Michelle Perrot, pionnière de l'Histoire des femmes, est aussi une spécialiste des questions relatives à l'histoire de la prison, des écrits carcéraux d'Alexis de Tocqueville, des bandes de jeunes, du fait divers au XIXe siècle et des femmes emprisonnées. Elle a consacré à ces thématiques autant de temps et d'énergie que pour ses productions et ses engagements en faveur des femmes. Le présent livre d'entretiens revient sur un itinéraire et des chantiers ouverts dès les années 1970. Il restitue aussi les rencontres, les échanges et les travaux menés avec Michel Foucault ou Robert Badinter. Cette histoire pénitentiaire s'ouvre par la révolte des prisons, en France comme aux Etats-Unis, et montre comment la question carcérale est devenue d'actualité. Ensuite Michelle Perrot pousse les portes des maisons d'arrêt et des centrales, s'intéresse aux « modèles » d'enfermement, mais aussi au « gibier pénal », c'est-à-dire aux détenus et aux prisonnières. Le dernier temps de ces entretiens s'arrête sur la séduction du fait divers qui, par la médiatisation du crime, attise le voyeurisme mais constitue aussi une entrée pour saisir l'état d'une société et la part obscure des individus...
La peste, ce fléau majeur de l'histoire des hommes est pour beaucoup une maladie historique, dépassée, dont l'énigme de la propagation semble résolue. Il n'en est rien. Dans la lutte séculaire que l'homme mène contre la peste, la connaissance précise des modes de sa dispersion forment un élément-clé. Ainsi l'identification des puces responsables de l'épidémisation constitue-t-elle un enjeu de première importance.
Ce livre retrace le parcours d'un artisan « chaussetier » devenu pasteur et traversant la période des guerres de Religion au milieu des persécutions, dans le souvenir du Brésil visité en 1557. Léry est l'auteur de deux livres, l'Histoire mémorable de la ville de Sancerre, qui rapporte un cas de cannibalisme survenu quelque temps après la Saint-Barthélemy, et surtout l'Histoire d'un voyage faict en la terre du Bresil, si célèbre, si éclatant, si sensible qu'il éclipse tous les autres témoignages de la même époque. En cet itinéraire au pays des Indiens Tupinamba, jamais le moraliste ne l'emporte sur l'observateur, et la colère de l'homme de Dieu passée, c'est le retour à la sérénité de la description complice. Ce parcours anthropologique s'ouvre et se clôt par Claude Lévi-Strauss, admirateur de celui qui écrivait : « Je regrette souvent que je ne suis parmi les sauvages. » Lui-même dira lors de son arrivée à Rio de Janeiro : « J'ai dans ma poche Jean de Léry, bréviaire de l'ethnologue. »
L'histoire est souvent indexée sur les révolutions, les guerres, les coups d'État. Le règne de Napoléon III ne faillit pas à la règle : commencé par une Révolution en 1848, poursuivi par un coup d'État en 1851 qui aboutit un an plus tard à la restauration d'un empire, il s'achève en 1870 par la défaite militaire contre la Prusse. L'ouvrage a choisi de porter, sur cette période, un autre regard en étudiant l'évolution des idées politiques et religieuses, les bouleversements économiques et sociaux en Bretagne durant ce règne marqué par la première révolution industrielle. C'est le voyage de Napoléon III en Bretagne en août 1858 qui permet ici d'apporter un éclairage politique sur les actions inaugurées ou évoquées par l'Empereur pour la Bretagne du XIXe siècle.
Premier ouvrage abordant les violences faites aux femmes dans le 9e art, À coups de cases et de bulles est à même de montrer la façon dont la bande dessinée franco-belge, les comics mais aussi les mangas traitent les agressions et les crimes de sang. La bande dessinée qui ne cesse d'ouvrir de nouveaux chantiers et de revisiter des domaines déjà balisés, soit en les renouvelant, soit en les inscrivant dans une tradition, continue d'investir l'imaginaire des sociétés contemporaines.
