Cet ouvrage regroupe les textes présentés lors du colloque international « Grandes » et « petites » langues et didactique du plurilinguisme et du pluriculturalisme. Modèles et expériences qui s'est tenu à Paris, en juillet 2006 dans les locaux de la Sorbonne, à l'initiative de l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO). Il s'agissait de mobiliser internationalement les acteurs concernés par une réflexion sur une didactique du plurilinguisme et du pluriculturalisme en construction en Europe. En se donnant pour objet d'identifier les modèles didactiques et leur circulation d'une langue à l'autre, ces travaux interrogent, chacun selon l'angle spécifique de son terrain, de son contexte ou des pratiques analysées, ce que le sens commun désigne par « grandes » et « petites » langues. Celles-ci sont appréhendées ici en tant que représentations sociales et catégorisations qui fluctuent au gré des histoires nationales, des renversements géopolitiques et des visions du monde traversées par les profondes mutations résultant de la mondialisation.
« Cultivons notre jardin ! » écrivait Voltaire. Notre jardin éthique en particulier, car l'éthique s'invite au coeur de notre vie quotidienne comme dans les grands problèmes de l'Humanité, en tous temps, en tous lieux, en toutes circonstances. La méthode ici exposée cherche à donner des pistes d'interrogation et de travail sur la recherche éthique. Sous la forme d'un manuel, cet ouvrage donne les clés nécessaires pour appréhender toute problématique éducative, en famille comme à l'école, au travail comme dans les loisirs. On trouvera une illustration de la recherche éthique à travers le roman Lisa, édité en parallèle chez PIE Peter Lang, qui rend compte des aventures d'une jeune adolescente curieuse et volontaire.
A l'heure où le théâtre s'interroge sur sa place dans une culture de masse dominée par l'industrie du spectacle, l'oeuvre de Dubillard descend en lui-même pour sonder tout ce qui ne va plus de soi, tout ce qui aurait pu aller sans dire lorsqu'un auteur dramatique contemporain, par comédiens et personnages interposés, s'adresse à un public: les liens qui le relient à sa propre histoire de sujet, à ses précurseurs, aux mots qu'il emploie, aux matériaux de la communication dramatique, aux spectateurs présents et futurs. En démontant si parfaitement les mécanismes de la création, le théâtre de Dubillard nous parle à la fois de lui-même et de sa relation à tout le reste. S'appuyant sur la sémiologie et la psychanalyse, ce livre propose une lecture ambitieuse de l'oeuvre de Dubillard, une étude se plaçant dans l'espace potentiel entre le texte et sa représentation.
Indisponible
Si Lion Feuchtwanger (1884-1958) doit sa célébrité internationale au roman historique Jud Süss (1925), il n'en a pas moins écrit une oeuvre théâtrale importante - seize drames originaux et une dizaine d'adaptations - qui accompagne presque toute sa carrière d'écrivain, de 1905 à 1948, de Munich à Berlin, puis en exil, aux Etats-Unis. Dramaturge avant de découvrir son talent de romancier, il a expérimenté tous les genres, de la comédie de salon au drame historique et philosophique, en passant par la chronique actuelle et la revue satirique. Méconnue par les chercheurs ou trop exclusivement mesurée à l'oeuvre de Brecht avec qui Feuchtwanger a collaboré de 1919 à 1943, cette production dramatique est étudiée ici dans le détail des textes, dans une succession chronologique qui en fait apparaître les lignes d'évolution formelle et thématique ainsi que l'ancrage dans le contexte politique et culturel du temps. La présente étude s'attache en outre à analyser à partir d'exemples précis la double écriture, romanesque et dramatique, de l'écrivain sur un même sujet. Une place importante est accordée à l'histoire de la réception, fort fluctuante, de ce théâtre qui trouve, aujourd'hui encore, sa place sur les scènes allemandes.
