Filtrer
Rayons
Support
Éditeurs
Langues
Prix
Gourcuff Gradenigo
-
Lucie Cousturier : Une artiste chez les néo-impressionnistes
Collectif
- Gourcuff Gradenigo
- 4 Juillet 2025
- 9782353404193
Femme-artiste et critique d'art, Lucie Cousturier a développé une
oeuvre personnelle et originale dans le sillage des artistes néo-impressionnistes. Elle nait dans une famille aisée qui possédait une
manufacture de poupées : Les Poupées Brû (du nom de son père
Léon Casimir Brû). Elle est l'élève de Paul Signac et Henri-Edmond
Cross et peint dans un style proche de ces peintres. Mariée en 1900
à Edmond Cousturier, peintre et critique d'art, elle expose au Salon
des indépendants en 1901, puis en 1906 au Salon de la libre esthétique de Bruxelles et à la Berliner Secession de Berlin. Elle peint des
oeuvres au «pointillisme modéré» dont elle sait aussi s'affranchir.. Sa
peinture reflète sa vie et ses lieux de vie : les toits de Paris, le Bois de
Boulogne, les paysages de Provence. Elle trouve ses sujets autour
d'elle : elle peint son fils François né en 1901, mais aussi d'autres
membres de sa famille. Les natures mortes et bouquets de fleurs
sont nombreux. Elle organise sa première exposition personnelle en
1907 à la galerie Druet, 39 peintures et 32 dessins y sont présentés.
Elle rédige à partir de 1911 divers articles et monographies sur
les membres de ce mouvement (Georges Seurat, Paul Signac,
Henri-Edmond Cross, Ker-Xavier Roussel, Maurice Denis). Sa
compréhension de la théorie de la peinture néo-impressionniste
font d'elle la première spécialiste de ce mouvement.
Durant la Première Guerre mondiale, elle vit à Fréjus dans une maison à côté de laquelle sont installés les cantonnements de tirailleurs
sénégalais avant leur montée au front. Elle décide d'améliorer l'apprentissage de la langue française des soldats et organise dans ce
but des cours d'alphabétisation à son domicile.
En 1921 et 1922, chargée par le gouvernement français d'étudier
« le milieu indigène familial et spécialement le rôle de la femme»,
elle effectue un voyage en Afrique-Occidentale française dont
elle rapporte de nombreuses toiles et trois livres qui racontent ce
périple. Lucie Cousturier fait figure de précurseur sur ce sujet, avant
d'autres intellectuels français engagés comme André Gide ou
Michel Leiris. Les portraits qu'elle réalise sont loin des représentations
stéréotypées des peuples africains qui prévalaient alors. Revenue
en France, elle écrit dans Le Paria, « journal des prolétariats noirs et
jaunes », et consacre la fin de sa vie au combat pour l'émancipation de ces peuples.
Son oeuvre présente une variété de thèmes et son style se modifie
au cours de sa vie, passant d'un néo-impressionnisme maîtrisé à des
aquarelles spontanées réalisées durant ses nombreux voyages. -
Née en Corée en 1937 dans une famille de lettrés,
Bang Hai Ja est décédée en France en 2022.
Elle étudie la littérature française et la peinture à l'université
en Corée et vient étudier en France aux Beaux-Arts de Paris
ou elle apprend les techniques occidentales en 1961.
Rapidement ses toiles sont remarquées par le critique
d'art Pierre Courthion et sont exposées dans une galerie
parisienne.
Lors d'un voyage étudiant de la cathédrale de Chartres elle
est impressionnée par la transparence des vitraux, les couleurs de ceux-ci, l'atmosphère que dégage le bâtiment luimême et le recueillement qu'il inspire.
Son travail est dès lors une invitation à la spiritualité et mêle
les influences chrétiennes et bouddhistes.
Après être retournée vivre 8 ans en Corée elle revient en
France et s'installe dans un village de l'Ardèche.
Elle réalise 4 vitraux pour la cathédrale de Chartres qu'elle
ne verra malheureusement pas installés car elle décède le
15 septembre 2022.