Louise Bodin, la Bolchévique aux bijoux, de Colette Cosnier, c'est la biographie d'une de ces femmes remarquables qui surent en leur temps, comme l'écrit Michelle Perrot, « surmonter ce qu'était à leur époque la destinée normale d'une femme ».
Louise Bodin : née à Paris en 1877, morte à Rennes en 1929. Une vie brève hantée par le remords d'être une privilégiée, mais une vie de combat contre toutes les injustices, pour toutes les grandes causes de son temps. Suffragiste, féministe, pacifiste, socialiste, communiste, enfin sympathisante trotskiste : autant d'engagements successifs qui marquent son itinéraire.
Louise Bodin : une grande journaliste, auteure de plus de 500 articles, publiés dans Les Nouvelles rennaises, La Pensée bretonne, puis Le Populaire, L'Humanité, L'Ouvrière, mais surtout La Voix des Femmes, dont elle fut un temps la rédactrice en chef. C'est la voix de cette femme, écrivaine et militante, que Colette Cosnier permettait d'entendre, en 1988, après plus d'un demi-siècle d'oubli, une voix caustique ou amusée pour dire la vie à Rennes avant 1914, une voix bouleversante pour crier la détresse des femmes et des mères pendant la grande guerre, une voix indignée pour protester contre la loi de 1920, une voix impitoyable pour décrire un congrès politique : la voix d'une femme témoin de son temps, qui a sa place dans l'Histoire des femmes. C'est cette voix que les Presses universitaires de Rennes donnent à redécouvrir aujourd'hui.
Anne-Marie Stretter fait son entrée officielle dans l'1/2uvre de Duras en franchissant le seuil du casino de T. Beach, où se donne le bal : l'heure du Ravissement de Lol V. Stein a sonné. Elle disparaît secrètement, entre les vagues du Gange, à la fin du Vice-consul mais un autre récit, L'Amour, et trois films (La Femme du Gange, India Song, Son nom de Venise dans Calcutta désert) bâtissent sa légende et convoquent ses fantômes. En réalité l'ombre d'Anne-Marie Stretter se profilait dès les premiers récits de la romancière et on l'aperçoit encore, reconnaissable à sa robe rouge, dans le dernier d'entre eux, L'Amant de la Chine du Nord.
En Anne-Marie Stretter, qui forme le chiffre de l'écriture de Duras, se concentre l'enjeu d'une 1/2uvre déterminée par la nécessité de réinventer la littérature après Auschwitz, en explorant ses confins jusqu'au cinéma, cet art d'appeler les fantômes.
Cet ouvrage est consacré à l'analyse des folies meurtrières dans différents domaines littéraires ou artistiques, selon la clinique psychanalytique. La création éclaire les multiples facettes du thème, offrant une série de points de vue sur l'énigme du réel qui le sous-tend. L'apport de la psychanalyse est décisif pour saisir ce que ces folies meurtrières, au sein desquelles le sujet disparaît souvent, pour en renaître parfois transformé, mettent en jeu.
La prison est un monde à part où le temps et l'espace perdent leurs coordonnées, où le plus intime du sujet se trouve enfermé dans des enjeux collectifs. La prison telle qu'elle est aujourd'hui, s'est institutionnalisée à partir de la Révolution française et de la mise en place de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, la privation de liberté venant à la place des châtiments corporels. Ceux qui mettent en danger la nouvelle société doivent y rester inclus, demeurant exclus à l'intérieur. Telle est la dimension de la prison pour l'État, de la prison comme mythe d'une société républicaine et démocratique.
La prison forge aussi un nouveau discours, la criminologie, une recherche sur l'impossible qui étend la prison pour l'État à la prison pour tous : au centre de la société, la prison apparaît comme lui étant paradoxalement consubstantielle, l'une ne pouvant exister sans l'autre.