Indisponible
Fondé en 1949, au terme de la Seconde Guerre mondiale, le Conseil de l'Europe a le but de réaliser une union plus étroite entre ses membres afin de sauvegarder et de promouvoir les idéaux et les principes démocratiques. L'adhésion de la Turquie au Conseil de l'Europe conférait au pays, en 1949 et pour la première fois, une identité européenne et démocratique, un caractère à forte variable symbolique sur la scène internationale. Au cours de suspension de la démocratie, en maintenant la Turquie en son sein, il montrait l'importance qu'il attachait à ses relations avec Ankara afin que le pays assure un retour rapide à une démocratie parlementaire conforme aux principes européens. En outre, la qualité de membre de cette organisation était devenue l'occasion d'acquisitions majeures pour le citoyen turc qui profitait et use toujours des standards produits et développés par le COE sur le plan des droits de l'homme, de l'état de droit et des libertés fondamentales qui sont les piliers de la sécurité démocratique.
Le christianisme celte, les origines de la franc-maçonnerie ou certains rites inexplicables chez les Templiers sont autant de questions restées sans réponse jusqu'ici, auxquelles se heurte notre compréhension du Moyen Âge. Ce livre propose d'apporter des solutions à ces difficultés à la lumière des traditions qui faisaient de Jésus-Christ « simplement un homme », héritées de la première communauté judéo-chrétienne de Jérusalem dirigée par le frère de Jésus. L'auteur montre comment cette hérésie a pu traverser les siècles jusqu'au Moyen Âge. Pour les uns elle était l'héritière de la foi chrétienne originelle, pour les autres elle permettait de réconcilier la religion du Christ avec la raison et la logique. Il apparaît alors que les traditions issues de cette foi dissidente se retrouvent dans les manuscrits fondateurs de la franc-maçonnerie médiévale, ce qui pourrait éclairer d'un jour nouveau tant les origines de la franc-maçonnerie que celles de la religion celtique, ou encore la genèse du rite - reconnu bien réel - du crachat sur la croix chez les Templiers, ainsi que le symbolisme très particulier de certaines cathédrales du Moyen Âge.
Indisponible
Indisponible
Albert Schweitzer fut un homme de premier plan dans bien des domaines. Comme théologien, philosophe, musicien et surtout comme médecin, il est universellement connu et entouré d'un véritable mythe. Contrairement à ce qui est communément admis, c'est à Schweitzer lui-même que la construction de ce mythe est pour la plus grande partie redevable. L'essentiel de ce que l'on sait sur la vie et la carrière de l'illustre médecin de la forêt équatoriale a comme source ses écrits autobiographiques. L'originalité de la présente étude est de confronter pour la première fois à la réalité historique les informations livrées par Schweitzer relativement à sa carrière, ses recherches et sa philosophie. De cette confrontation il ressort que, dans bien des cas, Schweitzer se dépeint sous un jour qui est peu conforme à la réalité.
Technologie qui a créé les armes les plus terrifiantes mais contribue à satisfaire les besoins énergétiques, le nucléaire engendre passions et craintes. Ce livre raconte un siècle de créations enthousiasmantes pour les uns, insupportables pour d'autres, les combats politiques, les grandes manifestations d'opposition et les oeuvres de fiction qu'elle a suscités. On y retrouve entre autres les applications délirantes qui ont suivi la découverte du radium, l'opération sans pareille que fut le développement secret de la bombe atomique, l'enthousiasme des constructeurs des premières centrales nucléaires, les manifestations d'opposition parfois festives parfois dangereuses, les tragiques accidents de Three Mile Island, Tchernobyl et Fukushima. On y rencontre aussi les nombreux romans et films que cette épopée engendra : de H.G. Wells aux Simpson, du Syndrome chinois aux James Bond, les auteurs se sont parfois souciés de vérité mais ils ont surtout voulu, en reflétant les anxiétés de la société, créer des histoires captivantes.
