C'est une fresque immense que l'historien Walter Scheidel a brossée : sur des milliers d'années et au sein des sociétés les plus diverses, il met au jour les processus qui ont fait reculer les inégalités économiques. Nous y découvrons, de manière tout à fait contre-intuitive, que la réduction de ces inégalités est en réalité moins probable en période de paix, d'abondance, de stabilité politique et de croissance qu'en période de souffrance et de chaos. De cette plongée historique, Scheidel déduit que le retour de l'égalité peut avoir lieu à travers quatre grands types de cataclysme : la guerre, la révolution, l'effondrement des structures de l'État et l'épidémie de masse - qu'il dénomme les quatre cavaliers de l'Apocalypse. Mais Scheidel s'éloigne de toute vision déterministe : ces quatre cavaliers ont un rôle possible, sinon probable dans le processus de remise à zéro des inégalités. En démontrant, avec une efficacité saisissante, cette mécanique d'anéantissement et de renaissance dont le capitalisme mondial est le dernier avatar, Scheidel pose les bases d'une réflexion indispensable sur le progrès social et les temps futurs. Sur l'urgence de répondre politiquement à une globalisation inégalitaire dont les fragilités accumulées pourraient entraîner un collapsus à l'échelle mondiale.
Connus dès le temps des pharaons égyptiens, les Berbères ont occupé un immense territoire, de la Méditerranée au sud du Niger, de l'Atlantique au voisinage du Nil. Les millénaires ont passé et, malgré les vicissitudes d'une histoire particulièrement mouvementée, des groupes de populations berbères subsistent de nos jours dans une douzaine de pays africains, coupés les uns des autres mais fidèles pour la plupart à leur culture, à leur langue et à leurs traditions.
Paru en 1980, cet ouvrage de Gabriel Camps proposait pour la première fois une étude complète de l'histoire et de l'identité berbères, prenant en compte toutes les disciplines - archéologie, géographie, ethnologie, linguistique, arts... - avec une exigence scientifique et une qualité de synthèse qui en font aujourd'hui encore une référence aussi incontestée qu'inégalée. Cette édition est présentée par Salem Chaker, professeur à l'INALCO, spécialiste de linguistique berbère.
Il n'est pas facile d'être arabe de nos jours. Où que l'on se tourne, du Golfe à l'Océan, le tableau paraît sombre. Pourtant, sans remonter à l'âge d'or de la civilisation arabo-musulmane, il y eut un temps guère lointain où les Arabes pouvaient se projeter avec optimisme dans l'avenir. Comment en est-on arrivé à la situation actuelle ? Comment est-on parvenu à faire croire aux Arabes qu'ils n'ont d'autre avenir que celui que leur destine un millénarisme morbide ? Comment a-t-on pu déconsidérer une culture vivante pour communier dans le culte du malheur et de la mort ? A ces questions, Samir Kassir cherche à apporter des réponses nuancées et originales. Revisitant l'histoire contemporaine, il étudie l'irruption de la modernité en terre arabe et analyse l'ampleur des mutations qui ont bouleversé le champ social, au moins jusqu'au début des années 1970. Il conclut sur la conviction que rien, et surtout pas leur héritage culturel, ne devrait empêcher les Arabes d'être de nouveau les sujets de leur propre histoire.
Cet album accompagne la grande exposition sur l'archéologie sous-marine française organisée pour célébrer le 50e anniversaire du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm), qui se tiendra au musée d'Histoire de Marseille du 28 avril 2016 au 28 mai 2017. Des navires méditerranéens chargés d'amphores aux jonques de la mer de Chine, des corsaires de Saint-Malo aux frégates de Lapérouse, des habitats submergés aux épaves du D-Day en Normandie, cet ouvrage permet de découvrir les sites qui ont fait la renommée de l'archéologie sous-marine française dans le monde.
Cet ouvrage traite d'un sujet d'une importance primordiale pour l'histoire des sociétés humaines : l'origine des plantes cultivées, qui sont à la base de notre agriculture. Celles-ci ont été domestiquées pour l'essentiel dans le Croissant fertile, au Proche-Orient, avant d'être diffusées par l'homme dans toute l'Europe et le bassin méditerranéen, ainsi que vers l'Inde et l'Ethiopie. L'agriculture, en permettant la sédentarisation des populations, a fondé l'organisation des sociétés et initié le développement complexe des civilisations actuelles. Elle constitue donc une matière d'étude extrêmement importante. Les plantes cultivées ont également profondément influencé nos cultures (art, symbolisme, religions...).
Cette publication présente les derniers résultats en matière de biologie moléculaire concernant les relations génétiques entre les plantes domestiques et leurs ancêtres sauvages. Elle permet également d'aborder la domestication des plantes sous l'angle de l'archéologie grâce à une étude critique des restes végétaux et une restitution synthétique sous forme de cartes et plans.