Dans ce livre, le premier qu'il consacre au racisme, Dany Laferrière se concentre sur ce qui est peut-être le plus important racisme du monde occidental, celui qui dévore les Etats-Unis. Les Noirs américains : 43 millions sur 332 millions d'habitants au total - plus que la population entière du Canada. 43 millions qui descendent tous de gens exploités et souvent martyrisés. 43 millions qui subissent encore souvent le racisme. Loin d'organiser une opposition manichéenne entre le noir et le blanc, précisément, Dany Laferrière précise : « On doit comprendre que le mot Noir ne renferme pas tous les Noirs, de même que le mot Blanc ne contient pas tous les Blancs. Ce n'est qu'avec les nuances qu'on peut avancer sur un terrain si miné. » Voici donc un livre de réflexion et de tact, un livre littéraire. Mêlant des formes brèves que l'on pourrait rapprocher des haïkus, où il aborde en général les sensations que les Noirs éprouvent, et de brefs essais où il étudie des questions plus générales, Dany Laferrière trace un chemin grave, sans jamais être démonstratif, dans la violence semble-t-il inextinguible du racisme américain. « Mépris », « Rage », « Ku Klux Klan » alternent avec des portraits des grands anciens, Noirs ou Blancs, qui ont agi en noir ou en blanc : Charles Lynch, l'inventeur du lynchage, mais aussi Eleanor Roosevelt ; et Frederick Douglass, et Harriet Beecher Stowe, l'auteur de La Case de l'oncle Tom, et Bessie Smith, à qui le livre est dédié, et Angela Davis. Ce Petit traité du racisme en Amérique s'achève sur une note d'espoir, celui que Dany Laferrière confie aux femmes. « Toni, Maya, Billie, Nina, allez les filles, le monde est à vous ! »
En 1964, Robert Penn Warren lance une série d'interviews des représentants du mouvement des droits civiques aux États-Unis. Il rencontre Martin Luther King, Malcolm X, James Forman mais aussi les écrivains James Baldwin et Ralph Ellison, sans oublier de nombreux militants locaux, actifs sur le terrain.
Pour l'auteur de Tous les hommes du roi, il s'agit d'une véritable quête, qui va bien au-delà du reportage ou de l'exercice journalistique. Enfant du Sud des États-Unis, Robert Penn Warren a vécu dans une société ségrégationniste. Il s'interroge sur le poids de cette éducation et sur l'avenir des relations entre communautés. Loin de tout militantisme, il retranscrit ici ses entretiens en veillant à conserver le ton exact des échanges. À l'heure où les questions d'intégration comptent parmi les sujets centraux de nos sociétés, Au nom des Noirs constitue un document exceptionnel où les dialogues sont complétés par les réflexions personnelles de l'un des derniers géants de la littérature américaine.
Historique, introspectif, porté par une exigence jamais prise en défaut et un style unique... cet ouvrage échappe à toutes les classifications. « Il s'agit de ma tentative pour comprendre ce que je pouvais comprendre. J'ai conservé la forme des conversations car je voulais que le lecteur puisse voir, écouter et ressentir ce que j'avais vu, écouté et ressenti. Ce livre devait être le plus honnête possible », résume Robert Penn Warren.
Explorer les questions raciales sans tabou et abattre les obstacles à la déconstruction du racisme systémique.
Que signifie être racisé ? Et d'ailleurs, la race existe-t-elle ? Sous quelles formes le racisme se manifeste-t-il dans nos sociétés ? Et comment le déconstruire ?
Ces questions qui fâchent, Rokhaya Diallo et Grace Ly s'en emparent à pleines mains et sans tabou. Dans la foulée de leur podcast à succès, elles alternent ici témoignages personnels et analyses systémiques.
Parce qu'être militant.e n'empêche pas la nuance...
Puisque qu'on ne bâtit rien en commun sans dire les termes (et déboulonner quelques statues au passage)...
Parce qu'il est temps d'inverser le stigmates...
Et d'enfin kiffer nos races !
