« La rafle du Vel d'Hiv, qui fit près de 13 000 victimes, dont 4 000 enfants, les 16 et 17 juillet 1942, est l'un des épisodes les plus terribles de la collaboration de Vichy avec l'occupant nazi. En 1967, à l'occasion de la sortie du livre de Claude Lévy et Paul Tillard, La Grande Rafle du Vel d'Hiv, Cabu, jeune dessinateur de presse, met tout son talent pour illustrer cette tragédie. Ces dessins restituent de manière poignante cette page sombre de notre histoire. Cabu est mort le 7 janvier 2015 sous les balles de l'islamisme, dans les locaux de Charlie Hebdo à Paris. Il a dessiné le pire du XXe siècle et a été lui-même la victime du pire du XXIe siècle. Ce destin confère à ses dessins une charge émotionnelle particulière, et pour tout dire vertigineuse. »
Peut-on servir Hitler sans trahir sa foi chrétienne ? Franz Jägerstätter (1907-1943) sut répondre « Non » dans ses écrits comme dans ses actes, portant un témoignage solitaire au prix même de sa vie. Simple paysan autrichien, Franz Jägerstätter s'opposa fermement au nazisme. Considérant que la guerre déclenchée par l'Allemagne était une erreur, il refusa de servir dans l'armée hitlérienne, seul contre l'avis des villageois et des autorités religieuses. Sa résistance était fondée sur une foi authentique nourrie des Écritures. Il fut décapité le 9 août 1943 à la prison de Brandebourg. Benoît XVI le déclara martyr en juin 2007.
Ils s'appellent Bertrand, Justin, Berty, Maurice, Pierre, Jean, Henri, René-Georges, Godefroy, François. Aviateurs, marins, soldats, combattants de la France Libre, résistants, tous refusent la défaite et l'occupation de leur pays, certains dès juin 1940. Aux heures les plus sombres de l'Histoire, animés par les mêmes valeurs de liberté et d'indépendance, ils vont faire le choix du sacrifice plutôt que du déshonneur.
Bertrand de Saussine, ne voulant pas rendre à l'ennemi le sous-marin qu'il commande, l'envoie lui-même au fond de l'eau. François Delimal, étudiant arrêté par la Gestapo, avale une capsule de cyanure pour ne pas parler sous la torture. Pierre Wallerand, piégé sur une plage du Nord avec ses hommes la nuit de Noël 1943, se jette à la mer dans l'espoir de les sauver. Ces figures au destin et au courage exemplaires ont toutes renoncé à leur avenir au nom de leurs convictions. Mourir pour l'honneur, quelle plus noble attitude ?
Certains, faits Compagnons de la Libération par le général de Gaulle, de leur vivant ou à titre posthume, sont passés à la postérité. D'autres sont tombés dans l'oubli. Il est temps de raconter leur parcours. Grâce à des archives privées et des documents inédits, Stéphane Simonnet retrace avec émotion le sort tragique et héroïque de onze combattants, hommes et femme, morts pour la France et leurs idéaux.
Issu de la grande bourgeoisie prussienne, Baldur von Schirach passe son enfance dans l'ombre de son père, engagé à l'extrême droite. Jeune ambitieux, Baldur fait une ascension fulgurante au sein du système nazi: il adhère au NSDAP à 18 ans et devient chef des Jeunesses hitlériennes à 24 ans. Il en assure la direction et l'organisation, contrôlant l'encadrement idéologique et paramilitaire de millions de jeunes à partir de 1933.
Marié à la fille du photographe personnel du Führer, Henriette Hoffmann, Baldur von Schirach est nommé Gauleiter de Vienne en 1940. Il y organise la persécution et la déportation des Juifs et met en place un réseau de travail forcé avec les camps de concentration du complexe de Mauthausen. Il tisse des liens étroits avec l'élite viennoise et anime une vie culturelle et mondaine active dans la capitale autrichienne. Cependant, après cette carrière précoce et spectaculaire, la seconde partie de la vie de Baldur von Schirach est l'histoire d'une disgrâce progressive car lui et son épouse finissent par déplaire à Goebbels puis à Hitler lui-même.
Condamné à vingt ans de prison par le tribunal de Nuremberg, libéré en septembre 1966, il meurt en 1974, sans avoir renié ses convictions, réaffirmées dans son ouvrage J'ai cru en Hitler.
L'historien autrichien Oliver Rathkolb signe la première biographie d'envergure consacrée à cette figure centrale du nazisme.