Il s'ensuit une interrogation sur les origines de cette étrange institution tant dans ses coordonnées subjectives que collectives. D'une conjoncture historique à une formation mythique, cet ouvrage revisite la naissance de la prison, avec ses débats, espoirs, réflexions et combats, afin de dégager un regard qui permette de dépasser les impasses actuelles et de réhumaniser ce lieu à partir de l'histoire qui l'a fondé et des conditions de son existence.
Spécialiste reconnu de Descartes, J.-M. Beyssade a toujours recherché des passages, des continuités avec distance, entre les deux plus grands philosophes du XVIIe siècle. Qu'il s'agisse du statut des émotions, de l'amour de Dieu ou de la possibilité du salut, il a su comprendre comment Spinoza, par-delà les voies nouvelles qu'il ouvre, s'avance pourtant sur un chemin inauguré par Descartes. Outre ce travail d'historien de la philosophie rigoureux, J.-M. Beyssade fait également un travail d'interprète créateur en imaginant des réponses à des questions posées par le système spinoziste sans avoir pu y trouver de réponse : sur la détermination de la pensée comme amour intellectuel de Dieu, sur l'impossibilité ou non de la haine de Dieu, ou sur la possibilité méconnue d'un salut sans autrui. Quoique souvent commentés, ces articles étaient désormais introuvables. Leur édition qui fait pendant à celle de ses études sur Descartes, comblera un manque.
Ce numéro de Parlement[s] répond à la nouvelle question du CAPES consacrée à la construction de l'État monarchique en France de 1380 à 1715. Classique s'il en est, celle-ci n'en garde pas moins tout son intérêt et sa pertinence. Depuis Tocqueville, les historiens, français et étrangers, ont en effet sans relâche approfondi, élargi, précisé, nuancé leurs analyses en les nourrissant des acquis de l'histoire économique, sociale et culturelle. Dès lors, cette question permet d'apporter aux futurs enseignants du secondaire des outils d'analyse utiles aussi pour comprendre notre monde contemporain. Car au fond, par-delà les siècles, c'est toujours la même et fascinante question de savoir comment s'articule la relation entre les habitants d'un territoire (ou d'un agrégat de territoires), et cette entité nommée par convention « État » qui exerce directement ou non les fonctions de défense, de contrôle et de régulation souvent avec, et souvent aussi contre, ces mêmes habitants. Les dix-sept commentaires de documents textuels et iconographiques ici réunis, interrogent le processus de construction mais aussi de résistance de cet édifice qui ne se définit que peu à peu. Ils ont été rédigés par des spécialistes qui ont voulu aborder le sujet « par le haut », mais aussi « par en bas » en tenant compte de la parole politique des gouvernés. L'ensemble permet ainsi de saisir la construction progressive d'un véritable espace public, de la mort de Charles V à celle de Louis XIV.
L'influence de la pensée de Claude Lévi-Strauss sur l'oeuvre de Jacques Lacan n'est plus à démontrer. Quelques auteurs se sont déjà penchés sur la question, en mettant en rapport tantôt les sources directes qui ont inspiré Lacan dans sa définition formelle de l'inconscient freudien - qui doit tout à la notion de structure -, tantôt des indices plus hypothétiques, présents de manière éparse dans l'oeuvre du psychanalyste. Il y a ainsi une dette que Lacan reconnaît lui-même à plusieurs reprises, mais il y aurait aussi des références plus cachées à dévoiler. Ainsi, on pourrait supposer un art d'écrire chez le psychanalyste où la dette à l'égard de Lévi-Strauss serait à peine avouée, voire intentionnellement dissimulée.
Cet ouvrage suit une autre voie qui ne cultive aucune ambiguïté : Lacan a une dette envers Lévi-Strauss et elle passe par un exercice de formalisation très puissant, qui va parfois bien au-delà des attentes (voire des souhaits) du même Lévi-Strauss. Cela produit le paradoxe suivant : à maintes reprises, le psychanalyste expliquerait et appliquerait mieux que l'ethnologue certaines de ses prémisses formelles.
