Ils ont pour nom de guerre les « Black Blocs », les antifas, les autonomes, les zadistes. Ils se définissaient hier comme situationnistes, conseillistes, luxemburgistes, marxistes libertaires, anarcho-communistes.
Ce sont eux les « infiltrés », les « provocateurs », les « casseurs » qui, au sein des manifestations, affrontent les policiers, vandalisent les commerces, dégradent les monuments. Eux qui occupent et radicalisent les fronts politiques, humanitaires ou écologiques, qui ferraillent au nom des Gilets jaunes, des sans-papiers, des néoruraux, des altermondialistes. Eux qui s'emparent de chaque foyer de contestation pour en faire un axe d'insurrection.
Ils forment l'ultra-gauche, cette mouvance qui se veut à la gauche de l'extrême gauche.
On la croyait finie. Elle est aujourd'hui plus active que jamais.
Christophe Bourseiller nous fait découvrir l'histoire de cette nébuleuse dissidente et la géographie de cet univers militant. Il raconte la chronique secrète de cette avant-garde critique de l'idéologie mais aussi de la culture, de la pensée, des arts. Il dessine le culte de la violence révolutionnaire qui l'anime.
Une plongée sans égale dans les marges.
Un travail d'investigation éblouissant, éclairant, indispensable.
Contre l'ignorance et la superstition, la fantastique histoire de la vaccination.
À l'époque moderne, la variole fait des ravages en Europe. Mais voilà qu'à la fin du xviiie siècle, quelques médecins affirment que ces temps de mort sont révolus, grâce à une formidable découverte : la vaccination. S'ensuit une véritable lutte contre l'ignorance, la pauvreté, les superstitions. On y voit l'enthousiasme des médecins, leur foi dans la science, mais aussi leur volonté de vaincre les résistances, d'où qu'elles viennent : gouvernement, prêtres, sages-femmes, nourrices ou mères de famille.
Prenant pour cadre l'Italie des xviiie et xixe siècles, le récit de Jean-Yves Bercé est à la fois l'histoire d'une conquête des temps modernes et un passionnant récit de voyage. Une histoire magistrale de la médecine préventive.
La diffamation - « le fait d'imputer à quelqu'un un fait contraire à l'honneur ou à la considération » - n'est pas l'apanage de notre époque, ou n'importe qui peut être mis à mort par les réseaux sociaux. L'art de la calomnie a toujours existé, de même que les moyens de s'en prévenir. C'est ce que démontre avec brio maître Lehman dans ces dix chroniques judiciaires où il commente les minutes des procès les plus célèbres. D'Oscar Wilde accusé d'être « sodomite » à Charlie Hebdo attaqué pour « injures religieuses », d'Émile Zola visé pour avoir diffamé l'armée française, à Denis Baupin qui attaque les femmes qui l'ont attaqué, on redécouvre ici les arcanes de procès passionnants, pleinement ancrés dans la réalité de l'époque, et qui sont finalement le miroir des grands débats politiques ou sociétaux. C'est là l'intérêt de ces sombres affaires racontées par Hervé Lehman, qui mettent chaque fois en cause l'honneur d'un être humain accablé par ses contemporains, et balloté par l'Histoire.
Philippe Ariès n'a pas tout dit. Le grand historien de l'enfance et de la mort a écrit des dizaines d'articles dans des revues de référence. Ils n'avaient, jusqu'à aujourd'hui, jamais été publiés en un volume. Les voici enfin réunis.
Cette édition inédite se divise en deux parties. La première, « Rajeunir l'histoire », rassemble des textes de Philippe Ariès à propos des civilisations, où il évoque les religions depuis l'Antiquité jusqu'à la Révolution, la Méditerranée, Byzance, l'Afrique du Nord, l'histoire des Parisiens au xixe siècle ou encore le syndicalisme français. L'occasion pour l'historien de dessiner des portraits savoureux de Charlemagne, Charles Quint, Machiavel, Louis XIII et même Marc Bloch. La seconde partie, « Cheminements », permet de comprendre les origines de ses théories en redécouvrant trois thèmes essentiels de ses travaux : l'égo-histoire, où il revient sur sa vocation, la place de l'enfant dans la famille, et enfin le rapport de nos sociétés à la mort.
Une contribution essentielle à l'histoire.
L'humanitaire envahit les écrans, les médias et nos vies. Il passe pour l'une des démarches et des valeurs les plus prisées de notre temps. Mais que recouvre exactement ce phénomène ? L'histoire du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), la plus ancienne des organisations internationales consacrées à l'aide aux victimes, donne des réponses éclairantes à ces questions. À travers le récit de quatre moments-clés de cette institution vieille de plus de 150 ans, Irène Herrmann nous montre que l'engouement dont il jouit est récent. L'idéal de compassion sur lequel il repose n'entend pas lutter contre les injustices mais est indissociable du nationalisme comme du colonialisme. De fait, s'il comprend une part indéniable de dévouement, il n'est pas totalement désintéressé. Ainsi, en retraçant le parcours du CICR, l'auteure met-elle en lumière des réalités contre-intuitives voire carrément dérangeantes.
2019 marque le neuvie`me centenaire de la Carta caritatis, ou plus exactement de la confirmation de ce texte cistercien essentiel par le pape Calixte II le 23 de´cembre 1119. Maillon essentiel dans la construction de l'e´difice cistercien, la Charte de charite´ entend pre´server l'esprit de Ci^teaux, alors que le « Nouveau Monaste`re » s'e´tait mis a` essaimer. Sa pre´occupation est de garantir charite´ et unanimite´ entre l'abbaye-me`re et ses abbayes-filles. L'enjeu est majeur et le rythme des fondations justifie que le texte soit en e´volution durant plusieurs de´cennies. Il est d'ailleurs en pleine gestation au moment de sa premie`re approbation pontificale en 1119. Texte incontournable de la gene`se cistercienne, la Carta caritatis a fait l'objet de nombreuses e´tudes. Son e´laboration a ainsi suscite´ de riches discussions, tout comme l'emprise de ce document constitutionnel sur l'histoire cistercienne. Les aspects historiques et le´gislatifs de la Charte de charite´ ne doivent pas pour autant faire oublier les principes spirituels d'un texte dont l'essence est de prote´ger l'esprit d'amour entre les communaute´s. Le pre´sent volume constitue les actes du colloque organise´ par l'Association pour le rayonnement de la culture cistercienne (ARCCIS), en partenariat avec le Colle`ge des Bernardins et fait le point sur ces questions qui ont touche´ et qui touchent aujourd'hui encore les membres de la Famille cistercienne. La rencontre a e´galement e´te´ l'occasion d'appre´hender la Charte de charite´ en tant que source d'inspiration dans le monde religieux, mais aussi lai¨c, notamment entrepreneurial.