Simone et ses soeurs, c'est le secret de Simone Veil. Elles étaient trois : Milou, Denise et Simone, la dernière.
Dans ce livre, elles racontent leur histoire à travers leurs lettres, leurs journaux intimes, leurs souvenirs - autant de documents inédits retrouvés dans les archives familiales.
Elles ont dix ans, elles ont quinze ans... Elles s'écrivent tout ce qu'elles vivent : les bains de mer, les premiers flirts et l'amour, l'arrière-pays nic¸ois, les années chez les éclaireuses.
Et puis la vie bascule : l'Occupation, la traque des Juifs, l'engagement dans la Résistance de Denise jusqu'au camp de concentration de Ravensbrück, la déportation à Auschwitz de Milou et Simone, leur famille décimée. Et la vie après. Au retour des camps, les trois soeurs doivent réapprendre à vivre et aimer. Elles ne cesseront jamais de se parler et de s'écrire.
Ce livre choral, composé avec les récits inédits dessoeurs Jacob, nous raconte l'extraordinaire amour et le courage de trois femmes au destin exemplaire.
La première grande étude sur les oeuvres d'art volées par les nazis en Belgique. Pendant huit ans, le journaliste Geert Sels a fébrilement mené l'enquête sur le gigantesque pillage artistique orchestré par le Troisième Reich. Un travail d'investigation exceptionnel et une plume incisive mettent à nu une vérité troublante. Vaste couverture médiatique attendue : après la publication de ce livre, la Belgique devra enfin s'atteler à une politique de restitution.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le Troisième Reich se livra à un pillage artistique sans précédent en Europe. Ce livre apporte un éclairage inédit sur les spoliations commises en Belgique. Les nazis emportèrent des tableaux de Memling, Brueghel et Jordaens, spolièrent des particuliers et dépensèrent des millions de reichsmarks pour acquérir des oeuvres d'art. Pendant huit années d'investigation, Geert Sels a méticuleusement reconstitué le puzzle à l'aide des pièces trouvées dans des archives à Paris, La Haye, Coblence et un peu partout en Belgique. Des collectionneurs, marchands et maisons de vente aux enchères sans scrupule aidèrent les nazis à mettre la main sur d'innombrables oeuvres d'art. Ce livre dévoile les filières utilisées pour faire sortir toutes ces oeuvres du pays. Des tableaux échouèrent plus tard au Louvre, au Tate Moderne, au Getty Museum ou à la Yale Art Gallery. Même la Russie détient encore des oeuvres d'art qui auraient dû retourner en Belgique après la guerre. D'autres oeuvres sont bel et bien revenues, mais se trouvent aujourd'hui dans des musées, sans que l'on ait pris la peine de chercher leurs propriétaires légitimes.
En 1967, Cabu dessine la rafle du Vel d'Hiv à partir du livre événement de Claude Lévy et Paul Tillard. Une série inédite depuis cinquante ans.
Claude Lévy et Paul Tillard, tous deux résistants et anciens déportés, publient La Grande Rafle du Vel d'Hiv', 16 juillet 1942 (Robert Laffont, 1967). Cet ouvrage, qui rassemble documents et témoignages, pointe le rôle de la police française et du gouvernement de Vichy dans la déportation des juifs, et provoque une onde de choc (ce livre a été réédité en Texto, 2020) Le magazine Candide décide d'en publier les bonnes feuilles et fait appel à un jeune dessinateur de 29 ans, Jean Cabut, dit Cabu, pour les illustrer. Cabu est profondément bouleversé par ce qu'il lit : il consacre 16 grandes planches au déroulement de la rafle et dessine les décors, les scènes, les visages, sans rien laisser au hasard. « Toute son âme est là pour raconter cette tragédie » (Véronique Cabut) À l'occasion des 80 ans de la rafle du Vel d'Hiv, Véronique Cabut, son épouse, et Laurent Joly, historien spécialiste de l'Occupation, proposent de redécouvrir ces dessins jamais publiés depuis leur parution dans la presse. Cet ouvrage est aussi un hommage à un dessinateur génial et populaire qui fut l'une des douze victimes de l'attentat djihadiste du 7 janvier 2015 contre la rédaction de Charlie Hebdo.