En 1943 et 1944, des milliers de jeunes Français ont préféré prendre le maquis et combattre pour la libération du territoire plutôt que de partir travailler en Allemagne au titre du STO. Qui sont ces maquisards ? De quels milieux viennent-ils ? Quelles sont leurs motivations ? Comment ont-ils été formés ? Comment se sont-ils comportés devant l'ennemi ? Comment ont-ils vécu ensemble, parfois deux ans, dans des conditions précaires - le froid, le manque de ravitaillement -, dans les forêts ou les montagnes ? Est-ce que les villageois les ont aidés ?
Maquis du plateau du Vercors, maquis des Glières, maquis du Limousin, du mont Mouchet ou de Saint-Marcel, ces noms symbolisent la Résistance. Grâce à une centaine de documents - pour certains inédits -, des photos, des tracts, des témoignages, Fabrice Grenard nous raconte l'histoire de ces hommes qui ont rejoint les maquis, sans oublier celles et ceux qui leur ont apporté une aide indispensable pour survivre dans la clandestinité. Il nous permet de mieux comprendre les raisons de leur engagement et de découvrir leurs combats pour libérer la France de l'Occupant. Se dessinent sous nos yeux des portraits plus bouleversants les uns que les autres de jeunes gens qui ont combattu jusqu'au bout.
Ils étaient boulanger, mère au foyer, militaire, prêtre, secrétaire, instituteur... Ils débutaient leurs études ou avaient déjà vécu l'enfer des tranchées. Ils n'avaient souvent rien en commun, sauf le principal : le refus de l'inacceptable. Ils se sont donc dressés contre l'Occupant et ses complices de Vichy. Dès 1940 pour beaucoup. Et quand bien même cela fut plus tard, qui oserait le leur reprocher ?
Il n'est jamais assez rappelé que Résistants et Français libres furent des volontaires. S'ils furent mobilisés, ce ne fut que par leur conscience. Jean-Christophe Notin esquisse le portrait de 500 d'entre eux suivant le même principe que celui qui a fait le succès de son compte Twitter Paroles de Combattants de la Libération (récemment adapté par France-Télévision) : une photo, une légende très courte évoquant un ralliement, une évasion, la dernière lettre avant l'exécution... Inexorablement, au gré de ces parcours réduits à ce qu'ils eurent d'essentiel, s'installe un effet-miroir poussant chacun à se poser la question : moi qui suis boulanger, mère au foyer, militaire, prêtre, secrétaire ou instituteur, aurais-je eu le même courage qu'eux ?
Rejetant les traités conclus à la fin de la Première Guerre mondiale, et travaillées par des idéologies mortifères - racisme biologique et hypernationalisme -, les puissances européennes de l'Axe ont occupé la quasi-totalité du continent et ont initié de nombreux projets pour le réorganiser et le dominer.
On sait que certains territoires avaient vocation à être purement et simplement annexés. D'autres, à devenir des colonies de peuplement. Mais on sait moins que Rome et Berlin préparaient un « ordre nouveau en Europe », totalitaire et autarcique, avec d'importants aspects culturels, économiques et sociaux.
Fort d'une documentation recueillie aux quatre coins de l'Europe, Georges-Henri Soutou aborde ce sujet capital sous ses multiples aspects et il en vient à renouveler l'histoire de la Seconde Guerre mondiale.
« Mes chers, je suis dans un camp de travail et je vais bien... ».
Voici les quelques mots - presque toujours les mêmes - expédiés depuis Auschwitz par près de 3 000 juifs de France. On découvre ainsi qu'une correspondance a existé entre les déportés à Auschwitz et leur famille entre 1942 et 1945. La procédure autorisait même les réponses. Ces lettres-cartes, écrites sous la contrainte, faisaient partie d'une vaste opération de propagande, la Brief-Aktion, qui visait à rassurer leurs proches et dissimuler l'horreur. D'autres lettres, clandestines celles-ci, ont pu entrer et sortir du camp et dévoilent davantage l'enfer concentrationnaire. Sont rassemblées ici aussi des lettres écrites dès la libération du camp, preuves de survie uniques et émouvantes adressées aux familles par les rescapés.
Grâce à des archives totalement inédites, Karen Taieb dévoile pour la première fois un pan méconnu de l'histoire de la Shoah, tout en honorant la mémoire des victimes. Pas à pas, elle redonne une identité à vingt et un déportés, dont ces lettres, qui nous plongent de façon saisissante dans la réalité du camp d'Auschwitz, sont parfois les dernières traces.
Le 16 juillet 1942, à l'aube, débute à Paris une vaste opération policière, baptisée « Vent printanier ». Voulue par les autorités allemandes, elle mobilise près de 9 000 hommes des forces du gouvernement de Vichy. Ce jour-là et le lendemain, 12 884 juifs sont arrêtés, dont 4 051 enfants.
