient individuel et la société » et permet de repenser encore une fois des questions dont l'intérêt excède évidemment le domaine mélanésien, notamment la sexualité, la procréation, la parentalité, la filiation, l'émergence du social ou la mort. À partir de l'analyse comparative d'un corpus de mythes mélanésiens, essentiellement néo-guinéens, Bernard Juillerat en dégage la logique sémantique globale, en repérant les thèmes disséminés à travers les récits de multiples sociétés qui prennent sens comme autant d'éléments de configurations inconscientes universelles. La transmission orale des mythes, qui véhicule ce sens, contribue surtout à le produire à travers les transformations que leur répétition induit inévitablement au cours du temps. Ainsi, comme il l'écrit, le « sens n'est pas préétabli avant même que le mythe n'existe socialement : il se constitue dans une poussée de la pensée qui, par la médiation du récit, passe dans la parole et devient un bien culturel transmissible ». Au coeur des mythes réside la question des conflits permanents entre la jouissance individuelle et la construction du social qui travaille à sa domestication, le mythe parlant des « concessions que le sujet doit concéder au social pour maîtriser sa part "naturelle" ». Ainsi la pensée mythique fait-elle resurgir ce que la société a refoulé comme non socialisable. Dans la première partie, l'auteur traite des héros phalliques, personnalités solitaires, narcissiques et pulsionnelles qui défient l'ordre social et auxquelles appartiennent notamment les figures répandues des changeurs de peau. La deuxième partie porte sur les héros oedipiens, personnages disposant d'un accès privilégié
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Tatouages d'Océanie ; rites, techniques et images
Sébastien Galliot
- Société des Océanistes
- 27 Mai 2014
- 9782854301199
Ce dossier synthétise les connaissances disponibles sur le thème du tatouage en Océanie à partir de sources ethnographiques anciennes peu exploitées et à partir des recherches récentes menées par l'auteur en Polynésie occidentale. Faisant suite à l'exposition Tatoueurs-Tatoués présentée au musée du quai Branly, les pratiques océaniennes de tatouage y sont abordées sous l'angle des traditions orales, de la technique, du rôle des experts rituels, des corpus iconographiques et de leur circulation dans des réseaux d'échanges régionaux, puis sous celui de leur mise en oeuvre dans des logiques sociales indigènes.
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Alexandre Salmon (1820-1866) et sa femme Ariitaimai (1821-1897)
Ernest Salmon
- Société des Océanistes
- 1 Avril 2014
- 9782854300895
Parmi les personnages, qui à des titres divers, jouèrent un rôle de quelque importance à Tahiti à l'époque du Protectorat, il n'en est peut-être pas qui méritent autant de retenir l'attention qu'Alexandre Salmon. L'homme apparaît, aujourd'hui, comme l'un des plus représentatifs de ce temps. Résident anglais, devenu tahitien d'adoption, A. Salmon s'est trouvé intimement mêlé tout au long de sa carrière, de 1842 à 1866, aux événements qui ont caractérisé l'institution et le développement du nouveau régime. Cela, en raison même de ses affinités avec la famille royale et la haute aristocratie du royaume : il avait épousé, dès son arrivée, la petite-fille du grand chef Tati, Ariitaimai, qui était aussi la propre cousine, la soeur d'adoption et l'amie inséparable de la reine Pomare IV. Par suite de ce concours de circonstances très particulières, il fut amené de bonne heure à prendre une part active aux affaires du pays auquel il s'était profondément attaché et qu'il devait servir jusqu'au bout avec un dévouement absolu. C'est ainsi qu'il contribua puissamment à la demande et à l'établissement du Protectorat français dans l'archipel, selon les propres termes de l'amiral Bruat, gouverneur de Tahiti, qui le vit à l'oeuvre et l'utilisa en une période singulièrement difficile. Dans les pages que voici, j'ai cherché à faire revivre cette haute figure d'homme de bien et de parfait citoyen d'une seconde patrie, marquée du sceau de sa fidélité.