L'ouvrage est publié à l'occasion de la donation importante
d'oeuvres de Bang Hai Ja au Centre Pompidou. -
Derain et ses amis : La pléiade prodigieuse
Michel Charzat
- Gourcuff Gradenigo
- 4 Octobre 2024
- 9782353404087
André Derain est sans doute l'une des figures les plus fascinantes de l'art moderne. Tout au long de son existence (1880-1954), Derain a créé autour de lui un champ magnétique qui a infléchi durablement le destin de la peinture et de la poésie contemporaines. Occulté dans le roman de l'art moderne, cet épisode forme la trame du livre de Michel Charzat. Biographe de Derain, l'auteur raconte les rencontres légendaires du « géant mélancolique » avec Vlaminck et Matisse. Il tire de l'oubli ses relations passionnelles nées avec Picasso, Apollinaire, Breton, Satie, Balthus, Giacometti.
Foisonnant d'anecdotes révélatrices et de portraits incisifs, ce récit alerte est accompagné d'une riche iconographie.
Homme politique et collectionneur, Michel Charzat se passionne pour l'art figuratif français de l'entre-deux guerres dont il est un des plus grands spécialistes.
Ses précédents ouvrages consacrés à Dunoyer de Ségonzac, La Jeune peinture française ou Robert de La Fresnaye ont contribué à une meilleure compréhension de la peinture de cette époque, qui reste encore mal connue. -
Jamais aucun ouvrage n'a été consacré à Marguerite Gérard.
Souvent réduite à son statut de belle-soeur de Fragonard, elle est pourtant une artiste majeure de la toute fin du xviii e siècle. Élève, puis assistante et enfin collaboratrice de Fragonard, elle finit par s'accomplir seule, s'imposant dans la réalisation de portraits et de scènes de genre parfois voluptueuses. Unique femme peintre de genre de son époque, elle excelle dans le traitement des reflets sur les surfaces, la caractérisation des chairs et même dans la composition de scènes de la vie quotidienne, talent qui nous pousse aujourd'hui à reconsidérer à lui attribuer le célèbre Baiser à la dérobée (Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage) que l'on a longtemps attribué à son beau-frère.
Hubert Robert, Charles de Wailly, Fragonard lui-même, ou encore Claude-Nicolas Ledoux - dont le portrait est conservé à Paris, au musée Cognacq-Jay - tous se sont laissés scruter par le pinceau intimiste de ce nouveau maître qui offre souvent ses toiles à ses modèles. Mais Marguerite Gérard ne peut renier l'héritage de son professeur, que l'on retrouve dans ses scènes d'intérieur représentant des instants d'amour maternel aussi bien que des scènes de séduction ou de marivaudage.
Indépendante, éprise de liberté, Marguerite Gérard ne se maria jamais afin de se dédier à son art et ne chercha jamais à intégrer l'Académie, utilisant son intelligence et son intuition d'artiste pour obtenir le succès commercial qui fut le sien.
Après Élisabeth Vigée Le Brun ou Adélaïde Labille-Guiard, Marguerite Gérard fait partie de ces femmes peintres entre xviii e et xix e siècle dont nous redécouvrons la personnalité et le grand talent artistique.
