En présentant l'évolution en longue durée des inégalités entre classes sociales dans les sociétés humaines, Thomas Piketty propose une perspective nouvelle sur l'histoire de l'égalité. Il s'appuie sur une conviction forte forgée au fil de ses recherches : la marche vers l'égalité est un combat qui vient de loin, et qui ne demande qu'à se poursuivre au XXIe siècle, pour peu que l'on s'y mette toutes et tous.
Thomas Piketty
Notre monde et notre imaginaire sont habités par les couleurs. Nos actes, nos paroles, nos rêves et nos achats sont dominés par un code implicite, qui est celui dicté par les couleurs. Rien n'est incolore : la réalité se voit et se comprend au travers d'un prisme infini de couleurs. Et ces dernières ont une histoire que Michel Pastoureau retrace ici avec brio.
Verdure, émeraude, sinople, espérance, avarice, jeunesse, liberté, green attitude.
Des origines à nos jours, une histoire de la couleur verte racontée par l'historien Michel Pastoureau.
Stress », « burn out » ou « charge mentale » : les XXe et XXIe siècles ont vu une irrépressible extension du domaine de la fatigue. Les épuisements s'étendent du lieu de travail au foyer, du loisir aux conduites quotidiennes. Une hypothèse traverse ce livre : le gain d'autonomie, réelle ou postulée, acquis par l'individu des sociétés occidentales, la découverte d'un « moi » plus émancipé, le rêve toujours accru d'affranchissement et de liberté ont rendu toujours plus difficile à vivre tout ce qui peut contraindre et entraver. Que nous est-il arrivé ?
Du Moyen Âge jusqu'à nos jours, un parcours passionnant qui croise histoire du corps et des sensibilités, des structures sociales et du travail, de la guerre et du sport, jusqu'à celle de notre intimité.
Ténèbres, enfer, corbeau, encre, sable, deuil, élégance, modernité.
Des origines à nos jours, une histoire de la couleur noire racontée par l'historien Michel Pastoureau.
L'Histoire mondiale de la France est devenue un livre événement: plus de 100 000 exemplaires vendus, un immense succès public, des débats nombreux et une reconnaissance internationale. Le projet reste d'une actualité brûlante : face aux crispations identitaires qui dominent le débat public, comment défendre une conception ouverte et pluraliste de l'histoire ? Et faut-il pour cela abandonner l'objet « Histoire de France » aux récits simplificateurs ?
À ces questions, les historiennes et historiens engagés dans cette aventure éditoriale ont tenté d'apporter des réponses simples et concrètes. Elles tiennent dans la forme même du livre : une histoire de France, de toute la France, en très longue durée, qui mène de la grotte Chauvet aux événements de 2015. Une histoire qui ne s'embarrasse pas plus de la question des origines que de celle de l'identité, mais prend au large le destin d'un pays qui n'existe pas séparément du monde qu'il prétend même parfois incarner tout entier.
Ce livre qui a fait date est proposé dans une édition augmentée de quinze notices inédites.
Ciel, indigo, azur, lapis-lazuli, océan, préférence, paix, blues.
Des origines à nos jours, une histoire de la couleur bleue racontée par l'historien Michel Pastoureau.
Sang, feu, garance, gueules, pourpre, danger, amour, gloire, beauté.
Des origines à nos jours, une histoire de la couleur rouge racontée par l'historien Michel Pastoureau
Pour les historiens arabes, ce que nous appelons les « croisades » entre dans le récit plus vaste de l'effondrement de l'Empire islamique, pris en étau entre la grande offensive des « Francs » en Méditerranée et les invasions mongoles aux XIIe-XIIIe siècles. À l'est, l'histoire chinoise domine pour un petit siècle, le coeur de l'Empire mongol se trouvant à Pékin. À l'ouest, Saint Louis s'impose, après la vague des guerriers fondateurs que sont Godefroy de Bouillon, Baudouin, Amaury ou Roger de Sicile.
C'est donc à un décentrement du monde que nous invite Gabriel Martinez-Gros. À travers une réflexion originale, l'auteur propose une fascinante lecture des croisades, de l'Empire islamique et de la puissance mongole.
« Je suis parti, en historien, sur les traces des grands-parents que je n'ai pas eus. Leur vie s'achève longtemps avant que la mienne ne commence : Matès et Idesa Jablonka sont autant mes proches que de parfaits étrangers. Ils ne sont pas célèbres. Pourchassés comme communistes en Pologne, étrangers illégaux en France, Juifs sous le régime de Vichy, ils ont vécu toute leur vie dans la clandestinité. Ils ont été emportés par les tragédies du XXe siècle : le stalinisme, la Seconde Guerre mondiale, la destruction du judaïsme européen ».
