"" Depuis le début, j'ai été prise dans une tension, un déchirement même, entre la langue littéraire, celle que j'ai étudiée, aimée, et la langue d'origine, la langue de la maison de mes parents, la langue des dominés, celle dont j'ai eu honte ensuite mais qui restera toujours en moi-même. Tout au fond, la question est : comment, en écrivant, ne pas trahir le monde dont je suis issue ? » Ainsi Annie Ernaux évoque-t-elle son travail d'écriture dans cette conférence célèbre qu'elle a prononcée à Yvetot, en 2012, lors de sa rencontre officielle avec les habitants de la ville. Cette nouvelle édition 2022 de Retour à Yvetot, texte fondateur et éclairant sur la vie et l'Å«uvre de la célèbre écrivaine, est augmentée de plusieurs inédits confiés par l'autrice : photos personnelles, correspondance avec son amie de collège Marie-Claude jusqu'à ses 22 ans, extrait manuscrit de son journal intime de l'époque, carnet scolaire.
Rien ne semble plus incongru que de prendre appui sur la société d'Ancien Régime pour penser le refus féminin. Assignées au devoir de « réserve » par les traités de civilité et au silence ou à la « feinte résistance » par les codes de séduction, les héroïnes de la littérature classique n'auraient rien à nous transmettre, surtout pas le pouvoir de dire « non ». On aurait pu croire l'affaire pliée sans la sagacité de Jennifer Tamas. Car, à leur manière, les femmes du Grand Siècle ont résisté, elles ont désobéi, et de ces combats à bas bruit il demeure des traces. Sous les images de princesses endormies célébrées par l'industrie du divertissement se cachent de puissants refus, occultés par des siècles d'interprétations patriarcales. Jennifer Tamas les exhume avec courage et subtilité, elle traque l'expression du féminin sous le regard masculin et tend savamment l'oreille vers le bruissement des voix récalcitrantes. Conviant les figures dissidentes des siècles anciens, du Petit Chaperon rouge à Bérénice, elle vivifie le discours féministe et trouve chez Marilyn Monroe le secret d'Hélène de Troie. Elle révèle ainsi, non sans un brin d'irrévérence, un magnifique matrimoine, trop longtemps séquestré dans les forteresses universitaires.
Cette anthologie propose une large palette d'écritures poétiques, forcément multiple de par la variété de ses formes, la diversité de ses chemins, le registre étendu de ses voix. C'est la langue française qui la gouverne, et non pas la nationalité des poètes. La poésie française présentée ici offre un paysage contrasté, que ce soit une poésie inspirée, habitée de profondeurs sensibles, de vertiges métaphysiques, ou bien de «la poésie qui ne la ramène pas», pour citer Christian Prigent. Tous les «styles» d'écritures sont mis en présence:vers réguliers ou libres, proses poétiques, minimalisme ou ampleur, oralité ou spatialisme, modernité affichée et militante ou jeu avec les formes fixes héritées de la tradition, écritures fragmentées... Bouquet varié de joies, d'inquiétudes et de beautés en compagnie de Villon, Marot, Ronsard, Racine, Voltaire, Lamartine, Vigny, Hugo, Nerval, Corbière, Rimbaud, Maeterlinck, Segalen, Apollinaire, Reverdy, Aragon, Michaux, Prévert, Senghor, Char, Des Forêts, Du Bouchet, Bonnefoy, Jaccottet, Butor, Venaille, Novarina, Bianu et bien d'autres...
Après Le Sel de la vie, Françoise Héritier poursuit ici son exploration tout en intimité et en sensualité de ce qui fait le goût de l'existence.
Elle nous invite à retrouver nos étonnements d'enfance, quand la découverte des mots, à travers leur brillance, leur satiné, leur rugosité, s'apparentait à celle de la nature et des confitures.
À travers les mots, c'est le trésor caché s'établissant en nous entre les sons, les couleurs, les saveurs, les touchers, les perceptions et les émotions qu'elle nous convie ici à redécouvrir.
À chacun, à son tour, à partir de quelques mots, de trouver la richesse de l'univers intime qu'il porte en soi.
Découvrez le texte fondateur de J.R.R. Tolkien, précurseur des théories sur le conte de fée, le merveilleux et la littérature de Fantasy.
Du conte de fées est l'essai de Tolkien qui correspond le mieux à l'ensemble de son oeuvre créatrice. Il est essentiel à la compréhension des écrits de Tolkien lui-même, et il pose bon nombre de ses principes créateurs, parmi lesquels la sous-création, le concept de Faërie et la valeur de la fantasy. L'objectif de la présente édition est d'ouvrir à l'oeuvre créative et théorique de Tolkien, afin de saisir son raisonnement autour de la littérature dite de Fantasy et le conte de fée.