Nos sociétés de l'information voient se multiplier les bases de données administratives et les enquêtes : force est cependant de constater que leur exploitation se limite encore trop souvent à des analyses purement descriptives. Or, en résonance à la complexité du social, l'analyse multivariée des données s'impose. Elle permet non seulement d'affiner l'analyse descriptive, mais aussi de mieux comprendre les mécanismes multiples qui sous-tendent la plupart des phénomènes sociaux. S'adressant aux étudiants, enseignants, chercheurs, services d'études des administrations et du secteur privé, ce manuel offre une introduction à l'analyse multivariée des données en sciences sociales. Toutes les étapes de la recherche y sont balisées, depuis la préparation des données brutes jusqu'à leur analyse multivariée en passant par la construction d'indicateurs, la conception des relations entre les variables et leur analyse descriptive. La transmission d'expériences et de savoir-faire est privilégiée tout au long de l'ouvrage, avec ce que cela comporte de stratégies de recherche à envisager, de pièges à éviter et de précautions à prendre. C'est pourquoi la présentation des méthodes d'analyse multivariée est à chaque fois illustrée par une application concrète dans le domaine du social, de l'histoire, de la démographie ou de la politique.
Cet ouvrage se penche sur le regain d'importance qu'ont pris les organisations régionales dans les relations internationales de l'après-guerre froide marquées, notamment, par l'accélération de la globalisation et de la diffusion du pouvoir mondial. L'ouvrage s'intéresse au rapport des régions à la transformation en cours des équilibres mondiaux et partant au sens qu'elles insufflent à l'ordre international actuel. Chaque projet régional est porteur à l'extérieur de normes et règles qui lui sont propres, ce qui n'est pas sans produire une concurrence entre groupements. Cette rivalité entre blocs régionaux existe tant au niveau de chaque continent qu'à l'échelle planétaire. Bien que cette concurrence est loin de constituer un phénomène nouveau, elle a pris de l'ampleur avec, notamment, la prolifération de toute une série de méga-blocs régionaux, d'associations transrégionales ou de coopération interrégionale (TTIP, TTP, « une ceinture, une route », Union eurasienne, RCEP, partenariat UE/CELAC, Asem), dont l'objectif premier est de façonner l'ordre mondial en fonction des attentes des acteurs qui les composent. Il est donc question d'étudier la place et le(s) rôle(s) des groupes régionaux, interrégionaux et transrégionaux émergents dans l'ordonnancement des relations internationales à l'heure de la multipolarisation progressive des affaires mondiales et de la crise de la gouvernance mondiale.
Aujourd'hui, la lutte contre la diffusion des armes nucléaires dans le monde est une priorité du gouvernement français. Mais pendant longtemps les acteurs diplomatiques français ont refusé de suivre les règles multilatérales dans ce domaine central de la politique internationale. Comment expliquer que la France soit devenue l'un des principaux promoteurs de la norme de non-prolifération nucléaire après s'en être tenue à distance ? Pour répondre à cette question, ce livre refuse d'opposer deux approches traditionnelles de l'étude des relations internationales en mobilisant les outils et les méthodes de la sociologie politique. Il traque ainsi les contraintes du système international dans les effets qu'elles exercent sur les luttes et les alliances entre les différentes bureaucraties intervenant dans la définition de la politique française de non-prolifération et sur les représentations et les actions des diplomates, hauts fonctionnaires et responsables politiques impliqués. À partir d'une enquête de terrain approfondie sur les exportations menées dans les années 1970, la participation au désarmement de l'Irak au début des années 1990 et les initiatives prises autour de la question du nucléaire iranien depuis 2003, les transformations de la politique étrangère de la France sont rapportées aux évolutions de la division du travail diplomatique. Ce faisant, ce livre pose des jalons qui permettent de mieux rendre compte des pratiques diplomatiques et de penser autrement ce qu'est l'international.