Disons-le d'emblée : aucun pays n'a inventé de système parfait permettant de lutter contre le racisme et les discriminations. L'enjeu est d'imaginer un nouveau modèle, transnational et universaliste, qui replace la politique antidiscriminatoire dans le cadre plus général d'une politique sociale et économique à visée égalitaire et universelle, et qui assume la réalité du racisme et des discriminations - pour se donner les moyens de les mesurer et de les corriger, sans pour autant figer les identités, qui sont toujours plurielles et multiples.
À l'heure où le terme « ensauvagement », d'abord charrié par l'extrême droite, pénètre les sciences sociales et se discute dans la sphère médiatique et politique comme un phénomène tangible, Louisa Yousfi nous propose ici un récit à la fois politique et littéraire de ce (re)devenir barbare des Noirs et des Arabes de France.
Howard Zinn était fermement convaincu que le fait de rassembler des personnes de races et de nationalités différentes permettrait de faire advenir un monde plus solidaire, où l'égalité serait une réalité et non un simple rêve.
Ces écrits, qui s'étendent sur cinq décennies, expriment la conviction inébranlable que les gens ont le pouvoir de changer les choses, et d'abolir le racisme s'ils suivent ensemble la tradition américaine de la désobéissance civile. Dans une prose claire, sensible et vivante, Zinn nous livre ses réflexions sur les abolitionnistes, la marche de Selma à Montgomery, John F. Kennedy, les piquets de grève et, pour finir, son message aux étudiants de l'université de New York au sujet de la question de la race, dans un .
« Ultra documenté, fluide et précis, passionnant, La Pensée blanche appelle à dire l'histoire de la domination des peuples non plus du seul point de vue des puissances occidentales.
Pour enfin passer à autre chose ».
Télérama.
« Ce livre raconte l'histoire de la pensée blanche, son origine et son fonctionnement, comment elle s'est répandue à travers le monde au point d'être aujourd'hui universelle. Depuis des siècles, la pensée blanche est une norme qui signifie aux Blancs et aux non-Blancs ce qu'ils doivent être. Indifférence et neutralité ne sont plus possibles. Ayons le courage d'ôter nos différents masques, pour défendre la seule identité qui compte?: l'humaine. Le «?Je?» c'est «?Nous?».
Lilian Thuram
Comment vivre ensemble en ville ? Quelle place les femmes occupent-elles dans l'espace urbain, malgré la quotidienneté du sexisme ? Quelles expériences de la ville ont les minorités de genre et de sexualité ou bien encore les personnes victimes de racisme ? Et que font (ou ne font pas) les témoins des discriminations qui s'y déroulent ? Au travers de multiples enquêtes statistiques et d'entretiens approfondis, deux sociologues tentent de restituer les pleins et les déliés d'un espace public marqué par les opprobres, les injures, les craintes, les discriminations, les sentiments de relégation, d'ostracisme.... Car l'espace public n'est pas neutre. S'il génère du lien social, il est aussi excluant - de manière parfois non intentionnelle, mais toujours blessante, laissant ainsi des traces profondes dans les vies des personnes discriminées.
En un demi-siècle, depuis les lois sur les droits civiques aux États-Unis, le combat pour la libération emmené par les luttes noires américaines a pris une dimension internationale ; il a joué à la fois le rôle de révélateur des grandes injustices et de catalyseur des espérances du moment.
Angela Davis a été un témoin majeur de ce demi-siècle. Militante communiste et proche des Black Panthers dès 1968, elle accompagne la radicalisation des mouvements noirs et leur engagement sur une multiplicité de fronts, de la guerre du Vietnam à la lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud.
Ce recueil d'entretiens et de textes inédits d'Angela Davis donne à voir cet engagement sans trêve pour la libération.
Figure iconique et mondialement reconnue, le parcours et l'engagement d'Angela Davis sont bien connus en France - notamment à travers son Autobiographie (récemment rééditée) - tout comme sa lutte contre l'enfermement et la prison, déployée dans Les Goulags de la démocratie.