Ce travail de recherche mené depuis vingt ans est issu de l'examen minutieux des manuscrits du fonds Lévi-Strauss de la Bibliothèque nationale de France et s'appuie sur une correspondance, brève mais précieuse, que l'auteur a entretenue avec l'ethnologue entre 2000 et 2007. Un riche entretien avec Monique Lévi-Strauss à propos de ces deux grands auteurs français du XXe siècle complète l'ensemble.
« L'histoire se fait avec des documents écrits, sans doute. Quand il y en a. Mais elle peut se faire, elle doit se faire, sans documents écrits s'il n'en existe point. Avec tout ce que l'ingéniosité de l'historien peut lui permettre d'utiliser pour fabriquer son miel, à défaut des fleurs usuelles. Donc avec des mots. Des signes. Des paysages et des tuiles. Des formes de champs et de mauvaises herbes ». Le programme tracé par Lucien Febvre en 1949 a été suivi par les historiens, sociologues, économistes et archéologues rassemblés en cet ouvrage afin de mettre en évidence les traces des savoirs ruraux. De grands mouvements s'esquissent dans cette vaste histoire des connaissances campanaires : du sensible au quantifiable, de la productivité à l'écologie, du quotidien au savant. C'est une autre histoire de la ruralité qui émerge, riche de rationalités pratiques.
Comment penser les rapports entre travail et subjectivité ? Pour répondre à cette question, ce livre collectif réunit les contributions de philosophes et psychanalystes qui examinent les apports de la psychanalyse - notamment de la psychodynamique du travail - et leurs usages par les théories critiques, en particulier la théorie critique de l'école de Francfort. Afin de penser les incidences subjectives et politiques du travail, l'ouvrage dresse un bilan de la recherche à l'articulation des champs philosophiques et psychodynamiques. À travers l'analyse d'auteurs de référence, aussi bien classiques (Adorno, Arendt, Freud, Green, Horkheimer, Reich, Winnicott) que contemporains (Dejours, Fraser, Habermas, Honneth), les études ici réunies tentent de contribuer à l'élaboration d'une conception critique du travail et de la subjectivité héritière de Marx et de Freud et orientée vers la saisie des transformations contemporaines du travail. Des questions d'actualité, comme par exemple la souffrance au travail ou la gestation pour autrui, sont précisément abordées.
Le roi en son duché. En faisant référence, par analogie, à la célèbre formule du XIIIe siècle selon laquelle le roi de France est empereur de son royaume, cette étude veut identifier les éléments de la présence royale en Bretagne durant la seconde partie de ce que l'historiographie appelle l'âge d'or capétien. Alors que le processus de construction de l'Etat royal est patiemment mis en oeuvre par les souverains capétiens, le cas de la Bretagne constitue un formidable laboratoire où il est possible d'apprécier l'intégration du duché et de son aristocratie au sein du royaume de France. Les mécanismes identifiés par l'historiographie récente, tant dans les domaines judiciaire et juridictionnel, fiscal et monétaire, que militaire, y trouvent une traduction territoriale, notamment par le biais de l'approche cartographique, fondée sur l'analyse de sources souvent inédites.
Cette démarche passe par l'analyse du jeu des acteurs : les nobles et les ecclésiastiques, bretons et non-bretons, le duc de Bretagne, le roi de France et ses officiers, dont l'activité dans le duché est remarquable. Sur le plan territorial, la pesée de cette intégration permet d'établir une tripartition du duché, éloignée des regards traditionnels qui opposent haute et basse Bretagne, entre un nord dont la proximité avec le pouvoir royal est importante ; une partie orientale qui profite de sa proximité avec d'autres principautés du royaume pour nouer des liens étroits, en particulier avec d'importants lignages angevins et poitevins ; et enfin, un sud, coeur du domaine ducal et plus éloigné du pouvoir royal.