Tandis que les célibataires et les couples sans enfants sont directement conduits au camp d'internement de Drancy, les familles, soit plus de 7 000 personnes, sont détenues au Vélodrome d'Hiver. Elles y demeurent plusieurs jours, dans des conditions épouvantables : entassées sur les gradins, dans une chaleur insupportable, presque sans eau, ni vivres. Jusqu'à leur internement à Pithiviers et à Beaune-la-Rolande, avant d'être déportées vers les camps de concentration d'Allemagne et de Pologne.
Le 16 décembre 1944 à l'aube, après plusieurs mois de préparatifs secrets, Hitler tente un dernier coup de dés pour contrer l'avancée des Alliés en lançant trois armées à travers les Ardennes belges et luxembourgeoises. Les objectifs de l'opération« Wacht am Rhein » sont clairs : foncer vers l'ouest et franchir la Meuse, s'emparer du port d'Anvers et avancer jusqu'à Bruxelles. Alors, espèrent les nazis, il sera possible de négocier avec les Anglo-Saxons. Véritable épopée, la bataille des Ardennes a été la plus coûteuse pour l'armée américaine en Europe au cours de la Seconde Guerre mondiale. Pendant six semaines, les soldats allemands et alliés livrent des combats acharnés dans la neige, la glace, le brouillard et le froid, malgré l'épuisement physique et moral. Le 31 janvier 1945, les Allemands ont perdu près de 100 000 hommes et un millier de blindés ainsi que plusieurs centaines d'avions. Autant de forces qui vont leur manquer cruellement au moment où leur pays sera envahi de toutes parts.
l'aube du 13 juillet 1942, les hommes du 101e bataillon de réserve de la police allemande entrent dans le village polonais de Jozefow. Au soir, ils ont arrêté 1 800 Juifs : 300 hommes sont sélectionnés pour le travail, les autres, femmes, enfants et vieillards, sont abattus à bout portant. Les quelque 500 policiers de réserve du 101e bataillon n'avaient rien de nazis militants ou de racistes fanatiques. Ces « hommes ordinaires » ont eu, à plusieurs reprises, l'occasion de s'abstenir. Ils ont, dans leur immense majorité, préféré obéir, faisant en seize mois plus de 83 000 victimes, assassinées sur-le-champ ou déportées vers Treblinka. Analysant les témoignages de 210 anciens du bataillon, Christopher Browning retrace leur parcours, analyse leurs actions et leurs motivations, dans un des livres les plus forts jamais écrits sur la Shoah et sur l'ordinaire aptitude de l'homme à une extraordinaire inhumanité.
22 juin 1941 : les troupes allemandes envahissent l'URSS. La Russie entre dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale et devient le plus grand terrain d'opération du conflit, le lieu où la guerre montre son visage le plus féroce et le plus meurtrier.
Civils et militaires, tous sont confrontés à une violence sans précédent : massacres, destructions, déportations de masse, famine, maladie. Du pacte germano-soviétique à la bataille de Stalingrad, le premier tome de La Russie en guerre retrace la tragédie vécue par le peuple russe sous tous ses aspects.
La Seconde Guerre mondiale a été menée derrière les lignes ennemies par une armée du silence. Cette armée, c'est celle des réseaux de résistance pilotés par les services secrets de la France libre et des Alliés. Leurs missions ? Recueil et transmission de renseignements, évasions de pilotes alliés, émissions radio clandestines, opérations secrètes par air ou mer etsabotages. Ces réseaux (Comète, Alliance, Saint-Jacques...) sont des acteurs majeurs de la victoire finale contre l'oppression nazie et fasciste. Leurs secrets et l'identité de leurs agents ont jusqu'ici été conservés dans des archives en France et à l'étranger, récemment ouvertes. Guillaume Pollack dresse la première synthèse d'un dépouillement général de ces documents qui révèlent un aspect inédit de l'histoire de la Résistance en France : une résistance transnationale, où s'activent des ressortissants des pays tombés sous la loi nazie, vichyste et fasciste, construite au mépris des frontières étatiques et des lignes de démarcation. Ce livre est l'histoire d'hommes et de femmes presque toujours restés anonymes, engagés pour la libération de l'Europe occupée, inlassablement traqués par la répression.
Le second tome de La Russie en guerre s'ouvre sur les premières lueurs de la victoire.
Après la bataille de Stalingrad s'engage une fantastique campagne militaire qui conduira les troupes soviétiques jusqu'à la victoire fi nale à Berlin. Âpre triomphe, toutefois : les pertes humaines sur les champs de bataille sont terribles, les Léningradois ont enduré un long blocus et, à Maidanek, c'est l'atrocité du génocide qui est découvert. Autant de souffrances qui constituent l'expérience de guerre vécue par toute une nation, militaires et civils confondus.