Ce recueil d'articles et d'entretiens rassemble des textes et interventions contemporaines d'Angela Davis. Derrière une grande pluralité d'enjeux se dégagent deux grandes thématiques.
Davis y décrit d'abord la violence d'État et l'oppression comme des phénomènes mondiaux :
Elle souligne ainsi la porosité entre l'oppression des Palestiniens et l'incarcération en masse des Africains-américains, ou encore les liens entre les violences policières et la guerre sans fin menée au Moyen-Orient. Depuis sa perspective états-unienne, Angela Davis revient ainsi sur une série d'événements qui ont scandé la dernière séquence de la politique d'émancipation : les mobilisations autour de Ferguson, puis le mouvement Black Lives Matter contre les violences policières racistes, condensent un plus large spectre de résistances à l'échelle du monde.
D'autre part, le livre trace une continuité entre les luttes du passé et les luttes présentes.
On y rencontre d'abord les grandes figures ou séquences des luttes africaines-américaines :
Non seulement Malcolm X et les Black Panthers, mais aussi la guerre de Sécession et W.E.B Du Bois. Davis rappelle ainsi combien ces luttes se sont nourries des luttes de libération en Asie, en Afrique, en Amérique latine, et les ont inspirées en retour.
Mais ce livre porte aussi un regard optimiste sur les formes émergentes de résistance, et sur la capacité des nouvelles générations à reprendre le flambeau d'une lutte sans frontières contre l'injustice et l'oppression.
Dans un contexte où le combat antiraciste revient sur le devant la scène, la lutte contre l'antisémitisme semble être restée en marge. Pire, l'extrême droite, vecteur historique et premier de cette vieille haine, ose même prétendre être le chantre de la « défense » des Juifs.
C'est oublier que les Juifs ne sont pas « blancs » au sens sociologique du terme. Comme les autres racismes, il fait système : du cliché sur des traits physiques ou moraux, à l'insulte, jusqu'au meurtre, il y a un continuum. L'antisémitisme est un racisme, mais pourquoi n'est-il pas considéré comme tel au sein des luttes antiracistes ?
Illana Weizman s'attache à en décrypter les raisons en partant de sa propre expérience : l'idée que les Juifs sont privilégiés (cliché antisémite s'il en est), la mise en compétition des différentes minorités, la confusion avec l'antisionisme... Et si les milieux de gauche ne sont pas intrinsèquement antisémites, leur complaisance laisse le terrain à des discours stigmatisant en particulier les Noirs et les Arabes, leur faisant porter le chapeau de l'antisémitisme contemporain. Reconnaître ces biais relève de la décence, mais également de l'efficacité. Si toutes les luttes antiracistes ne convergent pas, nous en sortons tous perdants. Car, rappelle l'autrice avec Frantz Fanon : « Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l'oreille : on parle de vous. »
Depuis une dizaine d'années, un nombre considérable de Blancs pensent être les nouvelles victimes d'un « racisme anti-blanc », d'une « discrimination inversée », d'un « remplacement » et pour les plus extrémistes, d'un « génocide blanc ».Ces discours, propres aux sympathisants d'un nationalisme ethno-racial, ont motivé l'élection de Donald Trump à la présidence des EU et menacent d'entériner sa réélection en novembre 2020.Dans de très nombreux ouvrages, cette crispation communautariste blanche est souvent présentée comme une réaction politique à la mondialisation néolibérale et aux inégalités nouvelles qui en résultent, à l'immigration dite « massive » et surtout au développement d'une société multiculturelle en passe d'assurer un bouleversement démographique et culturel.Pourtant, ces discours sur le « déclin » même relatif des Blancs américains ne résiste pas à l'étude des données disponibles sur l'inégalité réelle et les positions de pouvoir entre Noirs, Hispaniques et Blancs.En réfléchissant à la construction historique d'une identité nationale ethno-raciale aux EU, Sylvie Laurent démonte le nouveau mythe du Blanc victime qui a déjà traversé l'Atlantique (Brexit, par exemple) et qui invisibilise des inégalités raciales pourtant toujours criantes.Elle dévoile avec brio que ce discours est en réalité l'ultime tour de passe-passe de la domination blanche aux États-Unis, qui s'approprie la posture de l'opprimé pour préserver un ordre social chahute´ par l'élection de Barack Obama et l'activisme des minorisés.