Une histoire du peuple de Bretagne, de la Préhistoire à nos jours.
Les histoires de Bretagne ne manquent pas... Mais celle-ci adopte un point de vue inédit : celui des paysans, des ouvriers, des marins, celui des hommes et des femmes sans histoire, sans papiers. Elle porte attention aux plus humbles, pas seulement aux puissants; s'intéresse à la vie concrète et aux rêves qui s'y enracinent, pas seulement aux couronnements et aux batailles ; risque d'autres chronologies; ruine quelques évidences...
La crise économique de l'âge du fer, l'arrivée des Bretons en Armorique, la condition paysanne pendant la féodalité, la révolte des Bonnets rouges, la traite négrière, la Révolution et la Chouannerie, le développement du chemin de fer, l'émigration bretonne, la Grande Guerre, la Résistance, la crise du modèle agricole breton, Notre-Dame-des-Landes... Autant de moments de notre histoire examinés d'un oeil neuf.
Émergent ainsi de nouvelles figures, émouvantes ou pittoresques, jusque-là noyées dans l'anonymat des siècles. Et de nouveaux sujets : manger à sa faim, lutter pour sa dignité, découvrir de nouveaux horizons, accéder au savoir, devenir citoyen...
Pas de jargon, un rythme de lecture facile : cette histoire a été rédigée avec le souci de s'adresser au plus grand nombre tout en obéissant à la rigueur du métier d'historien.
Ce livre a été rédigé par trois historiens et un journaliste : Alain Croix, Thierry Guidet, Gwenaël Guillaume et Didier Guyvarc'h.
Ils sont les auteurs de nombreux autres ouvrages dont, chez le même éditeur, l'Histoire populaire de Nantes.
Que peut nous dire le corps du souverain ? Comment permet-il d'identifier la forme et la nature du pouvoir politique ? Comment manifeste-t-il la prééminence et l'autorité du monarque ?
Ce volume étudie et compare pour la première fois, dans une perspective d'histoire culturelle et politique, les corps des rois hellénistiques et des empereurs romains en confrontant des sources diverses : textes, inscriptions, sculptures, peintures et monnaies. Il réunit des spécialistes européens de différentes disciplines - histoire, anthropologie, histoire de l'art, philologie - qui analysent la construction du corps des souverains antiques à travers sa codification et ses mises en scène, par rapport aux traditions et aux normes grecques, hellénistiques et romaines.
Cet ouvrage interroge les formes que revêtent les mémoires, le rapport du politique au passé, le rapport de la société avec les experts et les chercheurs. Évoquer la question de la reconstruction d'une société après un épisode traumatique permet de retracer les filiations qui se font ou se défont au prisme de la mémoire et de l'histoire d'un pays.
La France métropolitaine a le privilège de posséder quatre façades maritimes qui lui offrent un littoral fait de sites, de paysages et d'une biodiversité exceptionnels. Mais cet espace si particulier et si fragile est aussi exceptionnel par l'attrait qu'il exerce et les convoitises qu'il suscite, en même temps qu'il est le lieu d'implantation nécessaire de nombreuses activités économiques en lien direct avec la mer.
Cet ouvrage est conçu dans une optique originale et transversale, en prise avec l'actualité. Tout en soulignant la diversité des enjeux - résidentiels, économiques, écologiques, culturels et juridiques - dont le littoral est l'objet, il permet de mesurer l'importance grandissante des normes et des pratiques qui ont trait à sa protection et à son aménagement.
Ce livre propose une approche originale de l'oeuvre de Camus, celle de son rapport complexe et nourricier à la poésie.
A partir des Carnets, c'est tout d'abord sa bibliothèque poétique qui s'ouvre au lecteur tandis que les voix de Philippe Jaccottet, Claude Vigée et Abd Al Malik livrent des points de vue différents sur la dimension poétique de son oeuvre.