Ivan Jablonka
Fait de souvenirs personnels, de notations prises sur le vif, de propos débridés, mais aussi de digressions savantes ou de remarques propres au sociologue, à l'ethnologue ou au linguiste, ce journal chromatique, nostalgique et poétique, retrace l'histoire des couleurs en France et en Europe depuis le milieu du XXe siècle. De nombreux champs d'observation sont évoqués ou parcourus : le vocabulaire et les faits de langue, la mode et le vêtement, la vie quotidienne, le sport, la publicité, les drapeaux, la peinture, la littérature, l'histoire de l'art.
Le cerf vit mille ans. Le sanglier porte ses cornes dans sa bouche. Les papillons sont des fleurs qui volent. L'écureuil est un animal diabolique, paresseux, lubrique, avaricieux. La zoologie médiévale n'est pas la zoologie moderne. Plusieurs notions qui nous sont aujourd'hui familières sont alors inconnues : insecte, mammifère, cétacé, domestication, etc. En outre, la frontière est floue qui sépare les animaux réels des animaux chimériques et les animaux domestiques des animaux sauvages. Le Moyen Âge est très bavard sur l'animal. Et, à cet égard, les bestiaires enluminés en sont de riches témoignages.
Agrémenté de 62 illustrations, cet ouvrage s'intéresse à la composition des bestiaires médiévaux et engage une étude thématique des espèces où sont décrites leurs propriétés physiques et morales, leur dimension symbolique et religieuse, mettant en lumière différentes histoires, croyances ou anecdotes les concernant.
Brillant et singulier. Derrière ce titre mystérieux se cachent sept histoires passionnantes, sept voyages à travers le globe, que Timothy Brook déroule à partir de six tableaux de Vermeer et une faïence. Éminent sinologue s'offrant une incursion dans la Hollande de l'Âge d'or, Brook nous convie en effet à une autre lecture des oeuvres de Vermeer. Non pas celle d'un historien d'art qui s'attacherait à l'usage de la lumière ou de la couleur, mais bien celle d'un historien qui focalise son attention sur un détail, un objet, une figure, autant de portes qu'il ouvre sur le vaste monde en mutation du xviie siècle, nous dévoilant l'ampleur des échanges culturels et commerciaux entre Est et Ouest, qui furent l'amorce de notre mondialisation actuelle. Ainsi, une simple jatte de fruits dans La Liseuse à la fenêtre (Dresde, Gemäldegalerie) nous entraîne sur les routes du commerce maritime de la fameuse porcelaine bleue et blanche en provenance de Chine, tandis qu'un somptueux chapeau de feutre dans L'Officier et la jeune fille riant (New York, Frick Collection) nous mène au Canada, jusqu'aux fourrures de castor que Samuel Champlain soutire à ses alliés hurons.
De Perse en Crimée, d'Indonésie au Sri Lanka, de la Chine au Tibet, des Pays-Bas à l'Afrique du Sud, treize personnages inattendus, mais emblématiques, nous guident, par terre et par mer, sur les routes de la mondialisation. Anonymes ou célèbres, Chinois ou étrangers, quels que soient leur destin et leur importance dans l'Histoire, ils témoignent des interactions de la Chine avec le monde et de la richesse de leurs contacts, commerciaux, religieux, diplomatiques ou personnels. Une fresque épique sur huit siècles par l'auteur du "Chapeau de Vermeer".
Le bleu est la couleur de la France, tout le monde le sait. Ce que l'on sait moins, en revanche, c'est que le choix de cette couleur est dû à un vulgaire cochon domestique qui, vagabondant dans une rue de Paris, causa la mort du fils aîné du roi Louis VI le Gros en 1131. Cette mort accidentelle, provoquée par un animal impur, apparut aux contemporains comme une souillure infâme jetée sur la monarchie et sur le royaume. Pour l'effacer, ce dernier fut placé sous la protection de la Vierge, à laquelle on emprunta deux de ses attributs iconographiques pour créer les premières armoiries royales : le lis et l'azur, symboles de pureté. Peu à peu, ce bleu marial devint la couleur de la France. Il l'est encore aujourd'hui.