Cette nouvelle édition française est accompagnée d'une préface de Nathalie Prince, universitaire spécialiste des littératures jeunesse et de Fantasy.
Dans cet essai, Tolkien se pose trois questions : qu'est-ce qu'un conte de fées ? Quelles en sont les origines ? Et surtout : quelle est leur utilité ? Les notions abordées y sont très importantes pour cerner l'importance qu'accorde Tolkien au conte de fées et mieux comprendre l'univers original qu'il a créé au fil de ses ouvrages.
Ça s'écrit comment ?
Avec quoi j'accorde ce mot ?
Faut-il mettre un L ou deux L ?
Ne vous prenez plus la tête avec l'orthographe ou la grammaire françaises, pleines de pièges !
Avec ses explications très simples et colorées, MaitressAdeline vous donne des moyens mnémotechniques pour ne plus vous tromper !Les 101 règles à savoirDes exercices pour s'entraînerLes astuces et les pièges à éviter
Ils sont fous ces artistes ! Depuis la Préhistoire, ils ont réalisé des oeuvres qui défient l'imagination. Statues géantes, colosses sculptés dans la montagne, tours qui taquinent les nuages, gigantesques palais, peintures démesurées... Mais jusqu'où iront-ils ?
Accompagnez ces peintres, sculpteurs et architectes dans leur quête de grandeur et de beauté, et partez aux quatre coins du monde découvrir leurs chefs-d'oeuvre les plus prodigieux.
Une histoire de l'art extra-large et extraordinaire, qui embrasse toutes les civilisations, toutes les techniques et toutes les époques, à partager en famille.
Après le succès du Dictionnaire égoïste de la littérature française, devenu un classique, le Dictionnaire égoïste de la littérature mondiale nous rappelle qu'il n'y a pas d'écrivains « étrangers ». Malgré la différence de langue, ils peuvent être plus proches de nous que bien des auteurs français.
D'Eschyle à Gabriel García Márquez, voici, aimés et cajolés, parfois contestés, en tout cas n'étant jamais pris avec indifférence, les écrivains célèbres ou secrets de tant de pays et d'époques, avec leurs livres et leurs personnages, ainsi que des notions et des « express ».
Un ouvrage allègre, partial, drôle, sérieux, brillant, qui donne envie de converser avec l'auteur, l'un des essayistes majeurs de la littérature française contemporaine, à propos de cette littérature avec laquelle nous vivons, et qui nous fait vivre.
Une anthologie de poésies du moyen-âge au XVIIIème siècle, nouvel objet d'étude du programme de français dans le cadre du bac 2020.
Une anthologie des poésies écrites par les plus grands poètes dont Marot, Villon, Ronsard, Joachim du Bellay, Louise Labé, La Fontaine, André Chénier...
Bien plus qu'un mouvement littéraire du XIXe siècle, le romantisme est une vision du monde, une protestation culturelle contre la civilisation capitaliste et une critique radicale des dégâts infligés par celle-ci à la planète qui court de la fin du XVIIIe siècle à aujourd'hui. Pour montrer cette continuité dans le temps, ce livre analyse six thématiques à travers six figures très diverses : la critique environnementale avec le botaniste-voyageur William Bartram ; le désastre écologique avec le peintre Thomas Cole ; l'utopie écologique avec l'artisan William Morris ; la dénonciation du « meurtre » de la nature avec Walter Benjamin ; l'écologie socialiste avec le critique littéraire Raymond Williams ; et la guerre climatique avec l'essayiste militante Naomi Klein.
Pourquoi les chevals sont-ils devenus des chevaux ? Jamais peut-il vouloir dire toujours ? Êtes-vous plutôt cuir ou plutôt velours ?
Des questions délicieuses pour une correctrice incorrigible qui n'aime rien tant que s'aventurer dans la jungle touffue des loufoqueries du français, sautant d'étymologies incongrues en règles absconses et d'anecdotes insolites en conjugaisons bizarroïdes, dont elle nous régale comme d'autant de bonbons sur la langue.
Avec elle, vous apprendrez comment le latin est parvenu à ringardiser le gaulois, par quel mystère certains panneaux indiquent la « déchetterie » quand d'autres préfèrent la « déchèterie », ou qu'« énervé » signifiait à l'origine « ramollo ».
Un nouveau titre de Muriel Gilbert d'un genre totalement inédit : 100 conseils et astuces sur les fautes les plus fréquentes (grammaire ou orthographe) de la langue française.
Familier des bizarreries et excentricités du langage, Jean-Loup Chiflet nous offre un florilège savoureux de « bons mots » des maîtres du genre : Sacha Guitry, Tristan Bernard, Alphonse Allais, Groucho Marx ou Pierre Desproges.