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Mythologie du masque en Nouvelle-Calédonie
Jean Guiart
- Société des Océanistes
- 1 Avril 2014
- 9782854300833
Le masque néo-calédonien nous a proposé le mystère de son existence réduite à une part seulement de la Grande Terre, et de son lien évident avec les chefferies, au moins dans le nord de la Nouvelle-Calédonie. Ce lien a été montré par Maurice Leenhardt, et, en ce travail, nous n'avons fait qu'en préciser les modalités. La clé du problème, permettant de replacer l'institution du masque dans un ensemble plus vaste, finement structuré, est la déclaration d'Éleisha Nebay : « Le due est toujours le même, mais porte dans chaque famille un nom différent. » On n'avait ainsi plus affaire à une mythologie multiple, anarchique même, mais aux différents avatars d'un seul et même personnage divin. Il convenait de préciser la portée de cette déclaration au moyen de recoupements minutieux, en évitant de la poser en hypothèse de travail.
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L'ouvrage ici présenté constitue la confrontation d'une recherche personnelle et indépendante avec une documentation bibliographique et iconographique rassemblée de sources diverses. Cette entreprise fut orientée différemment au début. Peintre voulant trouver une réponse à la question obsédante "Pourquoi la peinture ?" je me suis tourné vers les arts préhistoriques et ceux appelés primitifs, plus précisément vers la peinture des aborigènes australiens. Le résultat de cette étude comparative est contenu dans un ouvrage, publié en 1962, "Un art à l'état brut". Toute comparaison qui repose sur des données insuffisamment dégagées est peu satisfaisante pour celui qui l'entreprend avec désir de précision. C'est ainsi que cette tentative n'aura pas de suite, pour l'instant tout au moins. Au lieu de poursuivre des spéculations d'artiste, j'appliquai alors une méthode quasi juridique - héritage d'études lointaines - à une recherche systématique concernant un art spécifique, entre autres quant à la critique des sources et quant au moyen de la preuve.
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Les affaires du corps s'opposent aux affaires de l'esprit, le côté aliments au côté croyance. Ce sont là des manières différentes d'exprimer un clivage fondamental de l'existence et de l'univers tels qu'ils sont perçus par les Rapas. Essentiellement, c'est la distinction entre le profane et le sacré. En d'autres termes, les Rapas incluent dans le « coté nourriture » pae ma'a ou dans le « côté corps » pae tino ces aspects de la vie que nous avons coutume d'appeler économiques, sociaux ou politiques. La religion et la morale appartiennent au « côté esprit », pae varua ou au « côté croyance », paea fa'aro'o. Ce livre traite du « côté corps » de l'existence à Rapa. J'ai cherché d'une part à décrire l'économie, la société et la vie politique telles qu'elles me sont apparues au cours d'un séjour d'une année en 1964. J'ai organisé ces données de manière à les rendre intelligibles aux lecteurs de chez nous ; cependant j'essaierai, dans la mesure du possible, de montrer en quoi les diverses coutumes, croyances et organisations qui composent le « côté nourriture » sont signifiantes pour les Rapas. En cela nous suivons les préceptes de Malinowski : « Notre objectif est de saisir le point de vue de l'indigène, sa relation avec la vie, de comprendre sa vision de son monde ». C'est Malinowski lui-même qui souligne.
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Rank and Status in Polynesia and Melanesia
Douglas L. Oliver
- Société des Océanistes
- 3 Avril 2014
- 9782854301069
One of the less fortunate legacies that we who practice ethnography in Oceania have given the scholarly world is the stereotype of the Melanesian leader as "Big Man". The designation "Big Man", derived literally from the metaphor commonly used in Austronesian languages or from the Neo-Melanesian Pidgin lexicon, has come to denote a "pure type" or "species" of leadership, authority and government. (Rightly or wrongly, ethnographic sources usually ignore women's role in government, although they may have significant impact). In countless introductory anthropology courses students are asked to accept and perpetuate the cliches that Melanesian leaders typify achieved rather than ascribed status, that Melanesian leaders are archetypal symbols of primitive capitalistic competition, and that Melanesian leadership represents an inferior form.
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Si j'entreprends aujourd'hui la rédaction de ces souvenirs - dont certains ont déjà figuré dans des correspondances officielles, tandis que d'autres sont restés enfouis depuis trente années dans les pages jaunies du journal que je tenais au moment même du déroulement des événements dont j'ai été le témoin actif à Tahiti pendant l'année 1940 - c'est pour tenter de sauver de l'oubli un épisode important de l'histoire de ce petit pays, perdu dans les Mers du Sud, dont l'attirance quasi magique n'a pas fini de s'exercer sur ceux qui rêvent encore d'ordre et de beauté, du luxe de ses lagons transparents, du calme de ses plages de sable noir, de la volupté de ses nuits bercées par le bruissement des palmes de cocotier. Témoignage donc, et d'abord témoignage personnel. J'ai vécu au coeur des événements que j'essaie de relater ; mais je sais bien que je n'en ai saisi que des images partielles, que d'autres ont vu les mêmes faits sous un angle, avec un éclairage différents et que les souvenirs qu'ils en ont gardés ou les récits qu'ils pourraient en faire modifieraient sensiblement celui que m'ont inspiré ces journées déjà bien lointaines. Mais témoignage sincère, au cours duquel n'ont été évoqués que des faits qui me sont directement connus, étayés de documents dont je conserve, ou dont j'ai pu consulter les originaux.
