« Notre langue devient laide et imprécise parce que notre pensée est abrutie, lequel abrutissement est lui-même facilité par la négligence dont souffre notre langue. » George Orwell n'épargne aucun de nos travers langagiers en fustigeant la dégradation des usages chez les politiques, en littérature ou dans nos conversations quotidiennes. Grâce à nombre d'exemples éloquents, il nous enjoint à résister à la vacuité du langage préfabriqué.
Traduit de l'anglais (Grande-Bretagne) par Charles Recoursé
À tout juste 20 ans, alors qu'il chahute avec des amis, Fabien heurte le fond d'une piscine. Les médecins diagnostiquent une probable paralysie à vie. Dans le style poétique drôle et incisif qu'on lui connaît, Grand Corps malade relate les péripéties vécues avec ses colocataires d'infortune dans un centre de rééducation. Jonglant avec émotion et dérision, ce récit est aussi celui d'une renaissance.
Grand Corps Malade, de son vrai nom Fabien Marsaud, est né en 1977, sous le soleil de la Seine-Saint-Denis. Enfant, il veut devenir prof de sport. Mais la vie lui réserve un autre destin. Armé d'une béquille et d'un stylo, il se lance dans la musique : en 2006, son premier album, Midi 20, se vend à plus de 600 000 exemplaires et l'artiste est primé deux fois aux Victoires de la musique.
Tour à tour décrite comme artiste conceptuelle, photographe, vidéaste et même détective, Sophie Calle a développé une pratique immédiatement reconnaissable, alliant le texte à la photographie pour nourrir une narration qui lui est propre. Elle fait désormais partie des plus grandes artistes du XXIe siècle.
"Depuis plus d'un demi-siècle, Histoire de l'art de Ernst Gombrich est l'une des meilleures introductions à l'art jamais écrite.
Ce succès est sans conteste dû au talent de Gombrich à transmettre dans un langage simple sa parfaite connaissance de l'histoire de l'art. Des grottes de Lascaux à Kandinsky en passant par l'art antique et médiéval, les idées et courants abordés par l'auteur s'enchaînent subtilement de façon chronologique en s'appuyant sur des exemples d'origines géographiques variées empruntés à la peinture, l'architecture et la sculpture. Pratique et élégante, cette édition de poche contribue une fois de plus à rendre l'histoire de l'art accessible au plus grand nombre de curieux, néophytes ou amateurs. Né à Vienne en 1909, Sir Ernst H. Gombrich (1909-2001) s'installe à Londres en 1936 ; il fut directeur de l'Institut et professeur d'histoire de l'art au Warburg Institute (université de Londres) de 1959 à 1976. Ses ouvrages ont été traduits dans plus de trente langues et nombre d'entre eux sont devenus des classiques parmi lesquels L'art et l'Illusion, Méditations sur un cheval de bois, et La Préférence pour le primitif.
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L'un de plus grands photographes de mode du 20e siècle ; fort de son expérience dadaïste, Erwin Blumenfeld a mené une approche singulière et audacieuse, radicale et pionnière de la photographie de mode. Le style moderniste d'Erwin Blumenfeld, à la jonction de la mode et de l'art, a radicalement transformé la photographie de mode depuis presque cent ans. Pourtant, éprouvé par la sombre histoire européenne du début du XXe siècle, Erwin Blumenfeld n'investit véritablement la photographie qu'à partir de l'âge de quarante ans. Des portraits réalisés dans son arrière-boutique aux couvertures des plus grands magazines de mode en passant par ses photomontages dada, son parcours atypique, fait d'incessantes expérimentations techniques, produit des images avant-gardistes et remarquablement actuelles.
Or, soleil, chaleur, citron, prospérité, soufre, mensonge, bile, trahison, folie.
Des origines à nos jours, une histoire de la couleur jaune racontée par l'historien Michel Pastoureau.
L'art et la vie de Gérard Garouste sont peuplés de fantômes et de hantises. Le peintre livre ici, sans aucun fard, tous les tourments intimes qui ont façonné son parcours : la violence et l'antisémitisme de son père, la dyslexie, l'échec, la folie, la dépression, l'incompréhension. Nous entraînant dans les rouages de la création, cet entretien mené par Catherine Grenier révèle un personnage passionné, cultivé, à la franchise déconcertante et à l'engagement artistique sans faille.