L'ouvrage questionne ensuite l'émergence de la poésie dans la pluralité de ses écrits afin d'en montrer les seuils et les modes d'apparition. Malgré une méfiance plusieurs fois affirmée, Camus entretient en effet une relation profonde et secrète à la poésie - qu'il ne limite pas au seul genre lyrique.
Chercheurs, poètes contemporains et compositeur entrent en dialogue afin de mieux saisir la vibration poétique singulière qui se dégage de la prose de Camus. Des textes inédits font entendre les voix de Julie Delaloye, Antoine Emaz, Charles Juliet, Nimrod et Serge Ritman.
La question « Populations, peuplement et territoires en France », proposée au concours du Capes et de l'agrégation, renoue avec une tradition liant la démographie aux études géographiques. S'il a pu sembler obsolète entre les années 1980 et 2010, un tel croisement a alimenté une bibliographie abondante dans les décennies 1960-1970. Cet ouvrage est l'occasion de présenter les dynamiques récentes autour de ces questions au sein du territoire français, autant dans ses dimensions urbaines, rurales, ultra-marines qu'à travers les dynamiques transversales caractérisant la population française. À travers dix entrées thématiques, il propose d'explorer les mouvements d'un territoire chamboulé dernièrement par plusieurs crises, notamment celle majeure de la Covid 19.
Ce manuel s'adresse en premier lieu aux étudiants et futurs enseignants préparant la question aux concours du Capes et de l'agrégation de géographie et d'histoire. Comme il est un manuel sur la France, il se destine plus largement aux étudiants de licence de Géographie et d'Histoire.
Dès janvier 1957, après la crise de Suez, Macmillan donne toute priorité à la refondation de la relation spéciale anglo-américaine. A l'inverse, en juin 1958, de Gaulle revient au pouvoir avec l'ambition de pratiquer une politique étrangère fondée sur l'indépendance vis-à-vis des Etats-Unis. La volonté gaullienne de faire émerger une autonomie européenne entre ainsi en opposition avec la politique britannique, visant à maximiser son influence au sein de l'Alliance atlantique. Le heurt entre ces deux orientations, d'abord latent, débouche sur un schisme politico-stratégique entre Paris et Londres que de Gaulle choisit de proclamer publiquement le 14 janvier 1963 : il exprime alors son refus de l'entrée de la Grande-Bretagne dans la Communauté européenne et de l'offre anglo-américaine de partenariat nucléaire.
Quel rôle la relation franco-britannique a-t-elle joué à une époque cruciale pour la constitution de l'architecture de sécurité euro-atlantique, dans un monde dominé par la guerre froide ? En croisant les perspectives européenne, transatlantique et Est-Ouest, cette étude permet de mieux comprendre certaines tendances, inscrites dans la longue durée, de la politique étrangère de la France et de la Grande-Bretagne, ces deux pays représentant depuis lors des positions extrêmes dans le débat opposant atlantistes et partisans de l'Europe européenne.
Cette enquête apparaît aujourd'hui d'autant plus nécessaire dans un monde bouleversé par le Brexit, les incertitudes américaines et le retour de la guerre en Europe.
Le fabuleux destin de Mme de Maintenon n'a pas échappé à ses contemporains pas plus qu'à ses biographes. Par sa réussite sociale inouïe, par le projet éducatif de Saint-Cyr, par les nombreux textes conservés (correspondance, théâtre pédagogique, entretiens, instructions, carnets secrets...), Mme de Maintenon se révèle une personnalité d'exception et une femme d'influence dont le sillage historique a durablement marqué l'imaginaire français et continue de fasciner.
Sans espérer percer le secret qu'elle a patiemment construit autour d'elle, cet ouvrage tente, en revalorisant en Mme de Maintenon la femme politique comme la femme de lettres, d'en circonscrire les limites. Il s'inscrit ainsi dans le mouvement actuel pour faire sortir les femmes de l'ombre (et parfois de l'invisibilité) où l'histoire les a souvent tenues.