-
Jean-Baptiste Mallet : la route du bonheur
Carole Blumenfeld
- Gourcuff Gradenigo
- 19 Août 2022
- 9782353403653
Jean-Baptiste Mallet (1759-1835) a longtemps été mal connu, mal compris, et surtout mal jugé à l'aune de son seul corpus de des années 1780. Les Goncourt ne voyaient en lui que « le dernier représentant de la gouache, de cet art tout XVIIIe siècle, et qui ne survécut pas à la monarchie ». L'ouvrage de Carole Blumenfeld, fruit de plusieurs années de travail dans les archives, révèle au contraire un acteur engagé qui aborda avec aplomb une kyrielle de sujets sensibles, de la Révolution à la Monarchie de Juillet. Pour exister, un peintre de genre se devait de donner voix au chapitre aux absents de la sphère publique : les prostituées, les partisans de cultes secrets, les Émigrés qu'il imagina réfugiés dans les ruines de palais antiques, métaphores à peine déguisées de la France, et surtout la femme libre dont il se fit le chantre pendant plus de trois décennies. Avec esprit, ce peintre en quête d'originalité déclina à l'envi ses messages séditieux dans ses intérieurs hollandisants, gothico-troubadours ou pompéien où une femme sublimée apparait toujours sur un piédestal. Abondamment illustré, cet ouvrage réhabilite un peintre délaissé par la critique. Véritable ouvrage de référence sur Jean-Baptiste Mallet, il devrait mobiliser le public des amateurs de peinture mais également un public plus large intéressé par l'histoire sociale et l'histoire des moeurs.
-
Le parc de Groussay : Aquarelles d'Alexandre Serebriakoff
Pierre Arizzoli-Clémentel
- Gourcuff Gradenigo
- 5 Avril 2024
- 9782353404025
Charles de Beistegui a révélé Alexandre Serebriakoff comme un
peintre d'intérieur exceptionnel en lui commandant des vues de
Groussay qui témoignent aujourd'hui de l'élégance et du raffinement
de sa maison. On ignore parfois que sa passion de bâtir ne s'exerce pas
uniquement sur le château qu'il transforme et fait embellir, modifiant
sa façade et lui adjoignant deux ailes. Parallèlement à ces travaux
d'embellissement, il en entreprend d'autres dans le parc où il fait élever
des fabriques dans le plus pur goût en vogue au xviiie
siècle. Ainsi,
entre 1950 et 1969, le jardin se trouve-t-il peuplé d'une douzaine de
bâtiments : tente tartare, volière, pont palladien, colonne, temple de
l'Amour, pagode chinoise...
Comme il le fait pour les intérieurs du château, Charles de Beistegui
demande à Alexandre Serebriakoff de réaliser des vues à l'aquarelle
de ces folies, présentées dans cet ouvrage.
Pierre-Arizzoli-Clémentel étudie ici l'histoire des fabriques du parc de
Groussay. Ses recherches sur leurs origines, les sources d'inspiration
de Charles de Beistegui et les évolutions des différents projets sont
illustrés des aquarelles d'Alexandre Serebriakoff et de nombreux
documents d'archives. Il étudie également les projets non réalisés ou
abandonnés dont nombre sont jusqu'à aujourd'hui ignorés du public.
Avec cet ouvrage, Pierre-Arizzoli-Clémentel achève son cycle d'étude,
poursuit des grands décorateurs entamé avec Émilio Terry en 2013,
Geroges Geffroy en 2016 et « Groussay» en 2019. -
La passion, d'Edgard Degas pour les chevaux est connue et ses représentations de pur-sang, de jockey au départ et de courses hippiques se trouvent aujourd'hui sur les murs des plus grands musées et des collections particulières les plus prestigieuses. Mariel Oberthür nous livre ici le résultat d'années de recherches menées afin de comprendre le travail très particulier, presque scientifique, conduit par Degas pour maîtriser, puis parfaire ses représentations de sujets hippiques.
L'étude de l'ensemble des carnets de croquis et dessins, conservés à la Bibliothèque nationale, montre que Degas procédait à des modelages de figurines en cire dont on retrouve ensuite les sujets dans ses huiles, pastels, gouaches et fusains. Ce travail permet aussi de démentir l'idée courante selon laquelle il s'inspirait des photographies de Marey et Muybridge publiées en 1881, le corpus de l'oeuvre de Degas étant antérieur à celles-ci.
L'étude approfondie d'une toile récemment localisée, permet de comprendre les techniques de travail de l'artiste. Comme avec les représentations de danseuses qui ont fait sa renommé, les chevaux de Degas nous permettent de saisir sa quête perpétuelle du mouvement, qu'il inscrit non seulement dans ses figures, mais également dans l'ensemble de la scène qu'il représente. Enfin on comprend pourquoi la découverte de plâtres des dix-sept chevaux et jockeys a permis de fondre en 2008 et 2010 des bronzes plus proches des cires originales que ceux réalisés en 1919-1920.