C'est en 1954 que l'agent de Marilyn, Charles Feldman, contacte Ben Hecht pour lui demander d'aider l'actrice à écrire ses mémoires. À 28 ans, elle a déjà tourné une vingtaine de films, dont ses premiers succès - Niagara et Les hommes préfèrent les blondes - et elle est lasse des inventions et potins des feuilles à scandales. Elle lui dicte les mots qu'il couche sur papier. Pour des raisons personnelles, elle ne poursuit pas ces séances de travail, mais confie le texte inachevé au photographe Milton Greene, son ami de toujours.
Publiés aux États-Unis et en France en 1974, ces textes de jeunesse, intimes et bouleversants, politiques et féministes, sont une révélation.
Qui était Marilyn Monroe ? Qui se cache derrière la pétillante blonde qui va mettre fin à ses jours à 36 ans, en pleine gloire ? Lire cette Confession inachevée, c'est se rapprocher d'elle, entendre sa voix bien reconnaissable dévoiler les deux faces de sa personnalité, les étapes de sa brève existence. D'abord Norma Jean, l'enfant dont la mère est internée, ballottée entre différentes familles d'accueil. La jeune fille crie son manque d'amour et son besoin constant d'attirer l'attention. Puis Marilyn, le sex-symbol qui côtoie et déteste Hollywood, avec ses ratés, ses dragueurs et ses escrocs, qui se heurte à la jalousie des femmes, mais reste lucide sur la tragédie de son milieu d'adoption.
Un portrait de 1000 ans d'art européen par l'un des plus grands historiens de l'art du XXe siècle.
Dans ce livre, l'un des plus grands esprits du XXe siècle dresse le portrait inégalé d'un millénaire de beauté européenne. De l'architecture à l'ingénierie, de la peinture à la musique, de la poésie à la philosophie, de l'Écosse à la Sicile, de la France aux Pays-Bas, de l'Italie à l'Allemagne, Kenneth Clark écrit le livre de l'admiration et de l'enthousiasme. II y démontre que la civilisation vit tant qu'elle ajoute à notre humanité et notre dignité.
Une référence inégalée et définitive.
La Fée-Cinéma est le récit autobiographique d'Alice Guy : première femme cinéaste du monde.Écrire vite. Raconter son enfance, d'abord : la jeune Alice est élevée entre le Chili, la Suisse et la France. Puis le pensionnat et la vie à Paris. Suivent des études de sténographie, avant qu'elle ne devienne en 1895 la secrétaire de Léon Gaumont au Comptoir général de Photographie. C'est à la suite de la première projection du cinématographe des frères Lumière qu'Alice a l'idée de tourner de courtes fictions pour soutenir la vente des caméras Gaumont. Déjà «mordue par le démon du cinéma», elle n'a qu'une obsession : raconter des histoires en réalisant ses propres films, dont le plus célèbre, La Fée aux choux, considéré comme le premier film de fiction...Longtemps effacée de l'Histoire, Alice Guy décrit ici avec précision les débuts du cinéma, la magie des accidents, des expérimentations et autres bouts de ficelle. Sans détour et sans romance, d'une écriture intime et urgente, elle dit la beauté du 7? art qu'elle a «aidé à mettre au monde» ; elle se réhabilite.Elle meurt en 1968 et ses Mémoires, pourtant achevés en 1953, ne seront publiés qu'en 1976.
Membre de l'agence Magnum, le photographe Harry Gruyaert est un des chefs de file de la photographie en couleur. Il a contribué à imposer les valeurs chromatiques, leur spécificité et leur maîtrise, comme substances de l'écriture et de l'acte photographique contemporains ; explorant toutes les potentialités de la "matière couleur", il offre des photographies couleurs remarquables, encore rehaussées par sa maîtrise du cadrage et de la composition, qui rendent magnétiques les lieux qu'il photographie.
Nouvelle édition entièrement remaniée jusqu'à ses derniers travaux photographiques.
« J'ai l'impression d'avoir un soleil dans le ventre, mais il ne peut sortir. » Le petit Didier Morville grandit dans la cité Allende à Saint-Denis auprès d'un père autoritaire et mutique. Livré à lui-même, l'enfant observe le monde qui se transforme sous ses yeux et qui l'entoure. Avec les gamins de la cité, il joue, trompe l'ennui, dissimule ses escapades à son père. Sur une bicyclette volée ou dans les cages d'un terrain de foot, il fuit le triste quotidien et goûte à la liberté. En même temps, il continue de se retirer dans sa tanière, discret, caché. Des vents contraires l'animent, le menant parfois là où il ne voudrait pas aller...