Les contributions réunies dans cet ouvrage sur les guerres balkaniques se veulent une interrogation sur leur impact international et dans les sociétés concernées, elles questionnent également la mémoire qu'elles y ont laissée et le rôle de celle-ci dans les relations interétatiques. Les auteurs s'intéressent tout d'abord aux conflits régionaux et aux questions territoriales, à l'expérimentation de la guerre et à la notion de patrie, aux relations entre civils et militaires, aux bandes armées. Un deuxième thème concerne plus particulièrement l'Empire ottoman puis la Turquie à travers l'importance de la Méditerranée, les indépendances successives des pays balkaniques, le devenir des villes ottomanes. La troisième partie renvoie à une tendance actuelle de la recherche qui entreprend de faire l'histoire des interventions internationales et des opérations de paix : l'action de la fondation Carnegie ; la spécificité de la diplomatie balkanique ; l'absence des grandes puissances et la fin du concert européen. Enfin, la quatrième partie traite des mémoires des guerres balkaniques : imagologie, censure et caricature ; les propagandes comparées des belligérants et des grandes puissances ; lieux de mémoire ; pour une écriture commune de l'histoire du conflit.
Cette étude se propose de donner quelques clés essentielles pour une compréhension de la fracture identitaire qui parcourt la société ukrainienne et que la Révolution orange a révélée au monde occidental. Elle retrace l'évolution de l'idée nationale, de son éclosion au début du XIXe siècle jusqu'à la proclamation de l'indépendance en 1991, en passant par les luttes, non abouties, des mouvements de libération sociale et nationale des années 1920. La Seconde Guerre mondiale y occupe une place déterminante, telle une matrice de deux narrations concurrentes qui commanderait les logiques interprétatives de l'ensemble du récit national. Faut-il parler d'« occupation soviétique » ou de « libération » ? L'Holodomor, terme forgé sur le modèle de l'Holocauste pour désigner la Grande Famine de 1932-1933, est-il « un génocide » perpétré par le régime stalinien contre le peuple ukrainien, ou « une tragédie collective », commune aux peuples asservis par Moscou ? Même le très consensuel Tarass Chevtchenko, poète romantique du XIXe siècle, n'échappe pas au conflit d'interprétations. L'auteure, ethnologue d'origine ukrainienne immigrée au Québec, utilise une approche qualifiée de « proximité distanciée » pour analyser les sensibilités contrastées développées à l'Est et à l'Ouest, dans le contexte de deux expériences majeures du XXe siècle qui les ont profondément marquées, le communisme et le nationalisme.
Depuis plusieurs décennies, les usages du numérique en histoire se multiplient. Mais l'histoire contemporaine est parfois restée à la marge de ce mouvement. Ce livre, qui recouvre divers usages du numérique, ses outils, ses méthodes, sera à la fois une bonne introduction pour les historiens désirant se renseigner sur les usages informatiques en histoire contemporaine, et un outil utile aux chercheurs et aux enseignants plus rompus à cette utilisation. Cet ouvrage leur permettra de comparer leurs pratiques et de les approfondir dans le cadre des humanités numériques. Digital practices in the field of history have become more and more widespread in recent decades, but contemporary historians have often tended to remain on the sidelines of this trend. This book, which covers a wide range of digital practices, tools and methods, will serve both as a solid grounding for historians keen to learn how information technology can be applied to contemporary history, and as a useful tool for researchers and lecturers who already have a degree of experience in this area. It will enable scholars to compare and further their practices in the area of digital humanities, providing a comprehensive vision of the emerging field of digital history.
Une même question a été posée à une équipe de chercheurs spécialisés dans les relations du travail dans les principales économies post-industrielles de ce début du 21e siècle : comment a évolué la régulation sociale dans les entreprises depuis une trentaine d'années ? Leurs réponses montrent que les restructurations économiques, l'européanisation et la mondialisation ont conduit à d'importants changements, rarement volontaires, dans les relations entre les « partenaires sociaux » : organisations syndicales et patronales, sans oublier l'État, qui joue souvent un rôle d'arbitre. Ainsi, les modèles nationaux hérités du 20e siècle ont été remis en cause. Les particularismes se sont effacés pour laisser place à des cadres plus fragiles et plus fluctuants. Ce livre dresse un état des lieux précis des principaux changements qui ont affecté les syndicats et le dialogue social dans les entreprises en Europe et Amérique du Nord. Il permet de dépasser les idées reçues concernant les modèles anglo-saxon, scandinave, rhénan et latin.
