La Migration comme métaphore a rencontré un succès qui nous conduit à proposer aujourd'hui une troisième édition. Comme l'illustre la postface, Lettre aux gens de la mer, de nombreux lecteurs, migrants, travailleurs sociaux et humanitaires, thérapeutes, universitaires, journalistes généralistes ou spécialisés, ont salué la qualité, l'originalité et la profonde humanité de cet écrit. Dans un avant-propos inédit, Le voile et le linceul, l'auteur montre comment son approche des phénomènes migratoires pourrait contribuer à la conception de politiques susceptibles de prévenir le cycle des exclusions, violences, attentats et répressions. Le miroir et la boussole, préface à l'édition italienne, clôt l'ouvrage, en soulignant son caractère novateur. Nous sommes tous des migrants, affirme l'auteur. Migrations géographiques, culturelles, sociales, temporelles : nous ne sommes jamais les mêmes, ni dans le même monde, au fil de notre vie. C'est parce que nous n'en avons pas conscience que, professionnels de la santé, du social, de l'éducation, citoyens, élus, creusons avec les autres, autochtones ou étrangers, une asymétrie qui exacerbe les maux et les violences que nous souhaitons pourtant combattre. Jean-Claude Métraux, pédopsychiatre, s'appuie sur son expérience pour dynamiter certaines idées reçues sur la relation d'aide, l'accompagnement, le travail clinique, l'enseignement et la recherche. Il propose une approche originale des concepts de reconnaissance, de don et de deuil, en faisant dialoguer les travaux d'historiens, de philosophes, d'anthropologues avec sa pratique quotidienne, dont les exemples émaillent ces pages. L'enjeu est de taille : transformer notre monde aujourd'hui pétri d'exclusions.