Devenue une référence dans l'histoire du livre de photographie, la collection Photo Poche poursuit son travail de dévoilement des grands noms, courants et écoles de l'histoire de la photographie. Première collection de livres de photographie au format de poche, elle propose des ouvrages soigneusement imprimés, maniables par leur format, accessibles par leur prix, à tous ceux que passionne un moyen d'expression dont on reconnaît aujourd'hui l'importance. Ses différentes déclinaisons (histoire, société...) couvrent tous les champs de la photographie et constituent une iconographie d'une exceptionnelle richesse et diversité.
En cent quarante-quatre pages et soixante-quatre photographies reproduites en couleur et duotone, Photo Poche donne à voir l'essentiel d'une oeuvre de Nadar à Henri Cartier-Bresson, des pictorialistes aux grands noms du photoreportage. Les monographies des grands maîtres du médium alternent avec les sujets thématiques essentiels qui de La Nature morte au Nu déploient les différentes approches d'une esthétique du XIXe siècle à nos jours. Chaque titre est préfacé de manière didactique par un spécialiste du sujet abordé et enrichi de notices biographiques et bibliographiques régulièrement remises à jour.
Inclassable, Frank Horvat est passé du reportage à l'image composée, du paysage à la mode, du nu au portrait. Cette nouvelle édition revisite son oeuvre éclectique à travers une sélection entièrement revue.
Trop sage, Philippe Manoeuvre ? Ramolli du perfecto, le rédac-chef mythique de Rock & Folk et de Métal Hurlant ? C'est ce qu'en substance un lecteur de ses précédents Mémoires lui a glissé un jour - on a connu des acides plus faciles à avaler...
Qu'à cela ne tienne. Cette fois, Manoeuvre dit tout.
L'alcool. La drogue. La corde raide du rock n'roll.
Du premier rail au dernier verre : cuites again à Moscou la rouge, trip champi à Amsterdam avec Virginie D., des tournées, et encore des tournées, entre mille virées gonzo sous LSD... Passent Bowie, Lemmy, Iggy, Lou Reed - tous les fantômes hallucinés...
Bref, depuis 20 ans Philippe est clean, mais qu'on se rassure : punk is not dead.
Avec l'enthousiasme, l'audace et l'érudition qui ont fait le succès d'On n'y voit rien, Daniel Arasse invite son lecteur à une traversée de l'histoire de la peinture sur six siècles, depuis l'invention de la perspective jusqu'à la disparition de la figure.
Évoquant de grandes problématiques - la perspective, l'Annonciation, le statut du détail, les heurs et malheurs de l'anachronisme, la restauration et les conditions de visibilité et d'exposition - mais aussi des peintres ou des tableaux précis, il fait revivre avec perspicacité et ferveur plusieurs moments clés, comme Léonard de Vinci, Michel-Ange, le maniérisme, ou encore Vermeer, Ingres, Manet. Son analyse se nourrit constamment d'exemples concrets - La Madone Sixtine de Raphaël, La Joconde, la Chambre des époux, de Mantegna, Le Verrou de Fragonard... - avant de conclure sur quelques aspects de l'art contemporain.
Le lecteur retrouvera le goût de mieux voir de grands épisodes de la peinture, grâce à une approche sensible et ouverte. Toujours il sera surpris, réveillé, entraîné dans un véritable enchantement d'intelligence et d'humour.
Ce livre est la transcription de vingt-cinq émissions proposées par l'auteur sur France Culture pendant l'été 2003.
Depuis les années 1970, Samuel Fosso s'est affirmé comme un maître de l'autoportrait. Grave lorsqu'il incarne des héroïnes et héros panafricains dans sa série « African Spirits » ; flamboyant lorsqu'il détourne les codes de la mode occidentale pour rendre hommage à Tati ; sensible lorsqu'il se met à nu pour « Mémoire d'un ami » ; satirique lorsqu'il se transforme en Mao Zedong dans « Emperor of Africa »... Samuel Fosso se raconte à travers une myriade de personnages. Son oeuvre versatile bouscule les assignations identitaires dans une quête d'auto-représentation sans cesse renouvelée.
Toutes les lettres que vous allez découvrir sont authentiques. Après avoir vainement cherché un emploi, Julien Prévieux s'est mis à les refuser tous. Les réponses des entreprises, automatiques ou personnalisées, alimentent un dialogue de sourds à travers lequel l'ensemble du système d'embauche se trouve pris en défaut.