Au XXe siècle, l'Europe centrale et orientale a été l'épicentre de tensions internationales. Soumise aux ambitions de puissances totalitaires, elle a connu leur emprise idéologique. La diplomatie culturelle déployée par la France dans cet espace, de 1936 à 1940 puis dans les années succédant à la Seconde Guerre mondiale, a eu une double dimension : stratégique et idéologique. À partir d'archives et d'entretiens, ce livre en étudie les enjeux, les modalités, les adaptations renouvelées, les limites. Il observe les continuités et les évolutions entre les deux temps, et, sous l'angle culturel, appréhende la complexité d'une entrée en guerre froide. Dans la fin des années 1930, l'affirmation culturelle est ambitieuse, multiforme, face aux avancées de l'Allemagne nazie et de l'Italie fasciste ; elle connaît des inflexions après « Munich », en particulier une symbiose entre « culture » et « information ». Ultérieurement, alors que les Alliés, vainqueurs, sont très présents, il s'agit d'une reconstruction pour retrouver une position d'influence. La France de 1945, affaiblie, mobilise ses ressources ; elle affiche sa proximité avec les mutations en cours à l'Est. Rapidement, le contexte international, l'évolution des États sous tutelle soviétique, les choix de la France - intérieurs et en politique étrangère - s'interposent dans la poursuite de l'action. Aux espoirs de concordances succède un réalisme face à une « Normalisation ». Une diplomatie culturelle « en résistance » est confrontée à une élimination programmée par le Kominform et ses relais. L'éviction du Bloc de l'Est s'inscrit dans un processus qui atteint l'ensemble des puissances occidentales.
Comment enseigner de manière à soutenir la motivation et les apprentissages des étudiants? Cet ouvrage collectif répond à vingt questions que les enseignants du supérieur se posent à propos du développement de l'enseignement supérieur et de leurs pratiques pédagogiques. Les réponses apportées passent en revue les fondamentaux de la pédagogie de l'enseignement supérieur et les principes qui mettent l'enseignement au service des apprentissages des étudiants : clarifier les objectifs d'apprentissage visés par l'enseignement ; adopter des stratégies d'enseignement qui permettent aux étudiants d'atteindre les objectifs et d'exercer les compétences visées ; et, non des moindres, évaluer avec pertinence les apprentissages réalisés par les étudiants au terme de l'enseignement. Ecrit à l'intention des enseignants du supérieur et des conseillers pédagogiques, l'ouvrage propose des exercices pratiques qui permettent à chacun de se situer dans sa pratique professionnelle et de progresser dans son développement professionnel.
Malgré un sentiment profond d'affinité, les relations libanosyriennes sont, dès l'origine, altérées par des aspirations antagonistes. À travers l'étude de la période charnière entre la fin de l'occupation israélienne en 2000 et le retrait des troupes syriennes du Liban en 2005, ce livre rend compte des multiples enjeux des interactions entre les deux pays arabes. Le tissu conflictuel qui lie Beyrouth à Damas est analysé à la lumière des perceptions des acteurs politiques et médiatiques grâce à des entretiens menés au pays du Cèdre. Ces données s'inscrivent dans une grille d'analyse à la fois historique et politique. La puissance et l'intérêt national offrent deux clés de lecture originales qui illustrent l'imbrication des niveaux, depuis la lutte de personnalités au coeur du pouvoir aux enjeux politiques internationaux en passant par les intérêts régionaux. Cet ouvrage apporte un éclairage critique et nuancé sur les questions essentielles qui structurent les relations libanosyriennes.