-
Dans les années 60, André Dunoyer de Segonzac (1884-1974) était sans doute l'un des peintres français les plus connus et les plus admirés du vingtième siècle. Soixante ans plus tard, son nom est presque oublié, retenu seulement par une génération d'amateurs de gravures et de livres illustrés. Son oeuvre est ainsi déconsidérée, ses tableaux sont relégués dans les réserves des musées et sa cote ne cesse de s'effriter.
Pourtant, connu dés 1914, célèbre dans les années 1920-25, Dunoyer de Segonzac reste une figure incontournable de la peinture française. Associé à Derain et Matisse avec lesquels il forme le trio des maîtres de la peinture française contemporaine, figure «?contraire?» de Picasso, comme se plaisait à le définir Claude Roger-Marx, il en a été le parfait contemporain et ami. Son art ne s'est intéressé que furtivement au cubisme et à l'abstraction et reste marqué par le goût de la figuration commun à toute une génération d'artistes européen de l'entre-deux-guerres. Sa peinture s'impose comme l'une des plus représentatives du xxe siècle, par la somme des éloges reçus et par sa diffusion dans le monde entier, même si l'homme reste peu connu.
L'ouvrage de Michel Charzat suit pas à pas le fil de la vie de Dunoyer de Segonzac. En rétablissant les liens entre son oeuvre et son existence, en faisant redécouvrir les différentes facettes de son art, il remet ce peintre insigne à la place qu'il mérite.
Homme politique et collectionneur, Michel Charzat se passionne pour l'art figuratif français de l'entre-deux guerres dont il est un des plus grands spécialistes.
Ses précédents ouvrages consacrés à La Jeune peinture française, à André Derain ou à Robert de La Fresnaye ont contribué à une meilleure compréhension de la peinture de cette époque, qui reste encore mal connue.
-
Les Figures de fantaisie de Fragonard comptent parmi les oeuvres les plus clbres et les plus nigmatiques de l'histoire de la peinture franaise. La dcouverte d'un dessin indit de l'artiste vient bouleverser aujourd'hui tout ce que nous, savions de ces silhouettes, peintes en "une heure de temps", et apporte la preuve indubitable qu'elles sont des portraits et non des figures imaginaires. Fragonard a en effet copi l'encr et la pierre noire dix-huit de ses tableaux en indiquant les noms de chacun de ses modles : dans de nombreux cas, il s'agit de rvlations ; tonnantes qui contredisent des certitudes acquises au cours des annes. Cet ouvrage jette un clairage nouveau sur les talents de portraitiste du peintre et lve ainsi le voile sur l'identit de chacun des personnages qui se cachent derrire Diderot, La Guimard, L'Inspiration, L'Etude ou le Jeune Artiste...
-
Métamorphoses dans l'art de Claude Monet
Dominique Gagneux, Marianne Mathieu
- Gourcuff Gradenigo
- 19 Août 2022
- 9782353403660
À travers la sélection d'un ensemble exceptionnel de trente chefs-d'oeuvre de Claude Monet - dont la plupart sont des «Monet de Monet», légués par le fils du peintre - l'ouvrage explore les étapes décisives du parcours artistique de l'artiste, depuis les Vues de la gare St-Lazare, jusqu'aux représentations sans cesse renouvelées des fameux nymphéas de Giverny.
-
Né à Oran, Francis Harburger arrive à Pa- ris en 1921. Élève de l'École des Arts décora- tifs puis de l'École des Beaux-Arts, il est, en 1928, le premier pensionnaire de la Casa Vé- lasquez à Madrid. En 1940, il subit les lois antisémites de Vichy et fuit Paris pour Alger.