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Les recherches entreprises au cours de nombreuses missions organisées par le Centre d'expérimentation du Pacifique visaient principalement à améliorer nos connaissances des espèces animales et de la couverture végétale des îles des atolls de la Polynésie française. Les résultats de ces travaux ont été réunis ici avec simplicité, clarté et de nombreuses illustrations par les chercheurs eux-mêmes, à l'intention du grand public. Un guide précieux et maniable pour celui qui, de près ou de loin, s'intéresse à l'univers étrange, mais combien attrayant, de la Polynésie.
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Archéologie d'une vallée des îles Marquises
Marimari Kellum-Ottino
- Société des Océanistes
- 8 Octobre 2013
- 9782854300970
Le grand intérêt que présentent les îles Marquises dans le domaine de la préhistoire polynésienne tient à deux raisons essentielles. En premier lieu, les indices matériels témoignant de l'arrivée des premiers découvreurs de la Polynésie Orientale ont été mis au jour dans cet archipel. Sur la base des données archéologiques et linguistiques les plus récentes, l'origine des migrants qui devaient plus tard devenir des Marquisiens, se situe sûrement quelque part en Polynésie Occidentale, probablement aux îles Samoa-Tonga, à quelques 2 000 milles de l'archipel des Marquises. Deuxièmement, contrairement aux premières théories relatives aux migrations polynésiennes, ce sont les Marquises plutôt que Tahiti et l'archipel de la Société qui paraissent avoir été le grand centre de dispersion à partir duquel furent peuplés les autres archipels et îles de la Polynésie (Mangareva, Ile de Pâques, Tahiti, Nouvelle-Zélande et Hawaii). L'objet de cette étude n'est pas d'apporter de nouveaux éléments ou de développer plus avant cet état actuel des connaissances mais plutôt de présenter une étude relativement détaillée des vestiges de surface d'une vallée marquisienne, la vallée de Hane sur l'île de Ua Huka.
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Mémoires de Marau Taaroa, dernière reine de Tahiti
Marau Taaroa
- Société des Océanistes
- 8 Octobre 2013
- 9782854300987
Marau Taaroa naquit le 20 avril 1860. Elle était la troisième fille de la Princesse Ariioehau, la princesse de la Paix, et d'Alexandre Salmon dont le mariage n'avait pu avoir lieu que grâce à l'appui de la Reine Pomare IV, cousine et soeur d'adoption de ma mère. Pomare suspendit à cet effet pendant trois jours une loi édictée par les missionnaires en 1835, loi qui interdisait toute union entre étrangers et indigènes dans le but d'empêcher quiconque de prendre influence dans le pays au détriment des missionnaires. Suivant la coutume, ils reçurent pour nom de mariage celui d'Ariitaimai, prince venu de la mer, Alexandre Salmon, anglais, étant venu par la mer.
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L'ouvrage présenté ici par la Société des Océanistes, dû à la plumé d'Alain Saussol, est le fruit de la révolte d'une conscience honnête et d'un esprit lucide. Tous ceux qui ne sont liés au système colonial par des liens économiques ou politiques savent que la Nouvelle-Calédonie ne sera pas viable tant que n'auront pas été réparées les injustices d'un passé fort lourd, et en premier lieu l'injustice au plan foncier. Minéralisée à l'extrême, infertile pour sa plus grande part, la terre calédonienne reste pourtant ce pourquoi les hommes sont prêts à s'entretuer. Le système colonial maintenu, quelque peu libéralisé, malgré tout plus ouvert, accepte de privilégier des gens de toutes origines, sociales ou ethniques, pourvu qu'ils ne soient pas mélanésiens et parce qu'on croit pouvoir constituer un bloc de tous les immigrés pour résister à la promotion autochtone.