À l'abolition de l'esclavage de 1848, sous la Seconde République, plus de 250 000 esclaves des colonies françaises furent libérés des chaînes. Si ceux des Antilles, de la Guyane et de la Réunion furent dotés des mêmes droits civils et politiques que tous les citoyens (masculins) de la métropole, ces citoyens colonisés furent longtemps soumis à un régime d'exception. Comment cette condition juridique paradoxale a-t-elle été fondée, organisée et vécue dans une nation fondée dès la Révolution sur une citoyenneté réputée « universaliste et abstraite » ? Ce livre examine cette question en reprenant l'histoire de la citoyenneté française depuis ses marges coloniales caribéennes de la période révolutionnaire à la fin du xixe siècle. L'auteure invite à méditer les fondements complexes de l'articulation entre citoyenneté, question sociale, histoire et race dans le contexte français.
Ce premier tome commence en Grèce avec les larmes d'Achille et le rire de Lysistrata et nous conduit jusqu'à la veille de la Révolution, avec l'invention du sourire dans la peinture. Il nous fait traverser la christianisation des émotions, voyager dans les monastères et les familles du Moyen Âge, nous initie aux colères des princes. On y retrouve la culture de cour et la mécanique des humeurs, les passions des mystiques, les douceurs et les douleurs de la mélancolie, les joies de l'amitié avec Montaigne, comme le code de l'honneur des chevaliers. Sans oublier bien sûr les grandes émotions populaires.
Sous la direction de Georges Vigarello. Avec les contributions de Christian Biet, Damien Boquet, Gilles Cantagrel, Bruno Dumézil, Maurice Daumas, Hervé Drévillon, Martial Guédron, Yves Hersant, Sophie Houdard, Christian Jouhaud, Colin Jones, Lawrence Kritzman, Didier Lett, Alain Montandon, Piroska Nagy, Barbara Rosenwein, Maurice Sartre, Laurent Smagghe, Claude Thomasset, Anne Vial-Logeay, Georges Vigarello.
« Il est difficile de parler de Nohant sans dire quelque chose qui ait rapport à ma vie présente ou passée », écrivait George Sand. C'est par Nohant, par sa maison, que je l'ai rencontrée. Nohant, elle en rêvait comme d'un phalanstère d'artistes, une communauté égalitaire, un endroit de création et d'échanges par la musique (Liszt, Chopin, Pauline Viardot), la peinture (Delacroix, Rousseau), l'écriture (Flaubert, Dumas, Fromentin, Renan, Tourgueniev...), le théâtre, la conversation. Ce lieu, Sand l'a investi. Nohant est le creuset d'une utopie, pénétrée par le désir de changer le monde.
Pas plus que personne, Sand n'a réalisé son rêve. Aujourd'hui, il nous reste ce lieu, de pierre et de papier, témoin d'une histoire d'amour aux accents infinis.
À toutes les époques, partout dans le monde, elles ont pris la parole pour faire avancer de grandes causes, dénoncer les injustices ou les pires erreurs de l'humanité. Leurs mots ont permis de déplacer des montagnes et continuent de résonner aujourd'hui, certains demeurant d'actualité, plus que jamais. Louise Michel, Joséphine Baker, Eleanor Roosevelt, Simone Veil, Gisèle Halimi, Eva Perón, Indira Gandhi et bien d'autres, parfois injustement oubliées... Cet ouvrage leur rend hommage, en rappelant la puissance du langage et de l'espoir.
L'histoire des émotions inaugurée par les Lumières est riche d'attentes nouvelles. La notion « d'âme sensible » émerge peu à peu aux côtés d'un « moi météorologique », réceptif aux aléas des phénomènes naturels. C'est le temps du journal intime et celui de l'émerveillement face au paysage. Dans ce siècle de la Révolution et des révolutions, la colère, la terreur, l'indignation côtoient l'exaltation, la joie, la ferveur ou la mélancolie sur la scène politique. Des barricades aux champs de bataille, du romantisme à l'impressionnisme, des émois de l'orgasme à la vénération de la Vierge Marie, de multiples gammes des émotions sont ici mises en lumière. À l'extrême fin du xixe siècle, des savants commencent à mesurer l'expression des émotions grâce aux débuts de la psychologie.
Sous la direction d'Alain Corbin. Avec les contributions de Olivier Bara, Serge Briffaud, Anne Carol, Alain Corbin, Guillaume Cuchet, Michel Delon, Emmanuel Fureix, Corinne Legoy, Judith Lyon-Caen, Charles-François Mathis, Guillaume Mazeau, Hervé Mazurel, Anouchka Vasak, Sylvain Venayre, Agnès Walch.