L'intégralité du contenu de son atelier est alors pillé par les nazis et disparaît durant l'occupa- tion. Après la guerre, Harburger s'engage dans de nouvelles voies artistiques et affirme de pro- fondes convictions humanistes. Il rédige un Manifeste Réaliste Humaniste et se lance ensuite dans des recherches néo-cubistes sur la présen- tation des objets du quotidien qui aboutissent au principe des « hiéroglyphes ».
Après avoir publié le catalogue raisonné de l'oeuvre peint, en 2015, sa fille a rassemblé un ensemble de dessins, de gouaches et de projets de fresques qui donne un éclairage complémentaire sur l'artiste et sur la naiveté apparente de son oeuvre picturale et plus particulièrement sur ses natures mortes : le sujet, l'objet dessiné étant un équivalent plastique à l'idée de l'objet lui-même.
« Il y a chez Harburger ce mélange insolite, presque inexplicable , de tête et de coeur, de recherche cal- culée, , voulue et volontaire et pourtant de poésie instinctive » Marius David
-
François Cante-Pacos, peintre-sculpteur
Pascal Bonafoux
- Gourcuff Gradenigo
- 5 Novembre 2021
- 9782353403363
«...Cette peinture en relief travaillée en clair-obscur, renvoie la lumière d'une poésie primitive de la matière. Un silence et une immobilité émanent de ces objets de mémoire, de ces « archéologies peintes » dont parle Pascal Bonafoux et inspirent un sentiment de contemplation quasi religieux. En redécouvrant ces nouvelles oeuvres et louant son retour sur la scène artistique, Henri François Debailleux écrivait que « ces compositions laissent merveilleusement filtrer le souffle d'une silencieuse et prodigieuse intériorité ». En face des agressions et des chocs constants de notre société en permanence insatisfaite, le travail de Cante-Pacos est animé d'une solennité monumentale et terrienne ; elle suscite dans son savoir-faire repos, réflexion, envoûtement....».
-
Inscrit à l'Académie Julian en 1903 où il fréquente l'atelier de Jules Lefèbvre. Il se lie d'amitié avec Roger de La Fresnaye, Paul Véra et Louis Marcousis. En 1907 il rencontre Robert Delaunay qui lui fera connaître Apollinaire, Gleizes, Metzinger et Léger. Après un court passage à l'Académie Ranson il prend son premier atelier. Ces années d'avant-guerre sont des années d'expérimentations intense. Il hésite encore entre influences impressionnistes, cézanisme géométrique, réminiscences fauves et cubisme tempéré. En 1910, il débute au Salon d'Automne ainsi qu'à celui des Indépendants. Il participe également à d'importantes expositions, entre autres à la deuxième organisée par le « Blaue Reiter » à Munich en 1912. Sa première toile importante Le Tennis lui permet de devenir sociétaire du Salon d'Automne. Après la guerre Lotiron intègre l'importante galerie Marseille où il rejoint Segonzac, Luc-Albert Moreau ou encore André Mare. Son style s'affirme à partir des années 1920 dans une combinaison toute personnelle qui mêle le souvenir de la sincérité ingénue du Douanier Rousseau, le sens de la composition, de l'opposition des formes et du rythme des couleurs hérités de Cézanne avec une palette restreinte mais riche de nuances. Ses oeuvres, généralement de petits formats mais ne manquant jamais de monumentalité, restituent sans emphase et avec sensibilité le climat d'une époque, d'une France au quotidien. Lotiron évite néanmoins tout pittoresque et toute anecdote. En 1921, la galerie Druet lui consacre une première exposition particulière. Lotiron s'impose comme l'un des paysagistes les plus en vue de son époque. Par l'intermédiaire de Paul Guillaume, le collectionneur américain Barnes fait l'acquisition, en 1923, de quatre oeuvres représentatives de son travail. Robert Lotiron sera alors présent dans toutes les grandes expositions mettant en avant l'art indépendant français de cette période. Ses oeuvres sont régulièrement