Si Andrew Roberts est désormais bien connu du public francophone grâce au succès de son Churchill paru en traduction en 2020, il se penche de longue date sur la personnalité, la carrière et l'oeuvre du grand homme.
Ici, l'auteur enfourche l'un de ses chevaux de bataille préférés pour s'en prendre à ceux qui suggèrent qu'au fond, il n'y avait guère de différence entre Hitler et Churchill. Leur expérience des tranchées au cours de la Grande Guerre, leur patriotisme exacerbé, la fierté qu'ils tiraient du glorieux passé de leur pays et par-dessus tout leur charisme, leur art de mener les hommes, le pouvoir psychologique qu'ils exerçaient sur les foules - et ce, souvent même en dehors de leur patrie : tout cela, lit-on çà et là, les rapprochait au point de faire d'eux des frères ennemis.
Andrew Roberts montre magnifiquement le caractère fallacieux de ces points communs supposés, et d'abord sur le plan pratique, en rappelant que Churchill a toujours su déléguer le pouvoir de décision militaire à ses chefs d'état-major en se rendant à leurs arguments - certes, non sans avoir au préalable ferraillé avec eux jusqu'au bout - tout en se réservant le rôle de représentant indiscuté du Royaume-Uni auprès de ses interlocuteurs Roosevelt et Staline. Cette délégation de pouvoir, Hitler l'a certes appliquée lors des grands triomphes de la guerre éclair, en Pologne et en France, en 1939-1940, mais il y a mis fin dès les premiers revers sur le front soviétique à la fin de 1941, pour devenir totalement incapable de faire confiance à ses généraux après l'attentat de juillet 1944. Pour l'auteur, un grand meneur d'hommes c'est un chef qui, au contraire, pratique la confiance à double sens : le commandant en chef fait confiance aux commandants sur le terrain dont il a su discerner la compétence en les nommant, et les subordonnés, aussi hauts gradés qu'ils soient, lui font confiance pour les soutenir sans réserve une fois qu'ils l'ont amené à percevoir le bien-fondé de leurs entreprises. Ce fut là, soutient Andrew Roberts dans des pages fort convaincantes, ce qui fit la force de Churchill, chef de guerre de 1940 à 1945.
« La guerre avait fauché une génération. Nous étions effondrés. Mon oncle et ma tante avaient beau être médecins, ils ne possédaient plus rien. Leur clientèle avait disparu. Leur maison avait été pillée. Leurs économies avaient fondu. Le lendemain de mon arrivée à Paris, comme ils n'avaient ni argent ni vêtements à m'offrir, c'est une voisine qui m'a secourue avec une robe et des sous-vêtements.
Il régnait dans la maison une atmosphère de désolation.
Il n'y avait plus le moindre meuble. Les miroirs avaient été volés, à part ceux qui étaient scellés aux murs et que les pillards n'avaient pas pu emporter.
Je faisais ma toilette matinale devant un miroir brisé par une balle. Mon image y apparaissait fissurée, fragmentée.
J'y voyais un symbole.
Nous n'avions rien à quoi nous raccrocher. Ma soeur Milou était gravement malade, mon oncle et ma tante avaient perdu le goût de vivre. Nous faisions semblant de vouloir continuer. » Simone Veil raconte son enfance, sa déportation, et l'impact de cette épreuve dans sa vie.
Récit recueilli par David Teboul.
Membre convaincu du parti nazi dès 1923, aveuglément soutenu par son épouse Charlotte, Otto von Wächter a rapidement intégré l'élite hitlérienne, devenant notamment, au début de la Seconde Guerre mondiale, gouverneur de Cracovie en Pologne, puis gouverneur du district de Galicie, dans l'ouest de l'Ukraine actuelle - deux territoires qui furent le théâtre de l'extermination des Juifs. En 1945, après la défaite du Reich, il parvient à fuir, se cache dans les Alpes autrichiennes avant de rejoindre Rome et le Vatican, qui abrite l'une des principales filières d'exfiltration des nazis vers l'Amérique du Sud. C'est là qu'il trouve la mort, en 1949, dans des circonstances. Comment a-t-il pu se soustraire à la justice, de quelles complicités a-t-il bénéficié ? A-t-il été réduit au silence ?