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Histoire de l´île Wallis Tome 2 ; le protectorat français
Alexandre Poncet
- Société des Océanistes
- 8 Octobre 2013
- 9782854300949
La destinée de Wallis, telle que l'histoire nous la révèle, et vers laquelle par conséquent la divine Providence la dirigeait, était de devenir une chrétienté accomplie, dotée d'un clergé autochtone, mais aussi un pays entrant d'abord dans le sillage de la France, pour se mettre ensuite sous sa protection, avant de se donner plus tard à elle et devenir un territoire français d'outre-mer.
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L'introduction de notre étude est consacrée à l'émigration chinoise et à ses particularités dans divers pays. Notre livre trouvera normalement sa conclusion dans l'examen de la politique contemporaine de Pékin et de Taïpeh vis-à-vis de ceux que les deux gouvernements veulent considérer comme des ressortissants de l'extérieur : nous verrons alors dans quelle mesure la minorité locale reste encore attentive aux sollicitations du nationalisme. L'émigration des Chinois en Polynésie française et leur adaptation à ce pays, qui s'intercaleront entre cette introduction et cette conclusion, constitueront le corps de l'oeuvre.
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Remplis qu'ils sont de pirogues circulant à travers les diverses espaces des deux, d'esprits ailés et de messagers des dieux disposant de l'arc-en-ciel pour leurs déplacements terrestres ou intersidéraux, les récits légendaires de la Polynésie française avaient assez bien préparé leurs auditeurs aux exploits de la navigation aérienne des envahisseurs blancs. Nous avons réuni ici quelques documents d'histoire. Ils permettent de fixer les différentes étapes qui jalonnèrent la route malaisée et cahotante de l'implantation d'un réseau aérien en Polynésie française. Route qui s'est soudain trouvée ouverte et dégagée lors de l'installation des colons de Mururoa - à quelque chose malheur est bon ! - et plaise aux dieux que la Polynésie connaisse de nombreuses retombées aussi bénéfiques ! Hormis donc l'éventualité de perturbations politiques, il est certain que les choses vont maintenant aller plus vite. La lecture de ce petit ouvrage ne manquera sans doute pas de faire sourire celui qui aurait la curiosité d'en tourner les pages aux alentours de l'an 2000.
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Relations économiques entre Sydney et la Nouvelle-Calédonie : 1844-1860
Georgette Cordier-Rossiaud
- Société des Océanistes
- 8 Octobre 2013
- 9782854300871
C'est vers 1840 que l'on commence à porter de l'intérêt aux îles du Pacifique. À cette époque « les Samoa, les Fiji, les Nouvelles-Hébrides et la Nouvelle-Calédonie attirent assez l'attention pour être placées sur la liste des îles visitées par les bateaux de guerre et pour faire l'objet du rapport des consuls ». C'est également vers 1840 que la marine française « achève sa reconnaissance générale de l'Océanie... et que les visées économiques et politiques se font jour ».
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Malgré la parution ininterrompue de livres, d'articles et d'études sur Tahiti depuis sa découverte - pour la bibliographie qu'il prépare, le Père O'Reilly compte déjà plus de 10 000 fiches - les ouvrages dignes de foi qui nous donnent une description exacte et détaillée de l'ancienne société tahitienne sont très peu nombreux. Les récits de Banks, Cook et Commerson et les rapports des divers membres des trois expéditions espagnoles entre 1772 et 1776 nous fournissent bien sûr des renseignements souvent très précis sur les vêtements, les armes, les outils, les habitations et sur d'autres aspects limités de la culture matérielle des Tahitiens. Cependant les préjugés et l'optique européenne de ces trois chroniqueurs les rendaient souvent incapables, malgré leur bonne volonté, de bien comprendre les coutumes tahitiennes. Ce qui nous manque surtout ce sont des descriptions de leurs propres cultures et histoire faites, sans intermédiaire, par des savants et historiens tahitiens, sur le modèle, par exemple, des Hawaiian Antiquities de Malo. Même les petits atolls des Tuamotu ont été mieux servis puisqu'il existe parmi les nombreux documents recueillis par les ethnologues du Bishop Muséum dans cet archipel, entre 1929 et 1934, au moins une douzaine de manuscrits de ce genre. Il se peut qu'à Tahiti aussi des individus aux ambitions littéraires aient entrepris la même tâche, après avoir appris à écrire au début du siècle dernier. Mais, quoi qu'il en soit, il n'a été préservé jusqu'à nos jours qu'une seule oeuvre d'un auteur tahitien, à savoir les Mémoires d'Arii Taimai, présentée ici ; encore n'a-t-elle malheureusement pas tout à fait la même authenticité et originalité que les écrits comparables des autres archipels polynésiens. Ceci n'empêche pas ces Mémoires - qui contiennent principalement des légendes, des chants et des généalogies des tribus des Teva - d'être, pour tous ceux qui s'intéressent à l'histoire et à l'ethnologie tahitiennes, une source d'une valeur inestimable.
