William Guidarini poursuit le dernier volet de cette « trilogie de l'intime », épilogue provoqué par un événement à l'aube de ses 50 ans. Pour Camille Mauplot, c'est la nécessité de reprendre un geste artistique à travers la photographie qui s'impose comme un surgissement. Il s'astreint à une période difficile de solitude, un cadre sans contraintes et la sensation d'empêchement, de barrières. Laurent Reyes dit de sa photographie : "Ma photographie et mes films naissent de mon besoin d'embrasser la vie dans son ambivalence. Contre le confort des certitudes, ces pratiques me poussent chaque jour à me frotter aux aspérités de l'existence pour garder vivace la quête d'extase". Damien Guillaume questionne «l'autre», en quoi il lui ressemble, en quoi il lui est différent. Qui est-il exactement ? Il nous présente des hommes dénudés, débarrassés de tout, qui font face à à leur propre être, regardant vers un renouveau. Exister prend toute sa force par ces corps fragiles et authentiques.
Emilie Allais nous emporte sur un terrain étrange. Disparaître de la société pour exister sous une nouvelle identité. Ces images font écho à ce phénomène qui nous paraît irréel : renaître pour devenir quelqu´un d´autre. Karine Maussière arpente l´île de la Réunion depuis un an. Elle la photographie, la dessine, la sculpte. Elle nous invite à voir son île en lui donnant une identité protéiforme par la forme, les couleurs, les matières. Elle s´y perd, disparaît, mais s´y complaît. Rachele Cassetta se dit avoir une identité nomade. Entre l´Italie, la France, l´Espagne ou la Grèce, son travail photographique ne parle pas de frontière mais de lien commun. Elle se sent, comme elle dit, « une fille de la Méditerranée », non pas du continent mais de ses horizons. Vanessa Hiblot se dédie à mettre en image, par le portrait, la dualité entre l´image de soi, celle qu´on projette, celle que l´on a intériorisée, celle dont on rêve, une touche belle et sincère sur la transition identitaire.