Pendant la traversée des années noires, la Résistance n'est pas une, mais multiple. L'agent de renseignement qui espionne une base sous-marine, la femme à bicyclette qui assure les liaisons, le saboteur qui fait sauter une usine, le combattant qui jette une grenade sur un convoi, le maquisard qui attaque une unité de la Wehrmacht, le radio parachuté, le cheminot qui relève les horaires des trains ont tous été résistants. Ils n'ont pas fait la même résistance. Ils ont fait l'histoire de la Résistance. Ce livre propose par un récit vivant de raconter, dans sa diversité, l'armée des ombres, fantassins et chefs mêlés, à travers les destins croisés d'une trentaine de femmes et d'hommes, célèbres ou méconnus, aux profils très différents : Emmanuel d'Astier de la Vigerie, Lucie et Raymond Aubrac, Pierre Brossolette, Jeanne Bohec, Henri Frenay, Georges Guingouin, Denise Jacob, Jean Moulin, Serge Ravanel, Marcel Rayman, Henri Rol-Tanguy parmi beaucoup d'autres.
Par l'auteur et réalisateur du documentaire Résistances (Une coproduction ARTE France & Kuiv-Michel Rotman, diffusion ARTE).
La rafle dite du Vel d'Hiv est l'un des événements les plus tragiques survenus en France sous l'Occupation. En moins de deux jours, les 16 et 17 juillet 1942, 12 884 femmes, hommes et enfants, répartis entre Drancy (près de 4 900) et le Vel d'Hiv (8 000), ont été arrêtés par la police parisienne à la suite d'un arrangement criminel entre les autorités allemandes et le gouvernement de Vichy. Seule une petite centaine de ces victimes survivra à l'enfer des camps nazis.
Cette opération emblématique et monstrueuse demeure pourtant relativement méconnue. L'arrière-plan administratif et la logistique policière de la grande rafle n'ont été que peu étudiés, et jamais dans le détail. Légendes (tel le nom de code « opération Vent Printanier ») et inexactitudes (sur le nombre de personnes arrêtées ou celui des effectifs policiers) sont répétées de livre en livre. Et l'on ignore que jamais Vichy ne livra plus de juifs français à l'occupant que le 16 juillet 1942 !
D'où l'ambition, dans cet ouvrage, d'une histoire à la fois incarnée et globale de la rafle du Vel d'Hiv. Une histoire incarnée, autrement dit au plus près des individus, persécutés comme persécuteurs, de leur état d'esprit, de leur vécu quotidien, de leurs marges de décision. Mais aussi une histoire globale, soucieuse de restituer la multiplicité des points de vue, des destinées, et attentive au contexte de la politique nazie et de la collaboration d'État.
Une recherche largement inédite, la plus riche et variée possible, de la consultation de centaines de témoignages à une exploitation inédite des « fichiers juifs » de la Préfecture de police de Paris. Mais la partie la plus importante de l'enquête a consisté à rechercher des « paroles » de policiers : 4 000 dossiers d'épuration des agents de la préfecture de police ont été dépouillés. Parmi eux, plus de 150 abordent la grande rafle et ses suites. Outre les justifications de policiers, ces dossiers contiennent des paroles de victimes, des témoignages (souvent accablants) de concierges, et surtout des copies de rapports d'arrestation, totalement inédits.
Fruit de plusieurs années de recherche menées par l'auteur, où les archives de la police et de l'administration auront été méticuleusement fouillées, La Rafle du Vel d'Hiv apporte une lumière nouvelle sur l'un des événements les plus terribles et les plus difficiles à appréhender de notre histoire contemporaine.