Le 9 novembre 1989 au soir s'ouvrait le Mur de Berlin. Vingt-huit ans durant, il avait divisé la ville, l'Allemagne, l'Europe et même le monde en deux blocs rivaux. Il devint l'un des emblèmes majeurs de la guerre froide. Erigé pour mettre fin à la fuite vers l'Ouest des Allemands de l'Est, il fut à l'origine de la mort de plus de 130 personnes, soulevant émotions et indignation internationales. L'ouverture puis la démolition du Mur ont été vécues par les contemporains comme un véritable changement d'époque, mettant fin à l'ordre bipolaire. En une quinzaine de chapitres, cet ouvrage retrace l'histoire du Mur dans différentes perspectives - berlinoises, allemandes et internationales - de sa construction en août 1961 à sa chute en novembre 1989. Les auteurs, historiens, germanistes, philosophes, historiens d'art et de la musique ou professionnels des métiers d'art et de la conservation, partent en quête des traces matérielles et symboliques du Mur, au temps du Mur comme après sa disparition. Les mémoires du Mur, plurielles mais inégalement audibles, et ses représentations à travers la littérature et les différentes formes artistiques sont au coeur du livre. Il n'est guère de lieux qui aient connu un tel renversement des valeurs : Dénoncé comme « Mur de la honte » ou légitimé comme « rempart de la paix », associé pendant plus d'un quart de siècle à la violence et à la propagande, le Mur est devenu après 1989 l'un des principaux emblèmes de la liberté et de la jubilation collective. Ce retournement symbolique explique l'extraordinaire présence, à Berlin et au-delà, d'un Mur aujourd'hui pourtant très largement effacé dans sa matérialité.
Plaidoyer en faveur de l'Union européenne, ce livre critique néanmoins certains choix culturels qu'elle a faits lors de sa fondation et qui entravent aujourd'hui son intégration. Elle doit rebâtir ses fondements symboliques et redéfinir sa relation avec les nations (à ne pas confondre avec les États). Les orientations culturelles qu'elle a privilégiées à sa naissance lui ont permis de connaître un essor rapide, mais faute de les réviser à temps, elles sont devenues dysfonctionnelles. Or, les tentatives qu'elle a faites ultérieurement pour se donner de nouveaux mythes et une identité continentale ont échoué. Par ailleurs, les leaders de l'Union se sont toujours méfiés des nations et des nationalismes, accusés d'avoir provoqué les horreurs des deux guerres mondiales. Ils ont donc voulu les contourner en instituant une gouvernance par le haut d'où a résulté un déficit démocratique. L'Union devra désormais s'employer à se réconcilier avec les nations, en les réhabilitant, et à tirer profit de leurs ressources symboliques pour se doter de mythes ayant une résonance à la fois nationale et européenne.
De juin à août 1866, une guerre fratricide (Deutscher Krieg ou Deutscher Bruderkrieg) oppose l'Empire d'Autriche, suivi par la plus grande partie de la Confédération germanique, au royaume de Prusse, allié à une quinzaine de petits États allemands et au royaume d'Italie. Étape décisive de l'unification de l'Allemagne, parachevée par la guerre contre la France en 1870, le conflit de 1866 est lourd de conséquences pour la suite de l'histoire européenne. On le présente souvent comme le triomphe d'une Allemagne protestante marquée par le militarisme et l'autoritarisme d'une Prusse agressive et expansionniste sur une germanité méridionale catholique, censée davantage cultiver le goût des arts que celui des armes. Cette vision simpliste a cependant fait l'objet de multiples révisions. En même temps, ce conflit forme une partie intégrante du processus d'unification de l'Italie. Après avoir retracé les faits, sans doute pour la première fois de manière aussi détaillée en français, cet ouvrage s'intéresse à la perception des événements par les puissances européennes, mais aussi par les acteurs et spectateurs locaux, ainsi qu'à ses multiples conséquences proches ou lointaines, abordant finalement la mémoire de cette guerre.