Les réponses proposées par Michel Husson à ces questions sont documentées de façon tout à la fois très inédite et originale. C'est à un véritable voyage que nous invite l'ouvrage, une pérégrination dans les discours de toutes celles et ceux, des scientifiques aux romanciers, qui se sont employés avec force, depuis le milieu du 18e siècle, à rendre les pauvres responsables de leur sort et, ce faisant, à permettre aux classes privilégiées de rationaliser de façon plus ou moins élaborée leur statut.
Michel Husson montre avec une force grande puissance démonstrative à quel point les discours actuels résonnent avec ceux du passé. L'ouvrage propose aussi un regard inédit sur la place de Darwin dans cette chaîne de justifications. Michel Husson défend l'idée que Darwin avait laissé toutes les portes ouvertes à ce que l'on appelle le « darwinisme social », autrement dit à l'extension à l'espèce humaine du principe de sélection. Il nous révèle à quel point la pénétration du darwinisme social a été profonde y compris chez les progressistes.
Il montre aussi à quel point la science, tout particulièrement économique et statistique, s'est en partie dévoyée pour dédouaner le mode d'organisation sociale, quand il ne s'est pas s'agit, avec l'eugénisme, de défendre une représentation anti-humaniste du monde. Car l'un des apports théoriques de l'ouvrage, outre les thèses développées sur le darwinisme social, est de mettre en évidence un constat souvent occulté:
Une grande majorité des économistes qui ont jeté les bases de la théorie aujourd'hui dominante ont adopté des positions assimilables au darwinisme social.
Un ouvrage utile pour celles et ceux qui s'interrogent sur les racines des lignes de fracture de nos sociétés qui font obstacle à un projet de progrès social.
"Les Doctrines de haine" est consacré à la violence politique, religieuse et sociale de notre société, régulièrement traversée par des "moments haineux" portés par les courants populistes de droite ou de gauche. Leur discours est celui des "anti" : antisémitisme, anticléricalisme, antimaçonnisme, anticapitalisme... Tous se présentent comme les seuls vrais défenseurs des libertés. Ils utilisent tous les mêmes arguments. Et fantasment tous un ennemi de la France. Pour Anatole Leroy-Beaulieu, l'antagonisme des passions porte donc moins sur les croyances que sur l'appartenance nationale : que signifie être un citoyen français ?
Plus d'un siècle après sa parution, ce livre résonne encore comme un appel à la tolérance mutuelle, la paix religieuse, la liberté de tous dans le respect de chacun. N'en avons-nous pas furieusement besoin ?
Fin observateur des réalités religieuses de son époque, notamment celles de l'affaire Dreyfus, de la séparation de l'Église et de l'État, ou encore de la détestation des protestants au tournant du siècle, Anatole Leroy-Beaulieu (1842-1912) est l'un des pères de la science politique française. Intellectuel engagé, fervent catholique, par ailleurs grand voyageur et précurseur des études russes et orientales, il a dirigé l'École libre des sciences politiques (qui deviendra Sciences Po) de 1906 à 1912.
Face au racisme d'État, à la possibilité du fascisme, à la perspective d'un nouveau duel électoral entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, il est urgent de rendre accessible au plus grand nombre les expériences et outils, académiques et militants, issus des luttes antiracistes et antifascistes, passées et en cours.
Dans ce livre d'entretiens, Ugo Palheta, sociologue, militant anticapitaliste et auteur de La possibilité du fascisme (La Découverte) et Omar Slaouti, conseiller municipal à Argenteuil, militant antiraciste et auteur de Racismes de France (La Découverte), analysent la situation, clarifient les définitions, proposent des actions pour défaire le racisme, affronter le fascisme et ouvrir ainsi la voie de prochaines victoires sociales et politiques.