«Ces pages seront-elles jamais publiées? Je ne sais. Je me suis cependant décidé à les écrire. L'effort sera rude:combien il me semblerait plus commode de céder aux conseils de la fatigue et du découragement! Mais un témoignage ne vaut que fixé dans sa première fraîcheur et je ne puis me persuader que celui-ci doive être tout à fait inutile. Un jour viendra, tôt ou tard, j'en ai la ferme espérance, où la France verra de nouveau s'épanouir, sur son vieux sol béni déjà de tant de moissons, la liberté de pensée et de jugement. Alors les dossiers cachés s'ouvriront; les brumes, qu'autour du plus atroce effondrement de notre histoire commencent, dès maintenant, à accumuler tantôt l'ignorance et tantôt la mauvaise foi, se lèveront peu à peu; et peut-être les chercheurs occupés à les percer trouveront-ils quelque profit à feuilleter, s'ils le savent découvrir, ce procès-verbal de l'an 1940.»Marc Bloch
Entre mi-mai et début juillet 1944, des centaines de milliers de Juifs de Hongrie sont déportés à Auschwitz-Birkenau. Pour montrer à leur hiérarchie la « bonne mise en oeuvre » de cette opération logistique d'envergure, des SS photographient les étapes qui mènent de l'arrivée des convois jusqu'au seuil des chambres à gaz, ou au camp pour la minorité qui échappa à la mort immédiate. Ces photographies, connues sous le nom d'« Album d'Auschwitz », ont été retrouvées par une rescapée, Lili Jacob, à la libération des camps, avant de servir de preuves dans différents procès et de faire l'objet de plusieurs éditions. Certaines de ces photographies sont même devenues iconiques. Par-delà l'horreur dont elles témoignent, ces images restent pourtant méconnues et difficiles d'interprétation. Ce livre permet d'y jeter un regard neuf. Préfacé par Serge Klarsfeld, fruit de cinq années de recherches franco-allemandes, il analyse l'album dans ses multiples dimensions. Pour quelle raison a-t-il été réalisé et quand ? Comment a-t-il été constitué ? Que peut-on voir, ou ne pas voir, sur ces photographies ? Trois historiens reconnus et spécialistes de la persécution des Juifs d'Europe, Tal Bruttmann, Stefan Hördler, Christoph Kreutzmüller, ont mené un remarquable travail d'enquête, recomposant les séries de photographies, analysant des détails passés inaperçus, permettant un travail d'identification et de chronologie inédit. Dans le même temps, c'est une véritable réflexion sur l'usage des images et de la photographie, de leur violence potentielle mais aussi de leur force de témoignage et de preuve que les historiens proposent. Ce faisant, ils élargissent la connaissance tout en redonnant vie, mouvement et dignité aux personnes photographiées quelques minutes avant une mort dont elles n'avaient pas idée.
Comment grandir à Auschwitz ? C'est le tragique destin de Lidia Maksymowicz, une petite Biélorusse déportée avec sa mère, à l'âge de 3 ans à peine, au camp d'Auschwitz-Birkenau. Elle échappe aux chambres à gaz pour devenir cobaye du Dr Mengele. Elle survit. À la libération du camp, sans nouvelles de sa maman, Lidia est confiée à une famille polonaise. Une nouvelle existence commence à l'ombre du camp abandonné qui devient parfois un terrain de jeux... Malgré les années, incapable d'oublier sa mère, Lidia écrit à la Croix-Rouge dans l'espoir de retrouver sa trace... jusqu'à ce qu'un jour elle reçoive enfin une réponse. Sa mère est bien vivante et la recherche aussi. Leurs retrouvailles, au milieu de la gare de Moscou, donneront lieu à un émoi national.
Aujourd'hui, Lidia continue à partager son histoire auprès des nouvelles générations. Par le biais de rencontres et, depuis peu, à travers un documentaire qui retrace sa vie, elle propage un message d'amour et de tolérance - les deux armes qui lui ont permis de survivre face à la haine absolue.