Le mot d'esprit ? Une réplique fine et subtile, pas toujours bien intentionnée, qui consiste à révéler le côté farfelu, l'absurde d'une situation à partir d'un fait ou d'une affirmation apparemment logique. Ce qu'on appelle « le second degré », précise l'auteur qui ne manque pas d'exemples. « Lorsque Henny Youngman affirme : «J'ai fait une affaire, j'ai acheté une statue de la Vénus de Milo au rabais. Elle a deux bras», il sème la confusion dans notre esprit sans rien expliquer. Mais quand Garry Shandling assure de façon péremptoire : «Une fois, j'ai fait l'amour pendant une heure cinq ! C'était le jour du changement d'heure», on se trouve alors face à un semblant d'explication... » Des formules d'autant plus irrésistibles qu'elles sont souvent énoncées avec le plus imperturbable sérieux.
Le lecteur pourra piocher dans cet inventaire de quoi égayer et mieux apprécier toutes les circonstances de sa vie. Il y trouvera les rubriques les plus courantes et familières comme les plus insolites - notamment animalières. Ainsi des mouches chères à René Fallet : « La mouche est la plus belle conquête du papier collant » ; alors que Sylvain Tesson remarque, pour sa part, que « la vie du kangourou est riche en rebondissements ». On ne saurait mieux dire !
Le théâtre de la cruauté est une attention constante pour Antonin Artaud. Mais après la guerre et le long internement asilaire, sa quête devient désormais une affaire de souffle et de profération, une profération agissante, «perforante», pour «guérir et régenter la vie». Dans ces textes-manifestes écrits et proférés en 1947, l'oralité est pratiquée dans la tentative furieuse de réinventer le langage, mais aussi de se refaire, de se refaire un corps, pour une «révolution intégrale». Contre l'aliénation moderne qui s'exerce jusque dans nos corps, Artaud s'efforce d'être «un définitif aliéné».
Je courais, je courrai ;
Tu résolvais, tu résoudras ;
Il acquiert, il acquerra...
N'ayez plus aucun doute grâce à la conjugaison complète de 8 000 verbes, aux règles d'accord et aux astuces pour éviter les pièges.
Ces conversations avec Alain Robbe-Grillet ont d'abord été filmées dans le cadre de l'IMEC, à l'abbaye d'Ardenne, près de Caen, où l'écrivain a déposé toutes les archives de sa vie et de son oeuvre. Grand connaisseur de l'oeuvre de Robbe-Grillet, Benoît Peeters parvient à entraîner l'écrivain au-delà des sentiers battus. Conteur brillant et plein d'humour, Robbe-Grillet évoque sa jeunesse dans une famille non-conformiste, avant de raconter l'aventure du Nouveau Roman et du Nouveau Cinéma, ressuscitant talentueusement le climat de toute une époque et proposant des portraits inattendus de figures comme Jérôme Lindon, Roland Barthes, Marguerite Duras et Jean-Paul Sartre. À la fois accessibles et approfondis, ces « jeux de mémoires » devraient séduire autant les spécialistes de Robbe-Grillet que ceux qui ignorent presque tout de son oeuvre.
L'histoire du français illustrée et racontée en 112 dates emblématiques. Un ouvrage complet, fiable et attractif, pour tous les amoureux de notre langue.
Le récit de l'histoire de la langue française L'ouvrage retrace l'histoire du français, des premières langues parlées sur notre territoire - gaulois et latin - jusqu'au français « moderne » pratiqué aujourd'hui dans 51 pays dans le monde, Il mêle les évolutions de la langue elle-même aux événements politiques, culturels et sociaux qui l'ont façonnée. Au fil du temps, l'accent est mis sur les échanges avec les autres langues et sur la variété des usages du français, qu'il soit oral ou écrit, populaire ou académique.
Une organisation claire, une mise en page rythmée - Au début de chaque partie, une grande frise chronologique.
- Puis au fil des doubles pages, le récit de chaque événement, en textes et en images.
- À la fin de chaque partie, des dossiers thématiques.
Vous hésitez toujours sur le pluriel des mots composés ? Les participes passés vous donnent des sueurs froides ? Vous renoncez à certaines tournures par peur de la faute d'accord ?
Clair et concis, ce petit ouvrage a la réponse à toutes vos questions, pour dire adieu aux fautes de grammaire !
Un incontournable pour tous !
La langue appartient à tout le monde et personne ne parle innocemment. Féminisme, identité, climat, laïcité : certains mots ont acquis, à notre époque, un caractère inflammable. Leur emploi sort de l'usage ordinaire et provoque soit une adhésion passionnée, soit une hostilité définitive. Ainsi, la langue qui s'enflamme est le symptôme d'une société qui s'embrase.
Cet essai retrace les étapes marquantes dans la constitution des champs lexicaux qui façonnent l'actualité contemporaine. Du siècle des Lumières à nos jours, il dévoile l'histoire des mots au coeur de nos débats et de nos discordes.