Pas besoin de vous la présenter, la téléréalité est aujourd'hui partout. Si les programmes et les participants sont souvent méprisés, il n'empêche qu'ils sont devenus un élément incontournable du paysage télévisuel en France et que leur influence se propage dans toutes les couches de notre société. Nous sommes très nombreux à regarder de la téléréalité et participants bénéficient de côtes de popularité digne de celles de stars hollywoodiennes.
Problème : les programmes sont empreints de sexisme, à la fois devant et derrière la caméra. Les situations sexistes et violentes envers les femmes sont légion et font l'objet de plus en plus de dénonciation de la part des acteurs du milieu.
Valérie Rey-Robert et à la fois militante féministe et spectatrice de téléréalité. C'est donc tout naturellement que lui est venue l'idée d'écrire ce livre et de mettre des mots sur ce sujet de société trop souvent mis sous le tapis car considéré comme insignifiant ou peu digne d'intérêt. Au fil des pages, elle démontre l'importance d'arrêter de détourner le regard de nos écrans qui sont tout à la fois le reflet et le modèle pour nos sociétés actuelles et qui influencent parfois plus que de raison nos comportements dans « la vraie vie ».
- Un sujet plus que d'actualité : Les Anges de la téléréalité ont été déprogrammés suite à des dénonciations de faits de sexisme et de harcèlement.
- L'expertise d'une militante féministe reconnue qui a l'habitude de regarder ces programmes.
- Ce livre est indispensable pour enfin penser une réflexion autour de la téléréalité qui est considérée comme peu digne d'intérêt alors qu'elle a une influence immense sur nos vies culturelles.
Il existe de grandes différences entre les hommes et les femmes dans la façon d'être surdoué et de vivre cet état. Les femmes à haut potentiel ne répondent pas de la même manière que les hommes aux contraintes d'une société dans laquelle les schémas de réussite sont encore imprégnés de sexisme. Le défi est double pour elles : dans un monde fondé sur l'image d'une femme au corps parfait et non d'une femme dotée d'un cerveau, il leur faut réussir à articuler leur féminité et leur intelligence et se faire accepter.
En se fondant sur les dernières études sociologiques et scientifiques, et sur de nombreux exemples de patientes, Monique de Kermadec met en lumière les nombreuses barrières sociales et professionnelles auxquelles se heurtent ces femmes qui se sentent en décalage. Elle leur donne des clés pour optimiser leur potentiel afin d'arriver à assumer le rôle qu'elles pourraient avoir dans notre société pour le bénéfice de tous.
Parler de racisme, c'est parler d'une histoire-monde, celle de la xénophobie, de l'antisémitisme, des préjugés, de l'esclavage ou celle de la ségrégation. Mais c'est aussi parler d'images : la caricature, les objets, l'affiche politique ou de propagande, la publicité ou le tract, la photographie ou la peinture... Nombreux sont les supports qui ont véhiculé la représentation de l'« autre » comme un être inférieur, stigmatisé dans sa différence, que celle-ci soit ethnique, religieuse, culturelle ou sexuelle. Ils relèvent d'une culture visuelle qui a contribué pendant des siècles à façonner des relations tronquées, marquées par une violence pouvant aller jusqu'à l'extermination ou au génocide. En analysant près de 250 images, l'historien Pascal Blanchard et l'anthropobiologiste Gilles Boëtsch décryptent les différentes strates de cette haine de l'autre dans une perspective à la fois historique, culturelle et thématique. Car comprendre la construction de ce discours racial sur le temps long, c'est participer à sa déconstruction. Les auteurs donnent aussi la parole à une quinzaine de personnalités : chacune livre ici un éclairage à hauteur de sa propre expérience, de ses convictions et de ses engagements. Une saisissante histoire visuelle et mondiale du racisme pour en maîtriser désormais tous les codes et représentations.
Féministe, arabe, maghrébine, musulmane de France vivant maintenant à Montréal, le parcours de Bochra Manaï est celui dune immigrante de première génération au Québec, ses questionnements sont aussi ceux dune immigrante de deuxième génération en France. Engagée dans la lutte contre lislamophobie, elle a rencontré des jeunes stigmatisés comme étant radicalisés ainsi que leur famille pour mieux comprendre leur trajectoire. Les récits qu'elle en a tirés sont intercalés dans ce carnet où elle relate les divers projets auxquels elle a participé: recherches, interventions dans les médias, mobilisations de la communauté musulmane.