Un récit inédit sur l'enfer du ghetto de Minsk par Hersh Smolar, l'un des dirigeants du mouvement de résistance à l'intérieur du ghetto ; et l'un des rares survivants. Hersh Smolar écrit ses mémoires en 1946 ; ils représentent un document de première main, capital pour témoigner à la fois des conditions de vie dans ce ghetto, des mouvements juifs de résistance et de l'organisation des partisans juifs et communistes pour lutter contre les nazis. C'est également un livre d'histoire, porté par une écriture dense, vive et poignante, qui retrace les années terribles de ce ghetto. Hersh Smolar a témoigné dans Shoah de Claude Lanzmann.
1942 est une année de bascule : sur tous les théâtres - Pacifique, Afrique du Nord, Front de l'Est - la Seconde Guerre mondiale change de dynamique. Après une domination allemande en Europe et japonaise dans le Pacifique, les alliés reprennent l'initiative par une série de victoires militaires et d'avancées technologiques (projet Manhattan, bombardement stratégique...). Mais 1942 laisse aussi une empreinte indélébile sur les sociétés européennes, la Shoah prenant alors sa dimension industrielle tandis que les Résistances partout émergent avec force.
Pour rendre compte de cette année exceptionnelle, ce livre mobilise tous les outils de l'histoire, avec plus de 70 pages d'infographie, une iconographie originale et des textes accessibles synthétisant les connaissances actuelles. C'est donc à une narration profondément renouvelée de ce moment charnière que nous invitent les auteurs, dans une démarche appelée à faire date par l'originalité des moyens mobilisés et la qualité graphique de sa réalisation.
Au printemps 1939, une organisation top secret est fondée à Londres, surnommée « l'armée secrète de Churchill » :
Elle a pour objectif de détruire la machine de guerre d'Hitler, au moyen d'actes de sabotage spectaculaires. La guérilla s'avéra aussi extraordinaire que les six gentlemen qui dirigèrent les opérations. Churchill les avait choisis pour leur créativité et leur mépris des convenances.
L'un d'eux, Cecil Clarke, était un ingénieur fou qui avait passé les années 1930 à inventer des caravanes futuristes. Son talent fut employé dans un but bien plus dangereux : c'est lui qui construisit la bombe destinée à assassiner le favori d'Hitler, Reinard Heydrich.
Un autre membre de l'organisation, William Fairbairn, était un retraité corpulent à la passion peu commune : il était le spécialiste mondial des techniques d'assassinat sans bruit.
Sa mission consistait à entraîner les hommes parachutés derrière les lignes ennemies.
Dirigés par Colin Gubbins, un pimpant Écossais, les six hommes formaient un cercle secret qui planifia les sabotages les plus audacieux de la Seconde Guerre mondiale. Winston Churchill les appelait « son ministère de la Guerre sale ».
Les six « ministres », assistés d'un groupe de femmes formidables, furent si efficaces qu'ils changèrent le cours de la guerre.
Raconté sur le ton d'un récit d'aventure, avec la verve remarquable de Giles Milton et son subtil sens du détail, Les Saboteurs de l'ombre se base sur de vastes recherches historiques et sur des archives inédites jusqu'ici.
La demande de chronologie en histoire est partout formulée, que ce soit au sein des mondes scolaires comme plus généralement par les amateurs d'histoire. Pour y répondre à travers une forme aussi originale que percutante, quoi de mieux que l'infographie ?
C'est pourquoi Nicolas Guillerat, remarquable datadesigner de l'Infographie de la Seconde Guerre mondiale et de la Rome antique, s'est associé à un jeune historien agile, Thibault Monbazet, pour offrir la première chronographie au monde du second conflit mondial. À travers une approche aussi ludique qu'esthétique, ce sont toutes les grandes dates de la période qui sont ici mises en scène et liées entre elles, de façon à donner non seulement des informations brutes mais également à offrir un supplément de sens à la multitude d'événements qui composent ce cataclysme mondial.
Il fallait encore un objet susceptible de porter une telle ambition ; c'est chose faite avec ce leporello de 32 pages permettant une lecture aisée et agréable, tout en offrant une fresque au graphisme exceptionnel.
