Saïd a aimé le travail bien fait, la langue française et ses richesses, les dictionnaires, la beauté sous toutes ses formes. Il a aimé être un bon élève. Mais c'était avant. Il y a longtemps. Il y a un an. Avant le collège Camille-Claudel, la foule hurlante de ses mille deux cents élèves, le racket, la fatigue, le mépris et la haine de ceux qui veulent tuer tout ce qui est beau. Au collège, Saïd a changé. Ce n'est pas qu'il ne veut plus réussir et s'en sortir. Il le veut toujours, de toutes ses forces. C'est juste que, des forces, il en a de moins en moins. Tout seul, il sait qu'il n'y arrivera pas. Alors il s'accroche à ce qu'il peut : une sortie à Paris au musée d'Orsay, un tableau qui représente des fleurs blanches sur un fond noir, son ami Antoine qui baigne dans la culture, le caractère d'un prof qui ressemble à l'acteur de Mission impossible... Sauver Saïd de l'échec et du désespoir, est-ce vraiment mission impossible ?
À l'orée d'un bois, le Petit Chaperon Rouge rencontre Wolf, un loup habillé en caporal, qui lui apprend une triste vérité : elle est Uf et aux Ufs petits et grands, tout ou presque est interdit, le beurre et les galettes, la forêt sous les grands arbres, le rouge de la capuche qu'elle doit remplacer - c'est la loi - par du jaune sale. Une organisation est à l'oeuvre, implacable, qui persécute avec méthode les Ufs et le Petit Chaperon. Le loup du conte est un prédateur : il cherche à découvrir où se cache la Grand-Mère, réfugiée chez un cafetier à la moralité ambiguë. Il bave, il grogne, il veut des aveux, que l'on dénonce ! Mais le loup n'est que bête, et le Petit Chaperon Uf, refusant le mal qu'il ne comprend pas avec l'aplomb des enfants pleins de bon sens, interroge la rhétorique absurde du pouvoir. Mais jusqu'à quel point ? Jean-Claude Grumberg revisite le conte en rappelant que les loups pourchassant les petites filles et les grand-mères n'appartiennent pas uniquement à la fiction. Il raconte la persécution systématique des Juifs pendant la guerre, telle qu'il l'a vécue lui-même, enfant. Avec cette pièce, il transmet l'Histoire tout en mettant en garde contre les « loups » de la réalité, et toute forme de racisme, de xénophobie, d'exclusion. Il le fait avec humour, l'histoire devenant une fantaisie révélatrice, une parodie de l'histoire qui libère en même temps qu'elle alarme et adresse aux enfants un joyeux réquisitoire contre l'intolérance.
Eby est une petite fille qui a la varicelle. Papy Georges, son grand-père ronchon, vient la garder. Mais l'après-midi est longue et ennuyeuse. Que faire ? Lire une histoire ? Mais non, la jouer ! C'est plus drôle ! Eby et son grand père vont se retrouver au coeur même du Petit chaperon rouge, mais la petite fille ne va pas se satisfaire de la fin...