Un drap sur le kilimandjaro

À propos

Le saviez-vous oe
Rien qu'en Camargue à la saison de la chasse, 180 millions de billes de plomb sont répandues dans la nature.
Vingt minutes, c'est le temps qui s'écoule dans le monde entre la disparition de deux espèces.
Le Mont Blanc a perdu trois mètres au cours de l'été 2003 et dans vingt ans, il n'y aura plus de neige éternelle au sommet du Kilimandjaro.
Ces faits bruts sont inquiétants et bien réels. Et pourtant qui s'en inquiète ? nous demande Pascal Dessaint qui confiait dans un entretien récent : " J'ai besoin de m'exprimer sur certains sujets d'une manière qui ne soit pas romanesque. " C'est ainsi qu'il aborde, au fil de ces quatorze chroniques, des thèmes souvent polémiques (telle la chasse) touchant tous à l'homme contemporain et à son rapport - souvent perverti - à l'environnement.

Réduire ces chroniques à des pamphlets militants et alarmistes serait une erreur car elles se présentent plutôt sous la forme de conversations intimes dans lesquelles, l'auteur se dévoile, et convoque les écrivains qu'il aime (TC Boyle, Brautigan, Jim Harrison...) ses amis peintres, naturalistes, ornithologues pour un dialogue avec le lecteur. Le regard que Pascal Dessaint porte sur la nature est loin d'être béat et naïf ; c'est le regard d'un homme de culture qui a gardé l'oeil du poète sur le monde, une capacité à s'émerveiller à la fois devant la beauté esthétique d'un paysage donné, mais aussi devant la complexité interne d'un système. Ce que Pascal Dessaint cherche à nous dire, c'est que ce système dont nous bénéficions, profitons quotidiennement, est beaucoup plus fragile que nous ne le croyons, et les perturbations, voire les agressions que nous lui infligeons au nom d'un bien-être accru, au nom des avancées du progrès économique se parant souvent des habits de la science, peuvent aller jusqu'à le détruire de manière définitive. Ce qui sonnerait - aussi- le glas de l'espèce humaine.

Car l'idée de la transmission, de l'héritage que nous allons laisser aux générations futures est évidemment centrale dans ce livre. Pascal Dessaint renoue avec une pensée qui n'est certes pas neuve (l'harmonie de l'Homme et de la Nature), mais qui semblait être tombée dans les oubliettes de l'Histoire. Il la ressuscite avec vigueur en en démontrant l'absolue pertinence dans notre monde qui croit à la suprématie de la technoscience, y compris jusqu'à l'absurde : un " scientifique " n'a-t-il pas proposé de tendre un drap au-dessus du mont Kilimandjaro afin de réfléchir les rayons du soleil et de stopper la fonte des neiges ?

On aurait néanmoins tort de voir en Dessaint un passéiste qui rejette la science ; c'est tout le contraire. Il affirme dans ces Petites chroniques un amour de la connaissance et n'hésite pas à faire état de ses liens amicaux avec divers scientifiques. Il nous fait part avec jubilation de ses propres découvertes, parfois inattendues (ainsi dans Ah ! les geckos...) et surtout, il a le don de susciter un rire complice, en disant des choses très graves, car il a le bon goût de ne pas se prendre au sérieux. Il a aussi le mérite de ne pas s'enfermer dans le misérabilisme, mais de nous inciter à l'action. Tant qu'il en est encore temps.

Rayons : Jeunesse > Livres documentaires > Animaux / Nature / Environnement

  • Auteur(s)

    Pascal Dessaint

  • Éditeur

    Rivages

  • Distributeur

    Union Distribution

  • Date de parution

    15/04/2005

  • EAN

    9782743614010

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    110 Pages

  • Longueur

    17 cm

  • Largeur

    11 cm

  • Épaisseur

    0.8 cm

  • Poids

    108 g

  • Support principal

    Poche

Pascal Dessaint

Lauréat de nombreux prix littéraires, Pascal Dessaint est écrivain et auteur de polars. En 1991, il a effectué une traversée à pied de l'arc alpin en compagnie du peintre animalier Eric Alibert. Sensible aux questions environnementales, ornithologue, marcheur et militant dans l'âme, Pascal Dessaint a écrit une trentaine de romans. Depuis Mourir n'est peut-être pas la pire des choses (2003), ses livres ont pour toile de fond les rapports complexes et douloureux entre l'Homme et la Nature. Il poursuit ce thème avec notamment des romans tels que Loin des humains (2005), Cruelles Natures (2007), Le bal des frelons (2011) ou encore La trace du héron (2017) édités aux éditions Rivages, qui publient également ses chroniques « vertes et vagabondes » (Un drap sur le Kilimandjaro (2005) et L'appel de l'huître (2009)). Pascal Dessaint a également écrit les voix off de deux documentaires pour le réalisateur Jacques Mitsch, L'esprit des plantes (Arte 2009) et Une histoire naturelle du rire
(Arte 2011).

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