En 1943 et 1944, des milliers de jeunes Français ont préféré prendre le maquis et combattre pour la libération du territoire plutôt que de partir travailler en Allemagne au titre du STO. Qui sont ces maquisards ? De quels milieux viennent-ils ? Quelles sont leurs motivations ? Comment ont-ils été formés ? Comment se sont-ils comportés devant l'ennemi ? Comment ont-ils vécu ensemble, parfois deux ans, dans des conditions précaires - le froid, le manque de ravitaillement -, dans les forêts ou les montagnes ? Est-ce que les villageois les ont aidés ?
Maquis du plateau du Vercors, maquis des Glières, maquis du Limousin, du mont Mouchet ou de Saint-Marcel, ces noms symbolisent la Résistance. Grâce à une centaine de documents - pour certains inédits -, des photos, des tracts, des témoignages, Fabrice Grenard nous raconte l'histoire de ces hommes qui ont rejoint les maquis, sans oublier celles et ceux qui leur ont apporté une aide indispensable pour survivre dans la clandestinité. Il nous permet de mieux comprendre les raisons de leur engagement et de découvrir leurs combats pour libérer la France de l'Occupant. Se dessinent sous nos yeux des portraits plus bouleversants les uns que les autres de jeunes gens qui ont combattu jusqu'au bout.
Mildred Harnack.
Ce nom, balayé par l'histoire, est celui de l'arrière-grand-tante de Rebecca Donner.
Ce nom est celui d'une intellectuelle américaine de vingt-six vivant à Berlin lorsque le nazisme entame sa fulgurante ascension au pouvoir. Refusant les discours nauséabonds et les régressions sociales, elle tient des réunions secrètes dans son appartement, rassemble autour d'elle un cercle d'activistes aidant les Juifs à fuir le pays, dénonçant Hitler et appelant à la révolution.
Ce nom est le coeur battant de l'un des plus importants réseaux de résistance en Allemagne.
Ce nom est celui d'une espionne précieuse pour les Alliés lors de la Seconde Guerre mondiale.
Ce nom est celui d'une femme libre, arrêtée et guillotinée pour n'avoir jamais renoncé à ses idées.
À partir de notes, de correspondances, d'archives et de témoignages, Rebecca Donner rend un bouleversant hommage à son aïeule. Ce récit en immersion dans le quotidien chuchoté de son héroïne nous rappelle le combat de celles et ceux que les livres d'histoire et la mémoire collective ont laissé de côté. Mildred a désormais une voix, un visage, un destin.
Récit de la bataille de Stalingrad, première défaite majeure de l'armée d'Hitler.
Stalingrad reste à bien des égards la reine des batailles : par la durée et l'intensité des combats, le nombre d'hommes engagés et perdus, l'importance des enjeux stratégiques et l'exceptionnelle valeur symbolique de son dénouement, l'affrontement homérique de deux dictatures entre Don et Volga représente un tournant unique dans l'évolution de la guerre en Europe.
C'est une suite de hasards, de rapports de forces et d'erreurs de calcul qui a provoqué la concentration progressive des immenses armées le long des rives de la Volga, autour d'une ville dont la valeur militaire était des plus réduites ; c'est aussi l'entêtement de deux dictateurs et la discipline de fer qu'ils ont fait régner parmi leurs troupes qui ont prolongé pendant cinq mois une confrontation unique par son ampleur et sa férocité.
Quatre-vingts ans plus tard très exactement, il est passionnant d'en suivre les péripéties au triple niveau des chefs suprêmes, des commandants d'armées et des soldats sur le terrain.
Le témoignage des combattants, les clichés pris dans les deux camps et les nombreuses cartes permettent de prendre la mesure de ce duel de titans aux confins de l'Europe et de l'Asie qui décide du sort de la guerre.
« Le livre reconstituant le puzzle d'une enquête hors norme. » Le Point L'histoire d'Anne Frank et de son journal est tristement célèbre. Les hypothèses sur l'identité de l'informateur ou de l'informatrice qui révéla sa cachette aux SS ont été aussi nombreuses que peu concluantes. Soixante-dix ans après les faits, une équipe internationale s'est donné pour mission de découvrir la vérité. Scientifiques, historiens, policiers ont reconstitué, minute par minute, les semaines précédant l'arrestation des Frank, à l'aide de milliers de pages d'archives, de l'intelligence artificielle, de tests ADN et d'interviews de témoins directs ou indirects. D'une trentaine de scénarios possibles, ils n'en retiendront finalement qu'un seul.