Ces lettres de non-motivation nous rappellent la possibilité jouissive de dire NON à l'aliénation, sur tous les tons.
L'art contemporain semble s'être toujours présenté en rupture avec les mouvements artistiques passés. Et si cette rupture n'était qu'un mythe ? Il existe un autre art contemporain, pour lequel les notions de beauté, de figuration ou même d'oeuvre ont persisté. Une tradition délaissée par les institutions, une cohorte d'artistes incompris, connus d'un petit milieu mais ignorés des grands collectionneurs. Dans cette essai vif et brillant, Benjamin Olivennes retrace l'histoire d'un autre XXe siècle artistique, à rebours des normes et des spéculations financières. Et rend hommage à ces artistes maudits, comme jadis, mais amoureux du monde et de sa beauté.
Chroniques d'un passionné de la musique.
Savez-vous que Pythagore a créé la gamme à douze notes en s'inspirant des pyramides d'Égypte ? Que le loup est l'inventeur du chant choral ? Ou que Bach brillait pour ses battles d'impro ?
À travers quarante chroniques, André Manoukian retrace une histoire fascinante et méconnue de la musique, un art qui puise sa source en Orient, dans les raffinements des civilisations indiennes, perses ou égyptiennes. Ces influences ont irrigué la musique occidentale, qui évolue au fil des siècles sous l'impulsion de personnages extraordinaires, musiciens, penseurs, religieux ou scientifiques.
Des instruments préhistoriques au chant des planètes, des philosophes antiques au rap, André Manoukian nous initie à cet art et nous dévoile par touches les petites histoires qui ont fait la grande musique.
Chez Raymond Depardon, photographies et films sont au service d'une écriture unique et d'une interrogation sur l'éthique, le rôle et l'essence du reportage.
À la fois chimiste en couleurs, industriel rouennais et collectionneur, Léon Monet (1836-1917), frère de Claude (1840-1926), joua un rôle décisif dans la carrière de l'artiste. En 1872, au moment où celui-ci, de retour au Havre, peint Impression, soleil levant, Léon fonde la Société industrielle de Rouen et décide d'apporter un soutien actif à son frère et à ses amis impressionnistes. Ce sont les prémices de la constitution d'une remarquable collection d'art moderne.Les peintures et dessins de Monet, Sisley, Pissarro et Renoir issus de cette collection, mais aussi des livres de couleurs, des échantillons de tissus, des estampes japonaises, des documents d'archives et de nombreuses photographies de famille révèlent la personnalité singulière d'un amateur d'art éclairé. Témoignage vibrant de l'affection profonde qui unit les deux frères, le portrait énergique de Léon peint par Claude Monet en 1874 est présenté pour la toute première fois.
Dès son titre, l'ouvrage annonce le tournant opéré par la modernité. Benjamin montre dans cet essai lumineux et dense que l'avènement de la photographie, puis du cinéma, n'est pas l'apparition d'une simple technique nouvelle, mais qu'il bouleverse de fond en comble le statut de l'oeuvre d'art, en lui ôtant ce que Benjamin nomme son "aura". C'est désormais la reproduction qui s'expose, mettant en valeur la possibilité pour l'oeuvre d'art de se retrouver n'importe où. Capacité à circuler qui la transforme en marchandise. Benjamin met au jour les conséquences immenses de cette révolution, bien au-delà de la sphère artistique, dans tout le champ social et politique. Avec le cinéma, c'est la technique de reproduction elle-même qui désormais produit l'oeuvre d'art. Là, c'est l'image de l'acteur qui devient marchandise, consommée par le public qui constitue son marché. La massification du public de ces oeuvres a servi les totalitarismes. D'où "l'esthétisation de la politique" encouragée par le fascisme et la "politisation de l'art" défendue par le communisme.
Le livre de chevet de tous les acteurs encore aujourd'hui. Publié en 1936, écrit de manière très vivante et pédagogique sous la forme d'un journal intime tenu par un élève de Stanislavski, il montre comment être un bon acteur. Tous les aspects sont abordés: l'action, la créativité, la concentration, la relaxation des muscles, le travail en groupe, la mémoire, etc. « Il n'est pas de comédien authentique qui n'ait, un jour ou l'autre, emprunté sciemment ou non quelques-uns des sentiers de cette analyse », écrit Jean Vilar dans sa préface.