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à la recherche de la Polynésie d'autrefois Tome 2
William Ellis
- Société des Océanistes
- 22 Octobre 2013
- 9782854301144
Au cours d'une brève visite dans un pays étranger, un observateur intelligent peut, jusqu'à un certain point, reconnaître les besoins intellectuels, moraux, spirituels d'une population, mais c'est seulement par un séjour prolongé parmi eux, que ces besoins peuvent être reconnus avec précision. Nos rapports quotidiens avec la population de Huahine renforcèrent ses appels à notre sympathie et à nos efforts : nos premières entrevues les avaient déjà provoqués. Toutefois, aussi longtemps que nous sommes restés incapables de nous adresser à eux dans leur propre langue, nous sentions que tout ce que nous pouvions faire, c'était de leur montrer un bon exemple ; mais dès que nous eûmes acquis une connaissance suffisante de la langue indigène pour entreprendre une instruction publique, en même temps que tour à tour, nous nous acquittions de nos obligations régulières à notre station de Pare, nous établîmes des missions en différents points de l'île.
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Un siècle et demi de contacts culturels à Tanna, Nouvelles-Hébrides
Jean Guiart
- Société des Océanistes
- 1 Avril 2014
- 9782854300857
Il n'est plus aujourd'hui de partie de la planète que ne signale pas au moins une fois la presse quotidienne rapportant au jour le jour les événements marquant la transformation de mondes sociaux que beaucoup croyaient intangibles. Sur toutes les aires géographiques désignées aujourd'hui par l'euphémisme de « territoires non autonomes », le nationalisme est la clé des événements politiques qui traduisent en violences et en passions l'inégalité des rapports entre les pouvoirs de tutelle et les peuples sujets ou protégés. Mais les aspirations des populations coloniales sont, au moins en principe, aujourd'hui reconnues comme valables. On s'achemine vers leur satisfaction, au travers du processus dialectique qui oscille des mesures libérales aux répressions. Dans les îles « heureuses » de l'Océanie, on penserait que la vie s'écoule au jour le jour, identique à elle-même, sans écho des bouleversements à échelle continentale. C'est là que certains s'imaginent pouvoir retrouver la paix et venir oublier le monde extérieur. Mais, qu'ils soient « au vent » ou « sous le vent », les archipels polynésiens et mélanésiens souffrent de problèmes politiques et sociaux, nés comme partout ailleurs de l'impatience ressentie envers la suprématie détenue encore par les Européens et de ce que les autochtones sont depuis longtemps déjà parvenus au rang de producteurs de matières premières, avec tous les aléas que cela comporte.
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Les derniers jours de la Troisième République à Tahiti, 1938-1940
Jean Chastenet De Gery
- Société des Océanistes
- 4 Avril 2014
- 9782854301106
Dans le contexte des événements qui, en 1940, ont bouleversé le monde, le ralliement des Établissements Français de l'Océanie au général de Gaulle n'a constitué qu'un incident. Pour mineur qu'il ait été, celui-ci n'en prend pas moins place dans une fresque dont l'éclairage, par trop orienté, laisse dans l'ombre certaines réalités et fausse, du même coup, la perspective d'ensemble. On était pourtant en droit d'espérer, qu'avec le recul du temps, les passions se calmeraient et que cet apaisement serait de nature à favoriser une certaine objectivité. Tel ne semble pas être le cas si l'on en juge par les ouvrages relatant les événements dont Tahiti a été le théâtre, voici pourtant plus de trente années. Force est donc d'admettre que ces événements sont de ceux que, seule, la postérité sera à même de juger en toute impartialité. Mais, pour qu'il en soit ainsi, encore faudrait-il que les historiens puissent disposer de dossiers complets, c'est-à-dire renfermant les différents points de vue. C'est à cette fin qu'ont été rédigées les pages qui suivent. Assorties d'un certain nombre de documents, elles n'ont d'autre prétention que celle d'apporter un témoignage qui, confronté avec ceux déjà fournis, devrait permettre une appréciation moins partisane.