Au-delà de la restitution d'un travail analytique et historique titanesque, Rosemary Sullivan brosse le portrait saisissant d'un Amsterdam au coeur de l'Occupation.
Traduit de l'anglais (Canada) par Samuel Todd et Carole Delporte.
À propos de l'autrice Rosemary Sullivan est canadienne et autrice d'une quinzaine d'ouvrages. La fille de Staline, traduit en vingt-trois langues, a remporté le prestigieux prix Plutarque de la meilleure biographie en 2016 et a été finaliste des prix PEN/Bograd et National Book Critics Circle ; La villa Air-Bel a été récompensé par le prix de la Société canadienne Yad Vashem pour l'Histoire de l'Holocauste. Elle est professeur émérite à l'université de Toronto et a enseigné au Canada, aux États-Unis, en Europe, en Inde et en Amérique latine.
« Après une enquête de six ans, le coupable aurait été trouvé, un livre raconte cette histoire rocambolesque. » Le Figaro
Ils étaient boulanger, mère au foyer, militaire, prêtre, secrétaire, instituteur... Ils débutaient leurs études ou avaient déjà vécu l'enfer des tranchées. Ils n'avaient souvent rien en commun, sauf le principal : le refus de l'inacceptable. Ils se sont donc dressés contre l'Occupant et ses complices de Vichy. Dès 1940 pour beaucoup. Et quand bien même cela fut plus tard, qui oserait le leur reprocher ?
Il n'est jamais assez rappelé que Résistants et Français libres furent des volontaires. S'ils furent mobilisés, ce ne fut que par leur conscience. Jean-Christophe Notin esquisse le portrait de 500 d'entre eux suivant le même principe que celui qui a fait le succès de son compte Twitter Paroles de Combattants de la Libération (récemment adapté par France-Télévision) : une photo, une légende très courte évoquant un ralliement, une évasion, la dernière lettre avant l'exécution... Inexorablement, au gré de ces parcours réduits à ce qu'ils eurent d'essentiel, s'installe un effet-miroir poussant chacun à se poser la question : moi qui suis boulanger, mère au foyer, militaire, prêtre, secrétaire ou instituteur, aurais-je eu le même courage qu'eux ?
« Ce sont des créatures fantastiques, effrayantes qui font penser à des légendes sombres. Sans pitié, elles sont probablement encore plus dangereuses que les bourreaux SS car ce sont des femmes. Est-ce que ce sont vraiment des femmes ? » Ainsi témoigne Lina Haag, rescapée du camp de Lichtenburg.
Elles se nommaient Irma Grese alias « La hyène d'Auschwitz », Maria Mandl, Johanna Langefeld ou encore Hermine Braunsteiner pour les plus célèbres. Dans chaque camp de concentration et d'extermination où elles étaient affectées, elles incarnaient la peur, la brutalité et la mort. Ces femmes qui participèrent activement à l'appareil génocidaire nazi, ce sont les gardiennes. La loi nazie imposant que les prisonnières et les déportées soient surveillées par des femmes, un corps de métier dépendant de la SS fut créé spécialement à cet effet, fort d'environ 4000 recrues.
Rouage essentiel dans l'administration des camps, les gardiennes, généralement issues de milieux modestes - ouvrières, employées de maison ou postières- sont recrutées par petites annonces, bouche à oreille ou directement sur leur lieu de travail. C'est à Ravensbrück, le premier et le plus grand camp pour femmes, qu'elles sont formées à partir de 1939. Dans l'univers concentrationnaire, elles deviennent vite des spécialistes de la violence. En 1942, quand les camps se multiplient et que la « solution finale » est décidée en secret, elles sont envoyées à l'Est pour seconder les SS dans leur travail macabre : humiliation, torture, sélection pour les chambres à gaz. Leur cruauté n'a rien à envier à celle des hommes. Si après la guerre, certaines gardiennes sont jugées et exécutées par la justice alliée, la majorité parvient à se faire oublier. Il faudra toute l'opiniâtreté de chasseurs de nazis, comme Simon Wiesenthal, pour les traquer et les débusquer, parfois jusqu'aux Etats-Unis.