acquises par l'Etat et il bénéficie dans les années 30 de plusieurs commandes de décorations murales. Vers la fin de la décennie, son art se fait plus sévère sans renoncer néanmoins au raffinement de la couleur. Après la Seconde Guerre Mondiale, il enrichit ses recherches en abordant la lithographie. Sa vision se fait de plus en plus directe et dépouillée. Il s'éteint le 18 avril 1966. Farouchement indépendant, Robert Lotiron a accueilli « toutes les libertés qui permettent d'augmenter le pouvoir d'expression, modifiant les éléments du tableau ou l'importance des valeurs sans soucis exagéré de la réalité objective. » Ainsi peut-il affirmer au soir de sa vie : « Libre d'engagement, je peins pour mon plaisir et mon tourment. »
-
Bierge, catalogue raisonné de l'oeuvre peint 1936-1991
Bierge, Monge
- Gourcuff Gradenigo
- 8 Novembre 2019
- 9782353403042
Dessinateur, peintre et lithographe, issu du mouvement de la Jeune Peinture qui apparaît dans l'après-guerre, Roland Bierge (1922-1991) s'en détache rapidement, éprouvant déjà un besoin violent de liberté pour se conformer à un cadre d'expression qu'il considère comme étriqué. Dès le début des années 50, il s'oriente vers une nouvelle figuration, celle née du post cubisme, qui recherche à partir d'une nature réinventée à reconstruire un monde plastique très personnel. En attendant la reconnaissance, il gagne sa vie à partir de 1947 dans la décoration de théâtre pour la Comédie Française qu'il quitte fin 1964 après s'être consacré pendant huit mois à la réalisation du décor du nouveau plafond de l'opéra d'après la maquette de Chagall.
-
Emmanuel de la Villeon ; 1858-1944
Robert W. Peirce-Macnie
- Gourcuff Gradenigo
- 10 Janvier 2020
- 9782353402984
Emmanuel de La Villéon, peintre post-impressioniste, suscite un intérêt croissant, manifesté par un colloque au Musée Emmanuel de La Villéon de Fougères, des expositions en galerie, des conférences, des études et écrits de spécialistes, la mise en place par une association locale d'un Parcours La Villéon en Puisaye autour de son ancienne maison dans la Nièvre.
-
Des cubes, des grands, moyens et petits formats carrés, rectangulaires, du bois affiné...
Les oeuvres d'Afi Nayo sont énigmatiques et semblent dissimuler plus d'un secret.
La pyrogravure y laisse des marques qui confèrent une esthétique intemporelle à ce langage mystique. La subtilité et la finesse de la réalisation des motifs s'entrechoquent avec la matière brute du bois. Tels des talismans inspirés d'une autre époque, chaque tableau dévoile avec une grande sensibilité, les confidences d'une peinture intimiste.
Le sculpteur Alberto Giacometti a dit à propos de l'art : « Que ça rate, que ça réussisse, après tout c'est secondaire. » C'est le même sentiment qui semble animer Afi Nayo. Peu importe les risques pris au cours de la réalisation d'une oeuvre, elle fonce tête baissée avec obstination vers une zone d'inconfort ; peignant, gravant, recouvrant et découvrant ce qui avait été précédemment exécuté, selon un rituel spontané.
Née en 1967 à Lomé au Togo, c'est une essence culturelle complexe que l'artiste peintre exprime à travers ses tableaux.
Et la peinture d'Afi Nayo s'éloigne, en silence de cette Afrique fantasmée, dont la faune et la flore fascinent certains dans leurs propres imaginaires, pour mieux être en phase avec un sentiment cosmopolite.
Remarquable par son authenticité, l'artiste est sans égal. Elle y développe un vocabulaire pluriel qui s'ancre avec justesse dans une proposition moderne, comme animée par la fervente mission de transmettre ce patrimoine qu'elle élabore par ses propres soins.
Afi Nayo applique et retire ces pellicules de peinture et de pastels, afin de se raconter et de livrer ses histoires les plus confidentielles, en adéquation avec ce qui compose sa profonde personnalité.
Virginie Ehonian.
