Langues à l'encan ; une nouvelle Europe des langues ?

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À propos

Le 7 mai 2008, pour la première fois en France, l'Assemblée nationale française inscrit à l'ordre du jour un débat sur les langues régionales visant à transformer l'article 1 de la Constitution française en spécifiant que « Les langues régionales appartiennent à son patrimoine ». Aussitôt l'Académie française dénonce une « atteinte à l'identité nationale » et le Sénat refuse l'amendement « surprise ». Outre la polémique strictement française entre les défenseurs du multiculturalisme et les défenseurs du centralisme étatique au nom de l'universalisme, on assiste en Europe à une transformation radicale de la conception des langues. Conforme aux préoccupations d'autres organisations internationales comme l'UNESCO ou l'ONU, le Conseil de l'Europe, à travers la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, tend à consacrer une ethno-biologisation des langues, procédé qui institue juridiquement la « patrimonialisation linguistique ».

Nouvel enjeu de pouvoir dans l'exacerbation nationaliste, la langue n'a jamais suscité autant de discours et d'actes politiques : est-elle devenue un instrument incontournable pour imposer une autre vision politique qui prend en Europe la forme d'un fédéralisme anti-étatique ? Est-elle devenue un pion dans le grand jeu de la capitalisation visant à assigner les peuples au même (une langue, une culture, un territoire) selon une conception bio-politique afin d'éteindre toute aspiration politique populaire ?

À partir de trois situations sociolinguistiques différentes en Europe, les auteurs portent leur attention sur l'articulation des nouveaux discours politiques, médiatiques, associatifs, etc., visant à la patrimonialisation puis à la capitalisation des langues devenus les faire-valoir de politiques culturelles oeuvrant à la prospérité de structures émergeant d'un système soucieux, avant tout autre prérogative, de sa perpétuation.


Rayons : Sciences humaines & sociales > Ethnologie


  • Auteur(s)

    Cécile Canut, Diiana Bodourova, Elina Caroli

  • Éditeur

    Michel Houdiard

  • Distributeur

    Soleils Diffusion

  • Date de parution

    01/12/2009

  • EAN

    9782356920287

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    177 Pages

  • Poids

    284 g

  • Support principal

    Grand format

Infos supplémentaires : Broché  

Cécile Canut

Professeure des universités et chercheure en sociolinguistique à l'université Paris Descartes, Cécile Canut est responsable du programme MIPRIMO, La migration prise aux mots. Elle a publié notamment Une langue sans qualité (2007), Le spectre identitaire, entre langue et pouvoir au Mali (2008), Langue à l'encan, une nouvelle Europe des langues (2009). Elle a réalisé plusieurs documentaires cinématographiques dont Ilia di mudjer (L'île des femmes) en 2014.

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