Femmes bourreaux retrace l'ascension et le quotidien de ces gardiennes au sein des camps : une histoire qui n'avait encore jamais été écrite.
Dès le premier jour de l'opération Barbarossa, le 22 juin 1941, les Juifs furent pris pour cibles par les unités de la Wehrmacht, les Einsatzgruppen et la population locale, lors d'exécutions et de pogroms qui se déroulèrent des pays baltes à la mer Noire. C'est en Ukraine de l'ouest que les violences furent les plus nombreuses. Cette première phase de l'extermination des Juifs dans cette région s'accompagna de pillages, d'humiliations, de mises en scène macabres. Les mécanismes de ces violences reposèrent sur deux éléments fondamentaux : un cadre légal posé par les directives précédant Barbarossa puis relayé sur le terrain par des figures d'autorité locale, et un puissant ressentiment de la population non juive à l'égard de ses voisins. En l'espace de quelques jours, les Juifs de l'Ukraine occidentale se retrouvèrent déchus de tous droits, pris au piège dans une région rapidement corsetée par l'administration nazie et devant survivre au milieu d'une population locale hostile. Cet ouvrage, s'appuyant sur de nombreuses archives, des témoignages et des enquêtes de terrains, étudie ce basculement de voisins en meurtriers, de villages en lieux de massacre.
De la Wehrmacht, on croyait tout connaître. Vivant sur un mythe formé par Jacques Benoist-Méchin et relayé par des dizaines d'historiens, le public croit en la légende « dorée » de la première armée du monde demeurée invincible, avant de crouler sous le nombre, tout en combattant héroïquement jusqu'au bout sans trop se compromettre avec le nazisme.
Si, comme toute légende, celle-ci s'appuie sur une part réelle - le blitzkrieg, la pulvérisation des adversaires successifs jusqu'en décembre 1941, une capacité d'innovation forte, notamment dans les chars et l'aviation -, elle n'en est pas moins largement outrée et souvent mensongère.
Pour rétablir « les » vérités, Jean Lopez et son équipe habituelle de rédacteurs nous offrent une histoire globale sans précédent, dont la matrice est forgée d'articles parus dans Guerres & Histoire, augmentés de nombreuses contributions inédites.
En deux grandes parties (« La supériorité militaire allemande. Etude d'un mythe » et « Les opérations »), l'ensemble raconte toutes les grandes campagnes et batailles (Dunkerque, batailles d'Angleterre, Barbarossa, Stalingrad, Koursk, Débarquement, Bagration, Market Garden, Ardennes, bataille de Berlin, etc.), mais offre de surcroît de riches chapitres plus analytiques disséquant notamment l'héritage intellectuel et opérationnel depuis Frédéric II, les stratégies en vigueur, les logistiques déployées et la qualité véritable des hommes et du matériel. Des témoignages recueillis auprès des vétérans complètent le propos.
Une nouvelle édition de ce futur classique.
L'exploit d'Oskar Schindler est connu, celui de Felix Kersten l'est beaucoup moins. Pourtant, un mémorandum du Congrès juif mondial établissait dès 1947 que cet homme avait sauvé en Allemagne « 100 000 personnes de diverses nationalités, dont environ 60 000 juifs ». Dans son roman Les Mains du miracle, Joseph Kessel retraçait déjà l'action du thérapeute d'Himmler, sans que le lecteur puisse toujours distinguer la part de Kessel de celle de Kersten. Pour reconstituer cette dernière au travers des archives, des mémoires, des journaux, des notes et des dépositions des principaux protagonistes, il fallait un historien spécialiste de la Seconde Guerre mondiale qui soit également polyglotte. Le résultat est un récit de terreur, de lâcheté, de générosité, de fanatisme et d'héroïsme qui tiendra jusqu'au bout le lecteur en haleine.