-
Voyages pittoresques au coeur des collections de Dunkerque
Sophie Warlop
- Gourcuff Gradenigo
- 19 Mars 2021
- 9782353403301
Les Voyages pittoresques au coeur des collections de Dunkerque, constituent une série de catalogues visant à mettre en valeur les collections du musée des Beaux- Arts de Dunkerque, actuellement fermé au public et de préparer sa réouverture. Un tel projet éditorial est inédit à la fois dans son ambition et sa réalisation, les collections ayant rarement été publiées.
Le premier volume présentera l'histoire d'une institution vieille de presque 200 ans, au travers des grandes donations et des grandes étapes de constitution de la collection du musée. Il sera une introduction à la richesse d'une collection de près de 25.000 oeuvres et objets dans des domaines variés : Beaux-Arts, Histoire locale, ethnologie extra-européenne, archéologie... avec 14 articles scientifiques illustrés, rythmés pas des focus « points de repères » en double page et un portfolio de dessins d'un artiste qui proposera une approche thématique. Des annexes rassemblant bibliographie, biographies, table, index,.. viendront compléter l'ensemble.
-
Considéré comme l'un des derniers grands post-cubistes français, Pierre Loeb appartient à la seconde génération de la figuration dite «de synthèse ». L'expression regroupe les tenants d'une esthétique née de la synthèse des deux principaux courants picturaux français du début du vingtième siècle que furent le cubisme et le fauvisme. Les figures historiques du mouvement ont pour nom Georges Dayez, Camille Hilaire, Jean Marzelle, Marcel Mouly, Jean Cluseau- Lanauve, Claude Schürr, Jean Chevolleau ... Leurs points communs: un goût marqué pour la géométrisation des formes et une palette le plus souvent flamboyante . Trop jeune pour être des leurs, Pierre Loeb attendra la fin des années soixante et le véritable lancement de sa carrière pour rejoindre ces aînés qu'il admire et dont il partage depuis longtemps les préoccupations plastiques.
Situer son oeuvre dans l'Histoire de l'art moderne nous fait rappeler que Pierre Loeb fut tour à tour élève à l'École des Arts Appliqués de Metz, à l'École Paul Colin, à l'Académie André Lhote et à l'Académie Henri Goetz . Longue d'une quinzaine d'années, cette formation lui a permis d'acquérir un métier solide, entre attachement à la tradition d'une part et prise en compte des avancées informelles par ailleurs. Les Chocolatures, ces délicieuses petites composit ions abstraites réalisées sur cartonnage de chocolat qui jalonnent son travail depuis de si nombreuses années, révèlent à ce sujet l'intérêt profond qu' il a toujours porté aux recherches du mouvement non figuratif issu de la Seconde École de Paris et dont Estève, Bazaine, Manessier et Bissière sont les plus beaux représentants. Complétant cet enseignement par la contemplation et l'analyse des oeuvres de ses confrères, Pierre Loeb n'a eu de cesse de chercher à percer les arcanes de la création. Ce lent cheminement qui le poussait il n'y a pas si longtemps encore à participer chaque semaine à des ateliers de dessin libre avec modèle vivant lui a permis d'atteindre dans ses recherches cet équilibre si français où le plaisir a toujours sa part. Fidèle à la leçon de Cézanne, Bonnard et Matisse, maîtres situés au sommet de son panthéon personnel, il sait mieux que quiconque que l'art ne peut se suffir d'un bel ordre si sa fin n'est pas la délectation. Ainsi l'austérité apparente de certains de ses travaux finit-elle toujours par s'effacer devant la grâce des arabesques et la sensualité des couleurs.
Alors que la mode actuelle pousse un nombre croissant de plasticiens à vouloir faire table rase du passé, Pierre Loeb n'a d'autre prétention que d'ajouter modestement sa pierre à l'édifice, c'est-à-dire d'imposer sa vision personnelle tout en marchant sur les traces laissées par d'autres. À l'instar d'André Lhote dont l'enseignement a beaucoup influencé son travail, il cherche à inscrire la modernité non pas dans la rupture, mais comme je l'ai déjà mentionné dans la continuité et le respect de la tradition .
Bruno-Pascal Lajoinie