Futur Nobel de littérature, le Premier Ministre britannique prenait un soin de styliste à l'écriture de ses discours de guerre. Au plus noir de la bataille d'Angleterre, dans un Londres harcelé par les bombardements allemands, chaque mot devait porter, frapper. Du sang, du labeur, de la sueur, des larmes. Mais le génie de Churchill, c'est beaucoup plus qu'un sens permanent de la formule. C'est une métrique incomparable, une musique et aussi cette voix, que l'on croit entendre, rocailleuse, emmêlée, essoufflée; six ans durant, elle a incarné la résistance des Alliés contre l'Axe. Le lecteur trouvera rassemblé ici le meilleur des discours de guerre de Churchill. Indisponibles en français depuis la fin des années cinquante, ils ont été entièrement retraduits, commentés et sont présentés en regard de leur version originale.
Sous l'Occupation, le marché de l'art a été florissant. Une semaine après l'entrée des troupes allemandes dans Paris commence la saisie des oeuvres appartenant aux familles juives.
Sous la plume d'Emmanuelle Polack se déploie une galerie de protagonistes - marchands, commissaires-priseurs, antiquaires, experts, courtiers, acheteurs, conservateurs. On entre dans le lieu de leurs activités - appartements, galeries, salles de ventes aux enchères, palaces, banques.
Une faune d'intermédiaires peu scrupuleux profite de la confiscation des oeuvres. On découvre le destin tragique de galeristes juifs victimes de l'« aryanisation » du monde de l'art. Après la guerre, peu de sanctions seront prises. Aujourd'hui, de nombreuses oeuvres n'ont toujours pas été restituées. Elles sont les témoins silencieux de l'Histoire.
Que savait Pie XII des atrocités commises pendant la guerre et quand en a-t-il été informé ? Le Saint-Siège a-t-il fait tout ce qui était en son pouvoir pour secourir les victimes de la barbarie nazie ?
Correspondance avec le président Roosevelt pour empêcher l'escalade de la guerre ; soutien du pape à la filière d'évasion romaine pour venir en aide aux persécutés ; tentatives diplomatiques du Saint-Siège d'infléchir la politique du IIIe Reich ; rejet des lois anti-raciales de Pétain ; organisation en urgence de baptêmes pour sauver des milliers de Juifs de la déportation. Les archives inédites de la secrétairerie d'État du Saint-Siège révèlent pour la première fois l'influence souterraine du Vatican et le rôle crucial joué par le pape dans l'Europe occupée par les nazis.
Entre le 20 août et le 22 septembre 1944, dans la tourmente de la Libération de Paris, près de quarante cadavres sont repêchés dans la Seine. Les corps portent au cou, attaché par une cordelette de soie, le même pavé de grès. Qui sont-ils ? Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre ont mené l'enquête.
Tous les chemins les ont conduits à l'Institut dentaire, sinistre centre clandestin de séquestration et d'exécution où plus de deux cents personnes furent incarcérées et torturées entre le 20 août et le 15 septembre 1944. Qui tenait ce centre ? La Milice ou La Gestapo ? Non, des FTP de la dernière heure qui profitèrent de ces troubles journées pour régler quelques comptes sanglants. Un livre d'histoire qui se lit comme un roman noir.
Très rares sont les Allemands qui ont résisté à la barbarie nazie. Encore plus ceux qui ont oeuvré dans l'ombre pour le compte des Alliés. Fritz Kolbe est de ceux-là.
Fonctionnaire au ministère allemand des Affaires étrangères, il fut l'un des principaux espions au service des Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale. Entre 1943 et 1945, au péril de sa vie, il communiqua des informations de premier plan à l'OSS, ancêtre de la CIA. Il accomplit son rôle d'informateur jusqu'aux derniers jours de la guerre. Malgré son isolement absolu, Fritz Kolbe influa sur le cours du conflit. Mais son histoire est aussi amère. C'est celle d'un héros de l'ombre qui ne fut que tardivement pris au sérieux par les Alliés. C'est celle d'un homme que beaucoup d'Allemands persistèrent, après 1945, à considérer comme un traître et qui ne fut jamais reconnu par les siens.
Récit d'une aventure de la clandestinité, ce livre est aussi une extraordinaire leçon de résistance et de liberté.