Au cours des quinze dernières années, Guilaine Kinouani a nourri la réflexion sur la façon dont le racisme affecte la santé physique et mentale des personnes noires et racisées. Dans le cadre de ses recherches et travaux cliniques, elle a conçu des outils pour les aider dans leur prise de conscience et leur changement de posture. Pour appuyer ses propos, elle met en lumière des expériences des Noirs du monde entier et offre des conseils d'expert sur la manière de se libérer des mécanismes du racisme dans une société blanche, fixer des limites et faire barrage aux micro-agressions, protéger les enfants du racisme, retrouver le plaisir et la joie d'être soi.
Une analyse sans complaisance des traumatismes qui rongent les corps, les coeurs et les esprits noirs. Et un témoignage de réalités que le système de santé mentale a longtemps ignorées et niées.
En huit chapitres, construit chacun autour d'une dynamique sociétale, l'autrice offre aux lecteurs des outils pour les aider et accompagner leur réflexion sur leurs propres expériences et besoins psychologiques.
Dans ce huitième numéro de Panthère Première, on parle d'argent, sujet difficile, tabou et révélateur : que racontent nos rapports à l'argent des rapports de classe, de race et de genre sur lesquels sont fondées les petites ou grandes fortunes des un·es, et les petites ou grandes infortunes des autres ? Comment les institutions, notamment bancaires mais pas uniquement, domestiquent-elles nos comportements ? Comment faire de l'argent une question collective, en pratique plutôt qu'en théorie ?
Hors-thème : la Sicile en lutte contre les bases militaires étasuniennes, une généalogie guerrière du buzzword « résilience », un regard historique sur les révoltes paysannes travesties des Rebecca Riots.
« Le plus grand des mérites de l'enquête conduite par Aurélien Aramini est de nous obliger à changer de regard. Il a choisi de rendre compte de ce que les élèves et les adultes vivent et décrivent comme du racisme à l'école. La question centrale du livre est celle de la portée et des significations des actions antiracistes initiées par les équipes éducatives, ou, plus souvent, par une partie d'entre elles. Que faire contre le racisme à l'école ? Comment toucher les élèves, comment ne pas alimenter, même avec les meilleures intentions du monde, le racisme que l'on combat ? » François Dubet.
Meryl a toujours été Meryl, pourtant elle est née avec un prénom de garçon, et pendant des années elle se sentira à la mauvaise place, comme si une erreur avait été commise à la naissance. Alors à la fin de l'adolescence, elle prend sa décision : son vrai prénom est Meryl, et elle va tout faire pour devenir la jeune fille qu'elle a toujours été, quitte à transgresser toutes les règles.
Loin des reportages chocs qui objectifient les femmes transgenres, Meryl se livre sur sa transition avec la bonne humeur qui la caractérise, une touchante humanité et une sacrée dose d'humour et un objectif clair : s'accepter, envers et contre tout.
Car après tout, apprendre à s'aimer soi-même, malgré ses imperfections, n'est-ce pas là la plus grande des transgressions ?
La question des jeunes trans gagnerait à être mieux connue du grand public. Longtemps, les identités trans et non binaires chez les enfants et les jeunes ont été comprises comme des pathologies du développement à mettre en veilleuse, voire à corriger. Or, la littérature scientifique actuelle et l'expérience du terrain nous montrent que les identités de genre non conformes sont une expression parmi d'autres de la diversité humaine. Défendant une approche dite «transaffirmative», qui repose sur une vision non binaire du genre, non pathologisante, respectant l'autodétermination et l'expertise des personnes sur leur vie, cet ouvrage pluridisciplinaire entend fournir des fondements théoriques et pratiques sur le sujet, dans le but d'accompagner et d'améliorer la qualité de vie de ces jeunes.