Arrachés violemment à leur terre et à leurs proches, ils furent des millions à se retrouver enchaînés, entassés comme des bêtes dans des bateaux, contraints à traverser à pied forêts ou déserts dans des conditions tellement inhumaines que presque la moitié d'entre eux en mouraient. Ce crime effroyable, qui a dévasté l'Afrique subsaharienne, a pris de nombreux visages au cours des siècles. Car ses exécuteurs et ses commanditaires sont issus de tous les horizons : de l'Afrique elle-même avec la traite interne, des différentes terres musulmanes avec les traites orientales, de l'Europe avec la traite atlantique. Pour comprendre l'ampleur et la complexité historique de l'esclavage des Noirs, il faut donc en faire la géographie, qui passe par les routes des différentes traites. C'est cette synthèse que Catherine Coquery-Vidrovitch nous présente ici avec rigueur et pédagogie, loin de toute polémique. Elle s'appuie sur son savoir immense d'historienne de l'Afrique, mais aussi sur le riche matériau réuni dans une série de quatre films intitulée Les Routes de l'esclavage, diffusée par la chaîne ARTE, dont elle a été la conseillère historique, et où interviennent les meilleurs spécialistes issus de nombreux pays. Un ouvrage aussi passionnant que terrible, qui révèle les rouages d'un système criminel sur lequel s'est construit en grande partie notre monde actuel.
Edition augmentée d'une nouvelle préface.
Comment connaître le climat du passé ? Quelle influence les évolutions climatiques ont-elles exercée sur les grands mouvements sociaux ? sur le paysage ? sur les récoltes ? Comment appréhender en tant qu'historien la question du réchauffement climatique ?
Par ce livre fondateur, Emmanuel Le Roy Ladurie a montré le premier qu'il pouvait y avoir une histoire du climat, en réunissant la documentation nécessaire pour étudier les observations météorologiques anciennes, analyser les dates des récoltes, scruter les textes, descriptions et représentations iconographiques des glaciers...
L'historiographie du climat devient ainsi une enquête minutieuse et passionnante où l'on chemine entre forêts, vendanges et mers de glace, du Moyen Âge au réchauffement récent en passant par le « petit âge glaciaire ».
Parce que les victimes étaient majoritairement des civils et des femmes, les viols en temps de guerre furent longtemps relégués au second plan. Ils étaient pensés entre butin et repos du guerrier, sans effet sur le cours de la guerre, marquant l'assouvissement de la pulsion sexuelle masculine. Plusieurs auteurs (dont les historiens John Horne et Norman Naimark) se penchent ici sur les différents conflits du XXe siècle, dans le monde entier. Pour la première fois, ils tracent l'histoire de cette violence particulière, en soulignent la complexité et l'ampleur, présentent la diversité des situations, les conséquences sociales et politiques, mais aussi intimes et émotionnelles.
1880... Le siècle qui s'achève a inventé l'homme sensible, entre clameurs guerrières et élans révolutionnaires. S'ouvre alors une ère nouvelle : partout s'étend l'empire de l'émotion, sur les individus comme sur les masses. D'obscurs mouvements de l'âme échappent au sujet, d'étranges contagions parcourent les foules, de nouveaux savoirs tentent de les déchiffrer. Ce troisième volume explore les régimes émotionnels qui, depuis lors, sont devenus les nôtres : traumas et violences psychologiques extrêmes d'un siècle de fer et de sang ; anxiétés flottantes, dépressions chroniques, humiliations diffuses ; mais encore compassions inédites, mutation des codes de l'amour, invention de nouveaux désirs.
Sous la direction de Jean-Jacques Courtine. Avec les collaborations de Bruno Nassim Aboudrar, Stéphane Audoin-Rouzeau, Antoine de Baecque, Ludivine Bantigny, Éric Baratay, Yaara Benger, Christophe Bident, Christian Bromberger, Esteban Buch, Anne Carol, Jacqueline Carroy, Pierre-Henri Castel, Jean-Jacques Courtine, Stéphanie Dupouy, Ute Frevert, Sarah Gensburger, Claudine Haroche, Eva Illouz, Claire Langhamer, Nicolas Mariot, Charles-François Mathis, Olivier Mongin, Dominique Ottavi, Michel Peraldi, Jan Plamper, Richard Rechtman, Bertrand Taithe, Christophe Triau, Sylvain Venayre.