Lorsque la France s'effondre en 1940, Churchill fonde le Special Operations Executive (SOE). Cette armée secrète doit infliger des pertes aux Allemands, créer des réseaux de résistance et informer Londres des mouvements de l'ennemi. Il faut ainsi former des agents bilingues capables de sauter en parachute, de tuer, de faire sauter des ponts... Adolescente, Noreen Riols, qui parle couramment français, est expédiée dans un bâtiment de Baker Street. Sans le savoir, elle vient d'atterrir au QG du SOE. Recrutée à la section F, elle va travailler deux ans sous les ordres du colonel Buckmaster et servir d'appât, faire passer des messages... Aujourd'hui, seule survivante de la section F, Noreen se souvient de ces années. Aimables, humoristiques et terrifiants à la fois, ces souvenirs sont l'oeuvre d'une femme aussi exceptionnelle que modeste.
« C'est le propre des grands livres, dit-on, de faire peu à peu leur chemin, de toucher des générations successives. Au combat est incontestablement de ceux-là. Alors que tant de témoignages ont été publiés sur la Seconde Guerre mondiale, pourquoi ce livre est-il un « grand livre »? Pourquoi faut-il absolument le lire ? Sans doute, justement, parce qu'il ne s'agit pas d'un simple livre de témoignage, mais d'une tentative de penser la guerre, de penser en temps de guerre, malgré la mort qui rôde, malgré la peur. Pour Jesse Glenn Gray, comme pour la plupart des Américains de sa génération, la Seconde Guerre mondiale fut un rite d'initiation, un moment fondateur.
Durant ses quatre années de guerre, Gray n'a pas cessé de consigner ses impressions dans des carnets qu'il portait sur lui : l'expérience des combats, la libération de l'Europe, la dénazification.
De sa belle écriture poétique, Gray sait rendre ce qui est au coeur de l'expérience quotidienne d'un soldat :
Le passage progressif de l'état de civil à celui de combattant, la loyauté à l'égard des compagnons d'armes, la tendance constante à déshumaniser l'ennemi, la blessure morale qui est au coeur des combats, et cette forme d'exaltation que le philosophe explique par la dimension érotique de la guerre.»
Des milliers de jeunes filles d'Alsace et de Moselle, parce que leur région était annexée au IIIe Reich, furent incorporées de force dans l'effroyable machine de guerre nazie. La reconnaissance de leur statut fut un long combat. Après la défaite de 1940, Alsaciennes et Mosellanes ont dû, contre leur gré, servir dans le Reichsarbeitsdienst (RAD), dans le Kriegshilfsdienst (KHD), ou directement dans l'armée (Wehrmacht). Elles ont travaillé aussi bien dans une ferme que dans une usine de munitions, dans un service de communications ou comme bonne d'enfants chez des notables allemands. Plus de soixante-dix ans après, il leur reste à toutes les sentiments d'une jeunesse volée, d'une injustice non réparée. Dans ce livre de témoignages, elles racontent, avec pudeur, émotion et humour parfois, leurs destins de jeunes femmes d'Alsace et de Moselle au coeur de l'Europe en guerre.
Au fil des pages de ce classique de l'histoire militaire, Alistair Horne retrace la chronique des batailles des mois de mai et de juin 1940 - de la « drôle de guerre » à la bataille de Dunkerque en passant par le franchissement décisif de la Meuse - qui menèrent l'armée française à la débâcle face aux panzers de la Wehrmacht.
Historien britannique, il ne craint pas de froisser l'amour propre des Français et analyse en détail les différents facteurs de cette dramatique défaite : impréparation et démoralisation des troupes françaises face à l'organisation sans failles, la puissance et la volonté de conquête des Allemands. Au-delà de la chronique militaire, Comment perdre une bataille rend compte du climat de cette époque, l'une des plus tragiques de l'histoire de France.
Comment Adolf Hitler a-t-il pu, pendant plus de vingt ans, marquer de son emprise le peuple allemand ?
Sa doctrine, martelée dans ses écrits et ses discours, était indigente. Mais il exerçait sur les foules un pouvoir presque « magique » qui puisait son inspiration dans les mythes et les rites des sociétés secrètes qui ont toujours fleuri en Allemagne. Avec les principaux fondateurs du parti nazi, Adolf Hitler appartenait à la Société de Thulé, une redoutable confrérie à laquelle Rudolf von Sebbotendorf, le « magicien noir », avait transmis les clés magiques des fraternités racistes turques. À partir de documents inédits, René Alleau pénètre dans les arcanes de l'univers hitlérien et révèle que le nazisme a été contemporain du pangermanisme, étrangement associé au panislamisme. Dans une fresque saisissante, il dévoile les ressorts secrets de ce grand rêve historique, son caractère illuministe et manichéen.