Agrégé de lettres modernes, Pierre Troullier enseigne en classes préparatoires en Seine-Saint-Denis et prépare actuellement une thèse de doctorat. Il a déjà publié de la poésie, des traductions et des articles critiques. Quand la langue s'enflamme est son premier essai.
Retrouvez un florilège de mots disparus, depuis l'époque de Pierre Larousse. Plongez dans une France rurale, pays de métiers aujourd'hui disparus, usant d'outils révolus et raffolant d'adverbes. Découvrez le sens d'expressions mystérieuses, qui nous paraissent aujourd'hui complètement obscures mais qui étaient très usitées du temps de Pierre Larousse et de ses aïeux.
Contrairement à une idée reçue, À la recherche du temps perdu n'est pas un monument de culture mortifère et d'ennui, réservé aux seuls intellectuels et autres spécialistes. Bien au contraire!C'est un roman extraordinairement vivant, et l'un des livres les plus drôles et les plus anticonformistes de la littérature française. En témoigne cette savoureuse anthologie, qui donne à saisir l'humour proustien dans ses accents les plus fins. Chacun trouvera parmi ces joyaux d'humour une belle occasion de se divertir.
« Raisonner » ou « résonner » ? « Arrête » ou « arête » ? « Auspices » ou « hospice » ? « Quant » ou « quand » ? « Accroc » ou « accro » ? « Détonnant » ou « détonant » ? Vous hésitez ? Et les accents d'« évêque », de « pèlerin », de « pêcher » ? Vous séchez ?
La langue française regorge de difficultés, de pièges, d'exceptions, de chausse-trappes... Il est donc urgent d'agir. Sandrine Campese a eu l'idée de laisser la vedette aux dessins. Cet ouvrage fait la part belle à votre mémoire visuelle. Mieux qu'un long discours, un dessin simple et efficace vous permet de rendre les règles orthographiques... graphiques !
Au menu de cette petite bible du savoir-écrire : des homonymes en pagaille, des consonnes redoublées... ou pas, des faux amis très très proches, des mots compliqués mais utiles au quotidien, des voyelles redoublées mais pas que, des accents agaçants, et même quelques noms propres proprement difficiles à mémoriser !
La story ou la storie ? C'est que cela change tout, le premier mot est anglais, le second est français. Mais lequel s'est manifesté en premier ? Qui a emprunté tel mot ou tel mot à l'autre ? Pourquoi y a-t-il tant de mots en commun ? À dire vrai, les surprises sont nombreuses parce que l'histoire des deux langues est mêlée de manière plus intriquée qu'on ne l'imagine. Pourtant, on a bien affaire à deux langues distinctes, l'une germanique, l'autre romane.
À ces questions et à mille autres, on trouvera réponse dans ce passionnant voyage au coeur de la langue française. Grâce à son érudition époustouflante, Jean Pruvost conte pour notre plus grand bonheur l'histoire de la langue française. Mêlant nombreux exemples et anecdotes savoureuses à des explications parfois surprenantes sur l'origine des mots, Jean Pruvost signe là un ouvrage destiné à tous les amoureux de la langue française.
En matière de littérature et de style, dit-on, les conservateurs révolutionnent et les révolutionnaires conservent. Les amis du peuple parlent le français de Richelieu, les amis de l'ordre jargonnent comme des Apaches. L'idée a la peau dure : remontant au moins à Stendhal, il n'est pas rare de la trouver sous la plume des réactionnaires d'aujourd'hui, chez Houellebecq, par exemple, qui fait dire à l'un de ses personnages que tous les grands stylistes sont des réactionnaires. La droite ferait passer le style avant toute chose. À preuve, Céline, dont il serait dès lors possible d'ignorer les idées antisémites et exterminatrices, ou du moins de les dissocier radicalement du style constitutif de sa grandeur.
Or, Vincent Berthelier le montre, ce discours remplit historiquement une fonction politique. Il se solidifie après- guerre, chez des Hussards soucieux de minimiser l'engagement vichyste ou hitlérien de la droite littéraire et de réhabiliter leurs aînés en les présentant comme des stylistes.
Plus largement, en étudiant un large corpus d'auteurs de droite et d'extrême droite, ce livre ambitieux voudrait repenser les rapports entre style, langue et politique. Il s'intéresse d'abord à la conception du style et de la langue défendue par certains écrivains, tout en proposant des analyses précises de leur écriture. À chaque étape, il s'agit d'explorer la problématique du style à partir des enjeux idéologiques du moment : dans l'entre-deux-guerres (Maurras, les puristes, Bernanos, Jouhandeau), dans la période de l'essor du fascisme et de la Libération (Aymé, Morand, Chardonne), enfin des années 1970 à nos jours, dans la période où s'élabore une nouvelle pensée réactionnaire (Cioran, Millet, Camus, Houellebecq).