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Technologie traditionnelle à Wallis
Pierre-Chanel Simutoga
- Société des Océanistes
- 3 Avril 2014
- 9782854301120
Le but de ce travail a été d'étudier le fonctionnement du corps de métier de tufuga, nom que l'on donne aux charpentiers traditionnels de l'île Wallis. J'avais observé que les tufuga maniaient l'herminette avec d'autres outils pendant une construction. J'avais moi-même utilisé l'herminette avec un oncle tufuga pour confectionner un kumete (plat usuel) et je m'étais rendu compte qu'il avait une technique précise pour construire ce plat dans la masse et qu'il procédait par étapes. J'avais été étonné de voir avec quelle aisance il avait taillé le bois et était arrivé à fabriquer un bel objet avec des outils d'un autre âge. Je m'étais dit que ce corps de métier traditionnel devait posséder un savoir ancestral qui, avec le temps, risquait de disparaître. En 1979, j'ai suivi une formation aux Iles Loyauté (Lifou) où existait une section de sculpture d'art mélanésien, mise en place par le Territoire de Nouvelle-Calédonie. Les sculptures étaient réalisées avec des ciseaux posés et percutés avec un maillet. Je pus accéder ensuite à une formation muséographique en Métropole, de 1982 à 1984, à la Direction des Musées de France. J'ai pu travailler dans les réserves de différents musées nationaux où j'ai eu tout le loisir de contempler les productions des artisans du Pacifique. Mais c'est en suivant les différents séminaires au Collège Coopératif que j'ai eu le projet de faire un mémoire sur la pratique des charpentiers traditionnels wallisiens appelés tufuga.
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à la recherche de la Polynésie d´autrefois Tome 1
William Ellis
- Société des Océanistes
- 4 Avril 2014
- 9782854300963
Après l'Ancient Tahiti et le Journal de James Morrison, la présentation en français des Polynesian Researches d'Ellis était une des ambitions de la Société des Océanistes. Ce texte si important se devait d'être entre les mains des étudiants et des chercheurs intéressés par l'histoire du Pacifique et de ses civilisations. Un de nos membres, dont la générosité égale la modestie, à défaut de pouvoir lui-même tenir la plume comme il l'avait fait pour l'oeuvre de Teuira Henry, nous permit de mettre en chantier cette traduction d'Ellis. Quatre volumes de plus de 400 pages chacun !... Ce n'était pas là une petite affaire. Divers incidents de parcours vinrent, de plus, retarder l'oeuvre entreprise et obliger pratiquement à une révision totale de l'interprétation initiale pour mieux serrer le texte et proposer au lecteur une traduction aussi lisible et aussi exacte que possible.
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La vie à Tahiti au temps de la reine Pomaré
Patrick O'reilly
- Société des Océanistes
- 2 Avril 2014
- 9782854301045
Pomaré n'est, à proprement parler, ni un prénom ni un patronyme ; mais une sorte de nom dynastique s'appliquant aussi bien aux garçons qu'aux filles. Les trois premiers Pomaré furent des hommes. Celle qui va servir de cadre de cette vie quotidienne à Tahiti est une femme, Pomaré Vahine. La reine Pomaré Vahine IV fut reconnue comme souveraine de Tahiti et des îles de la Société en 1827. Elle mourut à Papeete le 17 septembre 1877. Ainsi, « le temps de la reine Pomaré », englobe-t-il la fin de notre Restauration, le règne de Louis-Philippe, la brève deuxième République, tout le Second Empire et les sept années qui virent à l'Élysée le président Thiers et le maréchal de Mac-Mahon... plus d'un demi-siècle. Un demi-siècle au cours duquel cette princesse des mers du Sud a intrigué et émerveillé les navigateurs, causé de graves différents diplomatiques entre la France et l'Angleterre et défrayé la chronique, tant à Tahiti qu'en Europe. Les poètes ont chanté cette charmante souveraine. C'est Aïmata, « la reine aux beaux yeux » qui rappelait Meaha, illustrée par Byron. Les chansonniers parisiens ne sont pas les derniers à s'amuser, sous la Monarchie de Juillet et le Second Empire, de cette reine exotique, qui n'égala pas Victoria pour la longueur du règne mais la dépassa pour la corpulence !